Courrier du n°3606 du 20 mars 2024

De Maurice BOURHIS :
GUERRE EN UKRAINE : OUI OU NON À L’ESCALADE ?

Alors que son second mandat à la présidence de la République doit s’achever en 2027, comment Emmanuel Macron a-t-il pu dévier à ce point de sa mission première qui est de défendre et de préserver les intérêts vitaux de la nation, en engageant la France pour dix ans dans un accord bilatéral de sécurité avec l’Ukraine en guerre contre la Russie ? Accord signé le 16 février dernier avec son homologue Volodymyr Zelensky qui, de son côté, avec une opposition réduite au silence et au prétexte de la guerre, a écarté la tenue des élections qui étaient prévues dans son pays (législatives en octobre 2023 et présidentielle en ce mois de mars). Comment nos députés et sénateurs ont-ils ensuite pu, les 12 et 13 mars, cautionner majoritairement un tel accord, sans trop sourciller ?
Le tout en soutenant, au détriment des besoins intérieurs français, la poursuite d’une aide massive financière et militaire au régime de Kiev, avec la fourniture d’un armement toujours plus puissant, accroissant l’état de cobelligérance dans un conflit déjà épouvantablement meurtrier et destructeur. Un conflit dans la genèse duquel la part de responsabilités des Etats occidentaux et de l’OTAN ne saurait d’ailleurs être indéfiniment niée et occultée, avec des manigances et opérations menées pour accroître leur emprise sur la périphérie de la Russie… Une reconnaissance de la situation et un réexamen voire un abandon de leurs prétentions en la matière pourraient aider au lancement de négociations comme celles préconisées de façon argumentée par François, avant que les choses n’empirent… Dans l’immédiat, à chacun de se déterminer face aux irresponsables va-t-en guerre qui refusent rageusement un dialogue qu’il faudra pourtant bien reprendre un jour ou l’autre avec la Russie, sauf à continuer une escalade des hostilités pouvant conduire à un embrasement généralisé aux conséquences funestes pour l’ensemble de l’humanité. Une occasion de faire valoir son avis s’offrira à chaque citoyen lors des élections européennes du 9 juin prochain.

De Céline B., puéricultrice :
UNE SOCIÉTÉ ÉTRANGE

J’ai lu l’éditorial du directeur de RIVAROL avec attention (RIV. du 6 mars 2024). C’est scandaleux tout ce qui se passe et quand on pense avoir touché le fond, il y en a toujours qui débarquent avec une pelle et qui creusent pour descendre encore plus bas. Quelle société étrange, où, dès lors qu’on désire l’enfant, on partage avec l’entourage les photos de ses échographies, on repart avec l’enregistrement de ses battements de cœur sur clé USB, le médecin tâche de nous faire le meilleur profil. Et tout le monde s’extasie : « Oh il a déjà tout ! Regarde ses deux petits pieds minuscules ! » Si on décide d’avorter, alors l’enfant, au même terme, n’est plus qu’un « amas de cellules », un cancer dont il faut se débarrasser et qui termine à la poubelle. On autorise l’avortement, l’euthanasie, en revanche on interdit la peine de mort, même pour les crimes les plus sordides, les plus barbares. Et on jette des bébés à la poubelle.
Parfois des mamans endeuillées ayant vécu une ou plusieurs fausses couches écrivent des livres ou parlent dans les journaux de leur détresse, de leur perte, de leur deuil de cet enfant, jamais né. On les console, les pauvres. Pourquoi ? Elles ne portaient pas un enfant… juste un cancer… un amas de cellules. Pourquoi pleurer… ? Avant 14 semaines de grossesse, ce n’est pas un enfant, rien qu’un déchet. Hop, à la poubelle, avec les autres. Pourquoi s’émouvoir des fausses couches et pas des autres, les avortés, les pas désirés ?
On rembourse la PMA d’un côté, et les avortements de l’autre. Plutôt que de favoriser les adoptions pour les couples en mal d’enfant, et les accouchements sous X pour les femmes en détresse. On ferme des maternités et on inscrit l’avortement dans la constitution… Encore et encore des enfants à la poubelle. L’enfant devient un produit de consommation : on n’en veut pas, poubelle, on en veut un, fabriquons-le artificiellement, pour le faire naître chez deux femmes. Utilisons une mère porteuse pour le donner à deux hommes. Nous sommes au pays des droits de l’homme, pas des droits de l’enfant.
Alors, continuons ainsi. Mettons de l’argent pour encourager les IVG plutôt que dans les maternités. On n’a pas de sous pour les vieux, on en a pour l’euthanasie, on n’a pas de sous pour la protection de l’enfance, on en a pour l’avortement. On n’a pas de sous pour la prise en charge du handicap. Hop, on jette les bébés à la poubelle.
Quelle honte pour la France !

De Lionel RIEUBON :
JEUX OLYMPIQUES 2024

Je n’ai rien contre la chanteuse Aya Nakamura que je trouve jolie, qui joue beaucoup avec son corps pour appâter le bonhomme. Comme chanteuse, je suis peut-être trop vieux pour apprécier sa voix. Une chose m’indispose en revanche, c’est le choix d’une racisée pour représenter la France. Dans plus de 90 % des cas, le pouvoir fait toujours le choix d’une racisée ou d’un racisé pour chanter lors d’événements importants. Même dans les publicités, nos belles femmes françaises sont accompagnées d’un mari racisé dans plus de 80 % des cas. 
Le peuple français est-il devenu un détail dans une France qui est peuplée d’environ quinze millions d’allogènes ?

De Michelle FAVARD-JIRARD :
QUEL CHOC !

J’ai bien reçu hier, le dernier RIVAROL (n° 3605) ! Mais quel choc de lire le commentaire de ce lecteur de Droit aux Lettres : « Assez de Reynouard dans Rivarol » ! Alors que je venais moi-même le féliciter pour sa dernière intervention (Rivarol n°3604). Me ferez-vous le plaisir de publier « mon grain de sel » ?
Bravo à Vincent Reynouard pour ses rappels sur une période de notre histoire qui aurait pu déboucher sur la construction d’une Europe nouvelle. Hélas, il n’en a rien été malgré le courage de tous ceux qui se sont sacrifiés pour cette noble cause. Puisse leur esprit, qui vit en nous, nous insuffler l’élan vital dont parle Vincent. Ainsi, donnant l’exemple aux plus jeunes, nous raviverons la flamme d’où surgira l’homme providentiel que nous appelons de nos vœux !

De Jean RONZIER-JOLY :
DÉFENSE DE VINCENT REYNOUARD

J’ai hésité à rédiger ce petit mot au sujet de l’attaque qu’a porté M. Attend à M. Reynouard dans le courrier des lecteurs du Rivarol n°3605, mais j’ai finalement pris ma plume, car je pense que son courrier contient un enseignement pour nous tous.
Pour rappel, M. Attend s’insurge de ce que RIVAROL publie les réflexions politiques de M. Reynouard et lance au directeur du journal : « Non mais ! Vous n’allez pas nous infliger du Reynouard à longueur de colonnes. Ce monsieur n’a rien à dire, sauf à étaler comme de la confiture ses connaissances sur la guerre. Sa référence à la Providence est malvenue, nous n’avons pas besoin de son prêchi-prêcha qui n’a rien d’édifiant. »
Personnellement, je pense que ce ne sont pas là des façons de s’adresser au directeur d’un journal, et encore moins quand ce même directeur fait quotidiennement preuve de courage pour poursuivre la publication d’un hebdomadaire que tant de personnes en France et au gouvernement voudraient voir disparaître ; mais ce n’est pas là le sujet de mon courrier.
Les tournures de phrase et le vocabulaire employés démontrent amplement que M. Attend est outré de voir des articles de M. Reynouard dans RIVAROL. Mais pourquoi en est-il ainsi ? Quelles sont les raisons de cette colère ? Voilà le point qui m’intéresse.
Serait-ce parce que M. Reynouard aurait écrit des inepties ? Apparemment non, car, si tel était le cas, M. Attend les aurait exposées dans son courrier. Or, pour fonder son injonction à bannir M. Reynouard des colonnes de RIVAROL, M. Attend ne peut recourir qu’à trois prétextes :
– une attaque personnelle (d’après lui, M. Reynouard ne connaîtrait rien d’autre que la Seconde Guerre mondiale et il étalerait « comme de la confiture ses connaissances ») ;
– une assertion infondée (on ne sait pas en quoi la référence que M. Reynouard fait à la Providence est “malvenue”) ;
– un jugement subjectif (d’après lui, les réflexions politiques de M. Reynouard s’apparenteraient à un « prêchi-prêcha qui n’a rien d’édifiant »).
Alors, quelle peut donc être la cause de cet appel à la censure ? L’émotion violente qui imprègne le courrier de M. Attend, ainsi que l’absence d’argument objectif et le recours à un vocabulaire dégradant, sont autant d’indices qui témoignent que l’ego de M. Attend a été blessé par la lecture des articles de M. Reynouard, et c’est là que se trouve la leçon pour nous tous.
En effet, dans ses derniers articles parus dans Rivarol, M. Reynouard explique qu’au-delà des groupuscules agissant pour la dissolution de la société traditionnelle, la cause profonde de la décadence de la France se trouve dans chaque Français qui a abandonné toute vue spirituelle de la vie pour ne se borner qu’à une vue matérielle de l’existence, avec tout ce que cela implique (hédonisme, consumérisme, etc.). Dès lors, il invite le lecteur à faire un examen de conscience.
Entendre dresser un constat aussi incriminant pour le peuple auquel on appartient est, j’en conviens sans peine, dévastateur. L’émotion qui imprègne le courrier de M. Attend en témoigne. Si ce constat est erroné, il reste la possibilité de le réfuter ; mais dans la mesure où ce constat est exact, alors deux réactions sont possibles :
— l’une consiste à rejeter en bloc ce constat, tel l’alcoolique qui briserait un miroir pour ne pas avoir à contempler son visage ravagé par l’alcool : ce fut la réaction de M. Attend, réaction que je comprends, quoique je ne la partage pas.
— l’autre consiste à écouter ce constat, puis à prendre son courage à deux mains pour commencer l’œuvre de restauration nationale en commençant par soi-même.
Je préconise cette deuxième réaction. Je ne prétends pas qu’elle soit agréable : je n’ai rien de ces gauchistes masochistes qui prennent plaisir à trouver dans chacune des pages de l’histoire de France une nouvelle raison de battre leur coulpe et d’appeler à toujours plus de repentance et de réparations. Toutefois, ce n’est qu’en ayant conscience de nos erreurs passées que nous serons en mesure d’éviter les écueils à venir et de sauver notre peuple, notre pays et, ce faisant, le monde.
Car oui, je suis de ceux qui considèrent que le génie européen — dont le génie français fait partie — guide le monde. Aujourd’hui, imprégné de matérialisme, il guide le monde à sa perte ; demain, je l’espère, réformé par le spiritualisme, il guidera le monde vers un nouvel âge d’or.