Rivarol n°3453 du 6/1/2021
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Rivarol n°3453 du 6/1/2021 (Papier)

Editorial

Nos vœux pour 2021 : 

Le déconfinement de nos libertés

Cela n'arrête jamais. Depuis près d’un an maintenant, nous vivons, de manière quasiment continue, sous le régime alternatif du confinement et du couvre-feu. Et on n’en voit pas le bout. Depuis le samedi 2 janvier le couvre-feu qui était mis en place de 20 heures à 6 heures du matin dans toute la France métropolitaine a même été aggravé dans quinze départements où il commence désormais dès 18 heures. C’est le porte-parole du gouvernement, le communautaire Gabriel Attal, tout un symbole,  qui en a donné la liste sur TF1 et LCI le jour de l’An en guise de vœux. Et il a prévenu que le nombre de départements concernés par la mesure pourrait s’allonger dans les jours qui viennent si le nombre de cas positifs au coronavirus restent trop importants. 

Notez qu’on ne parle plus là d’hospitalisation, de personnes placées sous respirateurs ou de décès mais de cas positifs dont la plupart pourtant sont asymptomatiques. Et on ne sait même pas dans quelle mesure les tests utilisés sont fiables. Les quinze départements concernés sont les Hautes-Alpes, les Alpes-Maritimes, les Ardennes, le Doubs, le Jura, la Marne, la Haute-Marne, la Meurthe-et-Moselle, la Meuse, la Haute-Saône, les Vosges, le Territoire-de-Belfort, la Moselle, la Nièvre, la Saône-et-Loire. 

 

Si on se donne la peine d’y réfléchir, en un an, nous avons perdu, peut-être pour toujours, la quasi-totalité de nos libertés, et sans que cela n’ait engendré jusque-là la moindre révolte ou insurrection populaire, le moindre mouvement de masse de refus de cette insupportable tyrannie pseudo-sanitaire.

l La liberté de circulation (avec les confinements et les couvre-feux, la limitation des déplacements dans le temps et dans l’espace : pas plus d’une heure et pas au-delà d’un kilomètre au-delà de son domicile, ou pas plus de trois heures et de vingt kilomètres, les attestations obligatoires à remplir et à signer, tel un collégien pas sage, les contrôles policiers partout et à toute heure, n’importe où, n’importe quand).

l La liberté de réunion (pas de possibilité de voir des membres de sa famille, même mourants, à l’hôpital, en Ehpad, pas le droit de se réunir au-delà de six personnes).

l La liberté de manifestation (tout rassemblement public est interdit et tout rassemblement privé au-delà de six ou de dix personnes selon les moments et les cas).

 

l La liberté de culte (interdiction des offices religieux, même pour les dimanches et les grandes fêtes liturgiques, fermeture des lieux de pèlerinage et d’apparition, ou interdiction d’être plus de trente dans les lieux de culte, interdiction de chanter).

l La liberté d’aimer, de manifester concrètement son affection, son amitié, son amour, sa tendresse (on ne doit pas s’embrasser, s’étreindre, se donner la main, il faut respecter les distanciations sociales, les geste-barrières, porter un masque, toutes choses qui vont contre la charité, contre l’humanité, contre la convivialité, contre toute chaleur humaine).

l La liberté de travailler (toute une série de professions sont interdites d’exercice : les restaurateurs, les barmans, les hôteliers et pendant un très long moment la plupart des commerçants ont l’interdiction de travailler sous peine de très lourdes sanctions. A-t-on jamais vu un régime qui empêche les gens de gagner leur vie, de travailler et qui les transforme en assistés, dépendants de la pitance que l’Etat acceptera de leur verser ?).

l La liberté d’enseignement (avec l’interdiction, sauf rares exceptions, de l’école à la maison dès la rentrée scolaire 2021 et les menaces de plus en plus explicites sur les établissements confessionnels hors contrat).

l La liberté de la presse et la liberté d’expression, d’opinion et de recherche (avec la suppression arbitraire et définitive des comptes Twitter, Facebook, YouTube, Instagram, VK pour de prétendus « contenus haineux », avec  le projet de loi du garde des Sceaux Dupond-Moretti qui entend soustraire au droit de la presse tout ce qui déplaît à la révolution arc-en-ciel : « le racisme, l’antisémitisme, le négationnisme, l’antisionisme, l’homophobie, le sexisme, la haine anti-LGBT, le complotisme, le conspirationnisme ». Il s’agit de traquer par tous les moyens tous les opposants du nouvel ordre mondial et moral).

l La liberté médicale avec l’obligation dans les faits de se faire tester et/ou vacciner si l’on veut voyager, aller au restaurant, au cinéma, au théâtre, inscrire ses enfants à l’école, à la crèche, dans un centre aéré. C’est ce qu’ils appellent le passeport vert ou le passeport sanitaire. Pour l’heure, le gouvernement a feint de reculer, ou plutôt de retarder la mise en œuvre de son projet, mais il n’y a nullement renoncé. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, un autre habitué des dîners du CRIF, très proche de Jérôme Salomon (ce qui avait fait dire à Alain Soral que la direction de la Santé en France, c’était la liste de Schindler !) a simplement indiqué que le projet de loi instituant un passeport sanitaire était seulement repoussé de quelques mois.

On le voit, nous vivons une tyrannie effrayante, probablement sans précédent dans notre histoire par son ampleur et son cynisme. Certes il n’y a pas encore de goulag encore que, comme dans la défunte Union soviétique, l’on interne déjà des médecins à la parole libre ou on les fait déchoir de postes à responsabilités comme le professeur Perronne. C’est une tyrannie qui repose sur la délation citoyenne, l’abrutissement des masses, l’anesthésie des consciences, la lobotomisation des cerveaux et l’élimination sociale, et éventuellement par voie judiciaire, des derniers dissidents. 

Notre vœu pour 2021, c’est qu’une partie au moins de notre peuple sorte enfin de sa léthargie et de son apathie, qu’il voie clair, qu’il fasse preuve de courage et de lucidité, qu’il se réveille et se dresse contre ce régime mortifère qui n’est pas seulement français mais qui est désormais planétaire. Et surtout qu’il se souvienne, dans les ruines et les ténèbres actuelles, dans la nuit profonde que nous vivons, que la seule manifestation qui vaille, c’est celle de l’Enfant-Dieu le jour de l’Epiphanie. C’est la seule révolution qui vaille et qui demeure, celle des cœurs et des âmes. Celle qui consiste dans ce monde désorienté à offrir au Divin Enfant venu pour nous sauver et nous rouvrir les cieux jusque-là fermés l’or de nos efforts, l’encens de nos oraisons et la myrrhe de nos sacrifices. 

Jérôme BOURBON, RIVAROL.

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Billet hebdomadaire

La fin de l’État de droit et la guerre contre le peuple

Depuis le début du mois de mars 2020, près de 150 plaintes auraient été déposées, par des citoyens et des associations, devant la Cour de justice de la République (CJR) contre des membres de l’Exécutif. La CJR est une juridiction d’exception chargée de juger les membres du gouvernement pour des délits ou crimes commis dans l’exercice de leurs fonctions.

Les plaintes concernent la gestion sanitaire et visent Edouard Philippe, alors Premier ministre, Agnès Buzyn, l’ex-ministre de la Santé, son successeur Olivier Véran. L’actuel Premier ministre Jean Castex est lui aussi mis en accusation.

En juillet 2020, le procureur général près la Cour de cassation, François Molins, a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire à la Cour de justice de la République pour « abstention de combattre un sinistre ». La commission des requêtes avait jugé recevable neuf plaintes parmi toutes celles déposées contre les membres du gouvernement. 

Une vingtaine de plaintes accusant les ministres de crime de génocide ont été classées sans suite, d’autres, rapporte Sputnik news, restent encore à examiner. Le media russe a interrogé l’avocat Régis de Castelneau qui affirme que « ce n’est pas demain la veille » que les ex-ministres seront sur le banc des accusés, car ce « type de procédures en matière de santé publique » s’étalent très souvent « sur le temps long ». Et l’avocat d’ajouter : « L’affaire de l’amiante, celle de l’hormone de croissance ou du sang contaminé ont duré une dizaine d’années, voire plus… Il faut s’attendre à des délais comparables, en raison des expertises, des contre-expertises, des débats contradictoires… etc. Il faut surtout réussir à établir la causalité entre la faute commise par un membre du gouvernement et un dommage constaté. »

Tout l’enjeu, explique Régis de Castelnau, sera de « prouver le mensonge avancé » par ces ministres à dessein, pour « dissimuler une absence de masques », ensuite « l’exposition avérée à un risque » de la part de plaignants (contraction de la maladie, décès, séquelles…) et « pour finir le lien de causalité ».

ABOLITION DE L’ÉTAT DE DROIT

L’État de droit est en théorie un système politique où la loi surplombe tout le reste. Les citoyens, comme les dirigeants, doivent obéir à la loi et répondre donc devant la justice en cas de violation de celle-ci.

En pratique, la République française contemporaine n’est plus un État de droit, puisque les dirigeants, dont la majorité est corrompue, ne sont, sauf exception, jamais sanctionnés pour leurs délits et crimes, tandis que les citoyens sont soumis à une répression policière de plus en plus sévère.

Pourtant, c’est la croyance en l’État de droit qui confère à cet État « le monopole de la violence physique légitime » (Monopol legitimer physischer Gewaltsamkeit) pour reprendre la définition de Max Weber. 

Or, cette légitimité est accordée à l’État — le Léviathan comme l’appelait Thomas Hobbes — par le peuple en vertu d’un contrat simple et clair : le peuple confie à la force supérieure, le Léviathan, l’État, sa volonté, en échange de la sécurité. La sécurité implique l’usage, en cas de nécessité, de la violence contre ceux qui mettraient en danger le peuple. 

Suivant cette définition qui a fondé l’État moderne occidental, la France n’est plus un État de droit, car l’Exécutif n’exerce pas la violence pour protéger le peuple mais elle est dirigée directement contre le peuple. La République et ses représentants perdent ainsi leur légitimité. Et ce n’est pas là un point de détail. La perte de légitimité annonce l’effondrement du régime, d’où la rigidification accélérée du pouvoir exécutif.

Aujourd’hui, le peuple français, bien qu’il soit désabusé, semble encore croire, pour partie du moins, en la prééminence du droit, héritage de la philosophie politique “bodinienne”, “hobbesienne” et “montesquienne”. Ce qui explique le nombre élevé de plaintes — comme ultime recours politique et légal — contre les dirigeants qui ont mis en danger le peuple à l’occasion de la crise sanitaire. Notons au passage qu’avant et durant la crise, les gouvernements successifs ont purement et simplement détruit l’hôpital public. À titre d’exemple, en pleine crise sanitaire, le 3 avril 2020, l’Agence régionale de santé (ARS) a confirmé la suppression de 600 postes à l’hôpital de Nancy, tandis que le ministère de l’Intérieur publiait un appel d’offre (le 3 mars 2020) d’un montant de 3 642 864 euros pour l’achat de gaz lacrymogène, suivi d’un autre appel d’offre (le 12 avril 2020), toujours du ministère de l’Intérieur, d’un montant de quatre millions d’euros pour l’achat de plusieurs centaines de drones destinés à la surveillance de la population.

Il faut voir les dépôts de plaintes des Français contre les ministres comme la dernière étape raisonnable avant la violence anarchique.

L’avocate Sophie Ovadia explique que cette sursollicitation nouvelle d’« une institution (NDA : la Cour de justice de la République) un peu ronflante » a beau être étonnante, elle se révèle toutefois « assez logique » en une période de crise « à la fois sanitaire et démocratique ». Pour Sophie Ovadia : « Cela témoigne de la judiciarisation de l’action politique en France… Dans cette période de crise de la représentation politique, tout un chacun veut mettre en cause la responsabilité pénale, mais en réalité politique, du gouvernement. »

Pour Régis de Castelnau, les perquisitions menées à la mi-octobre aux domiciles et bureaux d’Olivier Véran, d’Édouard Philippe, d’Agnès Buzyn et de Sibeth N’Diaye, dans le cadre de l’information ouverte par la Cour de justice de la République sont un avertissement envoyé au monde politique : « Vous ne lancez pas un raid de cette ampleur, sans aucun intérêt en plus pour l’enquête en cours. Que voulez-vous qu’on trouve au domicile d’Édouard Philippe concernant sa gestion de la crise sanitaire ? » ; cette opération est avant tout un « avertissement envoyé au monde politique » et une manœuvre pour faire avancer les « propres intérêts politiques » des citoyens qui portent plainte selon l’avocat.

L’EXÉCUTIF EN GUERRE OUVERTE CONTRE LE PEUPLE

La sortie de l’État de droit, l’utilisation systématique de la police — contre les Gilets jaunes, dans la rue pour verbaliser les citoyens durant le confinement et le couvre-feu, et même au domicile durant les fêtes — et la violence répressive indiquent la déclaration de guerre contre le peuple qui met en danger l’oligarchie pilotant l’État.

Plus inquiétant encore, le 21 décembre dernier, le Premier ministre Jean Castex a déposé un projet de loi visant à limiter les déplacements des personnes non vaccinées, permettre l’accès à certains lieux à condition de présenter un test de dépistage, et à assigner à résidence les gens, et ce de façon arbitraire. On peut lire dans ce projet de loi n° 3714 déposé en procédure accélérée à l’Assemblée nationale : « Le Premier ministre peut également, par décret pris sur le rapport du ministre chargé de la santé, prendre aux seules fins de garantir la santé publique les mesures suivantes :

« 1° Réglementer ou interdire la circulation des personnes et des véhicules et réglementer l’accès aux moyens de transport et les conditions de leur usage ;

2° Interdire aux personnes de sortir de leur domicile, sous réserve des déplacements strictement indispensables aux besoins familiaux ou de santé ;

3° Ordonner la fermeture provisoire et réglementer l’ouverture, y compris les conditions d’accès et de présence, d’une ou plusieurs catégories d’établissements recevant du public ainsi que des lieux de réunion, en garantissant l’accès des personnes aux biens et services de première nécessité ;

4° Limiter ou interdire les rassemblements sur la voie publique ou dans un lieu ouvert au public ainsi que les réunions de toute nature, à l’exclusion de toute réglementation des conditions de présence ou d’accès aux locaux à usage d’habitation ; 

5° En tant que de besoin, prendre toute autre mesure limitant la liberté d’entreprendre.

6° Le Premier ministre peut, le cas échéant, dans le cadre des mesures prévues aux 1° à 5°, subordonner les déplacements des personnes, leur accès aux moyens de transports ou à certains lieux, ainsi que l’exercice de certaines activités à la présentation des résultats d’un test de dépistage établissant que la personne n’est pas affectée ou contaminée, au suivi d’un traitement préventif, y compris à l’administration d’un vaccin, ou d’un traitement curatif. Le décret mentionné au deuxième alinéa du présent article précise l’étendue de cette obligation ainsi que ses modalités d’application s’agissant notamment des catégories de personnes concernées. »

Ce projet de loi imposant, de fait, la vaccination aux Français, a suscité un tel tollé à droite comme à gauche, qu’il a été retiré, pour le moment. En effet, le ministre de la Santé, Olivier Veran, a annoncé que l’examen du projet est « reporté ». Au journal de 20 Heures sur TF1, Veran se voulait rassurant : « La vaccination ne sera pas obligatoire. C’est une mauvaise polémique venue du Rassemblement national […]. Dans le contexte que nous connaissons, le gouvernement va proposer de reporter le texte de plusieurs mois. »

Ce gouvernement tentera donc d’imposer ce texte de loi, à l’occasion d’une « nouvelle vague » ou d’une « mutation du virus ». Et si les Français refusent, peut-être que l’Exécutif ouvrira des camps de concentration pour les malades. À ce stade, tout est possible. Et quand on entend le préfet Didier Lallement — le chef de la police quand même — citer Léon Trotsky (Lev Davidovitch Bronstein de son vrai nom), on est en droit de se poser la question. Le préfet au costume trop grand a cité, dans sa carte de vœux pour la nouvelle année, ce texte (tiré de du livre Écrits Militaires de Trotsky) du fondateur sanguinaire de l’Armée rouge : « Je suis profondément convaincu, et les corbeaux auront beau croasser, que nous créerons par nos efforts communs l’ordre nécessaire. Sachez seulement et souvenez-vous bien que, sans cela, la faillite et le naufrage sont inévitables. »

Pour qui sait lire, c’est une déclaration de guerre faite, non pas aux marins de Cronstadt mais à tous ceux qui s’opposent à la tyrannie actuelle qui a éborgné et arraché les mains des Français.

Jean TERRIEN.