Rivarol n°3448 du 2/12/2020
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Rivarol n°3449 du 2/12/2020 (Papier)

Editorial

Infantilisation et répression à tous les étages

L’infantilisation du peuple continue plus que jamais. Dans son interminable intervention télévisée le 24 novembre, Emmanuel Macron nous a donné des précisions sur les modalités de notre assignation à résidence et sur les restrictions imposées à notre liberté de circulation, de réunion et de culte dans les deux mois à venir : le confinement continue jusqu’au 15 décembre, ainsi que les attestations à remplir et à signer systématiquement pour pouvoir sortir de chez soi légalement, le régime du couvre-feu reprend à compter du 15 décembre 2020 jusqu’au 20 janvier 2021, de 21 heures à 7 heures du matin. Le culte public peut reprendre à partir du 28 novembre, mais les offices ne pourront pas accueillir plus de trente personnes. On se demande pourquoi une telle mesure discriminatoire, sinon à vouloir humilier et persécuter les croyants. Car ce seuil de trente personnes est ridicule alors que les transports en commun sont souvent, eux, pleins comme un œuf. De plus, ce n’est pas la même chose de réunir trente personnes dans une chapelle minuscule et dans une immense cathédrale. Cette limitation est donc autant absurde que liberticide. 

Si la plupart des commerces peuvent rouvrir depuis le samedi 28 novembre, les bars et les restaurants resteront fermés, eux, au moins jusqu’au 20 janvier. Et ils ne rouvriront à cette date que si la situation sanitaire est jugée assez bonne et surtout s’ils n’ont pas définitivement fait faillite d’ici là. Cette insupportable brimade du secteur de la restauration, un domaine où l’on ne se contente généralement pas des trente-cinq heures par semaine, et où l’on est courageux, travailleur, dur au mal (tenir un restaurant est l’un des métiers les plus exigeants et les plus contraignants !) est inexplicable, sauf à vouloir tuer les classes moyennes et à détruire ce qui était encore sain, ce qui tenait debout dans notre pays. Le Premier ministre ose affirmer sans rire que le millésime 2021 sera en France l’année de la gastronomie. De deux choses l’une : ou Castex a des talents d’humoriste qu’on ne lui connaissait pas, soit il s’agit d’une provocation ou d’une imbécillité majeure. 

Au vu de la situation actuelle, rien ne justifie en effet la prolongation de cette fermeture des restaurants et des bars qui sont de surcroît des lieux de convivialité. Il y a tellement de gens qui se sentent seuls, qui sont profondément malheureux et dont la vie était rendue plus agréable, ou plus supportable, par le fait d’aller boire un petit noir au comptoir ou de se sustenter dans une auberge accueillante et chaleureuse, en prenant le plat du jour et un bon petit verre de vin et en se mêlant aux conversations du quotidien qui donnent un peu de joie. Si on ne peut plus chanter par crainte du virus, si on ne peut plus visiter sa famille ou ses amis, si l’on ne peut plus sortir pour partager des moments conviviaux, si l’on ne doit pas se promener plus de trois heures et au-delà de 20 kilomètres de son domicile (et jusque-là c’était carrément soixante minutes et mille mètres !), si l’on ne peut plus aller prier à l’église ou sur les lieux de pèlerinages et d’apparitions, si l’on doit porter le masque partout, y compris à la maison, quel goût peut-on encore trouver à la vie ? Beaucoup de personnes âgées, diminuées ou fragilisées sont mortes pendant le confinement, ou ont vu leur état ou leur dépression s’aggraver, parce que précisément elles étaient privées de toute chaleur humaine, de la venue, du regard, de la conversation, du sourire de leurs proches. Cette tyrannie hygiéniste a quelque chose de profondément inhumain.

Et les commerçants qui comptaient sur ce dernier samedi de novembre pour récupérer un peu de leur manque à gagner en ont souvent été pour leurs frais dans les grandes agglomérations du fait des manifestations massives et violentes organisées dans 70 villes (en plein confinement !) à l’appel de la gauche et de l’extrême gauche qui dénonçaient le projet de loi Sécurité globale et son fameux article 24 destiné à protéger les policiers, en interdisant la diffusion malveillante de leurs photos, adresses et informations personnelles et familiales. Les Black Blocs et autres Antifas ont sévi comme toujours avec une rare sauvagerie, blessant 62 policiers. Si les pouvoirs publics ont déploré ces violences contre les forces de l’ordre, ils sont particulièrement mal placés puisque Macron avait longuement dénoncé auparavant sur sa page Facebook (c’est là désormais que le chef de l’Etat s’exprime prioritairement, autre signe des temps !) l’interpellation musclée d’un rappeur noir, Michel Zecler, par des policiers, diffamant publiquement sa propre police, la traitant de raciste et de brutale, alors même que l’enquête n’avait pas encore commencé.  

Les quatre policiers en garde à vue et qui risquent la révocation ont affirmé qu’ils ont agi parce qu’ils « se sont aperçus que cet individu avait une énorme sacoche avec une odeur de stupéfiants très forte », qu’il s’est livré à « une rébellion caractérisée », tentant de fuir, injuriant et blessant même un des policiers. Comme souvent, dans ce genre d’affaires, l’homme n’est pas un enfant de chœur puisqu’il est connu pour vol à main armée, association de malfaiteurs, a déjà fait de la prison et a des antécédents judiciaires très lourds de stupéfiants, de vols et d’outrages. Mais quand il s’agit d’un rappeur de couleur politiquement correct, il est forcément la victime innocente du racisme, de la haine, de la violence et de la brutalité policières pour reprendre les expressions de Macron. En revanche, quand la police régimiste mutilait des gilets jaunes ou gazait des familles pacifiques lors de la Manif pour tous, là en revanche, les media et les associations droits de l’hommistes ne s’en offusquaient pas. 

Si l'interpellation d’un multirécidiviste récalcitrant choque, en revanche les grands media se sont tus sur la nouvelle condamnation à de la prison ferme du révisionniste Vincent Reynouard. Le chercheur a en effet été condamné le 25 novembre à quatre mois de prison pour contestation de crime contre l’humanité, après une vidéo publiée sur YouTube le 3 mai 2017 dans laquelle il niait l’existence de la Shoah et signalée par la LICRA. Alors qu’il a déjà passé neuf mois derrière les barreaux, du 9 juillet 2010 au 5 avril 2011, Reynouard, depuis sa libération, a été de nouveau condamné à 23 mois de prison ferme qui se répartissent ainsi : un an en 2015, deux mois en 2016, cinq mois encore fin 2016 et donc encore quatre mois ce 25 novembre 2019. On comprend donc que l’historien quinquagénaire se soit exilé à Londres. On notera toutefois, et c’est la seule bonne nouvelle sur le front judiciaire, que Vincent Reynouard a été relaxé pour deux vidéos des 13 et 14 mai 2017, sur le drame d’Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944. Le tribunal a souligné qu’il s’agissait d’un crime de guerre, celui officiellement attribué à la division SS Das Reich, et que « la contestation d’un tel crime, à la différence de son apologie, n’est pas susceptible de qualification pénale ».

Quant à Hervé Ryssen, en détention depuis le 18 septembre, c’est-à-dire depuis déjà deux mois et demi à la prison de Fleury-Mérogis, il comparait ce 2 décembre à nouveau devant la XVIIème chambre du tribunal correctionnel de Paris où il risque là aussi une nouvelle peine de prison ferme pour des écrits où il exerce pleinement sa liberté de penseur. Ryssen est confronté en ce moment à une très forte adversité car, en plus de son incarcération, des nouveaux procès qui s’ajoutent (il y en a encore d’autres à venir), il a perdu son père le 10 novembre, après avoir perdu sa mère il y a peu de temps. Le procureur avait donné son accord de principe pour qu’il puisse se rendre, encadré par l’administration pénitentiaire, aux obsèques de son géniteur. Le matin même de l’enterrement, alors qu’il se préparait à s’y rendre, on lui a fait savoir que c’était impossible, faute de personnel suffisant pour l’“escorter” ! C’est à cela aussi que l’on mesure l’inhumanité de notre monde et de notre société. Ryssen n’aura pas pu dire adieu à son père, n’aura pas pu l’accompagner dans son dernier voyage, lui dire une dernière fois combien il l’aimait, l’embrasser sur son lit mortuaire, bénir son cercueil, ce père dont il n’entendra plus ici-bas le timbre de la voix, dont il ne verra plus ni le visage, ni le sourire, ni les larmes, lui à qui il ne pourra plus se confier, plus écrire, plus parler, lui avec qui il ne partagera plus ni la table, ni les joies ni les peines, ni les espoirs ni les craintes. C’est déjà tellement difficile de perdre ses parents en temps normal, mais lorsqu’on est reclus, détenu, au fond du gouffre, combien cette épreuve doit être cruelle. Nous vivons vraiment sous une tyrannie sans cœur, sans principe et sans honneur.

Jérôme BOURBON.

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Les vraies-fausses interviews de Rivarol

Castex et Daval : “Coupables, mais pas responsables”

Je ne les ai jamais vus, jamais connus. Nulle part. Il y avait bien un Castex, celui de Castex et Surer, il s’appelait Pierre-Georges. Gersois, normalien, président de l’académie des sciences morales et politiques en 1984, il était l’auteur, avec Paul Surer, d’un manuel de littérature qui, pour n’être pas aussi célèbre que le Lagarde et Michard, a tout de même fait de l’usage. Il était parent du sénateur Républicain indépendant vendeur de machines agricoles Marc Castex. Marc était aussi le grand-père de notre Premier ministre Jean : ce haut fonctionnaire énarque est donc l’héritier d’une dynastie petite-bourgeoise du Gers. Quant à Daval, on a connu un autre malfaiteur de ce nom, Jean, secrétaire du comte de Gesvre dans l’Aiguille creuse, mais lui avait raté son coup, sa victime en avait réchappé, et il avait le physique du méchant, ce qui fait qu’il fut engagé par Arsène Lupin et tout de suite percé à jour. Jonathann, lui, était bien noté par ses copains, ses employeurs, ses professeurs, et les experts psychologues, avant qu’il n’ait tué son épouse Alexia. Un gendre idéal, à sa façon. Comme Castex. Ils me reçoivent au parloir de la maison d’arrêt de Dijon, où des parois de verre supplémentaires décorées pour Noël ont été érigées contre le Covid 19. Au début de l’entretien, seul le Premier ministre est présent.

RIVAROL : Bizarre quand même qu’Emmanuel Macron vous ait choisi pour instaurer le deuxième confinement et le deuxième déconfinement, et pour justifier aussi sa politique sanitaire, vous précisément qui avez supervisé le premier confinement et sa sortie, dont chacun s’accorde à dire que ce furent des échecs. D’autant que la grande question sanitaire que pose le COVID est l’incapacité des hôpitaux à absorber les pics de malades, à cause de la réduction du nombre de lits depuis 2007 : or, vous avez précisément été le directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins au ministère en 2005 et 2006, ce qui a débouché sur le « plan hôpital 2007 » qui a imposé la “rentabilité” audit hôpital, provoquant ainsi la suppression massive des lits dont on se plaint aujourd’hui !

Jean CASTEX (avec l’épouvantable accent occitano-moldave caractéristique de la banlieue est de Vic-Fezensac) : Vous pratiquez une sélection dans mon CV, j’ai aussi été délégué interministériel pour l’organisation des Jeux Olympiques de Paris en 2024. Je fais partout où l’on me dit de faire. Partout où le fiasco m’appelle. C’est pourquoi je plaide coupable mais pas responsable, je suis le haut fonctionnaire chargé des basses œuvres de l’Etat. Si vous vouliez vraiment savoir la vérité et définir les responsabilités, vous commenceriez par noter que nous manquons autant, si ce n’est plus, de médecins, d’infirmiers et d’aide-soignants que de lits. C’est toute la politique sanitaire de la France depuis cinquante ans qu’il faudrait revoir, en particulier le numerus clausus des médecins, et, au-delà, tous les choix budgétaires de l’Etat. Si nous manquons de moyens en ce domaine, c’est que l’argent est mis ailleurs — par exemple, à rembourser l’avortement, ou à favoriser financièrement l’immigration massive.

A ce moment entre Jonathan Daval, en coup de vent. Il a une petite mine, chiffonnée, les yeux rougis. Comme je l’interroge du regard, il fait un geste d’exaspération.

Jonathann DAVAL : Depuis trois ans que je suis en prison, mes camarades se moquent de moi à cause de mes exigences de propreté et de rangement. Quand ils passent devant ma cellule, ils l’appellent « la maison de Barbie ». Le confinement m’a fait beaucoup de mal : sans lui, on n’aurait jamais autant parlé de moi dans les media, et du coup je suis l’objet de tous les soupçons et de toutes les moqueries. Je souffre pourtant assez comme ça de la mort de ma femme et de la haine de mes beaux-parents (je ne comprends pas pourquoi les journaux parlent de mes ex-beaux-parents, nous n’avons pas divorcé, Alexia et moi) et de la révélation par la presse de nos problèmes de couple. Tous des voyeurs qui se rincent l’œil, et les media qui se font leur beurre avec, et la série qu’on a sortie sur moi. Ils sont tous dans l’injustice et la contradiction : on recueille des ragots sur mon impuissance en même temps qu’on ose m’accuser de viol post mortem sur la personne de mon épouse à cause de traces de sperme sur son short !  J’en ai assez qu’on ne me croie pas !

R. : Il y a quand même de quoi. On ne compte plus les versions de vos vérités successives. D’abord vous pleurez à chaudes larmes pendant une marche blanche en accusant un inconnu, puis vous déclarez avoir tué votre femme sans faire exprès, puis vous accusez le mari de votre belle-sœur, un complot familial, puis vous avouez le meurtre, mais en niant avoir brûlé à moitié le corps…

J. D. : J’étais perdu. La personnalité castratrice d’Alexia m’écrasait. Et puis j’espérais tant faire plaisir à mes beaux-parents. C’est eux qui avaient voulu notre mariage. Elle était sortie avec un homme pendant un stage, elle voulait me larguer, et puis ma belle-mère lui a dit, ne lâche pas Jonathann, tu n’en retrouveras pas un comme ça. Je n’ai pas voulu décevoir. J’ai regardé The Crown, en prison, pour la journée des violences faites aux femmes. C’est terrible, cette famille, les Windsor. Ce qu’ils ont fait à Diana. L’air irrespirable de Buckingham ! Leur vie. La vie. Etre malheureux tous ensemble, comme le dit la réplique culte…

J. C. : (qui bout, derrière son masque bleu blanc rouge) : Je vous trouve indécent. Vos contradictions sont insupportables.

R. : C’est vraiment le chaudron qui dit à la marmite cul noir ! Et les vôtres ? Les vacances à la neige dans les stations de ski ouvertes avec les remontées mécaniques fermées, 2021 décrété année de la gastronomie française une fois la moitié des restaurants mise en faillite…

J. C. : Moi c’est pas pareil, je suis Premier ministre. Je dis ce qu’on attend de moi, je suis payé pour ça. Mais je ne suis pas responsable. Mes déclarations ne dépassent pas le taux d’absurdité fixé par la commission européenne. Souvenez-vous d’Edouard Philippe, qui inventa au printemps dernier le concept de plage dynamique, alors qu’on pouvait s’asseoir dans le métro. Les contradictions sur le COVID, c’est une stratégie mondiale. Le masque, inutile puis indispensable. Le confinement, inutile puis indispensable. Les enfants, grands vecteurs, ou pas vecteurs. La létalité, supérieure à 10 %, puis inférieure à 0,5 %. Les fake news, les fact checkings. Au bout du compte personne ne doit rien y comprendre, ni rien pouvoir affirmer. La vérité doit disparaître. C’est comme au bonneteau. La bonne carte existe bien, mais seul le manipulateur et ses assistants savent où elle se trouve. Ce n’est quand même pas à RIVAROL que je vais l’expliquer. La surmortalité due au Covid est négligeable, et l’OMS vient de confirmer, au mois d’octobre, votre hebdomadaire l’a remarqué, que le taux de létalité est inférieur à 0,4 pour cent. Le Covid est une histoire mondiale, or on ne raconte pas des histoires aux enfants parce qu’elles sont vraies, mais parce qu’elles les passionnent. Si le Covid était une vraie pandémie, on ne laisserait pas les foules enterrer Maradona ni manifester contre la loi Sécurité globale. Mais Maradona et le feuilleton sur les violences policières sont des contes de l’arc-en-ciel qu’on raconte aux citoyens infantilisés pour les éduquer au monde d’après. Des contes de fée à deux faces, deux sensibilités, des contes à deux loups si je puis dire : pour les uns, le diable, c’est le policier, pour les autres, c’est le casseur, mais l’essentiel, c’est le spectacle ! De même que la « lutte contre le réchauffement climatique » a pour objet officiel de changer l’économie et les règles sociales de l’humanité, la politique sanitaire lancée à propos du covid a pour objet de réinitialiser la planète afin de faire advenir l’empire arc-en-ciel. Même moi, je l’ai compris !

Pendant ce temps-là, Jonathan Daval s’est mis à sangloter dans un coin, manifestement moins intéressé encore que la moyenne des Français par ce que dit le Premier ministre.

J. D. : Personne ne s’occupe de moi. J’ai peur, je suis mal en prison, et mon avocat ne peut pas encore faire de demande de libération anticipée. J’ai pris 25 ans de détention pour un drame passionnel, alors qu’Hervé Ryssen et Vincent Reynouard n’ont même pas eu deux ans, alors que l’un avait mis en doute la Shoah et l’autre dit du mal des juifs ! C’est un scandale ! J’ai mal à ma république. J’ai toujours été un employé modèle. Je suis contre le terrorisme, le covid et le gaz carbonique. Je suis responsable, solidaire et bienveillant. Sans doute avons-nous eu un problème de couple avec Alexia, mais je me suis efforcé de le surmonter. Je suis coupable, mais qu’est-ce que ça fait ? J’ai demandé pardon à mes beaux-parents, tout de même. La société doit en tenir compte. M. le Premier ministre, vous avez inventé les églises sans Noël, faites des prisons sans barreaux.

Dans un geste d’autisme assumé, Jean Castex s’est bouché les oreilles, puis il tire un peigne de sa poche, avec un miroir, pour mettre de l’ordre à sa calvitie : il a lu dans un journal féminin que Brad Pitt était plus âgé que lui et il en garde un grand dépit. A ce moment précis, mon portable sonne, je m’écarte un peu, c’est François Hollande.

François HOLLANDE : Ce que vous avez dit de moi dans RIVAROL est odieux, je demande un droit de réponse qui prendrait la forme d’une interview de moi et de ma compagne…

R. : Laquelle ?

F. H. : Peu importe, les deux. Comme Ségolène Royal, Philippe de Villiers et les autres, j’ai droit moi aussi à dire ce que je n’ai pas dit et faire ce que je n’ai pas fait. En tant qu’ancien président, je suis un grand blessé de la vie, j’ai besoin d’action pour sublimer tout ça, je ne veux pas sécher sur ma branche comme Giscard. Je me sens prêt, comme le président Biden, à guider le monde à nouveau.

Je prends rendez-vous et raccroche, mes interlocuteurs attendent, et j’ai l’impression que ça ne se passe pas très bien entre eux. Jean Castex a extrait de son maroquin un double décimètre dont il frappe les doigts de Jonathann.

J. C. : Soyez donc attentif ! Si mon gouvernement a interdit le chauffage au gaz dans les logements neufs, c’est pour la même raison que celui de Raymond Barre l’avait recommandé : pour vous apprendre à faire ce qu’on vous dit de faire. De même, quand le monde et la France sont au bord de la ruine et de la guerre, que les commissariats brûlent dans le Lot, qu’on attaque les bus au révolver à Strasbourg, que les dealers de Seine-Saint-Denis défenestrent le locataire d’un immeuble qui gênait leur commerce, était-il absolument nécessaire de décider la destruction du calvaire de Plorec-sur-Arguenon qui venait d’être sauvagement restauré par une association de sauvegarde du patrimoine : il faut que l’autorité républicaine s’affirme, sinon tout est perdu ! 

Comme Jonathann Daval pleure maintenant à seaux, je juge humain d’intervenir.

R. : Monsieur le Premier ministre, le temps passe, j’aimerais avoir votre sentiment sur le cancer et la lèpre qui rongent notre société, la haine, le racisme…

J. C. : Cette histoire du producteur tabassé par les hommes du petit Darmanin, c’est incroyable ! Déjà que le cinéma français est dans la difficulté à cause du confinement…

R. : Monsieur le Premier ministre, ici, producteur, cela signifie un garçon qui, après une jeunesse mouvementée, s’occupe un peu de rap.

J. C. : Oui enfin c’est un producteur quand même. […] (lire la suite)

Propos recueillis par HANNIBAL.