n°3489 du 13/10/2021
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Rivarol n°3489 du 13/10/2021 (Papier)

Editorial

Philippe et Zemmour créent leur mouvement

La Ve, c’est vraiment le régime des partis !

ALORS QU’AVEC la Ve République (1958) et l’élection présidentielle au suffrage universel direct (1962), De Gaulle prétendait mettre fin au régime des partis,  jamais les formations politiques n’ont en réalité joué un rôle aussi important (et aussi nocif) que de nos jours. Dans leur Système, sans parti, il est en effet impossible de disposer d’un financement étatique et d’exister politiquement. Et l’idée répandue selon laquelle un homme sous la Ve se présente seul devant le peuple et au-dessus des partis depuis la réforme institutionnelle de 1962 n’est rien d’autre qu’une fable. Ce sont en effet les partis qui décident de qui est candidat. C’est vrai de l’extrême gauche à la droite dite nationale. Tous les prétendants sont en effet investis par leurs partis, de Nathalie Arthaud pour Lutte ouvrière jusqu’à Marine Le Pen pour le Rassemblement national. Cette investiture est si déterminante financièrement et politiquement que même Xavier Bertrand qui entendait jusque-là faire cavalier seul et maintenir jusqu’au bout sa candidature élyséenne, refusant ouvertement le principe de primaires tant ouvertes (accessibles aux électeurs de droite comme en 2016) que fermées (limitées aux seuls adhérents d’un parti, LR, comme cette fois-ci) a finalement annoncé le 11 octobre dans le 20 heures de TF1, bien malgré lui, qu’il participerait finalement au congrès des Républicains et accepterait le résultat quel qu’il soit car ce vote des militants est « la seule façon d’avoir le plus vite possible un candidat de la droite et du centre ». Il y aura donc cinq candidats à la candidature (Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Eric Ciotti et Philippe Juvin) lors du congrès des 1er (premier tour) et 4 décembre (second tour). Ce sont les quelque 80 000 adhérents de LR qui départageront les prétendants. Et rien n’assure que Bertrand sortira vainqueur de la compétition, malgré les sondages qui le placent en tête des différents postulants, car beaucoup de militants de base lui reprochent d’avoir bruyamment quitté le parti en décembre 2017, immédiatement après l’élection de Laurent Wauquiez à la présidence. 

Bertrand était condamné à un choix, forcément mauvais pour lui. Soit il refusait de soumettre sa candidature au votre des adhérents, et il apparaissait alors comme un mauvais joueur et un tricheur s’affranchissant des règles, méprisant l’avis des militants et sa campagne en aurait été irrémédiablement plombée. Soit, ce à quoi il s’est résolu au dernier moment et à contrecœur, il participait au congrès mais il n’est alors nullement assuré de l’emporter devant une base par nature légitimiste et globalement bien moins centriste que le président de la région Hauts-de-France.

SIGNE de l’importance des partis dans leur système ploutocratique, l’ex-Premier ministre Edouard Philippe a créé le sien le 9 octobre. Son nom : Horizons. On serait curieux de savoir combien le maire du Havre a payé le publicitaire qui lui a trouvé un nom aussi plat mais on ne peut pas dire qu’il ait fait preuve d’une grande créativité. Horizons, nous assure-t-on, c’est la nouvelle offre politique « qui regarde devant ». On a vraiment affaire à des génies de la communication ! Ce “devant”, c’est d’abord la réélection d’Emmanuel Macron en 2022 et c’est surtout la candidature élyséenne de Philippe en 2027. Car, on ne le dira jamais assez, l’élection du chef de l’Etat au suffrage universel favorise l’éclosion, la multiplication des écuries présidentielles au sein des partis, des majorités, des groupements. Et Philippe fait la moue quand on lui parle de la Maison commune que veut construire Bayrou. On le sait, l’union est un combat. Et le pouvoir ne se partage pas.

Si Philippe a donc créé sa propre formation pour revenir, espère-t-il, au premier plan de la scène politique, Eric Zemmour entend lui aussi fonder son propre mouvement destiné à présenter des candidats dans toutes les circonscriptions aux législatives de juin 2022. Preuve que le polémiste qui devrait annoncer officiellement fin octobre ou début novembre sa candidature élyséenne, laquelle devrait être précédée d’une campagne massive de collages dans toute la France (“Zemmour président”), n’entend pas faire une simple incursion de quelques mois dans la vie politique active, le temps d’une campagne électorale, mais qu’il a décidé de jouer un rôle majeur et sur le temps long dans le projet de recomposition ou de reconfiguration de la droite. L’Association des Amis d’Eric Zemmour, agréée officiellement comme parti politique, s’active en effet en coulisses pour la campagne des législatives. A cette fin, le mouvement s’est structuré en trois échelons. Elle compterait un responsable par région, un par département et un par circonscription. Des militants zemmouriens qui portant sur leur maillot le slogan « Faites le Zemmour, pas la guerre » (cela ne s’invente pas !) ont proposé à des centaines de personnes de devenir candidates aux législatives, toujours selon une règle : celle des trois tiers. Un tiers de candidats issus des Républicains, un tiers venant du Rassemblement national et un tiers de nouveaux profils. Pour qu’à l’échelle du pays, les aspirants députés soient représentatifs, nous assure-t-on, d’une certaine union des droites. 

SELON la station Europe 1 dirigée par Bolloré, très proche de Zemmour, les trois quarts de ces potentiels candidats aux législatives ont d’ores et déjà été trouvés. Certaines circonscriptions sont cependant volontairement laissées libre pour le moment dans l’espoir de nouveaux ralliements de personnalités politiques d’envergure. Zemmour aurait déjà déniché un (petit) Poisson prénommé Jean-Frédéric, le président du minuscule Parti chrétien-démocrate fondé par la Boutin de la République. Cette initiative, ajoutée aux bons sondages de Zemmour et à la chute libre de Marine Le Pen dans les intentions de vote (si ça continue ainsi, elle va finir par trouver du pétrole, disent charitablement ses contempteurs), sème un vent de panique dans le quartier général de l’ex-présidente du RN. Chaque matin, disent des cadres en off, comme la méchante dans Blanche Neige, elle interroge son miroir pour savoir si elle est la plus crédible, et c’est invariablement le visage de sa nièce ou de Zemmour qui apparaît. On imagine son humeur maussade (le père biologique de Marion était agent du… Mossad !) et l’ambiance exécrable dans son QG !

Reste qu’il ne faut pas céder à l’excitation des campagnes électorales, toujours trompeuses (demain on rase gratis) et débouchant sur de perpétuelles désillusions. La démocratie moderne n’est qu’une vaste supercherie reposant sur la manipulation des masses. L’électoralisme est la tare et la sauvegarde du régime. Ainsi, on nous promet aujourd’hui solennellement une immigration zéro. Une promesse certes séduisante. Mais voilà plus de trente ans qu’on nous la fait, sans qu’elle n’ait jamais été mise en œuvre, fût-ce partiellement. Souvenons-nous de la convention du RPR et de l’UDF en 1990 à Villepinte où tous les ténors de l’opposition d’alors, de Giscard à Chirac, de Bayrou à Madelin, s’engageaient, s’ils revenaient au pouvoir, à arrêter toute immigration tant légale qu’illégale et à réserver certaines prestations sociales aux Français. On a vu ce qu’il en a été. Déjà, en 1986, la plate-forme RPR-UDF, inspirée du droitier Club de l’Horloge, proposait le retour au droit de sang et la fin du droit du sol. Le gouvernement Chirac a vite enterré cette réforme devant l’opposition résolue de la gauche. Il convient donc d’être prudent voire méfiant lorsqu’aujourd’hui on nous tient de semblables promesses. Et lorsqu’on affirme pareillement vouloir ressusciter le gaulliste RPR, un mouvement qui fut présidé de sa fondation à sa liquidation par un certain… Jacques Chirac, l’homme qui, toute sa carrière, fit une politique de gauche et trompa un électorat de droite décidément bien peu clairvoyant, il est permis d’être quelque peu dubitatif. […]

RIVAROL, <jeromebourbon@yahoo.fr>. 

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Billet hebdomadaire

Le triomphe du mal et le retour à la barbarie

Il y a quarante ans, le 9 octobre 1981, la peine de mort était abolie… pour les meurtriers sanguinaires, mais non évidemment pour les victimes, il fallait parer au plus pressé. Quand réparera-t-on cette injustice ? Quand les poules auront recouvré leurs dents dinosauriennes ! Et à qui dut-on cette prodigieuse avancée sociétale ? Aux duettistes Mitterrand-Badinter. Le second avait fait fortune et gagné sa notoriété dans la défense judiciaire de la lie friquée de la société — tout comme d’ailleurs l’actuel Garde des Sceaux — si bien qu’au jour d’aujourd’hui le nonagénaire Badinter se pavane sur le parvis du Nécropolitain (le Panthéon) avec l’homme de toutes les forfaitures. Quant au premier, Mitterrand, il parvint jusqu’aux marches du pouvoir par sa totale absence de scrupules et son art madré de la magouille politicarde. Pourquoi évoquer maintenant ces deux mauvais larrons ? Eh bien parce que l’un et l’autre cosignèrent une “charte” instituant un droit à une sexualité autonome pour les enfants. Inutile de rechercher ce texte devenu introuvable pour avoir sombré dans un anonyme in pace de la mémoire sélective… Sachant que dans notre monde sublimement orwellien le passé est perpétuellement réécrit en fonction des nécessités du moment présent. 

Toujours est-il qu’à la fin des années 1970 le vent était à la levée des tabous en matière de sexualité précoce. L’enfant n’est-il pas, selon Mister Freud, « un pervers polymorphe » [in Trois essais sur la théorie sexuelle, 1905] ? Alors quoi de surprenant à ce qu’une partie du clergé « catholique conciliaire », imprégné de réformisme, de progressisme, de freudo-marxisme (cf. une certaine « théologie de la libération »), se soit senti déliée de contraintes ne cadrant plus avec la vision surplombante (et en vogue) du monde ? Ce fut le temps bénit où les jésuites parisien ne regagnaient leur couvent qu’après avoir passé de longues heures avec leur compagne ou que certains pères dominicains s’exhibaient avec leur maîtresse (l’auteur à la charité de mettre ces dames au singulier). Ceci dans un contexte désolant de crise des vocations qui fit s’ouvrir les séminaires au tout-venant. 

Naguère le noviciat se prolongeait en longues fiançailles avec le divin Maître. Les jeunes prêtres possédaient alors un solide bagage théologique, mais à la fin des années 1950, les exigences (ou les rigueurs) du sacerdoce n’attirèrent plus que rarement des hommes d’élite. Quoi de surprenant alors que des marginaux aient trouvé dans le giron de l’Église — sous couvert de vocations frelatées — un havre où loger leurs appétits impurs ? Au XVIIIe siècle, l’intelligence se concentrait encore densément dans l’Église, au cours des deux siècles suivants, les talents se tournèrent de plus en plus vers la science et la technique… De nos jours, les surdoués se bousculent aux portes des salles de marché. Il faut être opérateur (trader), courtier de/dans la finance numérique, sinon rien ! 

MASOCHISME CLÉRICAL ET AUTO-DESTRUCTION 

La « Commission indépendante sur les abus sexuels » dans l’Église conduite par l’ancien vice-président du Conseil d’État, Jean-Marc Sauvé, a rendu son ours (pavé) le 5 octobre à la « Conférence des évêques de France »… et à la « Conférence des religieuses et religieux de France », ce dernier intitulé fleurant bon la démocratie participative. Alors que l’Église par essence et par définition se situe aux antipodes de la démocratie ! Constitué de façon très éclectique, de bric et de broc en 2018 (sur le modèle du Conseil scientifique de Macron), sous l’impulsion de la hiérarchie « catholique conciliaire » elle-même, ladite Commission Sauvé a enquêté pendant deux ans et demi « sur l’ampleur des violences sexuelles commises par des membres du clergé sur des enfants et des adultes vulnérables » depuis 1950. 

Une remarque liminaire : autrefois les institutions lavaient leur linge sale en famille. Autrement dit, la justice s’exerçait en interne. Ainsi les tribunaux militaires étaient actifs et les mauvais bougres, les faiseurs de grabuge ne comparaissaient pas devant des tribunaux civils mais devant des juges ad hoc. Même chose pour l’ordre des médecins ou des avocats… Depuis quand étale-t-on ses propres turpitudes sur la place publique ? Qu’a-t-on à y gagner ? S’agissait-il de liquider une situation déplorable et de curer un abcès à propos duquel les non-dits pesaient lourd et obérait la vie de l’institution ? Dans ce cas c’est raté, les pires ennemis de la Foi, avides de déconstruction ecclésiale (Détruire, dit-elle !), se sont engouffrés dans la brèche et s’y démènent comme de beaux diables qu’ils sont. Merci aux imbéciles conciliaires qui pour soigner le malade lui administre une dose mortelle d’ARN messager déclenchant au passage un orage auto-immunitaire. Et les catholiques bon chic bon genre en redemandent, vite une troisième injection…

On sait que l’enfer est pavé de bonnes intentions, cela se vérifie une fois de plus. L’église conciliaire de France qui croit faire dans la transparence est en réalité confite en masochisme par une interprétation dévoyée de la charité chrétienne, le pathos de la repentance ne connaît plus de limites. Désormais les ordres réguliers (ce qu’il en reste) se sont fait une spécialité d’accueillir inconsidérément des individus en rupture de ban, des monstres tels ce Rwandais incendiaire de la cathédrale de Nantes et assassin de surcroît, ou la femme Fourniret rendue depuis à la liberté… Nous l’avons déjà dit, qui veut faire l’ange risque de vite rencontrer la Bête. La boussole morale semble perdue pour beaucoup. Aussi l’église conciliaire de France se donne-t-elle toutes les verges du monde pour se faire battre, car pouvait-elle ignorer que les résultats publiés seraient aussitôt déformés, travestis et retournés contre elle ? Que ce rapport constituerait le plus mortel des chevaux de Troie ? Non, hélas, tout cela n’est que top volontaire et porte un nom : il s’agit d’une machine de guerre destinée à faire sauter les ultimes murailles d’une foi et d’une catholicité d’ores et déjà à l’agonie.

QUE DIT EN VÉRITÉ LE RAPPORT SAUVÉ ? 

Que dit le rapport Sauvé ? Il fait état, sur une durée de soixante-dix ans, de quelque trois mille prêtres et religieux qui se seraient rendus coupables « d’agressions sexuelles sur mineurs ou personnes vulnérables ». Notons que cette affaire concernerait — sur un effectif de 115 000 religieux —environ 2,8 % du clergé. Ensuite, une remarque d’ordre sémantique : de quoi parle-t-on lorsqu’il est question de « violences ou d’agression sexuelles » ? Tous les faits ne sont bien entendu pas à mettre dans le même sac ni sur le même plan. Des nuances sont à apporter sur les circonstances et sur la gravité des actes. Une caresse, aussi coupable, déplacée, scandaleuse et inacceptable soit-elle, n’a par exemple pas le même degré de gravité qu’une sodomie ou qu’une fellation forcée. Cette absence de discrimination, de finesse dans l’analyse — pourtant essentielles — créent de la confusion mentale au sein d’un brouillard perceptif au sein duquel l’imagination peut se donner libre cours. Il s’agirait en conséquence de classer, de sérier et, au bout du compte, d’analyser froidement tous les cas, fort différents les uns des autres.

Revenons aux chiffres ! Pour le reste, sans préciser qu’il s’agit d’une extrapolation — est-elle seulement permise en l’occurrence ? —, les conclusions du rapport affirment qu’« en France, entre 1950 et 2020, 216 000 personnes ont été victimes d’agressions et de violences sexuelles commises par des clercs ou des religieux catholiques, alors qu’elles étaient mineures ». Bilan effectivement effrayant… Leur nombre atteindrait même « 330 000 si l’on ajoute les agresseurs laïcs ». Or, pour établir ce bilan, la Commission s’est appuyée sur une enquête menée par l’Inserm… Institution au-dessus de tout soupçon, surtout depuis que l’on sait qu’elle n’a jamais trempé dans les recherches de guerre bactériologique conduites dans le laboratoire de haute sécurité de Wuhan ! Cette enquête médico-légale a donc été menée de novembre 2020 à janvier 2021 sous la direction de la sociologue Nathalie Bajos, directrice de recherche à l’Inserm et à l’École des Hautes Études en Sciences sociales. Ses champs de recherche portent sur la sexualité, l’avortement et la contraception ; elle est responsable d’une équipe pluridisciplinaire « genre, santé sexuelle et reproductive ». Un profil idéal garantissant une impartialité totale. Tout un programme ! À n’en pas douter, la personne parfaitement idoine pouvant faire preuve de la plus grande neutralité idéologique possible à l’égard d’un clergé systémiquement fautif. 

Au final, ce sont 243 601 personnes qui ont été sollicitées pour participer à l’enquête, à partir de quotas réalisés par l’Institut de sondage Ifop. Les auteurs sont ainsi parvenus à recueillir « 28 010 questionnaires remplis et exploitables ». Bref, l’enquête s’est faite sur la base — exclusive — de ces 28 000 questionnaires. Point barre. Le reste n’est que fumée. La souris a accouché d’une montagne et la presse friande d’événements scabreux, surtout lorsqu’il s’agit de la catholicité, a exploité la chose à fond avec la complicité de l’« épiscopat conciliaire » qui en a largement rajouté. L’époque est à l’outrance graveleuse ! Au reste, en faisant miroiter aux victimes réelles ou supposées des millions, des centaines de millions (et pourquoi pas des milliards ?) de dédommagement pour leur ineffable douleur — dix, vingt, trente ou quarante ans après les faits ! —, on a toutes les chances de susciter d’innombrables candidats au statut de victimes inconsolables. 

La sociologue et démographe a rendu une étude de près de 500 pages. Elle livre ce chiffre fatal de 216 000, déterminé selon, donc, la méthode du sondage scientifique, « évaluation à plus ou moins 50 000, intervalle de confiance à 95 % », explique Jean-Marc Sauvé. Évaluation qui grimpe à 330 000 enfants abusés si on inclut les laïcs « en mission d’Église ». Du coup, de surenchère en inflation “on” avance le chiffre sidérant — au sens propre d’un million d’enfants abusés. Et l’on argue à ce propos des « méthodes scientifiques utilisées pour parvenir à ce chiffre ». Ce qui fait salement penser aux statistiques du Covid ans par lesquelles simples contaminés (porteurs sains) et malades sont confondus… Rappelons qu’un discours peut apparaître comme parfaitement rigoureux logiquement parlant alors que ses prémisses sont fausses. Science, que de mensonges intellectuellement terroristes ne profère-t-on pas en ton nom afin de justifier tant de crimes à venir ou en cours contre l’esprit et contre les hommes !

À ce titre, le mot d’ordre « l’Église paiera » (les riches ou supposés tels, paieront, le slogan gauchiste est à la mode) est sur toute les lèvres coprophiles des commentateurs médiatiques. Il est en effet tentant de vouloir réitérer le coup du Milliard des congrégations, à savoir les spoliations (brigandages) qui accompagnèrent en 1905 la séparation de l’Église et de l’État. Manque de chance, l’église (conciliaire) de France n’a que très peu de patrimoine — les bâtiments cultuels appartiennent à l’État qui les entretient d’ailleurs assez misérablement —, le reste relevant du Vatican et sont à ce titre formellement hors champ.

STUPIDITÉ OU COMPLICITÉ ?

Maintenant posons-nous la question suivante : la « Conférence des Évêques de France » est-elle stupide à ce point qu’elle ait commandité auprès d’instances athées (c’est-à-dire sourdement ou ouvertement hostiles à la foi catholique telle que nos aïeux l’ont vécue depuis des siècles), une étude potentiellement dévastatrice ? Ce faisant, que voulait-elle, que cherchait-elle ? « Malheur à celui par qui le scandale arrive » (Saint Luc, XVII.1) et par qui le désert spirituel progresse. L’église conciliaire veut-elle, elle aussi, sa grande réinitialisation (reset) ? Entend-elle forcer le passage et imposer une modernisation intempestive par ce biais ? Malheureusement il y a de fortes chances qu’une telle hypothèse soit assez proche de la réalité. Au demeurant cette église (ou plutôt cette contre-Eglise de Vatican II), inconsciente et/ou dévoyée, risque hélas d’être exaucée très au-delà de ses vœux et de ses attentes.

De même que le Covid aura été une formidable occasion (et un prétexte en or) pour pister et numériser les populations, de même l’étalage des tares de quelques-uns pourrait permettre la fin du célibat des prêtres, la mixité dans le sacerdoce (comme si les femmes avaient été absentes de l’Église — comme de la direction de l’État — et n’y avaient joué aucun rôle ce dernier millénaire !), les “mariages” homosexuels (et ceux de prêtres) comme en Allemagne et, in fine, introduire ce qu’ils appellent la démocratie (déjà bien avancée depuis soixante ans), en un mot la subversion du haut par le bas ! Ce seraient les ouailles qui dicteraient au “magistère” (apparent) le bon comportement, les bonnes orientations et attitudes politiquement correctes au sens strict, dans le style des écoliers maoïstes dictant à leurs maîtres la juste manière d’enseigner…

Les chaînes publiques font une large place à de prétendus fidèles (relevant d’une cléricature jureuse en référence à ces prêtres qui prêtèrent serment à la République alors que les prêtres réfractaires connaissaient eux le martyr) qui demandent et même exigent à la suite des “catholiques” allemands (les mouvements révolutionnaires arrivent toujours par l’Est), avec pour tête de file “Mgr” Georg Bätzing, “évêque” de Limbourg et « président de la Conférence épiscopale allemande »), lequel, soixante ans après Vatican II, entend mettre de nouveau l’institution « à l’écoute des signes du temps » ! Soit la conviction qu’une révolution théologique assortie d’une plus grande permissivité morale devrait restaurer l’Église dans la plénitude de ses droits éthiques. En clair il (ou “on”) demande aux catholiques résiduels (ou apparents) de n’être plus du tout catholiques, de se renier sans retour. Alors qu’au contraire il n’est qu’une seule issue, celle de revenir d’urgence aux fondamentaux pour tous les baptisés. […]

Léon CAMUS.