Rivarol n°3460 du 24/2/2021
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Rivarol n°3460 du 24/2/2021 (Papier)

Editorial

Interdiction de l’école à la maison et dissolution de Génération Identitaire : le règne de l’arbitraire

C’est décidément une habitude du régime républicain de dissoudre tous les mouvements qui n’ont pas l’heur de lui plaire. Depuis la dissolution des Ligues en 1936, les différentes Républiques, de la IIIe à la Ve, n’ont jamais hésité à interdire les organisations et groupements qu’elles jugeaient factieux. Que l’on pense aux mouvements de défense de l’Algérie française interdits par le dernier gouvernement de la IVe République, comme Jeune Nation, puis par le pouvoir gaulliste, que l’on songe également aux différentes tentatives de dissolution de la FANE de feu Mark Fredriksen dans les années 1980 à l’interdiction d’Unité radicale en 2002 à la suite de l’affaire Maxime Brunerie, en passant par les interdictions plus récentes, en juillet 2013, à la suite de l’affaire Clément Méric, des Jeunesses nationalistes révolutionnaires, de l’Œuvre française et des Jeunesses nationalistes. Ces différentes dissolutions ne reposaient sur rien de tangible et de concret et témoignaient déjà de l’arbitraire le plus total. 

La dissolution de l’Œuvre et des Jeunesses nationalistes était particulièrement scandaleuse puisque ces deux mouvements n’avaient strictement rien à voir, ni de près ni de loin, avec la mort de l’Antifa Clément Méric, n’avaient nullement participé aux échauffourées et avaient été sanctionnées uniquement pour des raisons idéologiques : le ministre de l’Intérieur de l’époque, l’excité Manuel Valls, fils de républicains espagnols, leur reprochait violemment leur pétainisme ! Le pire, c’est que le Conseil d’Etat avait à l’époque donné raison au gouvernement. Mais est-ce une si grande surprise quand on sait comment sont nommés les conseillers d’Etat ? Valls avait ainsi obtenu toutes affaires cessantes, et dans des conditions absolument mirobolantes, de la plus haute juridiction dans l’ordre administratif, en contradiction avec toute une jurisprudence jusque-là libérale, l’interdiction du spectacle Le Mur de Dieudonné en janvier 2014. Dans cette affaire le Conseil d’Etat s’était déjà déshonoré !

Aujourd'hui c’est le groupement anti-migrants Génération Identitaire qui fait les frais des manœuvres liberticides des pouvoirs publics. L’actuel ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui se fait fort d’obéir aux injonctions de la LICRA et d’autres associations communautaires de ce type qui exigent depuis déjà longtemps à cor et à cri la dissolution de Génération Identitaire, et même l’incarcération de ses dirigeants — pourquoi en effet faire les choses à moitié ? — a engagé officiellement la procédure de dissolution de ce mouvement auquel l’on reproche dans les faits ses positions et ses actions contre la submersion migratoire de notre pays. Ne nous y trompons pas en effet : ce que leur République veut interdire, diaboliser et tuer dans l’œuf, c’est toute expression sincère et réelle d’opposition à l’invasion de notre pays. 

En engageant la dissolution de Génération Identitaire dont le cœur nucléaire du projet est le refus de l’immigrationnisme et de l’ouverture des frontières nationales aux migrants, le gouvernement indique de manière très claire que sa volonté politique est d’organiser jusqu’à son terme le processus de Grand Remplacement et qu’il n’admet pas que la moindre opposition publique, fût-elle simplement symbolique ou médiatique, puisse tenter de contrecarrer son action ou même simplement d’alerter les citoyens de manière pourtant pacifique sur la porosité voulue de nos frontières. Le gouvernement entend interdire un mouvement que même la Justice de la République a jugé sans danger puisqu’une cour d’appel a récemment relaxé les principaux dirigeants de Génération Identitaire qui avaient été condamnés en première instance. Autrement dit Darmanin ne tient aucun compte des décisions de magistrats généralement pourtant peu enclins à se montrer complaisants envers les adversaires de l’immigrationnisme et met en œuvre une politique arbitraire et liberticide particulièrement inquiétante. Car aujourd’hui c’est Génération Identitaire qui est dans le viseur, mais demain cela pourra être n’importe quelle organisation ou publication qui sera dans le collimateur et pourra connaître le même sort. Quand on sait que des groupements virulents et influents comme Balance Ton Antisémite exigent publiquement l’interdiction de RIVAROL et l’embastillement immédiat et durable de son directeur, on se dit que dans ce régime tyrannique tout est actuellement possible, même le pire. Ce qui paraissait inimaginable il y a encore quelques années semble aujourd’hui envisageable tant nous vivons sous le règne de l’arbitraire le plus total.

En témoignent également les menaces qui pèsent sur la liberté de l’enseignement. Dans son projet de loi de réaffirmation des principes républicains, et qui était censé au départ lutter contre « le séparatisme islamiste », le gouvernement entend quasiment interdire purement et simplement l’instruction à domicile qui passera dès 2022 d’un régime de simple déclaration en mairie à celui de l’autorisation préalable de l’Education nationale, une autorisation qui sera donnée au compte-gouttes et qui ne concernera que des cas extrêmement limités : les gens du voyage, les enfants malades ou gravement handicapés, les mineurs faisant du sport de haut niveau ou des activités artistiques très développées. Il s’agit dans les faits de contraindre les parents à abandonner leur progéniture à l’Education nationale de trois à seize ans avec tout ce que cela implique de dérives et de désastres, scolaires, humains, pédagogiques, moraux, intellectuels et spirituels. Les familles qui faisaient l’effort, au prix de nombreux sacrifices, d’organiser elles-mêmes l’école à la maison pour le bien de leurs enfants, et qui de toute façon étaient déjà régulièrement contrôlées et visitées par des inspecteurs de l’Education nationale, sont les premières victimes de ce projet totalitaire et liberticide. Depuis la Révolution française, l’obsession des Républicains est toujours la même : retirer les enfants dès le plus jeune âge de leur famille, détruire par tous les moyens l’influence des parents pour inculquer aux mineurs les valeurs de la République qui sont radicalement anti-naturelles, anti-chrétiennes, anti-familiales, anti-morales. Car aujourd’hui et plus que jamais les valeurs de la République, c’est la loi Veil et la loi Gayssot, c’est le culte shohatique et le lobby LGBT, ce sont les déportés et les pédés, la chambre à gaz et la Gay Pride, le Sentier et le Marais, les transsexuels et les transhumanistes, Michou et Elie Wiesel, le char de la Gay Pride et le char de Tsahal, l’arc-en-ciel et l’étoile de David, la drag-queen, les invertis et les travestis, les sionistes et les sodomites, l’équerre, le compas et la menorah. Face à cela, à toutes ces ignominies, à toutes ces perversions, notre refus doit être total et radical. 

Jérôme BOURBON, RIVAROL.

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Alerte orage arc-en-ciel

C'était un vrai sale temps. Une année impossible. Encore une. Cela finissait par faire une décennie pénible, un siècle imbuvable, presque une ère indéfendable. Le changement du climat moral par l’homme accélérait trop. Depuis le temps qu’il démolissait frontières et interdits, le tuf même de la nature humaine s’envolait en fumée, comme le CO2 dans un cauchemar de vert. A force on en attrapait le tournis. L’anthropocène partait en vrille. La vie s’évertuait à donner raison à Shakespeare, elle prenait l’air d’une histoire racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifiait rien. La qualité de l’infodivertissement passait sous zéro. On regrettait le président Lenorman et son Premier ministre Mickey, on regrettait Star Wars, on regrettait la Liste de Schindler, Holocauste, Shoah, Gretchen sans uniforme. On était carrément tombé dans un scénario de série, une sorte de soirée Netflix burger double cheese mit Lafitte Rothschild light. Tout, la politique, les mœurs, la science, les arts, les lettres trempaient dans une mare de sauce Picalily mêlée de BBQ. Les pédomanes succédaient aux pédomanes, les violeurs aux violeurs, les accusatrices aux accusateurs, les réflexologues aux politologues, les speakers de la télé aux acteurs, Poivre et Berry s’indignaient, une société sans mœurs s’érigeait en tribunal moral, Kim Kardashian divorçait pour la troisième fois, noria d’enfer, tourne-ovaire !

Du côté des variants, même défilé, la covid story n’en finissait pas de patiner dans le yaourt. Les vaccinés mouraient en pagaille, les confinés aussi, les hôpitaux s’interrogeaient, Israël remportait le prix de la paranoïa vertueuse. La mode était au covid long, aux séquelles neurologiques, à l’orteil bleu, au brouillard cérébral, au double masque. Les vieillards avaient désormais une excuse pour mourir dans leurs EHPAD et leurs enfants pour ne pas aller les voir. Un grand quotidien titrait : Cinq mystères du covid qui restent à élucider. Bien sûr ces cinq mystères n’avaient aucun intérêt, et le journaliste ne publiait pas la moindre information à leur sujet : ils avaient pour fonction de donner de l’autorité aux deux phrases de propagande qui constituaient l’introduction : « la crise sanitaire a mis l’économie mondiale à genoux », et le virus « donne bien du fil à retordre à la communauté scientifique internationale ».Une seule planète, un seul ennemi, un seul sauveur, la Science.

L’ancien ministre Tron, qui massait les pieds de ses victimes dans sa mairie après les heures de bureau, prenait trois ans de prison ferme, quand Fabius avait passé entre les gouttes du sang contaminé, quand Simone Veil était devenue une sainte ! L’orage arc-en-ciel imbibait tout le paysage moral et gauchissait le jugement de tous, en profondeur, jusqu’à l’os, avec la régularité d’un crachin brestois et la force d’une drache bruxelloise. La polygamie, interdite en France aux musulmans, était réservée en Californie aux homosexuels. Jeremy Allen Hodges, Ian Jenkins et Alan Mayfield avaient pu inscrire leurs trois noms à l’état civil de Piper, née d’une de leurs amies : la cour de Californie avait décidé qu’ils étaient les trois père légaux de la petite fille. C’était donc le premier enfant de trouple au monde. Pendant le confinement, le marché des mères porteuses continuait de se développer. Celui de l’altérité déjantée, la freekitude, aussi. Esther Calixte-Béa « jeune artiste québécoise » était choisie par le magazine britannique Glamour pour « célébrer la diversité corporelle et faire progresser les mentalités ». Sa particularité : elle posait maquillée comme les comptes de campagne de Chirac, aisselles et ongles parfaitement faits, mais avec, au dessus de son décolleté, le torse velu d’un maçon portugais. Elle n’en était pas peu fière : « Je voulais montrer qu’une femme aussi poilue que moi pouvait être sur une cover ». Pour Deborah Joseph, rédactrice en chef de Glamour UK, elle représentait celles « qui habituellement n’ont jamais vu personne qui leur ressemble sur la couverture d’un magazine ». L’arc-en-ciel est un mouvement moral qui n’emprunte les voies de la futilité qu’en vue du Bien, en l’espèce la solidarité avec les identités offensées. La fonction de la presse féminine était devenue de faire progresser les mentalités.

Progrès nécessaire en matière de sexe et de genre, bien sûr, mais aussi de race et de religion. Le service de l’éducation de l’Etat de l’Oregon faisait de la publicité pour un cours intitulé Un Chemin vers l’Équité dans l’Enseignement des Mathématiques : Démanteler le Racisme dans l’Enseignement des Mathématiques. Au programme : « explorer les ethnomathématiques avec une pédagogie, des pratiques et un programme d’études antiracistes ». C’était un peu ardu. Il était expliqué que la « culture de la suprématie blanche » se diffusait ordinairement dans les salles de classe de maths. Cela renforçait « l’idée qu’il n’y a qu’une seule bonne façon de faire des mathématiques. L’histoire des mathématiques, de leur colonisation et de ce qui est considéré comme un savoir “acceptable” est riche et complexe. Par conséquent, la manière dont les mathématiques sont enseignées aux États-Unis doit être remise en question car elle est actuellement centrée sur les méthodes occidentales et eurocentriques de traitement et de connaissance de l’information. Lorsque les étudiants sont tenus d’apprendre de cette manière, soit ils doivent désapprendre les traditions autochtones qu’ils ont apprises pour répondre aux attentes des enseignants, soit ils sont privés de l’apprentissage des mathématiques dans leur histoire ancestrale. » L’agent de cette horrible aliénation/prédation était désigné : « l’objectivité », avec en corollaire l’atroce binarisme du vrai et du faux : « Soutenir l’idée qu’il y a toujours des bonnes et des mauvaises réponses perpétue l’objectivité ». Il y en avait comme ça des plâtrées. L’Education nationale n’avait pas le monopole de la bêtise. […]

HANNIBAL.