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Rivarol n°3475 du 9/6/2021 (Papier)

Editorial

Comment le Système persécute ses opposants

Plus le temps avance, plus le système qui nous opprime manifeste sa malfaisance. Puisque les nombreux procès intentés contre lui n’ont pas réussi jusque-là à faire taire l’hebdomadaire de l’opposition nationale et européenne, voilà que l’on cherche à l’étouffer, à l’asphyxier. Le triste Tristan Mendès-France mène campagne depuis déjà de longs mois sur les réseaux sociaux pour que l’agrément de la commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) soit retiré à RIVAROL. Notre hebdomadaire ne perçoit, ni n’a jamais perçu, la moindre aide directe de l’Etat, ne perçoit aucun centime. Contrairement à tous les journaux du Système qui se partagent des dizaines de millions d’euros de subventions. En revanche, à l’instar de quasiment toutes les publications imprimées, RIVAROL a toujours eu l’agrément de la CPPAP car il en remplit toutes les conditions. Il est considéré comme un journal politique, paraissant régulièrement en kiosques depuis plus de soixante-dix ans, sans la moindre interruption ou discontinuité et satisfaisant à toutes ses obligations réglementaires, administratives et fiscales. Les publications agréées d’un point de vue strictement administratif par la commission paritaire bénéficient d’un taux de TVA réduit (à 2,1 %) et de tarifs postaux diminués, ce qui est très important pour les abonnements. Car s’il fallait payer au prix fort les envois des exemplaires aux abonnés papier, cela serait ruineux pour notre très modeste entreprise. 

L’objectif de Tristan Mendès France est donc de tuer RIVAROL en l’asphyxiant. Plutôt que d’appeler ouvertement à l’interdiction pure et simple de notre hebdomadaire, comme le font explicitement des sites et organisations comme la Ligue de Défense juive (LDJ) ou Balance ton antisémite (BTA), une pétition a même été lancée en ligne dans ce sens, le petit-fils de Pierre Mendès France entend éliminer de manière vicieuse et détournée un adversaire politique implacable. Alors que notre hebdomadaire ne compte que quelques milliers de lecteurs, certes très fidèles, convaincus et généreux et que le boycott contre lui est à peu près total, son existence est devenue insupportable à un certain nombre de personnalités et de mouvements qui prétendent lutter contre la haine, mais qui en réalité ne souffrent pas que l’on pense différemment d’eux, que des convictions, une vision du monde et de l’homme, une lecture des événements puissent diverger radicalement des leurs et s’exprimer librement. 

Tristan Mendes France — dont François-Xavier Rochette et Hannibal nous expliquent excellemment et en détails dans ce numéro le parcours, le profil et les objectifs, ainsi que ceux de ses aïeux, pas toujours bien glorieux —, fait donc pression sur l’actuel ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, afin que cette dernière exige de la CPPAP le retrait de l’agrément pour RIVAROL. Il est évident que si ce triste sire obtient satisfaction (et il n’est pas seul à vouloir cela, la LICRA s’est sans surprise associée à cette démarche, jugeant scandaleuse que notre publication puisse encore bénéficier de l’agrément de ladite commission), ceux qui veulent notre disparition ne s’arrêteront pas là. Si l’on juge scandaleux que RIVAROL soit agréé par la commission paritaire, à cause de nos positions dites négationnistes, racistes, antisémites, intégristes, homophobes, xénophobes, etc., on trouvera également et logiquement scandaleux, pour les mêmes raisons, que l’on soit vendu en kiosques. En janvier 2014 des sites juifs avaient ainsi fait pression sur Monoprix pour que nous ne fussions plus vendus ni exposés sur les rayons de cette enseigne, après la une dénonçant l’interdiction par le conseil d’Etat sur ordre de Valls d’un spectacle de Dieudonné, et les censeurs avaient alors obtenu satisfaction. Pendant une longue période nous n’avons plus été mis à la vente ni exposés sur les rayons des Monoprix, et c’est encore le cas actuellement pour certains d’entre eux, alors même que la loi Bichet de 1947 interdit un refus de vente et d’exposition de publications pour des raisons politiques. C’est aussi à l’espace de liberté et d’expression qui est laissé aux différentes oppositions que l’on juge un régime politique et lorsqu’on se gargarise des droits de l’homme, que l’on vante le pluralisme politique, qu’on s’affirme démocrate, il est particulièrement pernicieux d’œuvrer activement et sournoisement à l’élimination des opposants. 

Et lorsqu’on aura interdit la vente en kiosque pour contenu non conforme au politiquement correct, on s’en prendra à la vente par abonnements. Car on nous dira que les facteurs n’ont pas à  être contraints à distribuer dans les boîtes aux lettres une littérature dite raciste et négationniste, même si le journal est reçu en l’occurrence sous pli discret, et ainsi le tour sera joué. Rappelons-nous qu’en 2002, le postier Olivier Besancenot, de la LCR (Ligue communiste révolutionnaire), devenue aujourd’hui le NPA (Nouveau Parti anti-capitaliste), avait dénoncé le fait que les services postaux fussent obligés de distribuer les professions de foi et les bulletins du Front national car ce dernier était, selon l’extrême gauche, un parti raciste, fasciste voire nazi ! Le propre des révolutionnaires et des subversifs, c’est de ne jamais s’arrêter, d’aller toujours plus loin dans l’horreur et la tyrannie. Rappelons-nous la fameuse phrase de Saint-Just : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ». De ce point de vue, rien n’a changé depuis ce temps-là. 

Face à ces assauts de plus en plus violents contre RIVAROL, nous allons avoir besoin du soutien militant et renouvelé de nos lecteurs car nous avons fermement l’intention de poursuivre notre publication coûte que coûte, et même si l’on nous retire cet agrément, ce qui serait un vrai coup dur, nous ferons l’impossible pour continuer le combat. Nous le devons à nos lecteurs, à nos devanciers et aux jeunes générations qui doivent pouvoir continuer à trouver des informations et des munitions intellectuelles et doctrinales dans l’hebdomadaire de l’opposition nationale et européenne. Etre et durer, telle est notre devise, empruntée aux parachutistes.

Nous ne sommes toutefois pas les seuls, tant s’en faut, à être la cible de la police de la pensée. Nous connaissons tous les déboires judiciaires d’Hervé Ryssen, d’Alain Soral, de Vincent Reynouard, de Boris Le Lay, de Dieudonné, de Stéphane Blet, d’Yvan Benedetti et d’autres dissidents. Mais il ne faut pas oublier non plus ceux qui sont actuellement incarcérés pour pensée non conforme, Ahmed Moualek, ancien proche de Dieudonné et co-créateur de la chanson Shoananas, vient d’être condamné à cinq ans de prison ferme pour provocation à la haine et à la violence et apologie de terrorisme alors même qu’il n’a absolument rien fait, qu’il n’a commis aucun crime, aucune violence contre quiconque. C’est un écorché vif totalement sincère et passionné qui s’exprime de manière certes un peu brut de décoffrage, mais qui n’est nullement un terroriste ou un malfrat et qui moisit scandaleusement derrière les barreaux. Nous avons longuement évoqué la semaine dernière le cas de Rémy Daillet et de sa famille retenus dans une prison en Malaisie pour des motifs fallacieux, mais en vérité pour des raisons éminemment politiques. 

Et comment ne pas citer l’écrivain Johan Livernette qui est en détention depuis le 5 février 2021, officiellement pour une obscure affaire privée, mais très certainement à cause de ses écrits politiquement et religieusement incorrects ? En appel, le 2 juin, Livernette a encore été condamné à 18 mois de prison, dont un an ferme (18 mois ferme en première instance), alors même qu’il est en très mauvaise santé et qu’il n’a manifestement rien à faire en prison. Johan Livernette a été hospitalisé d’urgence le 4 juin au soir, à la suite d’un grave malaise qu’il a eu dans sa cellule, deux jours après l’arrêt de la cour d’appel, le condamnant encore lourdement. Il est désormais hospitalisé au service de cardiologie d’un hôpital toulonnais et son état suscite une vive inquiétude à l’heure où nous rédigeons ces lignes. Il souffre en effet d’une cardiomyopathie hypertrophique et il risque à tout moment une mort subite. En effet ses conditions de détention ont fortement dégradé son état de santé. Le médecin qui l’a examiné ne comprend pas qu’il ait été maintenu jusque-là en prison. Mais les juges d’appel, pourtant dûment informés de sa situation médicale, n’ont rien voulu savoir le 2 juin. Il n’est nulle pitié décidément pour les opposants au Nouvel Ordre mondial. Ce n’est certes pas une surprise ni une nouveauté. Il est logique de ne pas recevoir des fleurs de la part d’un Système qu’on combat. Mais il est toujours utile de rappeler à qui l’on a affaire et de se souvenir que, comme l’enseignait Maurras, leur démocratie, qui est en réalité une tyrannie, c’est le mal, c’est la mort. C’est le néant et la ruine. 

Jérôme BOURBON, RIVAROL.

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Billet hebdomadaire

Mendès-Anti-France

Un journal coûte cher. A faire et à distribuer, en France particulièrement, plus qu’ailleurs en Europe. Le papier, l’impression et l’envoi pèsent d’un poids très lourd. Face à ces dépenses figurent des recettes (vente au numéro, abonnements, publicité) et des aides de l’Etat. Directes, elles dépendent, depuis 2012, du « Fonds stratégique pour le développement de la presse », organisme d’Etat. Indirectes, elles portent sur quelques allègements fiscaux ou sociaux et sur un tarif postal préférentiel. Ce dispositif est dispendieux. En 2010, il a coûté à l’Etat, pour la presse proprement dite (papier) et les media en ligne, 1 056 millions d’euros. Il est politiquement orienté : en 2010, l’aide directe à l’Humanité se montait à 48 centimes par exemplaire diffusé, soit plus d’un tiers du prix de vente, alors de 1,30 euro. Pour recevoir une aide directe de l’Etat, il faut signer avec lui une convention-cadre, et Rivarol, préférant garder sa liberté, n’en bénéficie pas. Il profite cependant du tarif postal préférentiel et d’un allègement de TVA, comme 6085 autres titres recensés et avalisés par la commission paritaire des publications et agences de presse, dont Wohnen und Garten, Wapiti, SNESUP, Rocksound, Jeune Afrique, Têtu, Time ou l’Asahi Shimbun. Grâce à Dieu et à la générosité des lecteurs, cela permet de garder à l’équilibre un budget menacé par les incessants procès que lui intentent ses adversaires.

Or, dans une chronique sur France Inter la semaine dernière, le vendredi 4 juin, Tristan Mendès France, petit-fils de Pierre, a demandé à Roselyne Bachelot, ministre de tutelle de la commission paritaire, de retirer à RIVAROL l’agrément qui lui ouvre droit à ses maigres avantages. Ce n’est pas un vain mot, c’est une menace de mort par asphyxie. Avant d’exposer les objectifs, justifications et méthodes de ce Mendès France-là, brossons vite son portrait. Né en 1970 à Bordeaux, il se définit comme blogueur, essayiste et réalisateur de quelques documentaires. C’est le fils du mathématicien Michel Mendès France, lui même fils de Pierre Mendès France et de sa première épouse, Lily Cicurel, juive d’Egypte. Le frère de Lily, oncle de Tristan, Michel Cicurel, fut président du directoire de la compagnie financière Edmond de Rothschild et siège toujours au conseil de surveillance de Publicis. Michel MF avait un frère, Bernard, qui épousa Mireille Fanon, fille de l’Antillais tiers-mondiste Frantz Fanon et de Michèle Weyer, qui est donc la tante de Tristan. Mireille Fanon-MF, enseignante, a reçu le Prix des Droits de l’Homme du conseil pour la justice, l’égalité et la paix. Elle est membre de l’Union juive française pour la paix et membre du groupe de travail de l’ONU sur les personnes d’ascendance africaine. On peut ajouter que la sœur de Tristan, Margot, est l’épouse de Pierre Singaravélou, historien cosmopolite d’origine indienne qui a travaillé notamment à l’histoire mondiale de la France, et que son épouse Célia est la petite-fille d’André Trigano, député rad-soc, industriel du tourisme, et petite-nièce de Gilbert Trigano, l’homme du club Méditerranée.

Tristan MF est en somme un membre des dynasties néo-bourgeoises, le rejeton d’une intellocratie endogame bien-pensante discrètement liée à l’argent. Il en a le profil type (sa photo noir et blanc de Wikipédia semble une caricature floue de son grand père, éclairée par Rembrandt et peinte par Le Greco), et le parcours, à son niveau. Il a été journaliste sur RCJ et France Culture et lancé Blogtrotteurs, « vidéo-blog-reportage-participatif ». Il est membre du comité scientifique de la revue favorable à l’avortement ProCHoix fondée par Caroline Fourest, il a été jusqu’en 2007 administrateur d’Ensemble contre la peine de mort. Auparavant il avait étudié la politique et la communication à l’université de Paris. Il a milité où il le fallait, à Ras le Front dans les années 1990, avant d’être l’assistant parlementaire du sénateur socialiste Michel Dreyfus-Schmidt, président de la section française du Congrès juif mondial de 1982 à 1986 et membre du comité directeur du CRIF, auquel il a conseillé de faire pression pour que la Fraternité Saint-Pie X soit expulsée de Saint-Nicolas, de même qu’il écrivit en 1997 au CSA pour qu’il interdise Radio Courtoisie. Il n’a en effet qu’une haine, qu’une cible, un ennemi, une bête noire, c’est « l’extrême-droite » contre laquelle il a écrit un virulent pamphlet, Une tradition de la haine : figures autour de l’extrême droite.

Pour abattre cette hydre immonde, Héraklès MF a mis plusieurs cordes à son arc : à ses activités de blogueur, chroniqueur et documentariste, il ajoute les cours qu’il donne à l’Ecole des hautes études en sciences de l’information et de la communication, à l’Université de Paris 1 et à la Sorbonne-Nouvelle, bien qu’il n’ait pas achevé sa thèse de doctorat. Il a aussi lancé en 2019 Stop hate money, projet analogue à celui des Sleeping Giants, en association avec Rudy Reichstadt, fondateur de l’Observatoire du Conspirationnisme, lequel est soutenu financièrement par la Fondation pour la mémoire de la Shoah, présidée par David de Rothschild. Ensemble, ils prétendent « responsabiliser les acteurs et les intermédiaires financiers qui facilitent (parfois sans le savoir) la propagation des discours de haine en ligne ». Traduit en français, cela signifie obtenir la censure, de fait, d’un organe de presse ennemi politique en faisant pression sur les annonceurs publicitaires pour que ceux-ci ne fassent plus de publicité chez lui, le privant ainsi d’un revenu capital. Il faut savoir en effet que, devant l’augmentation des coûts de production et de distribution, les media font une course désespérée aux recettes publicitaires. L’ancien PDG de TF1, Patrick Le Lay, reconnaissait vendre du « temps de cerveau humain disponible » à Coca-Cola, et les recettes du Figaro vinrent jusqu’à 85 % de la publicité. Cette manne tend toutefois à diminuer (au profit d’Internet), et elle ne fut jamais accessible à tout le monde. Une anecdote : en 1986, le directeur de la publicité de Minute, nommons-le Jérôme, bien introduit dans le milieu et jouissant d’amitiés utiles, se faisait fort de ramener pour la Nouvelle Formule de Buisson les plus gros annonceurs français. Il en eut un, une fois, puis les amis qui se pressaient autour de lui quand il travaillait pour la presse “normale” ne le prirent plus au téléphone : les plans media qui déterminent la répartition de la publicité dépendent de quelques acheteurs d’espace publicitaire, tous liés à l’intellocratie endogame et bien-pensante. C’est vrai ailleurs. Au Japon, le groupe Asahi Simbun était propriétaire d’un périodique, Marco Polo, dont le directeur, sur un coup de folie, publia sur la Shoah un article dont je ne veux même pas citer le titre. Devant la réprobation de toutes les grandes marques qui le font vivre, il saborda sans phrases, après des excuses indispensables, le Marco Polo. Sur des questions moins graves, les annonceurs ont une petite marge de manœuvre. C’est là qu’interviennent Stop Hate Money et Sleeping Giants. Dans les cas douteux, ils s’emploient à faire peur aux annonceurs pour qu’ils se retirent : Valeurs Actuelles et Cnews sont ainsi leurs cibles.[…]

HANNIBAL.