Rivarol n°3549 du 18/1/2023
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Rivarol n°3549 du 18/1/2023 (Papier)

Editorial

France-Soir n’est pas RIVAROL !

Dans l’échelle des infréquentables, il y a des degrés. Et manifestement RIVAROL est placé tout là-haut, bien avant France-Soir. En témoigne le rétablissement de l’agrément de la CPPAP pour cette publication numérique, contrairement à notre hebdomadaire. Le 13 janvier 2023, le tribunal administratif de Paris, saisi par France-Soir après la perte de son agrément le 30 novembre 2022 par la commission paritaire des publications et agences de presse, a décidé de suspendre la décision de cet organe. Entre-temps, l’organe judiciaire enjoint à la CPPAP de « rétablir le régime d’aide dont bénéficiait le site préalablement à la décision refusant le renouvellement de son agrément ». Le tribunal administratif a également accédé à la demande du journal que soit transmise au Conseil d’État une question prioritaire de constitutionnalité qui devra traiter le sujet de la licéité de l’existence de la CPPAP. C’est une heureuse initiative car il est en effet choquant qu’un organisme lié directement au ministère de la Culture, et donc au gouvernement, décide arbitrairement de qui a droit et de qui n’a pas droit de recevoir l’agrément avec tous les avantages afférents sur le plan fiscal et postal. La CPPAP n’est en rien un organisme indépendant, même s’il ne suffit pas toujours d’être ou de se dire indépendant pour résister aux pressions de différents lobbies. Il sera donc intéressant de connaître d’ici quelques mois la réponse du Conseil d’Etat sur la licéité de cette commission paritaire, même si la plus haute juridiction administrative ne nous a pas habitués jusque-là à prendre des décisions courageuses.
Pourquoi le Tribunal administratif a-t-il suspendu la décision de la commission paritaire excluant France-Soir de ses registres ? Tout simplement parce que le juge des référés a « considéré que le moyen tiré de ce que la CPPAP n’aurait pas statué en toute impartialité lors de sa séance du 30 novembre 2022 sur la demande de renouvellement de l’agrément dont était titulaire le site francesoir.fr était propre à créer, en l’état de l’instruction, un doute sérieux sur la légalité de la décision contestée ». Sur quoi s’appuie le tribunal administratif pour affirmer que la décision de la CPPAP n’était pas impartiale ? Eh bien voici : Madame Laurence Franceschini, présidente de la CPPAP, lors d’une audition de la Commission Bronner sur la régulation des réseaux sociaux et la « lutte contre la haine », ayant explicitement cité le cas de France-Soir en expliquant que la seule façon de lui retirer l’agrément était de pointer son défaut d’intérêt général et son atteinte à la protection de la santé publique, elle montrait par là son manque d’impartialité et cela crée donc un doute sur le sérieux de la décision prise par la commission paritaire.

NOUS NOUS réjouissons sincèrement pour France-Soir car lorsqu’une injustice est combattue victorieusement, fût-ce par voie judiciaire, il faut s’en féliciter. Même si la partie n’est pas définitivement gagnée car il s’agit là d’une procédure d’urgence et non d’un jugement sur le fond qui aura lieu d’ici un an ou deux à nouveau devant le tribunal administratif, mais devant une autre section, pas celle des référés. Cela ne préjuge en rien de la décision finale qui sera prise, mais c’est incontestablement une bonne nouvelle pour la liberté de la presse et pour le pluralisme.
Toutefois, on peut s’étonner que le juge des référés n’ait pas fait le même raisonnement pour RIVAROL. Car nous avions aussi saisi le juge des référés après la perte de notre agrément par la commission paritaire le 4 mai 2022 mais ce dernier a considéré, contrairement à ce qu’il a décidé pour France-Soir, qu’il n’y avait pas de doute sérieux sur la légalité de la décision prise à notre encontre. Il n’a nullement mis en cause l’impartialité de la commission et a donc rejeté notre recours le 5 juillet. Et le Conseil d’Etat devant lequel nous nous étions pourvus en cassation a lui aussi rejeté sans l’examiner notre pourvoi le 20 décembre, affirmant, sans nullement l’expliquer ni le démontrer, son absence de sérieux. Or, il était facile de démontrer le manque d’impartialité de la commission paritaire qui a manifestement agi sur ordre et sur pression. C’est en effet trois semaines jour par jour après la parution de la tribune de délation contre nous dans Le Monde signée par les Klarsfeld et compagnie, enjoignant à la présidente de la commission de nous retirer l’agrément que, comme par hasard, nous recevions une lettre recommandée de Mme Laurence Franceschini nous informant que notre certificat allait être réexaminé avant son terme. Un mois plus tard, nous étions exclus des registres de la CPPAP.
Donc, qu’on ne nous dise pas que la commission a agi de manière impartiale et indépendante. Tel le chien, elle a simplement fait où son maître lui a dit de faire. Elle a déposé sa petite crotte malodorante sur ordre, le collier au cou. C’est aussi simple et aussi triste que cela. Klarsfeld et tout un aréopage de personnalités judéo-sionistes (34 exactement) ont décidé d’assassiner un RIVAROL à la parole trop libre, à la ligne éditoriale trop insoumise (et pas insoumise à la manière des mélenchonistes) et la commission aux ordres s’est exécutée. Où sont dans tout cela la rigueur, l’indépendance, l’impartialité de la commission ? Il n’était donc pas difficile pour le juge administratif de suspendre la décision de la commission paritaire en soulignant son caractère précipité et contraint, en démontrant que la commission avait simplement cédé à la pression, obéi à des ordres, exécuté ce qu’on attendait d’elle. Mais malheureusement le juge des référés ne l’a pas fait. Preuve qu’il est moins dangereux d’être covidosceptique, même si c’est également mal vu, que d’être judéosceptique. Le crime d’antisémitisme supposé n’offre, lui, aucune possibilité de rémission ou de rédemption dans leur République judéo-maçonnique.

C’EST EN CELA que la demande de pardon très appuyée de Dieudonné, que l’on a connu mieux inspiré, auprès de « la communauté juive » et qui, plus est, dans un support aussi marqué que le mensuel Israël Magazine, le 10 janvier 2023, nous semble, ainsi que l’a écrit justement son ex-compère et ami Alain Soral, une double erreur et même une double faute. D’abord, il est toujours fâcheux d’afficher ainsi sa faiblesse car l’expérience prouve que plus on se montre vulnérable, plus l’ennemi en profite pour vous traîner plus bas que terre. Il n’est d’ailleurs que de voir les réactions des organisations et personnalités judéo-sionistes, toutes ou presque ont rejeté immédiatement les excuses de Dieudonné. « Ni pardon ni oubli » ont-elles clamé. Et les quelques rares personnalités qui ont dit lui avoir pardonné comme Hanouna, Goldnadel ou Elisabeth Lévy le font de manière intéressée. Comme l’a dit la patronne de Causeur « cela fait un antisémite de moins ». Et en effet, à partir du moment où Dieudonné renonce à ses saillies dévastatrices, à sa liberté de parole, à son insolence sur les questions taboues, c’est objectivement une victoire pour le Système, pour l’ennemi et une défaite pour le camp de la vérité. Cela n’enlève rien bien sûr à tout ce qu’a fait depuis vingt ans le talentueux humoriste, et que rappelle Hannibal dans sa chronique, et notamment la mise en avant du Professeur Faurisson et de ses positions (les DVD de ses spectacles sulfureux sont toujours là !), et le saltimbanque franco-camerounais a certainement de larges circonstances atténuantes vu la persécution fiscale, judiciaire, médiatique qu’il subit à jets continus depuis des années, et qui se double maintenant d’une terrible division familiale, son ex-compagne Noémie Montagne ayant porté plainte contre lui en octobre pour escroquerie et harcèlement. Ce n’est pas anodin. Les vengeances de femme peuvent être redoutables, et ce d’autant plus, dans le cas précis, qu’elle fut longtemps gérante de la société de production de l’humoriste et qu’elle doit connaître bien des secrets. Sa demande de pardon est inséparable de ce contexte difficile et douloureux où de surcroît Dieudonné ne peut plus se produire nulle part, toutes les scènes lui étant interdites, sauf à se rendre dans le jardin d’un sympathisant, et son Dieudobus subissant lui aussi de sévères restrictions de stationnement et de circulation.
Mais il n’empêche que ses excuses qui apparaissent comme une forme de soumission, au moins partielle (car il n’a encore rien enlevé de son site à ce jour et n’a pas encore renié Faurisson), laissent un goût amer. Elles divisent et désarçonnent ses troupes, ses plus fidèles soutiens. Elles créent du doute, de la confusion, du trouble voire de l’écœurement. Encore une fois se dit-on : tout ça pour ça ! Si on regarde froidement les choses, sans passion, sans dimension affective qui fausse ou altère le jugement, c’est objectivement une victoire intellectuelle, morale et psychologique de la Synagogue. Et une défaite pour notre camp. Comme naguère pour Notin qui n’a pas résisté à la pression après l’article révisionniste qu’il avait signé dans une revue universitaire, comme pour Gollnisch lors son procès en 2006, quand il finit par reconnaître du bout des lèvres la Shoah, après avoir résisté deux ans durant et pendant plusieurs heures d’audience, et après avoir souvent défendu la liberté d’expression des révisionnistes, y compris au Parlement européen, comme pour Le Pen qui n’a jamais franchi le Rubicon sur les chambres à gaz qu’il a même fini par reconnaître a minima, comme pour Ryssen qui, après le travail fantastique qu’il a fait pendant quinze ans, travail qui bien sûr restera (ses livres demeurent), et après ses sept mois terribles dans l’enfer de Fleury-Mérogis, a décidé de ne plus jamais parler publiquement de la question juive, car c’était trop risqué et qu’il n’avait aucune envie de retourner en prison, ce qui humainement et psychologiquement s’explique parfaitement — loin de nous de nous ériger en juge, Dieu seul l’est —.
Il n’empêche qu’au final ce sont autant de victoires de l’ennemi et autant de défaites de notre camp. Ne rien céder, ne pas faiblir, ne pas se taire, ne pas se comporter en chien muet, ne diminuer en rien le service de la vérité et le combat contre le mensonge et l’imposture, c’est une tâche difficile qui requiert au quotidien du courage voire de l’héroïsme, comme le répétait le professeur Faurisson, mais il n’en est pas d’autre, nous semble-t-il, si l’on veut rester fidèle à son devoir et si l’on ne veut pas désespérer les âmes avides de vérité et de justice qui attendent d’être nourries, éclairées, enthousiasmées, enflammées et non qu’on les abandonne, qu’on les trompe ou qu’on les scandalise, qu’on les délaisse ou qu’on les affame.


RIVAROL, <jeromebourbon@yahoo.fr>.

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Billet hebdomadaire

J’excuse !

Alors que la transmission à l’ennemi de documents relatifs à la défense nationale avait provoqué la condamnation d’Alfred Dreyfus, suivie d’une demande de révision du procès, Emile Zola, critique d’art acharné et romancier arrivé, écrivit en 1898 une lettre ouverte dans l’Aurore, le journal de Georges Clemenceau, intitulée « J’accuse ! » Cette charge contre le tribunal militaire et l’armée fit du bruit parce qu’elle était adressée au président, fonction alors honorée, d’une institution alors assez respectée, la République française. En cette fin bouffonne de la Cinquième, on ne saurait donc reprendre le procédé avec fruit.
Zola lança son petit brûlot au lendemain de l’acquittement du commandant Esterhazy, garçon sans honneur que la majorité des historiens a décidé de croire lorsque la version qu’il donne en fait le traître qu’elle a décidé de retenir, mais non dans les autres cas. Or sa parole n’est jamais sûre, Monique Delcroix l’a montré dans son livre sur l’Affaire Dreyfus. Dans l’état actuel des connaissances, la sagesse est donc d’admettre qu’on ne connaît pas le coupable. On sait en revanche les résultats de l’Affaire : le service de renseignement de l’armée française démantelé, ce qui rendit service à l’Allemagne, le discrédit jeté sur les nationalistes, la consolidation d’une République jusque-là branlante, la division morale de la France entre bons Dreyfusards et nauséabonds anti-Dreyfusards.
Une thèse présentée par beaucoup comme une certitude veut que la condamnation de Dreyfus ait été la conséquence d’un antisémitisme alors bien partagé, le pauvre homme étant présume coupable du seul fait qu’il était juif. Jean Sévillia a montré avec un talent sérieux l’extrême fragilité de cette assertion. Elle n’en reste pas moins dominante. Ce qu’on doit noter par analogie, c’est qu’en matière d’antisémitisme, quiconque prend sur une question que la communauté juive juge sensible une position qui ne lui convient pas est automatiquement dit “antisémite”. Ce fut notamment le cas pour Jean-Marie Le Pen et sa déclaration sur le détail, et de Dieudonné sur ce même sujet et quelques autres. Face à un « j’accuse » permanent, les deux hommes ont choisi l’excuse.
Le Pen s’est excusé “gravement” et “solennellement” dès le 18 septembre 1987, quelques jours après les propos qui lui avaient valu l’excommunication majeure. Comme il était alors député, ces excuses prirent la forme d’une conférence à l’Assemblée nationale, qu’un seul journal bourgeois osa publier, le Quotidien de Paris (la liberté de la presse s’arrête aux patrons de presse). Elles s’accompagnaient d’explications qu’il adressait « à la France et au peuple français » et situaient clairement l’enjeu politique : « Les hurlements et anathèmes dont je suis l’objet, la malédiction dont on veut me frapper en me marquant au fer du racisme et de l’antisémitisme, tout cela vise un but extrêmement précis qui consiste à m’empêcher d’exprimer l’angoisse de millions de Français […] » Et d’enchaîner : « J’accuse le lobby pro-immigré, véritable syndicat anti-Le Pen, d’avoir organisé et conduit contre moi ce procès en sorcellerie ». Après une analyse détaillée de cette machination, il revint sur le mot détail, sur les morts de la Seconde Guerre mondiale, sur « l’abominable système des camps de concentration » où s’étaient illustrées « deux idéologies totalitaires et antireligieuses : le communisme et le national-socialisme ». Evoquant les victimes des uns et des autres, il ajoutait : « les crimes nazis appartiennent au passé alors que les crimes communistes appartiennent au présent et, hélas, à l’avenir ». Enfin, il lança : « Je voudrais dire aux juifs français, mes compatriotes, qu’on a tenté d’effrayer par cette campagne mensongère, que je ne les confonds pas avec ceux qui prétendent parler en leur nom. La France a le même amour pour tous ses fils, quelle que soit leur race ou leur religion. »
Plusieurs éléments frappent dans ces “excuses”. Un, Le Pen regrettait que les juifs français, ses compatriotes, eussent été blessés, il ne regrettait pas ses paroles. Deux, il les justifiait même, par l’histoire et la langue. Trois, il analysait la conspiration politique menée contre la France et lui-même. En échange, il confirmait la mort de « millions de juifs et de chrétiens » dans les camps et ne revenait pas de manière très claire et détaillée sur la question des chambres à gaz. Cela pouvait s’interpréter de deux manières, et ça l’a été : la grande presse et le système politique ont décrété Le Pen tacitement relaps (il ne confesse pas la vérité officielle sur les chambres à gaz, c’est la preuve qu’il la nie) ; les révisionnistes, eux, ont estimé qu’en affirmant que les camps avaient fait « peut-être des millions » de victimes, il avait trahi leur cause. En somme, cette déclaration l’a éloigné de certains de ses amis sans servir à rien : l’excommunication majeure n’a jamais été levée, et Le Pen, définitivement exclu du pouvoir, a vécu sous l’insulte, le soupçon et les procès jusqu’à son extrême vieillesse.


Le cas de Dieudonné M’Bala M’Bala n’est pas moins intéressant. Avant d’étudier ses excuses, rappelons ce qu’il avait à se faire pardonner. Sans doute a-t-il été condamné pour fraude fiscale, blanchiment, organisation frauduleuse de son insolvabilité, sans doute a-t-on découvert des comptes en Suisse ou à Singapour et quelques opérations peu orthodoxes, mais, comme Al Capone, ce n’est pas ce qu’on lui reproche principalement. Cet amuseur venu de la gauche antiraciste a fait ses débuts en 1991 en duo avec l’amuseur juif Elie Semoun. Ils ont acquis une grande notoriété sous la marque Elie et Dieudonné dès 1992 en passant dans une émission d’Arthur (alias Jacques Essebag) avant de se séparer en 1997 pour une affaire d’argent. En 1997, après avoir condamné le “cancer”, la « folie fascisante » qu’est le FN à ses yeux, Dieudonné se présente contre Marie-France Stirbois. Daniel Cohn-Bendit, Noël Mamère et Guy Bedos font son éloge. Il soutient le DAL, milite à SOS Racisme, sollicite la LICRA. L’ONU le nomme « homme de bonne volonté dans la lutte contre le racisme ». Il annonce sa candidature à la présidentielle de 2002 mais n’obtient pas ses 500 parrainages et s’attire de premières jalousies à gauche. Aux législatives de juin, il se présente dans le Val d’Oise contre Dominique Strauss-Kahn, comptant sur la communauté afro-antillaise locale. DSK l’ayant accusé de “communautarisme”, il lui renvoie le compliment en précisant : « Je me défie de tout communautarisme, contrairement à DSK, qui soutient les intérêts d’Israël. » C’est le second d’une interminable série de “dérapages”.
Le premier a eu lieu quelques mois plus tôt, fruit d’une amère désillusion. Dieudonné préparait un film sur l’esclavage au dix-septième siècle et le code noir, et l’avance sur recettes lui a été refusée en janvier 2002. Or, depuis 2000, il s’était lié à des militants radicaux noirs qui comparaient volontiers la traite triangulaire à la Shoah. Cette concurrence des mémoires l’occupa de longues années, lui attirant l’inimitié des organisations juives qui promeuvent leur propre mémoire. Dieudonné enfourcha un deuxième cheval de bataille, l’antisionisme, accusant Tel Aviv de tous les péchés d’Israël envers les Palestiniens, et un troisième, l’antiracisme. Dès janvier 2002, il déclarait : « Le racisme a été inventé par Abraham. Le peuple élu, c’est le début du racisme. […] Pour moi, les Juifs, c’est une secte, une escroquerie. » Poursuivi par l’UEJF, la LICRA et le Consistoire, il est relaxé en première instance et en appel mais la cour de Cassation, réunie en séance plénière, casse, avec ces jugements, son ascension.
La suite est une longue descente en rafting vers les chaudrons du nauséabond. L’année 2005 lui fait franchir un premier rapide, il parle à propos de la Shoah de « pornographie mémorielle », critique le « CRIF, organe d’inquisition », Bernard-Henri Lévy le nomme « fils de Le Pen », il subit sa première condamnation. Puis il aggrave son cas en entamant par une visite aux BBR de novembre 2006 une romance avec Jean-Marie Le Pen qui trouvera son apogée en juillet 2008 au baptême de sa fille dont Le Pen est le parrain. C’en est trop pour Elie Semoun, qui rompt avec son ancien compère. Mais le pire reste à venir. Le 26 décembre 2008, il invite sur la scène, au Zénith, lors de son grand spectacle « J’ai fait le con », Robert Faurisson soi-même. Et il lui fait remettre par son comparse Jacky Sigaud, vêtu d’un pyjama carrelé orné d’une étoile jaune, le « prix de l’insolence et de l’infréquentabilité ». C’est le sommet de sa désobéissance civique au nouvel ordre moral : « A côté, Le Pen, c’est Casimir dans l’île aux enfants ».
Cette position de rupture révolutionnaire lui vaut le soutien du terroriste Carlos à sa liste antisioniste en 2009, et son voyage à Téhéran pour le congrès révisionniste organisé par le président de la République iranienne Mahmoud Ahmadinejad. Sur cette lancée, il demande en 2010 l’abrogation de la loi Gayssot, tourne et produit en 2011 une pochade cinématographique, l’Antisémite, où il joue en compagnie de Faurisson.
Parallèlement, il lance sa quenelle, signe de ralliement d’un public hétérogène, « salut nazi inversé » pour les uns (« sodomisation des victimes de la Shoah » pour Alain Jakubowicz, alors président de la LICRA), bras d’honneur retenu pour d’autres. Mais la patience du système a des limites, et, à la fin de 2013, son spectacle Le Mur est trop plein de « discours de haine » pour être toléré, le polyvalent Manuel Valls, ministre de l’Intérieur d’alors, en fait son affaire personnelle : Le Mur est interdit à Nantes, cela va au tribunal administratif, et le Conseil d’Etat donne raison aux autorités.[…]

HANNIBAL.