Rivarol n°3483 du 1/9/2021
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Rivarol n°3483 du 1/9/2021 (Papier)

Editorial

En un été nos dernières libertés ont été liquidées

EN L’ESPACE DE QUELQUES SEMAINES seulement, le temps d’un été, nos dernières libertés ont été minutieusement liquidées. En effet le Conseil constitutionnel présidé par le sinistre Laurent Fabius, l’homme du sang contaminé, et où siègent deux autres anciens Premiers ministres, tout aussi nocifs, l’ex-trotskyste Lionel Jospin et le chiraquien Alain Juppé, a validé trois projets de lois mortifères et liberticides, bouleversant la vie quotidienne des Français et supprimant ce qui restait de liberté et de civilisation dans notre pays. Le 29 juillet les prétendus Sages du Palais-Royal ont en effet jugé conforme en tous points à la Constitution la loi de bioéthique avec la PMA pour les lesbiennes, l’expérimentation sur les embryons et les cellules souches, la création de chimères animal-homme, le bouleversement de l’état civil qui permet la suppression totale du père sur les papiers administratifs et la reconnaissance officielle de deux mères pour l’enfant. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, le 5 août, l’aréopage présidé par Fabius a également validé l’imposition du pass sanitaire pour pouvoir accéder aux cafés, aux restaurants (même en terrasse), aux hôpitaux, aux maisons de retraite, au cinéma, au théâtre, aux musées, aux parcs d’attraction, aux trains et aux cars de longue distance, aux avions, aux grands centres commerciaux. 

Pour les hôpitaux il est précisé que le pass sanitaire ne sera pas exigé en cas d’urgence. Mais qui va décider de ce qui est urgent ou non, et selon quels critères ? Le personnel opposé à la vaccination ayant été sanctionné à partir du 15 septembre, ne pouvant plus travailler et être rémunéré, ne resteront pour l’essentiel dans les hôpitaux que des apôtres du tout-vaccinal. Le risque existe donc qu’on ne soigne pas des patients gravement malades mais non vaccinés, selon les décisions parfaitement arbitraires du corps médical. Voilà à quelles effrayantes dérives on risque d’arriver. En revanche, qu’on se rassure, il n’y a pas besoin de pass sanitaire pour pouvoir avorter. Cela a été rappelé officiellement. Et après, d’aucuns osent dire qu’il n’y a pas une volonté délibérée de nous détruire !

De la même manière, interdire l’accès à des centres commerciaux, y compris pour les magasins de denrées alimentaires, est ouvrir une brèche très inquiétante. Car si aujourd’hui on conditionne l’entrée aux centres commerciaux de 20 000 mètres carrés et plus à la présentation d’un pass et que cette disposition a est validée en amont par le Conseil d’Etat et en aval par le Conseil constitutionnel, qui nous dit que demain le pass ne sera pas nécessaire pour l’accès à la moindre petite échoppe, à la plus modeste épicerie ? C’est déjà le cas, notons-le, pour les restaurants et bars les plus minuscules, y compris les cabanons de plage qui exigent le pass sanitaire, ne serait-ce que pour boire un café ou un verre d’eau minérale. 

ENFIN LE 13 AOÛT le Conseil constitutionnel a jugé pleinement conforme à la Constitution l’interdiction de facto, sauf très rares exceptions, de l’école à la maison à partir de la rentrée scolaire 2022 et n’a rien trouvé à redire aux menaces de plus en plus fortes sur les écoles hors contrat dont les pouvoirs publics souhaitent d’évidence la disparition. C’est ainsi que dans la loi « confortant le respect des principes de la République » (dite loi contre le séparatisme) adoptée définitivement par le Parlement le 23 juillet, le jour même des 70 ans de la mort du Maréchal Pétain, et donc validée entièrement par les gnomes de la rue de Montpensier, il est écrit expressément que « les établissements qui n’ont pas conclu de contrat avec l’État se voient proposer par l’autorité de l’État compétente en matière d’éducation une charte des valeurs et principes républicains ». Autrement dit, toutes les écoles confessionnelles hors contrat de France (y compris les écoles israélites ?) risquent de devoir signer, pour pouvoir continuer à exister, un texte qui va directement contre leur conscience, contre leur foi, contre les principes auxquels elles croient. C’est-à-dire que le choix sera, selon toute vraisemblance, entre l’apostasie et la disparition pure et simple. C’est une façon machiavélique de tuer les écoles hors contrat : soit elles se renient et trahissent pour pouvoir continuer (mais pour combien de temps ? et avec quelle marge de manœuvre ?), soit elles seront fermées administrativement. Et gare à ceux qui essaieraient de passer en force, de résister coûte que coûte, le législateur a tout prévu : « Le fait de ne pas procéder à la fermeture des classes ou de l’établissement faisant l’objet d’une mesure de fermeture ou de faire obstacle à l’exécution d’une telle mesure est puni d’un an d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. » Voilà une sanction hautement dissuasive. 

L’objectif est clair : il s’agit d’imposer de 3 à 16 ans à toutes nos têtes blondes (et crépues) le matraquage idéologique de l’Education dite nationale avec sa contre-religion antiraciste, shoahtique, LGBTiste, homosexualiste, immigrationniste, prônant le métissage, la théorie du genre, toutes les déviations morales et sexuelles, etc. Il ne sera bientôt plus possible, sauf peut-être en s’exilant (mais l’apostasie est universelle et les mêmes forces de dissolution et de subversion sont partout à l’œuvre), de permettre à nos enfants d’échapper à l’enfer de l’école de la République (et aussi de l’école privée sous contrat qui ne diffère en rien des établissements publics). C’est là une tyrannie quasiment sans précédent qui prouve à quel point l’étau se resserre et la persécution devient de plus en plus manifeste. Comme toujours, une loi censée lutter officiellement contre le séparatisme mahométan est dans les faits une machine de guerre contre les catholiques de tradition. Si l’on ajoute à cela le « motu proprio » de Bergoglio le 16 juillet dernier, frappant quasiment d’interdit la messe tridentine, on voit la conjonction concomitante de forces démoniaques à l’œuvre, voulant obstruer les canaux de la grâce, exhorter à l’apostasie générale, asservir et assassiner les âmes. A commencer par celles des plus innocents, les tout petits, dont le Christ a dit que le Royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent. Malheur à ceux qui les scandalisent a-t-Il également professé.

LE MOIS D’AOÛT a aussi été marqué par un impressionnant renforcement de la répression. Pour avoir brandi une simple pancarte le 7 août dans une manifestation anti-pass à Metz, où figurait une liste d’une douzaine de personnalités juives et non-juives responsables de l’actuelle tyrannie sanitaire, une enseignante d’allemand de 34 ans, Cassandre Fristot, a été mise en garde à vue, perquisitionnée à son domicile, suspendue toutes affaires cessantes de l’Education nationale, avant une probable radiation, mise en examen, et son procès devant le tribunal correctionnel aura lieu dès ce 8 septembre pour « délit de provocation publique à la haine raciale par affiches ou placards ». Elle risque un an de prison ferme et 45 000 euros d’amende sans compter les dommages et intérêts car il ne fait aucun doute que beaucoup d’organisations juives viendront tendre la sébile le jour du procès. […]

RIVAROL, <jeromebourbon@yahoo.fr>. 

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L’été meurtrier de la cité phocéenne

Didier Raoult, l’Olympique de Marseille, le groupe IAM, le pastis, la pétanque, le Vieux port, Notre-Dame de la Garde, le savon, Jean-Pierre Foucault, Chris Waddle ou le Mucem (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée), ne sont plus aujourd’hui les plus puissants symboles de la ville de Marseille. Non, aujourd’hui, ce qui caractérise en premier lieu la cité phocéenne, c’est sa violence endémique liée aux trafics en tout genre et en particulier à celui des stupéfiants. Sa véritable spécialité ? Les règlements de compte et autres expéditions punitives perpétrés en plein jour et en public comme si la réalité n’était qu’un vilain remake du film légendaire des années 1990 Menace 2 Society. Et il faut dire que ces dernières semaines furent davantage qu’une simple illustration du marseillais spirit tant les caïds des quartiers nord de la deuxième ville de France ont su exprimer (et continuent à le faire) tout leur potentiel de violence et de mort. 

A l’heure où nous écrivons ces lignes, le point d’orgue de cette série estivale de meurtres s’est produit le 18 août vers 22 heures quand un commando armé d’une Kalachnikov a abattu un guetteur (qu’on appelle chouf pour “regarde” en arabe) âgé d’à peine 14 ans et blessé grièvement un autre adolescent près de la cité des Marronniers dans le 14e arrondissement de la ville très méditerranéenne. Encore une fois, la jeunesse des victimes (un enfant de 8 ans fut en outre blessé dans cet assaut, un fait qui permit aux lanceurs d’alertes de communiquer avec un peu plus de réussite sur ce fléau) a stupéfié l’opinion publique même si les assassinats des jeunes choufs ne sont pas nouveaux à Marseille mais sont devenus réguliers depuis 2010. 

A Marseille, l’été meurtrier ne se fit pas attendre. Il était au rendez-vous. 

Chronologie d’une (in)justice immanente

— Le 25 juin, un homme a été tué et un autre grièvement blessé par balles… Au cours d’un tournoi de football dans une cité de Marseille ! Une voiture est arrivée tranquillement au stade La Martine dans le 15e arrondissement, et ses occupants ont tiré sur les deux joueurs (qui participaient à un tournoi inter-quartiers, la Hcup — H comme haschich ou comme héroïne ?). L’un est décédé et l’autre blessé dans un état « très grave ». Nous n’avons malheureusement aucune nouvelle de ce lascar. Quant au footballeur trépassé, il était un “ancien” bandit qui venait de passer plusieurs années en prison. 

— Le 7 juillet : autour de minuit, un homme est touché par une rafale de kalachnikov alors qu’il est au volant de sa voiture. Son véhicule est garé dans une résidence, avenue de Frais-Vallon, dans le 13e arrondissement de Marseille. La victime est âgée de 28 ans et connue des services de police pour trafic de stupéfiants. 

— Le 23 juillet : autour de 23h30, cité des Oliviers, toujours dans le 13e arrondissement de Marseille, un homme de 26 ans est tué par balle, atteint par plusieurs tirs notamment à la tête et au ventre. La cité des Oliviers est considérée comme un haut lieu du trafic de stupéfiants. Mais la victime est connue des services de police pour des délits n’ayant aucun lien avec le trafic de drogue.

— Le 24 juillet : un homme de 31 ans est tué, le corps criblé par des balles de gros calibres, dans la cité Bégude Nord (13e arrondissement de Marseille). Originaire de cette cité, il y faisait très officiellement du gardiennage et des ménages. Mais on a le droit de penser que le disparu pratiquait peut-être d’autres activités légèrement plus lucratives. 

— Le 25 juillet encore : un jeune homme de 23 ans est abattu à l’angle de la rue de Lyon et de l’avenue Cap Pinède, dans le 15e arrondissement, en plein marché aux Puces de Marseille. C’est le haut-lieu des vendeurs à la sauvette et des clandestins. Selon les riverains, le jeune était un vendeur de cigarettes et aurait été tué pour un vol de portable. Il est 15 heures quand une voiture s’approche de lui. Il parle avec les occupants du véhicule avant de faire quelques pas et de s’effondrer sur la chaussée. Le jeune homme a été tué par deux balles mais treize auraient été tirées. La version d’un vol de portable qui aurait mal tourné ne tient donc pas la route. 

— Le 12 août : un homme est tué par arme à feu, dans le quartier de la Belle-de-Mai, à Marseille. A quelques centaines de mètres du meurtre, un deuxième homme est grièvement blessé, également par balles.

— Le 12 août encore : un homme de 27 ans est tué par balle à Martigues, dans le quartier du Grès. Il était en train de ranger ses petites courses dans son petit coffre quand des individus circulant en voiture lui tirèrent dessus. L’homme était originaire de la cité des Lauriers, à Marseille. Le véhicule sera retrouvé par la police, brûlé.

— Le 18 août : (voir plus haut) l’exécution d’un adolescent de 14 ans.

— Le 21 août : un jeune homme a été tué dans le 4e arrondissement après avoir été enlevé et torturé par des hommes cagoulés. Les ravisseurs ont ensuite mis le feu au véhicule avec l’individu encore à l’intérieur. Ils l’ont rôti.

— Le 21 août (encore), ça n’en finit pas : deux jeunes ont été exécutés dans le 14e arrondissement, dans le quartier de la marine bleue. Les deux victimes ont été criblées de balles de gros calibres. 

Une guerre des gangs

— L’explication principale de ce déchaînement de violence réside dans le regain de guerre économique que se livrent les différentes bandes délinquantes afin de maximiser leurs profits dans le business de la vente de drogues de toutes sortes. L’intensification de cette narco-guerre connaît plusieurs causes. D’abord, selon les spécialistes de la délinquance, journalistes et sociologues, les combats entre gangs liés au trafic de drogues s’intensifieraient traditionnellement au mois d’août quand les dealers reviendraient de vacances et voudraient imposer à nouveau leur autorité sur le monde délinquant de la jungle urbaine. Ici, l’explication est erronée ou insuffisante, le torrent de sang se déversant sur Marseille depuis la fin juin, précisément quand les gros caïds sont en vacances… 

— Autre possible cause, plus crédible selon nous : la sortie de prison d’une cohorte de leaders dealers responsables de gros secteurs de vente mais aussi, parfois, d’expéditions punitives qui ont provoqué de grosses blessures dans certains gangs et, éventuellement, la mort de quelques-uns de leurs membres. Le footballeur de 32 ans, mentionné plus haut (fraîchement sorti de prison), exécuté lors d’une compétition de balle au pied, avait certainement du sang sur les mains. 

— Autre cause de cette guerre entre vendeurs de shit, d’héroïne et de cocaïne, cause dont la mention est autorisée, certifiée conforme, serait le retour aux affaires des bandits après les éclipses successives du deal massif provoqué par la crise sanitaire : les clients reviennent ; tout le monde les veut ; tous les boss veulent le bon argent des faces de craie de Marseille, de Martigues et de Vitrolles. La grande histoire du Covid a un peu détraqué le rythme du deal et le marché a besoin de quelques ajustements. Il faut remettre à leur place les ambitieux précoces et les nouveaux venus. Oui, les minots du Nord. De Lyon, de Paris et de Lille (et de Roubaix, et même de Charleroi) recrutés par les gros parrains du milieu marseillais qui sont arrivés dans les quartiers nord comme Spartacus sur son char. En effet, les gros patrons embauchent, gèrent, contrôlent, anticipent, analysent, évaluent les risques mais ce sont des salariés qui œuvrent sur le terrain de la dope, organisent le business, liquident les concurrents trop gros sur le marché local. Les gros caïds sont ailleurs, bien au chaud, planqués. A Marbella, à l’extrême sud de l’Espagne en Andalousie ou au Maroc tout près de la production stupéfiante. 

Les grossistes ne se moquent-ils pas de la guérilla des quartiers ? Ne sont-ils pas les fournisseurs de plusieurs dealers antagonistes ? Ils sont gagnants ceux-là, quel que soit le nombre de morts, quel que soit le clan victorieux, quels que soient les dégâts collatéraux. A la fin, les millions d’euros tombent dans leurs poches et arrosent les politiques et les hauts fonctionnaires en place. Les petits caïds des quartiers, les tabasseurs des cités, les flingueurs des gangs ne sont que les petites mains d’énormes fortunes anonymes et vagabondes gérant des importations pharaoniques en Europe. La guerre des bandes n’est qu’une métaphore de l’immense guerre politique jouée par des acteurs stipendiés sous le règne de cette démocratie en carton. Tout est faux. Le travail, la sueur, le combat, les haines mélangées produisent un même compost, une même matière. L’énergie produite alimente un seul maître, un même système et plus la masse de délinquants et de clients drogués grossit, plus la masse d’argent croît.  […]

François-Xavier ROCHETTE.