Rivarol n°3548 du 11/1/2023
Version papier

Rivarol n°3548 du 11/1/2023 (Papier)

Editorial

Une nouvelle année d’insoumission active à la subversion

DEUX BONNES NOUVELLES  en ce début d’année : un mois après notre victoire devant le tribunal de commerce de Paris et près de huit mois après l’avoir fermé unilatéralement, PayPal a enfin daigné rétablir notre compte. Si vous le désirez, vous pouvez donc désormais utiliser aussi ce moyen de paiement sur notre site rivarol.com pour passer des commandes, s’abonner, se réabonner, commander un numéro papier ou numérique de RIVAROL ou pour faire des dons (nous avons pu rétablir cette possibilité en réactivant l’onglet « Pour faire des dons » en page accueil de notre site). La société PayPal nous a envoyé le soir de l’Epiphanie un courrier électronique, à la tonalité désagréable et à la sécheresse toute administrative, où elle se soumet de mauvaise grâce à la décision exécutoire du 7 décembre 2022 du tribunal de commerce de Paris, tout en en contestant le fondement et en nous informant qu’elle fait immédiatement appel de la décision, ce qui n’est pas une surprise. Mais, rappelons-le, l’appel dans ce cas n’est pas suspensif et, si les délais habituels sont respectés, la nouvelle audience ne devrait pas avoir lieu avant un an environ. Les motifs de se réjouir sont si rares aujourd’hui qu’il ne faut pas bouder notre plaisir, même si cette victoire n’est pas définitive.
Autre motif de satisfaction : après la décision du gérant de l’Espace Dubail de ne plus nous louer sa salle, à la suite des pressions qu’il a subies du voisinage immédiat, et alors même que nous nous trouvions sans aucune possibilité de réunion dans la capitale, ce qui est un comble, voilà qu’à force de recherches et de patience, nous avons pu louer une salle à Paris intra muros pour pouvoir organiser au début de l’été, le samedi 24 juin prochain, solennité de Saint-Jean Baptiste et accessoirement jour de la Gay Pride (!) un grand banquet pour fêter comme il se doit, fût-ce avec deux ans de retard du fait de la tyrannie covidesque, les 70 ans de l’hebdomadaire de l’opposition nationale et européenne. Vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire (voir en page 2) à ce banquet qui vous permettra, espérons-le, de rencontrer toute l’équipe rédactionnelle de RIVAROL ainsi que diverses personnalités. Nous avions en effet pris l’habitude d’organiser un Pot annuel et, à des dates anniversaires du journal, un banquet mais les choses ont été rendues plus difficiles ces dernières années à cause d’une part de la tyrannie sanitaire et d’autre part à cause de la difficulté qu’il y a aujourd’hui à se réunir du fait du harcèlement incessant et odieux des Sleeping Giants et d’autres sites et blogs analogues dont le but est de nous éliminer de partout pour nous faire disparaître totalement, selon le principe révolutionnaire de Saint-Just : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ».

ILS FONT EN EFFET PRESSION sur les loueurs de salles comme sur les marchands et distributeurs de journaux pour nous mettre des bâtons dans les roues. Leurs méthodes détestables ont incontestablement une certaine efficacité, mais pas aussi totale et rapide qu’ils le souhaiteraient.  C’est pourquoi leurs campagnes de diffamation et de délation ne cessent jamais. Mais nous résistons autant que nous le pouvons. Nous avons perdu 20 à 30 % des ventes en kiosque depuis la rentrée de septembre à la suite de la décision (prise sous pression) de grandes enseignes de ne plus nous distribuer, mais certains groupes n’ont pour l’heure pas cédé, il existe de plus des exceptions locales ici et là, enfin il existe des indépendants qui, eux, sont beaucoup moins sensibles en général à ce genre d’intimidation et ne s’en laissent pas conter.
C’est pourquoi nous vous encourageons, si vous ne trouvez pas RIVAROL près de chez vous, à nous téléphoner ou à nous écrire, de préférence si c’est possible par courriel, pour nous demander où l’on peut trouver dans votre commune, ou dans celles avoisinante, notre hebdomadaire. Mais surtout, et c’est beaucoup plus efficace, demandez à votre marchand de journaux, surtout s’il recevait naguère RIVAROL, s’il est d’accord pour le vendre à nouveau. Auquel cas il peut lui-même le demander ou alors vous nous communiquez le nom et l’adresse exacts de la boutique, du kiosquier, du marchand et nous ferons le nécessaire pour que l’échoppe soit à nouveau approvisionnée. Chaque fois que l’un d’entre vous a procédé ainsi, nous demandant de réimplanter RIVAROL à un endroit où il était naguère vendu, et après s’être assuré bien sûr de l’accord de principe du marchand, du kiosquier ou du gérant, on a pu systématiquement et sans difficulté réintroduire RIVAROL dans ce point de vente. Par conséquent, malgré les difficultés et les persécutions, il est possible de regagner lentement du terrain. C’est certes un travail de fourmi qui demande du travail et de la patience, mais c’est parfaitement possible. Il faut se battre sur tous les fronts, par tous les moyens, et ne rien céder, ne rien lâcher. Donc n’hésitez pas à nous écrire (à jeromebourbon@yahoo.fr) ou éventuellement à nous téléphoner pour essayer de reconquérir, partout où c’est possible, le terrain perdu. Reste aussi bien sûr la possibilité de s’abonner, ce qui est la ressource la plus précieuse du journal.

IL IMPORTE que RIVAROL soit diffusé le plus possible. Non seulement parce qu’il est quasiment la dernière publication historique de l’opposition nationale en France, après la faillite ces dernières années, pour des raisons diverses, de la plupart de nos confrères, mais aussi et surtout parce qu’il faut plus que jamais dénoncer le mensonge et l’imposture, qui ne cessent d’avancer, et dire la vérité. Dans tous les domaines. Et il y a du pain sur la planche. D’autant que les choses, loin de s’améliorer, empirent. Un exemple parmi tant d’autres, dans le domaine religieux, et qui est tout sauf anodin : le diocèse conciliaire de Metz se met ainsi activement au service du lobby LGBT. La pastorale des familles (sic !) du diocèse — il ne s’agit donc pas d’une initiative personnelle et marginale, mais bien d’une démarche officielle du diocèse ès qualités ! — organise le 21 janvier, jour de l’exécution du roi Louis XVI et fête de sainte Agnès, vierge martyre ayant conservé son innocence et sa pureté jusqu’au bout, une rencontre pour « accueillir nos proches homosexuels et transgenres dans la dynamique d’Amoris laetitia » L’initiateur de cette rencontre est le “père” Bernard Massarini, “prêtre” lazariste périgourdin, né à Saint-Astier et “ordonné” à Cahors en 1990. Régulièrement promu par de nombreux diocèses où il anime rencontres et formations sur les thématiques LGBT, le “Père” Massarini, en bon disciple de François Zéro, estime que les “mariages” homosexuels doivent être permis et bénis par l’Eglise. Faisant fi des paroles de saint Paul dans son Epître aux Romains (chapitre 1, versets 26 et 27), que rappelle fort opportunément Médias-Presse-Info : « C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions d’ignominie : leurs femmes ont changé l’usage naturel en celui qui est contre nature ; de même aussi les hommes, au lieu d’user de la femme selon l’ordre de la nature, ont, dans leurs désirs, brûlé les uns pour les autres, ayant hommes avec hommes un commerce infâme, et recevant, dans une mutuelle dégradation, le juste salaire de leur égarement ».
Il ne faut pas se faire d’illusions : ce genre d’initiatives va se multiplier dans les années à venir. L’église conciliaire ayant renoncé à être un signe de contradiction, elle épouse, et avec enthousiasme, toutes les folies du monde, bénit sans ciller tous ses dérèglements, toutes ses déviances, toutes ses ignominies. Son cœur et son esprit sont acquis d’avance à toutes les modes, même les plus infâmes. C’est cela fondamentalement Vatican II. C’est l’acceptation de l’héritage des Lumières et de 1789. C’est une inversion diabolique. Et de ce point de vue-là, au-delà des apparences, Ratzinger, décédé le 31 décembre 2022 et inhumé le 5 janvier 2023, et Bergoglio étaient beaucoup moins éloignés sur le fond que beaucoup le croient. L’un incarnait un modernisme de “droite”, tempéré, apparemment conservateur, et l’autre représente un modernisme très marqué à gauche, un courant ouvertement progressiste mais il s’agit en réalité des deux faces de la même médaille : l’adhésion pleine et entier au modernisme de Vatican II. N’oublions pas que le jeune Ratzinger fut un théologien très proche du cardinal Frings, un des prélats les plus révolutionnaires, les plus avant-gardistes au “concile”. Bergoglio assume, au moins en partie, la rupture entre Vatican II et l’enseignement traditionnel de l’Eglise, le magistère des papes de saint Pierre à Pie XII. Ratzinger, lui, évoquait, pour séduire et neutraliser les courants conservateurs et traditionalistes, « l’herméneutique de la continuité » entre l’Eglise d’avant Vatican II et la structure post-conciliaire. Mais cette expression, incontestablement habile voire machiavélique, ne tient pas la route intellectuellement tant il y a eu un changement à 180 % sur le plan doctrinal, pastoral, liturgique, disciplinaire et moral à partir de Vatican II, et même pour être plus précis, de manière feutrée, puis de plus en ouverte, à partir de l’“élection” de Roncalli et la mise en œuvre graduelle de son aggiornamento. Il ne suffit pas en effet de se dire attaché au latin, aux beaux ornements liturgiques, au faste et aux rubriques pour défendre réellement la doctrine catholique, pour rester fidèle à la foi immuable. Les “fondamentaux” de Vatican II (liberté religieuse, œcuménisme libéral, collégialité, soumission à la synagogue) qui rompent spectaculairement avec le magistère traditionnel de l’Eglise catholique demeurent pour l’essentiel tels quels depuis une soixantaine d’années désormais, quel que soit l’homme en blanc au Vatican.

ET DANS le culte holocaustique, incontestablement antéchristique, Wojtyla et Ratzinger (qui avait d’autant plus à se faire pardonner du fait de sa nationalité et du fait de son enrôlement dans les Jeunesses hitlériennes comme des millions d’Allemands de sa génération !) ont été particulièrement loin, Benoît XVI se permettant même d’incriminer, de manière blasphématoire, le silence de Dieu à Auschwitz pour complaire à la synagogue ! Et que dire de ces références régulières à « nos frères aînés dans la foi », à cette idée selon laquelle l’Ancienne Alliance n’a jamais été abrogée et que la lecture de la Bible faite aujourd’hui par le judaïsme est parfaitement acceptable ? Ce qui est une façon de nier la divinité du Christ, ou de la juger facultative ou superfétatoire, ce qui revient au même. Ou de son assistance ahurissante, au Vatican, le 15 décembre 2010, à une représentation du Gay Circus (c’est son nom !), un spectacle donné par quatre acrobates invertis au torse dénudé et que Ratzinger s’est empressé d’aller féliciter à l’issue de la représentation. On peut retrouver facilement les photos sur Internet, nous n’inventons rien, nous n’exagérons pas. Ce qui devrait fortement relativiser les couplets entendus ces derniers jours selon lequel il était un gardien intransigeant du dogme et de la morale !
Répétons-le à l’orée de cette nouvelle année qui s’annonce, elle encore, très difficile : ce n’est qu’en gardant les principes, en clamant la vérité, en ne cédant rien à l’ennemi que l’on peut construire quelque chose de solide et avancer. Le reste n’est que leurre funeste et mortelle illusion. Et lorsqu’on essaie de mettre la vérité sous le boisseau, de la dissimuler, de la tronquer, de la déformer, tôt ou tard, qu’on le veuille ou non, elle se venge et finit par éclater.


RIVAROL, <jeromebourbon@yahoo.fr>.

6,00 €
TTC
Quantité
6,00 €

Billet hebdomadaire

La révolte des petits patrons

L’année 2023 démarre avec une révolte, embryonnaire mais réelle, des boulangers qui sont contraints de déposer le bilan à cause du prix de l’énergie et de l’inflation. Si les boulangers se trouvent en première ligne en raison de leurs outils de travail énergivores, c’est tout l’artisanat et les PME qui sont menacés de mort cette année. Ce qui pourrait déclencher une révolte des patrons, à commencer par les boulangers qui manifesteront à Paris le 23 janvier.

LE DÉBUT DE L’HÉCATOMBE

Les fermetures de boulangeries se multiplient et font grand bruit. Dans l’Oise, Yvon Berthelot, pâtissier depuis 50 ans, envisage de fermer ses quatre pâtisseries-chocolateries et de licencier ses 20 salariés à cause de l’explosion des prix de ses matières premières et du prix de l’électricité. En 2022, le pâtissier a payé une facture de 18 000 euros d’électricité, pour 2023 son fournisseur lui annonce une facture de 54 000 euros.
Yvon Berthelot n’est pas le seul dans cette situation. Le président de la chambre des métiers et de l’artisanat de l’Oise, Morgan Isaac, rapporte qu’il y a « une autre personne, 60 ans, elle a travaillé toute sa vie, elle devait transmettre son entreprise au printemps, mais son entreprise ne vaut plus rien. En deux, trois mois, tout a été balayé par le coût de l’énergie, ce n’est pas entendable. »
Morgan Isaac craint que 30 % des entreprises de l’Oise fassent faillite dans les mois à venir.
« Les fournisseurs d’énergie, qui nous assassinent avec ces tarifs, c’est à eux de revoir leur copie », déclare un autre boulanger de l’Oise qui est contraint de fermer son entreprise. « C’est une mise à mort de nos entreprises », ajoute le président de la chambre des métiers et de l’artisanat de l’Oise.
À Feucherolles (Yvelines), un couple de boulangers, Nathalie et Jean-Marc Demachy, voient leur facture d’électricité multipliée par 10. « Nous allons passer de 3 000 euros à 30 000 euros par mois d’électricité. Je ne sais pas du tout ce qu’on va devenir… »
Le gouvernement macronien est complice de cette mise à mort, puisqu’ils ont démantelé le nucléaire français, et qu’ils ont mis en place un système de concurrence qui consiste à vendre à des fournisseurs privés l’électricité d’EDF (entreprise publique) à bas coût (50 euros le mégawattheure) qui le revendent aux particuliers et surtout aux entreprises à un prix astronomique, jusqu’à 12 fois plus cher. Le cadre du marché de l’énergie européen maintient les prix artificiellement haut. Et le gouvernement de Macron s’agite dans tous les sens en affirmant qu’il va réformer cette usine à gaz pendant que les entreprises et leurs salariés meurent.
Il s’agit d’une gigantesque escroquerie et d’une destruction méthodique de l’économie et des entreprises.
L’économiste et directeur de recherche au CNRS, Gaël Giraud, expliquait très tranquillement que : « L’arrivée d’Emmanuel Macron à Rothschild a été un enjeu décisif pour lui, au sens où il a été pris, si je comprends bien, sous la coupe de David de Rothschild, l’ancien PDG de cette grande banque et qui en 1981 a perdu sa banque à cause de la nationalisation de Rothschild. Donc David de Rothschild est un homme tout à fait honorable mais qui a aussi une revanche à prendre sur les nationalisations de 81, et qui lui, a un grand projet, on pourrait dire eschatologique, qui vise la fin des temps, qui est la privatisation absolue du monde et la médiocrisation si je puis dire de l’État, de manière à ce que les traumatismes comme celui de 1981 ne soient plus possibles.
Et Emmanuel Macron est d’une certaine façon le porte-flingue de David de Rothschild. Il est un petit peu comme les enfants soldats au Congo, c’est-à-dire des enfants qui sont capables de tout. Les enfants soldats au Congo, la première chose qu’on leur demande, c’est d’aller tuer leurs parents, pour être sûr qu’ils ont brûlé tous leurs vaisseaux et donc qu’ils sont prêts à tout. La personne d’Emmanuel Macron, sur laquelle on est focalisée, n’est pas très intéressante. C’est un garçon qui exécute un programme qui lui est dicté par d’autres, notamment David de Rothschild, et ce programme c’est la privatisation du monde et la destruction de l’État social. C’est ce que j’observe. Regardez ce qui se passe avec EDF. »

LA RÉVOLTE DES PATRONS PEUT FAIRE TREMBLER LA MACRONIE

Les grandes entreprises sont aussi impactées. À l’instar du groupe Cofigeo, qui détient les marques William Saurin, Garbit et Zapetti, et qui a fermé, à partir du 2 janvier dernier quatre de ses huit sites de production pour un mois (une fermeture prolongée si la crise persiste) et mis au chômage technique 800 de ses 1 200 salariés, en raison d’une facture d’électricité qui est passé de 4 à 40 millions d’euros en quelques mois.
Les boulangers, qui ont la sympathie de tous les Français, qui nous “nourrissent” tous, peuvent être un élément déclencheur et un catalyseur. Une sorte d’alliage de différentes catégories socio-professionnelles pour un mouvement de révolte beaucoup plus vaste, car non segmenté. […]

Jean TERRIEN.