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Rivarol n°3576 du 26/7 au 29/8/2023 (Papier)

Editorial

Macron se veut le garant de l’ordre alors qu’il est le fourrier du désordre

C’EST FINALEMENT depuis la Nouvelle-Calédonie qu’Emmanuel Macron, au cours de son voyage en Océanie, a choisi d’accorder une interview, le lundi 24 juillet, au journal de 13 heures de TF1 et de France 2 quelques jours après le remaniement de son gouvernement. Un exercice habituel d’autosatisfaction, de désinformation et de manipulation dans lequel le chef de l’Etat excelle. Ce qui est le plus frappant peut-être dans son intervention télévisuelle, c’est sa volonté de se grimer en garant de l’ordre. Interrogé sur les émeutes qui ont mis le pays à feu et à sang plusieurs nuits durant après la mort d’un jeune délinquant maghrébin, l’Elyséen a martelé : « La leçon que j’en tire, c’est l’ordre, l’ordre, l’ordre ». A notre connaissance, c’est la première fois qu’un président de la République répète à trois reprises dans une même phrase le mot “ordre”. Le pire, c’est que cette façon de se déguiser en homme d’autorité, inflexible voire implacable, peut lui valoir un grand nombre de soutiens auprès d’électeurs naïfs et facilement manipulables. Dès qu’un homme public prétend représenter le parti de l’ordre, il bénéficie automatiquement de la sympathie voire de la confiance de millions de gens. Il y a une clientèle pour cela, des électeurs captifs. Le drame de la démocratie moderne, c’est qu’elle repose quasi exclusivement sur le magistère de la parole. Le verbe tient lieu d’action et les promesses valent réalisations.
 Macron se veut le garant de l’ordre alors qu’il est en réalité et par excellence l’homme de tous les désordres. Il a laissé toute une faune détruire, dévaster, incendier des quartiers entiers, du mobilier urbain, des commerces, des bâtiments publics, des voitures, des tramways, des autobus et il ose se dire attaché à l’ordre. Il prend le parti du délinquant contre le policier (sauf, précisons-le, quand il s’agit de gilets jaunes ou de Français défilant contre le “mariage” homosexuel), il promeut toutes les législations visant à la destruction de la société, de la famille traditionnelle, de la morale naturelle, veut constitutionnaliser « le droit à l’avortement » après avoir, l’année dernière, étendu de 12 à 14 semaines de grossesse le délai légal pour éliminer le fruit de ses entrailles, s’apprête à dépénaliser l’euthanasie active et le suicide assisté, a ouvert la procréation médicalement assistée aux lesbiennes et fait reconnaître les GPA (gestations pour autrui) réalisées à l’étranger, promeut par tous les moyens toutes les folies du lobby LGBTQI+, notamment la transsexualité, y compris et d’abord dans les écoles, afin d’avilir et d’affaiblir nos jeunes têtes blondes et crépues, il a transformé lors d’une fête de la musique l’Elysée en lupanar pédérastique, il a enlacé aux Antilles, de manière plus qu’équivoque, un prisonnier de couleur au torse nu, et il ose se prétendre le garant de l’ordre. Non, ce monde n’est pas le nôtre. Cet ordre n’est pas le nôtre. Il est celui du diable. Il est le désordre organisé, l’inversion institutionnalisée. Et ce dans tous les domaines.

NOTRE PEUPLE n’a vraiment rien à attendre de bon de Macron et de ses sbires. Le pire est probablement à venir. Et nul doute que le contribuable, taillable et corvéable à merci, va être mis à rude épreuve. Il lui faudra payer les milliards d’euros que va coûter la reconstruction de tous les biens et équipements détruits par les jeunes allogènes, ces fameuses « chances pour la France ». Il lui faudra en outre payer très cher l’électricité, nécessaire à tous les ménages. Le chef de l’Etat a en effet confirmé, lors de cet entretien télévisé, la fin progressive du bouclier tarifaire sur l’électricité qui se traduira, dès début août, par une hausse de 10 % de la facture d’électricité. Macron a déclaré cyniquement : « l’augmentation des prix de l’énergie, c’est une taxe de l’extérieur. Nous l’avons absorbé à hauteur de 40 milliards d’euros. C’est le contribuable qui finira par payer in fine ».
Des articles récents dans la presse ont également indiqué que les pouvoirs publics entendaient réformer les droits de succession en aggravant fortement l’imposition, déjà très lourde, des héritages, officiellement dans une logique égalitaire. La vérité, c’est qu’il s’agit d’appauvrir et de déposséder les Français. On leur prend leur pays et logiquement on finit aussi par leur retirer leurs biens, le fruit de leur travail et des efforts de leurs devanciers. Ainsi la dépossession est totale. La guerre russo-ukrainienne a bon dos. Tout est fait pour nous détruire, nous paupériser, nous déposséder. Il faut être aveugle pour ne pas le voir. Nous sommes sur le toboggan, et la pente est raide !

CELA N’EMPÊCHE PAS la MACRONIE, et la gauche en général, de donner des leçons à tout un chacun et de se grimer en défenseur inconditionnel de la liberté de la presse et de l’indépendance des rédactions. Alors que les journalistes du Journal du dimanche sont en grève depuis désormais cinq semaines (depuis le jeudi 22 juin 2023) pour protester contre la nomination à la tête de la rédaction du zemmourien Geoffroy Lejeune, imposé par Arnaud Lagardère, et qu’ils entendent que soit respectée leur « indépendance éditoriale », quinze députés de tous les groupes politiques, à l’exception des Républicains (LR) et du Rassemblement national (RN), ont déposé le mercredi 19 juillet une proposition de loi transpartisane « visant à protéger la liberté éditoriale des médias sollicitant des aides de l’État ». Cette proposition de loi, soutenue par les macronistes, les Insoumis, la Nupes et les centristes du groupe Liot, « vise à conditionner les aides à la presse directes et indirectes à la mise en place d’un droit d’agrément des journalistes sur la nomination de leur directeur ou directrice de rédaction ». En d’autres termes, les aides de l’Etat, tant indirectes (TVA réduite, frais postaux réduits, etc.) que directes (subvention annuelle) seraient supprimées aux médias dont une direction de droite n’obtiendrait pas l’agrément des journalistes (massivement de gauche) et déciderait de passer en force. Cela vaudrait également pour les media audiovisuels qui pourraient voir leur droit d’émettre remis en question si la rédaction s’oppose majoritairement à la direction. Par ailleurs, l’Elysée a officialisé le lancement d’Etats généraux de l’information en septembre. On peut craindre le pire.
On le voit, la perte de l’agrément de la commission paritaire par RIVAROL le 4 mai 2022 a créé un redoutable précédent. Comme nous l’avions écrit à l’époque à la présidente de la CPPAP, aujourd’hui c’est RIVAROL, demain ce seront d’autres titres qui subiront le même sort. A partir du moment où le critère est idéologique, politique et non plus seulement technique (s’agit-il d’une publication d’informations générales ayant une périodicité régulière et un dépôt légal ?), tout est permis. On peut persécuter, éliminer tout ce qui n’est pas entièrement conforme à la pensée unique. Vouloir défendre son indépendance éditoriale, sa liberté de jugement et d’appréciation est incontestablement une revendication noble et légitime. Le problème, c’est que seule la gauche a le droit de tenir ce discours. La liberté de la presse ne vaut sous nos latitudes que si elle est à sens unique ou à géométrie variable. Dès lors que l’on n’adhère pas au prêt à penser de gauche, dès lors que nos cœurs et nos cerveaux répondent à d’autres appels, n’ont pas la même vision de l’homme, de la vie, de la société, alors nous n’avons plus droit de cité. Le CRIF et la LICRA l’ont dit publiquement pour RIVAROL : il ne peut y avoir aucun droit de cité pour une publication jugée raciste, antisémite, négationniste et homophobe. Autant de sobriquets qui montrent à quel point nous vivons en plein terrorisme intellectuel. Il y a une volonté d’intimider, de tétaniser et de diaboliser son contradicteur en l’affublant d’étiquettes jugées infamantes et en le menaçant de le traîner devant les tribunaux. Lesquels sont judiciaires mais aussi médiatiques. Et ces derniers ne sont pas moins redoutables.
En réalité, ce qu’ils ne supportent pas ou plus, c’est qu’on défende sincèrement notre religion, notre patrie, nos familles, nos enfants, qu’on soit attaché à l’être historique de la France, à ses traditions, à ses paysages, à sa civilisation et qu’on refuse toutes les nouveautés destructrices et contre-nature que l’on veut à tout prix nous imposer. Ils parlent à tort et à travers de libertés mais notre liberté, la vraie, c’est de refuser totalement ce règne de l’inversion et de la subversion, les chantages permanents et odieux au racisme, à l’antisémitisme, à l’homophobie et de combattre sans haine, mais avec détermination et ténacité, pour le triomphe du bien, du beau et du vrai. Car la liberté et la vérité sont indissociables l’une de l’autre. Maurras le disait magnifiquement lorsqu’il écrivait que la vérité est à la racine et la liberté à la fleur de l’arbre. Bien comprises, l’une ne va pas sans l’autre.
Malgré les ténèbres épaisses qui nous entourent et les ruines qui partout s’accumulent, le mieux que nous ayons à faire, si nous voulons vivre heureux et nous rendre utiles, est d’essayer d’agir en conformité avec le vrai, en cohérence avec nos convictions et nos certitudes, de faire le bien autour de soi, de diffuser la bonne parole, de donner le bon exemple. Dans la joie et la bonne humeur. En gardant les pieds sur Terre et les yeux levés au Ciel.
Bonnes vacances à tous. Et à très bientôt. Le combat continue ![…]

RIVAROL,<jeromebourbon@yahoo.fr>.

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Billet hebdomadaire

L’économie de guerre au nom de tous les combats

A l’occasion d’un discours destiné à souhaiter très officiellement la bienvenue aux nouveaux ministres choisis la veille par l’exécutif dans le cadre d’un remaniement tout cosmétique du gouvernement, le président Emmanuel Macron en a profité, le 21 juillet dernier, pour réaffirmer les grandes lignes politiques qu’il entend imprimer dans un avenir proche.
Derrière les petites critiques d’usage que l’on imagine adressées au personnel sortant mais ne servant que de prétexte à un renouvellement d’image, notamment cette pique grotesque contre le goût immodéré de certains dignitaires pour le media audiovisuel et ses divertissements stériles (chose, il est vrai, clownesque mais pas davantage que l’écriture d’un livre pornographique signé par l’un des ministres phares qui reste en place), nous pouvons avoir la certitude, répétons-le, que ces communicants et leur participation à ce jeu de chaises musicales sont de la poudre aux yeux, même si la disparition de la fée Carabosse, la diva Schiappa, autre pornographe de son état, peut être un motif, non de satisfaction, mais de soulagement.

L’INDÉPENDANCE NATIONALE, BIGRE !

Le projet, le grand projet porté par le héraut national Emmanuel Macron, et cela de plus en plus ostensiblement, en affirmant stoïquement que « le cap est clair et simple », serait tout simplement « l’indépendance du pays », pour pouvoir, ajouta-t-il dans le but d’amadouer la vieille gauche crédule, « consolider un modèle plus juste. » Ni les socialistes doctrinaux, ni les nationalistes authentiques n’y croient, et ils ont bien raison. D’ailleurs, c’est bien l’inoxydable Jacques Attali qui avait déclaré tranquillement, lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence du 1er août 2018, qu’il ne fallait pas laisser « la nation aux nationalistes » et qu’il existait en définitive un bon nationalisme ! Cette sortie n’était pas seulement étonnante de la bouche d’un des plus formidables symboles et militants du cosmopolitisme et  cheville ouvrière de la haute banque, elle était également annonciatrice, à l’aube des temps nouveaux, de graves crises et, carrément, de la guerre, de la grande. Non d’une guerre “spontanée”, éclatant à la suite d’inextricables tensions entre plusieurs nations (qui ne sont toutes, ou presque, que des coquilles vides éblouissant les gogos. Toutes les nations sont à refaire, à refondre et à forger, la nôtre tout particulièrement), ou entités, mais d’une guerre fabriquée, orchestrée, organisée, nécessitant une alimentation calibrée de la haine entre des masses quand il s’agit d’un même peuple ontologique, ou des peuples que l’on excite pour ce faire. Une guerre ou un semblant de guerre, ça se travaille.

ANTICIPER ET AMORTIR L’EFFONDREMENT ÉCONOMIQUE

En 2018, Jacques Attali s’exprimait à un moment où un nouveau krach financier mondial paraissait comme inéluctable, où l’économie mondiale allait s’effondrer, devait s’effondrer. Tous les économistes chevronnés considéraient cette projection comme inévitable. Ensuite, il y eut un chamboule-tout mondial avec une mainmise du politique sur la planète tout entière. La sidération covidesque fut son introduction. Elle permit à l’autorité publique de prendre le dessus sur la routine du quotidien des individus et des entreprises. Elle avait pour but de modifier les règles du jeu en donnant par la force, par la violence, autorité à de nouveaux décrets contraignant les individus et les groupes au-delà de la loi et de sa logique. Cette crise covidesque aura également servi au pouvoir public mondial (toutes les administrations de la planète ont joué le jeu, la Chine notamment — qui a congelé ses activités durant de très longs mois) à gagner plusieurs années sur l’effondrement inévitable de l’économie.
Nous ne reviendrons pas ici sur les causes structurelles qui mènent l’économie mondiale à son implosion mais sur les moyens mis en œuvre par la haute banque et son bras politique pour la contrôler et mettre en place ce qu’on peut appeler une économie de guerre (nécessaire à la régénération de l’économie générale). Ce qui nous intéresse ici, ce sont les moyens déployés par le pouvoir public pour mettre en branle une économie de guerre, non objectivement à cause de la guerre, mais sous le prétexte d’une guerre ou de plusieurs guerres à mener. L’économie de guerre n’étant pas organisée pour gagner une guerre ou des guerres contre un ou des ennemis. Ce sont, bien au contraire, cet ennemi ou ces ennemis qui sont créés dans le dessein d’édifier une économie de guerre, contraignant sous la menace d’un péril extérieur ou dans une course contre la montre, une course contre un phénomène cataclysmique, les masses et les acteurs économiques.

SE BATTRE POUR LA PAIX, SE BATTRE POUR LA PLANÈTE !

Il est clair qu’il existe un lien de causalité entre l’inéluctable effondrement de l’économie-monde qui approchait, qui allait éclater en 2018, et la propagande pharaonique mobilisant tous les media, tous les experts et tous les politiques autour du réchauffement climatique hyperbolique d’une part, autour de la menace d’acier et de feu moscovite d’autre part. Deux périls littéralement mythifiés nécessitant des complicités insoupçonnées aussi bien dans le microcosme scientifique que dans l’univers des représentants politiques mondiaux, et certainement de celles des plus charismatiques d’entre eux.
Deux périls, deux ingrédients : le “bellicisme” russe d’un côté, faisant bondir la production d’armes (dans quasiment tous les pays industrialisés), et le réchauffement climatique devenu récemment un thème plus général puisque ses tenants, véritables soldats en guerre contre la destruction de la planète bleue, se battent dans le même temps pour la diversité biologique (menacée aussi bien par le réchauffement climatique d’origine anthropique que par d’autres activités humaines non conformes à l’écologie de notre temps).

LA FRANCE EN CHANTIER

La France a donc du pain sur la planche, beaucoup de travail en perspective, d’immenses chantiers en préparation et de nouvelles ambitions industrielles alors que les faillites d’entreprises ont explosé ces dernières semaines et qu’une vaste et profonde crise immobilière s’annonce (en France et ailleurs, partout dans le monde, des Etats-Unis à la Chine).
Après les émeutes urbaines et les dégâts qui nécessiteraient la reconstruction immédiate des bâtiments détruits ou détériorés (on marche sur les règlements pour aller plus vite, on supprime des délais obligatoires, on se passe de publicité et on galvaude encore davantage la mise en concurrence… ), après l’organisation de la coupe du monde de rugby et, surtout, après la construction des nouveaux équipements pour les Jeux olympiques de Paris 2024, de nouveaux grands projets inscrits dans la politique de transition énergétique vont commencer à se matérialiser.

CE SONT LES FRANÇAIS QUI VONT PAYER

Le grand projet de renucléarisation du pays n’a pas rencontré les écueils que d’aucuns annonçaient sur son chemin. 6 nouveaux EPR énormes vont sortir de terre jusqu’en 2050, mais d’ores et déjà ce vaste chantier est gourmand en matériaux, en main d’œuvre, en intelligence, et bien sûr en argent. C’est la raison principale expliquant les futures augmentations considérables du prix de l’électricité en France. +10 % prévus le 1er août. Une hausse qui sera la deuxième d’une longue liste d’augmentations après un +15 % en février dernier. Suivront une hausse de 17 % en février 2024, et une autre de 17 % au mois d’août de la même année. Ainsi, en 18 mois, l’électricité va augmenter de 74 % ! Et c’est aussi cela l’économie de guerre.
La production d’énormes infrastructures sera assurée par le travail et l’épargne des citoyens animés par la peur de l’Ennemi et de la Catastrophe (par des citoyens persuadés, aussi, que l’Etat de leur pays ne leur fera aucun cadeau dans cet effort de guerre.) Mais ce n’est pas tout.
Au nom de la décarbonisation du pays, en plus d’investir dans des énergies qui n’émettent point de CO2, l’Etat s’engage devant le monde et l’Union européenne (pour l’instant sans contrainte légale, les débats se poursuivant au sein du parlement européen à cause d’une minorité conservatrice réfractaire à la révolution écologiste- une opposition qui se fera bientôt balayer) à respecter à long, moyen et court termes, un plan pour sauver la biodiversité et la bonne terre de France.

ECOLOGIE ET NOUVELLE ÉCONOMIE

C’est ainsi qu’Emmanuel Macron ne mentait pas lorsqu’il déclara, aussi, le 21 juillet, qu’en matière de transition écologique, « nous avançons à marche forcée ». Avec zèle entend-il en effet respecter à la lettre le Pacte vert européen (pourtant pas encore scellé). Et le président de la République de proposer devant la technocratie bruxelloise une restauration des tourbières (en détruisant les terres agricoles aux endroits où elles sont vouées à croître de nouveau), la restauration également de 25 000 kilomètres de cours d’eau, le gel de 10 % des terres agricoles (projet très inquiétant quant à la sécurité alimentaire de notre pays, et économiquement incompréhensible sauf si le pouvoir a misé en catimini sur l’essor d’un nouveau tourisme vert et massif — et donc modérément écologique…). Mais le grand projet de Macron, son grand plan, son idée à lui, est la promesse d’un chantier prométhéen dans cette volonté de « réparer la nature ». Et il n’en démord pas, il répète régulièrement son souhait tout forestier : planter en six ans pas moins d’un milliard d’arbres en France. Oui un milliard ! Soit 10 % d’arbres supplémentaires en l’espace d’un peu plus d’un lustre sur le territoire français. Le labeur sera colossal mais est d’ores et déjà, aussi, présenté comme un investissement économique digne du colbertisme, puisque ces arbres (qui absorbent le carbone) seront ensuite utilisés (mais renouvelés) pour construire de nouvelles maisons écologiques (et bien isolées).
Voilà à jamais, ou presque, le méchant carbone prisonnier dans ces fibres de bois entre deux couches de peinture bio. Notre président a du talent ! Mais il sait aussi montrer les dents.

PAS DE DÉSERTEURS CONTRE LA GUERRE DE TRANSITION ÉNERGÉTIQUE !

La décarbonisation est devenue un véritable combat, une guerre dantesque qui oblige politiques et grands acteurs économiques.
Il y a quelques semaines, l’Etat, par la voix du ministre de l’économie Bruno Le Maire, demandait benoîtement à l’entreprise Stellantis (Peugeot, Fiat, Chrysler, Citroën) de relocaliser en France ses usines de production de voitures électriques qui tournent pour l’instant en Espagne. Le dirigeant de la multinationale (les principaux actionnaires appartiennent, eux, à la famille Peugeot), Carlos Tavares, lui rétorqua que les coûts de production étaient tout simplement trop élevés chez nous pour pouvoir concurrencer les automobiles chinoises (aux prix cassés grâce aux subsides de Pékin). Pour l’instant, la discussion est close, mais les choses risquent de ne pas en rester là. Comme un administrateur, qui a voulu resté anonyme, l’a fait comprendre en faisant preuve d’un pessimisme profond : « 24-28, ça va être comme 14-18 » (les usines Peugeot avaient toutes été réquisitionnées pendant la Grande Guerre). Qui oserait, en effet, faire la moue devant le très nécessaire effort de guerre ? Qui oserait ruer devant les impératifs de la nouvelle économie ?  […]

François-Xavier ROCHETTE.