Rivarol n°3543 du 30/11/2022
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Rivarol n°3543 du 30/11/2022 (Papier)

Editorial

32 députés seulement ont voté contre la
constitutionnalisation du “droit à l’avortement” !

SANS SURPRISE l’Assemblée nationale a voté massivement le jeudi 24 novembre la proposition de loi constitutionnelle déposée par la France insoumise et « visant à protéger et à garantir le droit fondamental à l’interruption volontaire de grossesse ». Les mots ont un sens : on ne cherche pas à protéger l’enfant à naître dont l’élimination volontaire et industrielle va bientôt avoir valeur constitutionnelle dans leur République de terreur et de mort, dans leur système intrinsèquement et essentiellement criminel. Non, on cherche à protéger le « droit fondamental » à tuer les bébés dans le ventre de leur mère. L’emploi du verbe protéger dans ce contexte est donc particulièrement pervers et odieux. Mais c’est une habitude de leur régime mortifère et contre-nature de prétendre protéger par le masque, par le vaccin, par le préservatif, alors qu’en réalité la seule et véritable protection est de vivre en parfaite harmonie avec la nature et dans le respect des lois voulues par le Créateur. Quant à l’acronyme IVG, il entend cacher la réalité d’un avortement chirurgical qui n’est rien d’autre qu’une boucherie. Et d’autant plus grande, d’autant plus effrayante aujourd’hui que le délai légal pour avorter a été étendu le 3 mars 2022, juste avant que le Parlement ne suspendît ses travaux pour les élections présidentielle et législatives, jusqu’à la fin de la quatorzième semaine de grossesse, soit seize semaines après le premier jour des dernières règles.
En 1975, la loi Veil prévoyait un délai de dix semaines de grossesse pour avorter. En 2001, la loi Aubry prolongeait le délai à douze semaines. Et depuis le 3 mars 2002, la France permet donc l’élimination des fœtus jusqu’à la fin de la 14e semaine, ce qui contraint, de l’aveu même du professeur Israël Nisand, pourtant peu connu pour son opposition de principe à l’avortement, à écraser la tête du bébé pour le tuer. Car la grossesse étant à un stade avancé, l’aspiration de ce que certains appellent pudiquement « le contenu de l’utérus » ne peut se réaliser que si la tête du bébé, qui a déjà des bras et des jambes faits pour être portés, choyés, étreints, embrassés, bercés, caressés et un cœur qui bat, et qui ne demande qu’à aimer et à être aimé, a préalablement été broyée, déchiquetée, massacrée, écrasée, déchiquetée. Sa tête étant trop grosse pour être aspirée, comme on aspire de la poussière ou des détritus avec un aspirateur, il faut donc au préalable l’écraser. Voilà ce qu’ils appellent un droit fondamental, une conquête inaliénable, un progrès irréversible, un droit des femmes imprescriptible, comme si le rôle d’une mère était de tuer le fruit de ses entrailles — peut-on imaginer crime plus affreux, plus inexpiable ? —

EH BIEN, la quasi-totalité des députés n’ont pas reculé devant cette boucherie innommable. Les mêmes qui veulent faire interdire la corrida par respect pour le taureau mis à mort, comme c’est notoirement le cas des députés de la Nupes, qui veulent culpabiliser ceux qui consomment de la viande par respect pour la souffrance animale, ne voient en revanche aucun inconvénient au massacre industriel de millions d’enfants à naître parfaitement viables, à l’écrasement barbare du cerveau de millions de fœtus. Nous vivons vraiment l’ère de la sensiblerie et de la pleurniche qui filtre le moucheron mais laisse passer le chameau, qui se veut plein de sollicitude, de compassion et d’amour pour le taureau dans l’arène, le canard ou l’oie gavés (le roi d’Angleterre, Charles III, a désormais interdit la consommation du foie gras dans ses palais, quel héroïsme tranquille !), le poisson ou la volaille présentés sur les rayons du poissonnier ou du boucher, mais qui, en revanche, se moque complètement que l’on fracasse le cerveau des enfants à naître. Comme le disait déjà en son temps Georges Bernanos « l’homme moderne a le cœur dur mais la tripe sensible ». Que dirait-il aujourd’hui ?
Sur 387 députés présents (sur 577 élus), seuls 32 ont voté contre la constitutionnalisation du « droit à l’avortement ». Moins de 10 % des parlementaires présents, à peine plus de 5 % de l’ensemble des députés de la nation. Voilà où nous en sommes. Voilà la gravité de la situation. Dans les groupes parlementaires de gauche et de la majorité présidentielle aucun, je dis bien aucun, député n’a voté contre cette barbarie, pas même des députés du Modem de Bayrou, pourtant héritiers directs de la démocratie chrétienne. L’apostasie est décidément totale. Quant aux groupes dits de droite, là aussi c’est la Bérézina. Il n’y a plus de droite en France. Nous le savions depuis longtemps, ce vote abominable en est une preuve de plus, en quelque sorte la preuve par neuf. Sur les 62 députés des Républicains, seuls 7 ont voté contre. Nous donnons tous les détails en page 2 de ce numéro pour que chacun puisse savoir qui a fait quoi. Et sur les 89 députés du Rassemblement national, seuls 23 (nous nous attendions à pire !) ont voté contre, 38 ont voté pour, dont tous les proches de Marine Le Pen (qui, selon le compte rendu de l’Assemblée, aurait voté oui à la proposition de loi, mais elle n’était pas là à cause, nous dit-on, d’une « urgence médicale » — sic !), Sébastien Chenu, Julien Odoul. Et Jean-Philippe Tanguy, qui n’était pas indiqué comme votant, a tenu à faire savoir qu’il avait voulu « voter pour » cette proposition de loi de la France insoumise. Le clan des Rose Marine a montré qu’il était pour l’élimination des fœtus, mais de leur part le contraire eût été étonnant !

VOILÀ où en est aujourd’hui le Rassemblement national de Marine Le Pen ! Qu’il est loin le temps où l’on pouvait croiser, dans les allées de la fête des BBR, le courageux docteur Xavier Dor, avec sur son veston, un autocollant intitulé « Pour l’abrogation de la loi Veil » ! Qu’il est loin le temps où son association pro-vie, Sos Tout Petits, disposait officiellement d’un stand pelouse de Reuilly ou au Bourget ! Qu’il est loin le temps où le programme de gouvernement du Front national prévoyait en toutes lettres la suppression de la législation sur l’avortement (en 1986, en 1993 et encore en 2002) ! Qu’il est loin le temps où l’on pouvait voir aux BBR des prêtres en soutane, les drapeaux des anciens combattants de Roger Holeindre s’incliner à la consécration lors de la messe traditionnelle, latine et grégorienne selon le missel romain de saint Pie V !
Tout cela, c’était du temps où la famille Le Pen se servait des catholiques de tradition comme de la chair à canon, qu’elle avait besoin de colleurs d’affiches, de militants dévoués, pour se hausser du col et être élevée sur le pavois. Mais depuis les masques sont tombés, tous les principes moraux ont été évacués, reniés, le catéchisme piétiné, la doctrine chrétienne assassinée : on a ainsi eu droit à la promotion de la PMA pour les lesbiennes, à l’approbation explicite de l’avortement et de l’euthanasie, à l’acceptation du Pacs, du “mariage” pour les invertis et de l’adoption par les paires homosexuelles et le FN-RN est devenu un lupanar pédérastique, adorateur de la laïcité, de l’IVG, de la contre-religion shoahtique et de l’icône Simone Veil. La trahison à droite, ce n’est pas seulement De Gaulle, Giscard, Chirac et Sarkozy. C’est aussi hélas les Le Pen, on ne le dit pas assez ! Et pourtant il faut le dire, même si c’est douloureux. Car telle est la vérité. Les cocus, ce ne sont pas seulement les autres ! Et on pourrait ajouter à toutes ces trahisons le revirement sur la loi Gayssot et sur l’Union européenne. Bref, un vrai désastre ! Mais pour eux, rassurez-vous, ce n’est pas grave : l’alcool et l’argent coulent à flot. Et par ici le champagne. Et par ici les petits fours. Vous reprendrez bien du caviar et du Dom Pérignon ? Je veux, mon neveu ! Pensez : plus de dix millions d’euros de financement public par an ! Elle n’est pas belle, la vie !

TOUT LAISSE hélas à penser qu’en 2023 l’avortement sera gravé dans l’airain constitutionnel mais, après tout, ce n’est pas illogique dans leur République du crime et du chaos. Et le prochain millésime devrait voir également la dépénalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, dix ans exactement après « le mariage pour tous » de Taubira. On le voit, on va toujours plus loin dans l’horreur et l’abjection. Et c’est aussi une façon de précipiter le Grand Remplacement avec des enfants avortés en masse et des vieillards euthanasiés en masse. Et pas seulement les anciens, car le suicide assisté peut aussi concerner des enfants et des adolescents mal dans leur peau : après les transgenre, voici bientôt venu le temps de la piqûre létale. Après l’adjonction de glandes mammaires, voici l’heure du cimetière. Ou plutôt du crématorium qu’on dit plus écologique.
Car la mode est aujourd’hui à l’écologie.  Ne nous dit-on pas qu’un enfant européen pollue terriblement, que son coût carbone est très élevé ? Très médiatisée, une étude publiée en 2017 — dont on ignore totalement ce sur quoi elle s’appuie pour parvenir à un tel résultat — évaluait ainsi le “coût” climatique d’un enfant à 60 tonnes équivalent CO2 par an, soit six fois l’empreinte carbone d’un Français moyen. Beaucoup de médias en ont évidemment tiré la conclusion qu’avoir un enfant en moins, ou mieux, ne pas avoir d’enfant du tout, était la manière la plus efficace de réduire son empreinte carbone. D’où le pullulement de titres de magazines féminins comme celui-ci : « Avoir un enfant est-il vraiment un geste écolo ? » Il n’est pas étonnant dans ces conditions que beaucoup de jeunes femmes occidentales, victimes de ces modes et de ces discours culpabilisateurs, qui respirent l’air du temps, disent ouvertement qu’elles n’auront pas de progéniture par souci de préservation de l’environnement ! Ce qui, soit dit en passant, est une façon de déguiser en humanisme ce qui n’est souvent qu’une forme inavouée d’égoïsme ou une peur panique face aux responsabilités d’une mère de famille.
C’est en tout cas méconnaître voire mépriser la noblesse incomparable de la maternité, dont on avait une idée plus juste lorsque le culte marial était réellement répandu dans notre pays. C’est ne pas voir que l’amour d’un homme pour une femme, et d’une femme pour un homme, n’atteint généralement sa plénitude, son acmé, son sommet, que s’il donne la vie, s’il la transmet, si de l’union des corps et des cœurs naît un petit d’homme qui, à son tour, apprendra peu à peu à parler, à marcher, à aimer et qui ravit dès ses premiers instants ses parents par ses sourires, ses babillements, son innocence, par sa découverte éperdue du monde qui l’entoure, par sa fragilité, sa dépendance qui nous rappellent que nous ne sommes rien par nous-mêmes et que nous avons besoin des uns des autres. Faute de quoi, l’amour devient égoïste, se rabougrit, se racornit, s’étiole et finit par disparaître. C’est le don de soi qui donne sens à sa vie. Criminaliser la fonction reproductive, favoriser une société de la stérilisation, de l’infanticide, de l’euthanasie, du vice et du néant est une société qui va immanquablement vers sa disparition. De ce monde-là, glacial et glaçant, nous ne voulons à aucun prix.


RIVAROL, <jeromebourbon@yahoo.fr>.

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Billet hebdomadaire

Détail des condamnations de Vincent Reynouard depuis son exil au Royaume-Uni

Depuis son exil en Grande-Bretagne, le 16 juin 2015, il y a presque sept ans et demi, Vincent Reynouard a été condamné à ce jour dans CINQ affaires par la justice française. A noter que toutes ces condamnations ont été prononcées pour violation de la loi Fabius-Gayssot du 13 juillet 1990 dans le cadre de la loi sur la presse. Si le militant révisionniste est finalement extradé vers la France, ou s’il est expulsé du Royaume-Uni, voici les condamnations judiciaires auxquelles il devra faire face dans notre pays :
1) Le 17 juin 2015 Vincent Reynouard a été condamné par la cour d’appel de Caen à un an de prison ferme (sans amende) pour une vidéo de 2014 (aujourd’hui supprimée) sur le bourrage de crâne des enfants et adolescents dans le cadre du 70e anniversaire du Débarquement en Normandie. A noter qu’en première instance (Vincent était alors présent à l’audience, mais sans l’assistance d’un avocat), le tribunal de Coutances, le 11 février 2015, l’avait condamné à deux ans de prison ferme. Une peine manifestement illégale (la loi Gayssot prévoyant un emprisonnement d’un an au maximum), de sorte que le procureur Renaud Gaudeul, conscient de cette illégalité, avait fait lui-même appel de la condamnation. Vincent Reynouard, via son avocat de l’époque, Me Wilfried Paris, s’était pourvu en cassation, aussitôt connu l’arrêt de la cour d’appel de Caen le 17 juin 2015. La cour de cassation rejetait le pourvoi un an plus tard, le 21 juin 2016. Entre-temps, le conseil constitutionnel, alors présidé par Jean-Louis Debré, rejetait le 8 janvier 2016 une question prioritaire de constitutionnalité, une QPC, à propos de la loi Gayssot déposée par Vincent via son avocat.
2) Le 3 février 2016, la cour d’appel de Paris (chambre de la presse) condamne Vincent Reynouard —qui n’est ni présent, ni représenté à l’audience —, à deux mois de prison ferme pour un article paru dans RIVAROL le 27 mai 2011, en pleine affaire du Sofitel new-yorkais, et intitulé : « Lettre ouverte aux défenseurs de DSK ». Aucune des parties ne se pourvoit en cassation.
3) Le 4 novembre 2016, la XVIIechambre du tribunal correctionnel de Paris (chambre de la presse) condamne Vincent Reynouard, qui n’est ni présent ni représenté, à cinq mois de prison ferme pour deux vidéos révisionnistes de décembre 2014 et à verser 4000 euros à la LICRA, partie civile (2000 euros de dommages et intérêts et 2000 euros de remboursement des frais d’avocats). Aucun appel n’a été formé contre cette décision.
4) Le 25 novembre 2020, la XVIIe chambre du tribunal judiciaire de Paris (chambre de la presse) condamne Vincent Reynouard, qui n’est ni présent, ni représenté, à quatre mois de prison ferme pour une vidéo révisionniste du 3 mai 2017. Aucun appel n’est formé contre ce jugement.
5) Le 22 janvier 2021, la XVIIe chambre du tribunal judiciaire de Paris (chambre de la presse) condamne Vincent Reynouard, qui n’est ni présent, ni représenté, à six mois de prison ferme pour une vidéo révisionniste de 2019. Aucun appel n’est formé contre ce jugement.
12 mois + 2 mois + 5 mois + 4 mois + 6 mois = 29 MOIS de prison ferme. Ce total ne prend toutefois pas en compte ni les éventuelles poursuites et condamnations supplémentaires (l’Organisation juive européenne a ainsi déjà fait savoir qu’elle avait déposé plainte en mars 2022 contre Vincent pour l’une de ses vidéos et qu’elle l’attendait de pied ferme en France !), ni les confusions et remises de peine automatiques (qui peuvent représenter jusqu’au tiers environ de la peine totale), ni la possibilité pour Vincent de faire opposition à ces décisions et donc d’être rejugé une fois en France. Cela devrait être possible pour toutes les affaires, sauf en principe pour la première où son avocat de l’époque, Me Paris, avait déposé en son nom et avec son accord un pourvoi en cassation qui a été rejeté le 21 juin 2016. Il existe toutefois un risque à faire opposition à des décisions judiciaires : c’est d’être jugé aussi, voire plus sévèrement que la première fois. Ce dont Vincent est parfaitement conscient.[…]


Jérôme BOURBON.