n°3493 du 10/11/2021
Version papier

Rivarol n°3493 du 10/11/2021 (Papier)

Editorial

Répression : l’étau se resserre !

LA CAMPAGNE CONTRE RIVAROL ne faiblit pas. Après le politologue Jean-Yves Camus qui s’était prononcé il y a deux ans pour l’interdiction de notre hebdomadaire, après les interventions multiples de Tristan Mendès France, sur France Inter et sur les réseaux sociaux, pour que nous soit retiré l’agrément donné par la CPPAP, la Commission paritaire des publications et agences de presse, dont nous avons toujours bénéficié sans difficulté depuis 70 ans, puisque nous remplissons objectivement toutes les conditions d’une publication d’information politique et générale, après les demandes réitérées d’un collectif anonyme (courage fuyons !) Sleeping Giants (les Géants endormis), dont nous entretient l’ami Rochette dans ce numéro, voici que la puissante LICRA exige officiellement du ministère de la Culture le retrait de l’agrément de la CPPAP pour RIVAROL. Dans un tweet posté le lundi 8 novembre, l’association présidée par Mario Stasi, un nom prédestiné pour un censeur, exige notre tête, il lui faut du sang frais, et tout de suite : « Un hebdo raciste, antisémite et négationniste ne satisfait pas, par définition, aux conditions pour obtenir des aides de l’Etat. Retirer l’agrément de la CPPAP à RIVAROL est un impératif de salut public. »

La LICRA qui se prétend universaliste alors qu’elle incarne en réalité le tribalisme le plus infect n’accepte pas que puissent s’exprimer librement tous ceux qui n’ont pas la même vision de l’homme, de la vie et de la société qu’elle. Cette organisation, comme tant d’autres de son espèce, fait preuve d’un terrorisme intellectuel de chaque instant qui consiste à disqualifier ceux qu’elle déteste ou dont le discours et les écrits la gênent sous l’étiquette de négationniste, de raciste, d’homophobe, d’antisémite. C’est pratique, cela évite d’avoir à discuter des arguments de ses adversaires. On les disqualifie d’emblée par ces accusations se voulant infamantes, on considère qu’il s’agit là non pas de débats d’idées, de l’expression de libres opinions mais de délits sanctionnés par la loi et devant donc être poursuivis et condamnés pénalement. Dans cette logique, qui défend la morale naturelle et la famille traditionnelle et s’oppose aux folies du lobby LGBT est homophobe, qui dénonce le Grand Remplacement est raciste, qui n’est pas soumis à l’influence puissante et nocive et aux pressions incessantes du lobby judéo-sioniste, qui refuse de faire siens ses mots d’ordre, son vocabulaire, ses réflexes est antisémite. On connaît la fameuse définition de l’antisémitisme : est antisémite celui que le juif n’aime pas. Ce qui fait du monde. Nous constatons chaque jour davantage la véracité de cette définition concise et qui a le mérite d’aller droit au but.

L’AFFAIRE PREND DE L’AMPLEUR puisque nous avons appris que l’émission Quotidien de Yann Barthès sur TF1 va se pencher ces jours-ci sur la question du CPPAP et de RIVAROL. On peut naturellement s’attendre au pire. Et comme c’est une émission de grande écoute, cela va forcément faire du bruit. C’est là aussi une façon d’intimider la commission paritaire pour la contraindre à retirer l’agrément à l’hebdomadaire de l’opposition nationale et européenne. Ne nous le cachons pas, les conséquences seraient considérables pour notre modeste publication puisque le taux de TVA sur les ventes des journaux, tant en kiosques que sur abonnements, serait multiplié par dix, de 2,1 % à 20 % et les tarifs postaux pour les abonnés considérablement augmentés. Cela nous coûterait environ 100 000 euros par an, peut-être même davantage d’après les estimations de notre expert-comptable. Cela dit, si cela se produit, nous résisterons de toutes nos forces, en gardant le came des vieilles troupes. Il est hors de question de se laisser abattre sans réagir. D’abord nous utiliserons tous les recours légaux possibles, même si hélas ils ne sont pas suspensifs (appel auprès du président de la commission paritaire, tribunal administratif, Conseil d’Etat) et que cela peut prendre des années sans nulle assurance de succès. 

Mais surtout nous nous adapterons en mettant en œuvre un plan d’économie, en sollicitant l’aide de nos fidèles lecteurs et, au besoin, en augmentant (nous espérons, le moins possible) les tarifs. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour rester debout et continuer le combat, nous pouvons vous l’assurer. Nous vous le devons, comme nous le devons à notre fondateur, à nos prédécesseurs et à tous les lecteurs, vivants et défunts, de notre hebdomadaire. Nous sommes une grande famille, et il faut absolument continuer à vivre. D’autant que, par les temps qui courent, une voix indépendante, libre, indomptable doit pouvoir se faire entendre. Dans les ruines et les catacombes qui nous entourent, il faut continuer à déployer le drapeau, à brandir l’étendard de la fidélité à la doctrine nationaliste et catholique et de l’insoumission active à l’imposture actuelle. Alors, certes, ce sera difficile : si nous perdons l’agrément de la CPPAP, contrairement à aujourd’hui, les marchands de journaux n’auront plus l’obligation de vendre RIVAROL ni de les placer dans les présentoirs. Ce sera en fonction de leur bonne ou mauvaise volonté. Ce serait donc une difficulté supplémentaire. Mais on fera face : si vous achetez régulièrement RIVAROL, et en nombre suffisant, il leur sera plus délicat de refuser, sauf à avoir face à nous des adversaires idéologiques militants. 

CE SERAIT UNE ERREUR de croire que nous serons les seuls dans le viseur : nous supprimer l’agrément, c’est ouvrir la boîte de Pandore. Car après nous, ce sera probablement le tour de Valeurs actuelles, qui est également dans le collimateur des censeurs. Le jour même où Sleeping Giants s’en prend à RIVAROL, le collectif vise également un autre hebdomadaire : « Profitons-en pour rappeler que Valeurs Actuelles a été condamné pour provocation à la discrimination envers les Roms, puis récemment pour injure à caractère raciste (dans l’affaire Obono) ». Autrement dit : un organe de presse condamné pour incitation à la haine raciale (loi Pleven) ou contestation de crime contre l’humanité (loi Gayssot) ou homophobie (loi Perben) ne doit plus pouvoir bénéficier de l’agrément de la CPPAP. C’est là un argument spécieux, car ce sont ceux-là mêmes qui poursuivent en justice les publications qui leur déplaisent, afin de les faire condamner pour tout et n’importe quoi, au nom de législations d’exception, qui, après avoir obtenu de Thémis des condamnations, exigent ensuite leur élimination. C’est tellement facile ainsi ! On crée des lois liberticides, on en fait une application systématique et toujours plus étendue, plus sévère, et une fois acquises les condamnations, on demande la peau ou la tête du délinquant de la pensée. Ce sont là des méthodes typiquement communistes qui n’honorent pas ceux qui les mettent en pratique. En effet comment peut-on sans cesse se réclamer du pluralisme, de la liberté d’expression et se comporter ainsi en censeurs impitoyables de tout ce qui heurte son confort intellectuel, ses habitudes de pensée, ses intérêts, sa vision du monde, ses obsessions ? Et selon le système révolutionnaire habituel qui repose sur une épuration toujours plus implacable, tout le monde peut vite passer à la moulinette. On connaît le fameux adage latin : hodie mihi, cras tibi, moi aujourd’hui, toi demain. Après RIVAROL, ce peut être demain Valeurs actuelles et après-demain pourquoi pas le quotidien Présent qui, malgré son extrême prudence d’expression, a actuellement un procès contre lui pour discrimination raciale pour avoir titré ainsi un hors-série de novembre-décembre 2020 : « le nouveau péril jaune ». C’est dire que personne, même les éléments les plus modérés, ne peut être sûr d’être à l’abri. Pas même la gauche quand on voit comment Mélenchon a été attaqué à plusieurs reprises pour son antisémitisme supposé (ce qui est une vaste plaisanterie !) simplement parce qu’il avait osé critiquer le CRIF ou s’interroger sur le judaïsme culturel de Zemmour. 

Il est une époque où l’on acceptait en France que des publications allant de l’extrême gauche à l’extrême droite de l’échiquier politique pussent exister et bénéficier des mêmes droits quant à leur distribution, dès lors qu’elles remplissaient des critères objectifs : être des organes d’information politique et générale, et paraître régulièrement au moins une fois par semaine. Ce n’est manifestement plus le cas aujourd’hui à cause de la police de la pensée. Et sous la pression des organisations, toujours les mêmes, exigeant une répression impitoyable, celle qu’appelait déjà de ses vœux envers « tous les journaux d’extrême droite » Patrick Gaubert, alors président de la LICRA, en 1993, lorsqu’il était conseiller au ministère de l’Intérieur de Charles Pasqua (cela en dit long sur ce qu’était réellement ce gaulliste !) voici que des parlementaires s’en mêlent désormais, exigeant du gouvernement des mesures répressives et rapides contre nous. C’est ainsi que la parlementaire macroniste, Céline Calvez, rapporteur pour avis de la commission des Affaires culturelles et de l’Education, a déclaré à l’Assemblée nationale le samedi 6 novembre, en pleine campagne politico-médiatique contre RIVAROL : « Aucune réforme d’ampleur n’a été menée s’agissant des aides à la presse, en dépit des nombreux rapports remis au gouvernement et au Parlement dans ce sens. Eu égard au réel manque de transparence qui caractérise l’attribution de certaines aides directes ou indirectes, nous le regrettons. Je pense ici à celles dont peuvent encore bénéficier certains titres dits d’information politique et générale, qui ont pourtant été condamnés à plusieurs reprises pour incitation à la haine raciale et contestation de crimes contre l’humanité. De tels titres ne devraient pas pouvoir bénéficier des aides de l’Etat. » Il est clair que notre hebdomadaire est visé, ainsi sans doute que Valeurs actuelles, déjà condamné à plusieurs reprises pour incitation à la haine raciale. Voilà comment on muselle les oppositions. Toute critique du pouvoir, de certains lobbies, de la politique d’immigration est ainsi criminalisée. On imagine ce qui se produira si jamais Macron est réélu dans quelques mois. Comme la Constitution lui interdit de briguer un troisième mandat présidentiel, il pourra aller très loin dans la répression en cas de réélection en avril 2022 car il ne sera plus jamais par la suite soumis au suffrage universel. On peut s’attendre au pire et ce qui reste de nos dernières libertés pourrait être anéanti.

D’ORES ET DÉJÀ, les pouvoirs publics qui sont les vils exécutants de puissantes coteries, multiplient les dissolutions de mouvements et associations nationales ou nationalistes. Après les Jeunesses nationalistes, l’Œuvre française et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires en 2013, après la dissolution du Bastion social en 2019, après celle de Génération identitaire il y a quelques mois (et la liste n’est pas exhaustive), voici que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé le jeudi 28 octobre avoir engagé la procédure de dissolution d’un mouvement national-catholique de la région d’Angers, l’Alvarium, présidé par le dynamique Jean-Eudes Gannat. C’est toujours la même histoire : on accuse ses militants et sympathisants d’inciter à la haine raciale, c’est-à-dire en réalité d’être opposés à la submersion migratoire et au Grand Remplacement, et d’avoir participé à des bagarres, alors que, comme toujours, ce sont généralement les antifas qui provoquent, les adversaires qui insultent, dégradent, et à l’arrivée ce sont invariablement les militants nationalistes qui sont considérés comme les seuls et vrais coupables. Quand on voit la complaisance des pouvoirs publics envers les antifas, et ce quels que soient les gouvernements, qu’ils soient étiquetés de gauche ou de droite, on mesure à quel point ceux qui nous dirigent et nous oppriment sont nos ennemis implacables et n’ont d’autre but que de nous détruire, de nous subvertir, de nous avilir, de nous remplacer. Pour qui se donne la peine d’y réfléchir, c’est de plus en plus évident. La vérité saute aux yeux. 

Et la répression va très loin, puisqu’elle s’étend même aux exilés, aux personnalités qui avaient cru pouvoir continuer librement leur combat au-delà de nos frontières. Le 3 novembre, Tribune juive écrivait un long article intitulé « le militant négationniste Vincent Reynouard en fuite et recherché par Interpol » pour se féliciter bruyamment de la persécution de l’auteur du livre sur Oradour-sur-Glane. Le 9 avril 2021, on s’en souvient, Le Monde publiait un article intitulé « Comment les enquêteurs français traquent bourreaux et criminels de guerre » et qui était consacré à l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre, lequel mène des investigations au long cours. Après avoir parlé de sa dernière prise, un financier présumé du massacre des Tutsi au Rwanda, interpellé à Asnières en 2020, l’article évoquait, au détour d’une ligne, le cas de Vincent Reynouard. Quel crime contre l’humanité le militant révisionniste avait-il commis ? Eh bien voici : « L’Office, expliquait l’article du Monde, s’est enrichi récemment d’une autre mission. Confrontée à la prolifération des violations de cimetières juifs en Alsace, la direction de la gendarmerie a décidé de créer, en 2019, une petite cellule dédiée aux crimes de haine. Face au nombre des dossiers, elle est devenue dès août 2020, une division à part entière, forte de sept personnes. « Très longtemps, le mobile haineux n’était pas jugé déterminant dans le passage à l’acte, constate la lieutenante-colonelle Aurélie, 39 ans, cheffe de la division. Des tags nazis étaient traités comme des dégradations sans prendre en compte le contenu même du message. Il était juste considéré après coup comme une circonstance aggravante. Or, ce mobile est souvent central dans l’enquête. Il nécessite une sensibilité particulière, une prise de conscience du même ordre que pour les violences faites aux femmes. » (sic !) L’idée d’une continuité entre un internaute proférant des menaces de mort et un criminel de guerre s’est imposée. La division traite des infractions de droit commun en raison de l’appartenance de la victime à une ethnie, une nation, une race, une religion déterminée ou en raison de son orientation sexuelle. A compétence nationale, elle assure également son concours à des sections de recherche locales de la gendarmerie ou de la police. Elle peut être saisie par tous les parquets de France, mais travaille particulièrement avec le pôle parisien spécialisé dans la lutte contre la haine en ligne. Elle échange également avec les pays étrangers. « On ne peut plus penser franco-français quand les mouvements sont, eux, internationaux », justifie sa patronne, qui rappelle les camps d’entraînement de survivalistes français organisés en Hongrie ou en Ukraine. La division travaille ainsi sur les tags négationnistes badigeonnés en août 2020 sur le site d’Oradour. Elle tente d’obtenir l’extradition du Royaume-Uni du Français Vincent Reynouard, qui a pris la fuite après sa condamnation en novembre 2020 à quatre mois de prison pour négation de la Shoah (NDLR : c’est là une erreur du rédacteur. Vincent Reynouard est en effet au Royaume-Uni depuis le 16 juin 2015). Elle a participé à la condamnation d’un Allemand qui avait érigé sur sa propriété en Moselle une stèle à la gloire d’une division SS suspectée du massacre de Maillé, en Indre-et-Loire, le 25 août 1944. » 

RAPPELONS QUE, dans l’affaire Cassandre Fristot, le Parquet de Metz avait fait appel très officiellement à cette brigade de répression des crimes contre l’humanité pour la simple pancarte en carton portée le 7 août dernier par la jeune enseignante dans une manifestation contre la tyrannie sanitaire. On le voit, la réalité dépasse la fiction. Et en effet cet office spécialisé a, semble-t-il, fait preuve de zèle dans le dossier Reynouard puisqu’en effet, d’après nos informations dont nous sommes absolument sûrs de la véracité, des policiers britanniques et d’Interpol ont sonné le lundi 25 octobre vers 16 h. (heure de Londres, 17 h. heure de Paris) en bas de l’appartement qu’occupait Vincent Reynouard afin de l’appréhender et probablement d’engager contre lui une procédure d’extradition vers la France où il aurait dû purger 23 mois de prison ferme, sans compter d’éventuelles autres condamnations à venir puisqu’il existe encore diverses procédures en cours. 

Chose incroyable, Vincent qui est très agile, habile et sportif (il fait régulièrement des kilomètres en vélo pour aller donner, sous une fausse identité, ses cours de mathématiques et de physique à tous ceux qui le lui demandent, y compris, ce qui est cocasse, des familles juives) a ouvert la porte aux policiers, et quand ceux-ci lui ont dit qu’ils venaient chercher Vincent Reynouard, ce dernier, après avoir décliné une fausse identité, s’est mis à courir de toutes ses forces, comme Forrest Gump, mais un Forrest ayant une cervelle, et a réussi par miracle à leur échapper en se cachant. Depuis, il est dans la nature et nous n’avons pas de ses nouvelles, si ce n’est qu’à notre connaissance, à l’heure où nous écrivons ces lignes, il semble toujours être en liberté. Une liberté évidemment toute relative puisqu’il est traqué comme une bête fauve. A l’instar du fugitif que le shérif poursuit et veut absolument retrouver, mort ou vif. C’est dire à quel point la répression s’aggrave et qu’elle est désormais mondiale. 

On apprenait pareillement il y a quelques jours sur le canal Telegram que les enquêteurs avaient repéré très précisément la ville au Japon où habite actuellement Boris Le Lay, condamné définitivement en France à 11 ans de prison ferme, pas moins, pour différents délits de presse liés exclusivement à la loi Pleven et à la loi Gayssot. Tout est tenté par les autorités françaises pour retrouver et faire revenir de force en France le blogueur breton, et principal animateur présumé du site très radical Démocratie participative, un site qui donne à certaines communautés des sueurs froides ! 

ON LE VOIT, l’étau se resserre. Et ce n’est sans doute qu’un début. Y compris sur le plan de la tyrannie sanitaire. Puisque le journaliste Christophe Barbier, patron de L’Express et porte-voix de l’oligarchie, annonce la mise en œuvre de « brigades vaccinales » qui, selon lui, viendront vacciner de force les récalcitrants à leur domicile. Un peu à l’image de ce qui se passe en Australie où la folie covidiste atteint des sommets inégalés. Quand on sait que Barbier, en tant qu’initié, annonce en général plusieurs mois à l’avance ce qui va se passer (il avait ainsi prédit la mise en place du passeport sanitaire qui a bien eu lieu et qui est d’ailleurs prolongée au moins jusqu’au 31 juillet 2022), on peut de ce côté-là craindre le pire. N’oublions pas que, dans son effrayant discours du 12 juillet, Emmanuel Macron avait déclaré qu’il faudrait se poser bientôt la question de la vaccination obligatoire. Le groupe socialiste au Sénat a essayé de faire voter tout récemment cette disposition. Elle n’a certes pas été retenue pour l’heure par le Palais du Luxembourg mais c’était manifestement un ballon d’essai qui en annonce d’autres. A l’évidence, l’avenir se rétrécit et s’assombrit chaque jour davantage. Les individus qui tentent de faire quelque chose de concret, et souvent ce ne sont que de simples velléités verbales entre amis, le soir autour d’une bière, sont réprimés avec une violence inouïe, et sont condamnés à de longues années de prison alors qu’ils n’ont objectivement et concrètement rien fait. Le malheureux Rémi Daillet, que nous avions interviewé à deux reprises, en janvier et en juin dernier, a été arrêté, rapatrié de force depuis la Malaisie où il habitait, aussitôt incarcéré au titre de la détention préventive et il encourt de longues années de prison pour avoir appelé sur YouTube à un renversement pacifique et populaire de la République et sans doute aussi pour avoir tenu des discours de nature révisionniste, à la suite du tag sur le centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane. S’en prendre à une certaine Mémoire, c’est commettre le crime des crimes, celui pour lequel il n’est pas de pardon. Chouard en sait quelque chose : ils ont réussi à le faire choir et déchoir pour avoir manqué de solidité dans sa foi holocaustique. Et bien qu’il ait abjuré, il a chu, est déchu, fichu et a déçu. Etienne devra se repentir matin, midi et… Chouard !

Que faire dans ces circonstances de plus en plus sombres ? Poursuivre le combat, dire la vérité, faire le dos rond, accomplir au mieux son devoir d’état. Convaincus qu’il ne se produit que ce que la Providence veut ou permet. Toujours pour un plus grand bien, même si humainement ses voies nous paraissent parfois mystérieuses ou déconcertantes. Soyons-en persuadés : on peut enfermer un homme mais on n’enferme pas une idée, un idéal. On peut emprisonner un individu mais on ne peut mettre le verrou sur des convictions, des certitudes. On peut chercher à cacher la vérité, mais tôt ou tard elle éclate, se venge, irradie, illumine, tel l’éclair sur son passage. On peut priver un homme de sa liberté de mouvement et d’action, lui mettre des chaînes au pied mais on ne peut lui ôter sa liberté intérieure, sa vie intérieure, celle dont Bernanos disait dans La France contre les robots que le monde moderne constituait contre elle une permanente conspiration. On peut l’isoler dans une cellule de quelques mètres carrés mais on ne peut l’empêcher de jeter les yeux vers le Ciel plein d’espérance, on ne peut éteindre la flamme qui l’éclaire et le brûle. Et au milieu d’une prison solidement gardée, si son corps est contraint, son esprit et son cœur peuvent s’échapper, s’évader et vibrer. Au souvenir de ces mille petites choses de la vie quotidienne qui semblaient jusque-là anodines, sans importance, auxquelles il ne prêtait guère d’attention et qui, par le jeu de la mémoire, prennent tout à coup un relief particulier, qui aident à vivre et à traverser l’épreuve. Un beau paysage. Un ciel étoilé. Un repas entre amis. Une joie partagée. La vue d’un clocher. Un bel arc-en-ciel. Le rire d’un enfant. Un geste d’amitié qui réconcilie avec la vie et dilate le cœur endolori. […]

RIVAROL, <jeromebourbon@yahoo.fr>. 

6,00 €
TTC
Quantité
6,00 €

Billet hebdomadaire

Avorter ne peut attendre

Donc, nous avons appris la semaine dernière que Salah Abdeslam était un bon élève ambitieux quand il était petit. C’était sans doute aussi le cas de Joe Biden et de Xi Jinping. Savoir qui a le mieux réussi dans la vie est une question ardue. Cela doit dépendre des critères. Je n’ai pas compris non plus si Abdeslam était français ou belge, les biographes disent les deux, cette incertitude a peut-être provoqué de regrettables troubles de son identité. Nul ne sait non plus combien il nous coûte, mais ça, c’est assez usuel : combien nous a coûté Madame Pétronin, l’amoureuse du Mali qu’on a échangé contre deux cents otages et beaucoup de risques, et qui est repartie là-bas tranquille comme Baptiste ? Il faut croire que l’on donne à Bamako de super dîners de cons.

Quant à Joe Robinette (ce n’est pas moi qui l’ai baptisé), entre deux siestes, il aura démontré avec brio ce que c’est que la politique américaine et démocrate, c’est-à-dire la révolution arc-en-ciel. Il n’a pas exprimé de regrets dans l’affaire des sous-marins australiens, au contraire, il s’est ouvertement payé la tête d’Emmanuel Macron, mais il a déploré avec pompe que Donald Trump ait tiré son pays hors de l’accord de Paris signé lors de la COP 21. En somme, tout en continuant à exercer son hégémonie sur l’Occident au nom de l’ensemble anglo-saxon dont les Etats-Unis sont la tête, il a remis cet ensemble dans le grand cirque du climat, la grande obligation faite à la planète de se conformer aux us et croyances imposés par la prétendue « défense de l’environnement ». Ce double mouvement est caractéristique de la manière dont s’articule, aujourd’hui, ce qu’on nomme la « gouvernance mondiale », et du rôle dévolu aux nations et aux empires à ce stade de la révolution : c’est une révolution réaliste qui laisse les puissances subsistant exercer leur pouvoir, étancher leur désir de conquête, tout en les soumettant toutes peu à peu à une idéologie commune.

On le voit bien dans l’affaire des sous-marins et celle de la pêche. Le Premier ministre australien a roulé Macron dans la farine afin de s’entendre, dans le projet Ankus, avec la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, de sorte que les intérêts stratégiques anglo-saxons dans le Pacifique et l’Indien soient satisfaits, et que les intérêts tout court des industries américaines et britanniques le soient aussi. De même Boris Johnson, côté chalutiers, veut-il satisfaire les pêcheurs britanniques au détriment des pêcheurs français. Mais cet “égoïsme” anglais, cette souveraineté qu’il exerce contre nous, n’est pas la marque d’un nationalisme sain, comme l’ont cru beaucoup de naïfs au moment du Brexit : le Brexit ne sert pas l’identité britannique, il n’a pas fait reculer la proportion d’allogènes au Royaume-Uni, ni la décadence politique et morale, ni la progression de l’islam. La subversion LGBTQ, la subversion antiraciste, la subversion climatiste, la subversion covidiste, n’ont pas régressé. Le Brexit n’aura été que le choix d’une voie anti-européenne vers le mondialisme arc-en-ciel, en quittant un sous-ensemble continental, l’Union européenne, pour un autre sous-ensemble, l’ensemble anglo-saxon, avec l’arrogance et la prédation financière que cela suppose. Ce que l’on nomme le “souverainisme” n’est qu’une blague, un leurre pour tromper les peuples et mieux les asservir.

Bien entendu, les machins internationaux ne font pas mieux. Ainsi le Conseil de l’Europe et l’Union européenne main dans la main ont-ils lancé une campagne de publicité pour expliquer que le hijab, c’est la liberté, avant de la retirer. Quant à la COP 26, c’est la piqûre de rappel annuelle de vaccin vert. Joe Biden y a été magnifique : en échange d’une permission de faire fructifier partout les intérêts du complexe militaro-industriel américain, il y a fait la prestation qui lui était demandée. Il a donné l’autorité de la première puissance industrielle et scientifique à la fable du climat. Avec lui les Etats-Unis « montrent l’exemple » dans le combat contre la « catastrophe grandissante ». Selon lui, « le changement climatique ravage déjà nos vies. Ce n’est pas une menace hypothétique, il détruit des vies tous les jours ». Le grand frère américain est revenu dans la ronde. La blessure ouverte par le méchant Donald dans notre consensus, notre nouveau sens commun, notre conscience morale quasi universelle, est pansée. Nous règlerons à nouveau ensemble notre vie sur la nécessité de sauver notre Terre mère, Gaïa Pacha Mama.

Après notre frère Joe, notre grand-mère Elisabeth nous l’a rappelé de la manière fort émouvante. Elle était à l’hôpital, bien près de passer, on l’en a sortie, elle a conduit sa Jaguar toute seule devant les photographes sur les chemins de Balmoral, puis s’est invitée à Glasgow en vidéo. Elle a exhorté ses jeunes cousins chefs d’Etat à « résoudre les problèmes les plus insurmontables » ensemble, et le changement climatique en est un : « L’histoire a montré que lorsque les nations s’unissent pour une cause commune, l’espoir est toujours permis ». C’est ben vrai, le réchauffement est une sorte d’Hitler : un problème systémique appelle une organisation mondiale des pouvoirs pour répondre « à l’appel des générations futures ». La reine d’Angleterre portait pour l’occasion un tailleur vert comme l’espérance, et l’espérance est sans frontière, elle ne connaît pas les intérêts des clochers ni les petitesses de la démocratie, il faut pour la satisfaire « s’élever au-dessus de la politique du moment ». Grand-mère, Queen et subclaquante, y a pas mieux comme autorité, on va faire ce qu’elle dit, si elle nous donne une part du pudding. […]

HANNIBAL.