Rivarol n°3553 du 15/2/2023
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Rivarol n°3553 du 15/2/2023 (Papier)

Editorial

Borne passe les bornes au dîner du CRIF !

LE CONSEIL représentatif des institutions juives de France (Crif), véritable lieu de pouvoir, présidé par Yonathan Arfi, tenait comme chaque année ce lundi 13 février au soir son traditionnel dîner “républicain”, le 37e, en présence du Premier ministre Élisabeth Borne, pour « un dialogue exigeant » (sic !) sur l’antisémitisme. Le chef de l’État est habituellement l’invité central de ce rendez-vous obligé et incontournable pour qui veut faire carrière et qui rassemble politiques, ambassadeurs, religieux, syndicalistes, artistes, personnalités des médias réunis au Carrousel du Louvre à Paris. Mais l’an dernier, Jean Castex, chef du précédent gouvernement, avait déjà remplacé Emmanuel Macron, alors officiellement retenu par un Conseil européen extraordinaire, au commencement de la crise russo-ukrainienne.
Cette année, c’est Élisabeth Borne, dont le père, de confession juive, a été déporté, puis a mis fin à ses jours quand sa fille avait 11 ans, qui représentait l’Exécutif. Elle y a prononcé sans surprise et sans talent un discours convenu et judéoservile. Et ce, deux semaines tout juste après avoir présenté un nouveau « plan national de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine pour les années 2023-2026 » (voir RIVAROL du 8 février 2022). Depuis que Francis Khalifat, alors président du CRIF, avait saisi et brandi le poignet d’un Macron livide, le chef de l’Etat ne semble pas pressé de revenir discourir devant cette assemblée, ou plutôt devant ce tribunal rabbinique. Après avoir délégué son Premier ministre Jean Castex l’an dernier, Macron envoie cette fois au charbon Elisabeth Borne née Bornstein. Il est des corvées dont il vaut mieux se passer.

COMME c’est le cas chaque année, le chef de gouvernement ou de l’Etat qui prononce son discours devant le Grand Sanhédrin multiplie les reptations serviles et déshonorantes, encensant sans réserve la religion juive tout en se réclamant de la laïcité (« Quand on creuse la terre de France, on retrouve les traces du judaïsme » a osé s’exclamer le Premier ministre. Elisabeth Borne en aurait-elle dit autant du catholicisme qui est pourtant consubstantiel à la France ?) Et surtout le chef de l’Exécutif annonce invariablement le renforcement des sanctions contre les personnes jugées antisémites et l’aggravation du bourrage de crâne de notre enfance et de notre jeunesse. Ce n’est pas un hasard si le Premier ministre a déclaré qu’il fallait mener « la bataille de la jeunesse » et que « cette bataille, nous la gagnerons ». Leur Etat s’en donne en effet les moyens puisque le chef du gouvernement a annoncé que les crédits en faveur du Mémorial de la Shoah avaient doublé depuis 2017 quand ceux pour le camp des Mille ont carrément quadruplé. Comme quoi quand on veut trouver l’argent, on le trouve ! Il n’y en a pas, paraît-il, pour les retraites, en revanche il y en a toujours et abondamment quand il s’agit de complaire au Lobby. Cette manne, a-t-elle ajouté, permet de financer un plus grand nombre de voyages scolaires vers les « lieux de mémoire » d’Auschwitz au Struthof pour mieux embrigader, enrégimenter, lobotomiser la jeunesse de France. Le Système a bien compris l’importance de la Mémoire. Qui écrit l’histoire conditionne le futur. Qui manipule et falsifie le passé peut triompher dans le présent et dans l’avenir. Borne, qui décidément a passé les bornes tout au long de son allocution servile et sans relief, a ainsi réaffirmé sa volonté de voir chaque élève visiter au moins un lieu de mémoire lié au racisme et à l’antisémitisme pendant sa scolarité, conformément au plan national contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine qu’elle a présenté à l’Institut du monde arabe le 30 janvier dernier, 90e anniversaire de l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler en Allemagne, ce n’est sûrement pas une coïncidence.
Le Premier ministre a également redit sa ferme volonté que les personnes condamnées dès la première instance pour diffamation raciale, contestation de crimes contre l’humanité, antisémitisme, apologie de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité aillent effectivement en prison, qu’un mandat de dépôt soit ordonné et exécuté contre elles, même si ces dernières font appel. Borne a martelé, comme ses prédécesseurs à ce poste car les titulaires changent mais le discours, lui, reste le même : « la Shoah doit pouvoir être enseignée dans toutes les classes sans aucune exception. Nous ne devons rien laisser passer. » Le ton est martial. Pas question de faire sur ce sujet la moindre concession. D’ailleurs, pour bien marquer la préoccupation des pouvoirs publics sur ce sujet, Elisabeth Borne a rappelé la formation intensive des agents de la fonction publique, des enseignants, des policiers et des gendarmes quant à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Les forces de l’ordre ne doivent plus combattre prioritairement le vol et le crime, les agressions contre les personnes et les destructions de biens, il faut combattre d’abord et avant tout l’antisémitisme. Des brigades spéciales ont été créées pour cela, une plate-forme, Pharos, existe pour dénoncer « les crimes de haine », ainsi qu’un Office central présidé par le général de gendarmerie Jean-Philippe Reiland, décoré de la Légion d’honneur l’été dernier. La République sait récompenser et promouvoir ses zélés serviteurs ! Mais cela ne suffit pas, ne suffit jamais. Il faut aller plus loin, il faut frapper plus fort. C’est pourquoi le gouvernement exige que les personnes coupables d’antisémitisme sur les réseaux sociaux ne soient pas seulement systématiquement poursuivies et lourdement condamnées, il faut aussi, il faut encore, que les contenus illicites soient immédiatement retirés. Et à cette fin le Premier ministre a promis plus de moyens. Les agents de l’Etat ne doivent pas d’abord assurer la sécurité dans les rues et dans les quartiers mais sur les réseaux sociaux où tout ce qui, de près ou de loin, déplaît au Lobby doit être traqué, pourchassé, réprimé, éliminé. Sans pitié.

BORNE a redit que la France avait fait sienne la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de la Shoah qui assimile ouvertement l’antisionisme à l’antisémitisme. Par conséquent, il n’est pas étonnant qu’elle n‘ait pas prononcé le moindre mot sur le martyre continu du peuple palestinien, qu’elle ne se soit pas inclinée devant les milliers de civils palestiniens, dont de nombreux enfants et adolescents, tués sans sommation par Tsahal, qu’elle n’ait pas dénoncé, même furtivement, la destruction méthodique des maisons, des vergers, des immeubles, des cultures, des cimetières, des cadastres palestiniens. En revanche, le Premier ministre a réaffirmé qu’il n’y avait « aucune justification à l’antisémitisme, qu’il n’y a pas d’antisémitisme modéré, acceptable ou comique. Il n’y a que de la haine. » Et elle a osé ajouter que les juifs ne demandaient qu’à vivre libres et en sécurité en France. Mais les Palestiniens ne demandent-ils pas eux aussi à vivre libres et en sécurité dans leur pays qu’on leur vole chaque jour davantage ? Et les Français n’ont-ils pas la même demande dans leur pays sans qu’on la satisfasse ? Manifestement il y a deux poids deux mesures. Il y a des citoyens plus égaux que d’autres.
En revanche, Elisabeth Borne n’a rien dit sur Vincent Reynouard ni sur la mort le 11 février 2023 à 97 ans du dernier “survivant” d’Oradour, le nonagénaire Robert Hébras. Il faut dire que les nouvelles pour les autorités françaises ne sont pas bonnes pour l’instant. L’Ecosse vient de demander des compléments d’informations à la France quant à sa volonté de faire extrader Vincent Reynouard car les magistrats britanniques se sont, semble-t-il, aperçus que les autorités françaises avaient pris des libertés en accusant Vincent Reynouard de racisme alors que ses travaux sont exclusivement révisionnistes, ce qui n’est pas un délit outre-Manche (voir son interview en page 9 de ce numéro). L’affaire pourrait donc s’avérer plus compliquée que prévue, même s’il faut rester prudent et ne rien exclure. Mais à trop vouloir en faire, à vouloir aller trop vite pour complaire au Lobby, parfois même nos dirigeants se prennent les pieds dans le tapis !   […]


RIVAROL, <jeromebourbon@yahoo.fr>.

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Billet hebdomadaire

Les indicateurs d’une économie de guerre

La France n’est ni un musée ni une réserve de sioux. C’est une réalité qui redevient perceptible doucement sous l’empire de la crise titanesque qui comprime les utopies niaises. Ainsi, dans le registre écolo-climatique, nouvelle religion médiatique s’il en est, les rêveries vertes ne résistent pas toutes, loin de là, aux nécessités économiques des temps nouveaux. Il faut faire avec ce que l’on a, non avec ce que l’on vend en vitrine.
L’époque est aux vrombissements, au vacarme, au feu, aux chocs, à l’odeur de napalm au petit-déjeuner, à la vitesse, à la puissance. Quand on veut soigner l’économie mondiale par l’instauration d’une économie de guerre, on ne le fait pas en produisant des vélos, même électriques, et en produisant du “bio” à tout-va. On produit au contraire du massif à forte valeur ajoutée, du lourd, des chars, des avions, des camions, des canons, des missiles, des obus, des milliers de tonnes de munitions, et pour fabriquer tout cela, seulement pour fabriquer tout cela, une quantité énorme et supplémentaire d’énergie est indispensable. Cette énergie nécessaire est en petite partie d’origine électrique, mais son immense part est constituée d’hydrocarbures transformés en fuel, essence, kérosène et de gaz. Et s’il devait en manquer, le charbon serait utilisé sans grande hésitation s’il le fallait. En 2017, sous l’impulsion de Nicolas Hulot, saltimbanque moralisateur aujourd’hui désintégré (préventivement dirait-on), une funeste loi contraignait la France à ne plus exploiter aucune mine, aucun gisement de houille, de gaz et de pétrole. Aujourd’hui, on se demande si cette folie n’est pas un véritable acte de sabotage commis contre l’intérêt du pays. Comme si ce qu’on extrayait de notre sous-sol avait été plus polluant que l’importation (coûteuse et polluante) de l’énergie que l’on puisait ailleurs, parfois très loin de nos frontières. Or ce qui est produit ou prélevé en France pour être consommé dans notre pays pollue beaucoup moins et coûte moins cher que ce qui est exploité à l’étranger avant d’être transporté. C’est logique et vérifié. Néanmoins, en sus des questions strictement écologiques et financières, s’impose à nous l’impératif de la garantie énergétique et donc de la diminution de notre dépendance énergétique envers des entités lointaines, et cela dans un contexte de guerre qui ne va cesser de se durcir. C’est une gageure quand on sait que notre seule Armée, en temps de paix, consomme plus de 1,5 % du carburant en France. Cette proportion pourrait facilement décupler dans une guerre de haute intensité.

AUJOURD’HUI, TOUTE SOURCE D’ÉNERGIE EST BONNE À ÊTRE EXPLOITÉE

Jamais l’appellation d’or noir pour désigner le pétrole n’a été aussi pertinente.
On a depuis longtemps habitué les Français à l’idée d’une France dépourvue d’énergie et de matières premières. C’était un mensonge. Aussi l’information très sérieuse selon laquelle la production pétrolière du département des Landes (1 % du pétrole consommé en France) pourrait devenir la “propriété” exclusive de l’Armée française pourrait ressembler à un gag. Il n’en est rien.
Etrangement, ces puits français auraient dû être fermés et abandonnés en 2021, mais ils sont toujours exploités et le seront certainement pendant encore une trentaine d’années (les réserves étant non négligeables).
Bref, on renifle la guerre quand d’autres reniflent le pétrole et le gaz sur le territoire français.
Car l’anomalie pétrolière des Landes n’est pas la première.
Il y a moins d’un an, deux énormes gisements de gaz étaient dévoilés timidement à la France, si ignorante quant à ses capacités énergétiques. D’abord en Moselle, entre Forbach et Faulquemont, nous découvrions ou redécouvrions que nous possédions un gisement de gaz de près de 200 milliards de mètres cubes qui pourrait combler le pays entier pour au moins 6 ans ! Dans une région houillère habituée aux forages, aux mines et aux grands travaux, se trouve le plus grand gisement de gaz naturel d’Europe occidentale !
Puis, la presse évoqua un important gisement de gaz naturel à quelques centaines de mètres à l’ouest de la Meuse, toujours en Lorraine ou presque. Un projet étudié en secret dès 2019 alors que l’idée d’exploiter ce gisement fut mise en sommeil en 2012. Son exploitation prochaine (très prochaine) est une certitude. Ne peut-on pas s’interroger cependant sur les raisons qui ont poussé l’Etat à relancer ce projet… en 2019, avant la crise covidesque et avant la guerre ?
Ces informations ne nous incitent-elles pas à penser que la guerre, énergivore par nature, était très prévisible, sinon prévue par le pouvoir ?
Un pouvoir qui ne communique pas sur cette manne. La preuve, peut-être avec cette discrétion, qu’elle n’est pas destinée à servir d’énergie du quotidien (des Français) mais à pourvoir les forces nécessaires à l’accomplissement de la grande guerre. Il est en effet hors de question pour le pouvoir de maintenir l’espoir d’une énergie abondante. L’énergie sortant de terre devra servir symboliquement la guerre. Elle n’est pas l’énergie de demain mais celle permettant la naissance du nouveau monde. Une orgie de gaz, de pétrole, de feu et d’essence, accouchera du nouveau monde. Telle est la dialectique du 21e siècle. Le modèle économique d’après sera engendré par une explosion littérale du modèle économique d’avant axé autour des hydrocarbures. Et il en faudra des vrombissements avant l’avènement de la société “durable” et nucléarisée.
Cependant, ce n’est pas précisément le modèle écolo-nucléaire qui va soigner le système capitalistique mondial, mais la longue et colossale transition mise en œuvre pour que l’énergie fossile soit presque complètement remplacée par le nucléaire et par le renouvelable. C’est par l’instauration d’une économie de guerre, pour la guerre, contre le virus, pour essuyer les conséquences des catastrophes naturelles (intempéries et séismes) et in fine « pour sauver la planète » (tous les gens doivent ou devront penser cela au fond d’eux) que le Système mondial régénérera son économie et ses finances.
La guerre, par les destructions aussi bien matérielles qu’immatérielles qu’elle engendre, est nécessaire à cette transformation, en éliminant les forces d’inertie (les archaïsmes), en rasant les vestiges du passé et en neutralisant les réfractaires (d’une manière ou d’une autre).
La guerre est une nécessité systémique. Et voici venu le temps de son impérative déflagration. Bientôt entendra-t-on l’un de ces comédiens politiques hurler, devant une foule galvanisée par ses plus bas instincts sociaux, une chose de ce genre : Peuple, lève-toi, tempête, déchaîne-toi !
L’Europe jusqu’à Brest entrera dans le dur, dans quelques mois ou dans quelques années. Inéluctablement. Par la guerre, par une crise sanitaire épouvantable, par une sécheresse apocalyptique. Ou par les trois fléaux à la fois, elle entrera en guerre si elle n’y est pas déjà.

CES FINANCIERS PRÉDISENT-ILS LE SÉISME À VENIR ?

Avant chaque tremblement de terre de grande envergure, les grands corbeaux noirs expriment leur détresse sourde en s’agitant tous azimuts à travers les cieux, boudant le repos du sol, redoutant quelque effet de la catastrophe tellurique qu’ils savent arriver. Ils n’avertissent pas ainsi les hommes (dont ils feront plus tard leurs repas) du malheur qui vient, mais agissent pour se protéger.
Le 7 février dernier, la presse économique nous apprenait tranquillement que Paris Orléans (la branche de la haute banque des Rothschild implantée en France) avait pris la décision de se retirer de la Bourse, pour ne pas dire, de se privatiser très rapidement puisque son départ se fera avant la fin du mois de mai prochain. La direction de la très riche banque fit un bref communiqué pour fournir aux journalistes un semblant d’explication, de justification, de ce retrait : « Aucun des métiers du groupe ne requiert de faire appel aux marchés de capitaux. Par ailleurs, leurs performances doivent être appréciées sur le long terme. Le statut de société privée apparaît dès lors plus pertinent que celui d’une société cotée ».
C’est étonnant. Se carapater de la Bourse quand tout va bien, c’est vraiment étonnant. D’autant plus que les Rothschild ne donnent en réalité aucune explication qui pourrait nous rassasier. Pourquoi cette décision maintenant ? Pourquoi ce souhait de fermer à double tour la porte de l’entreprise maintenant ? Pourquoi se retrancher aujourd’hui avec quelques fidèles milliardaires (Les Echos évoquent dès maintenant une “collaboration” prochaine avec l’opulente et tentaculaire famille Peugeot et avec le clan Bloch-Dassault. D’autres noms devraient apparaître dans les prochaines semaines) ? Cette partie de l’empire Rothschild désire-t-elle se prémunir des soubresauts d’une bourse qui pourrait bien prochainement connaître de sévères déconvenues ? Elle semble quitter le navire sans attendre la dernière minute, confortablement, avec l’assurance d’avoir fait le bon choix. Comment peut-on imaginer que la famille aux cinq flèches n’ait pas fait le bon choix, puisqu’elle a toujours fait les bons choix au cours de sa longue histoire ?

LE PRÉCÉDENT VOL DES CORBEAUX

Avant la guerre qui se déploie, il y eut un précédent qu’on n’est pas prêt d’oublier et qui pourrait se reproduire : la crise sanitaire du COVID 19. 19, parce que ce satané virus aurait été découvert à la fin de l’année 2019.  […]


François-Xavier ROCHETTE.