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Rivarol n°3577 du 30/8/2023 (Papier)

Editorial

Dissolution de Civitas, interdiction de Dieudonné, cabale contre Médine : la tyrannie est en marche

COMME SOUVENT les pouvoirs publics profitent des vacances estivales pour mettre en œuvre des mesures répressives en toute tranquillité. On se souvient que l’été 2021 avait été marqué par une répression impitoyable contre les manifestants défilant contre la tyrannie sanitaire et singulièrement contre Cassandre Fristot et quelques autres accusés d’antisémitisme, le crime qui ne pardonne pas, simplement pour avoir porté une pancarte dénonçant les agissements liberticides de personnalités politiques dont certaines étaient juives ou supposées telles.  La jeune femme avait été condamnée à six mois de prison avec sursis, radiée de l’Education nationale, condamnée à plus de 10 000 euros d’amende et de dommages et intérêts et traînée dans la boue des semaines durant. L’été 2023 est davantage encore marqué par une répression qui confine à la folie. En l’espace de quatre semaines seulement, le gouvernement a fait interdire tous les spectacles de Dieudonné partout en France. Le ministre de l’Intérieur, le très ambitieux Gérald Darmanin, qui brûle de concourir à la présidentielle de 2027, au grand dam d’Edouard Philippe, a en effet publié le 9 août une circulaire, à l’instar de ce qu’avait fait son prédécesseur Manuel Valls le 6 janvier 2014, enjoignant à tous les préfets de France d’interdire systématiquement tous les spectacles de Dieudonné. Ce qu’ils ont fait naturellement.
Le préfet de police de Paris, le calamiteux Laurent Nunez, après avoir déjà interdit dans la capitale la représentation du précédent spectacle de l’humoriste, Foutu pour foutu, a pris un nouvel arrêté pour interdire son nouveau spectacle : Dieudonné sous bracelet (voir l’interview de l’artiste en page 3 de ce numéro). En arguant notamment du fait que dans ce spectacle était mis en scène un personnage de confession juive, ce qui est faux. Mais la police de la pensée ne s’embarrasse pas de faits, de preuves, de démonstrations. Elle frappe, elle interdit, elle dissout, elle tyrannise, elle ment avec cynisme pour parvenir à ses fins. Nunez a également écrit à Dieudonné le 1er août pour le prévenir que la pièce qu’il doit jouer le 14 septembre au Zénith de Paris, La Cage aux fous, allait être interdite car, tenez-vous bien, elle contiendrait des « atteintes à la dignité humaine » ! En revanche, quand le festival d’Avignon donne à voir un spectacle où sont embrochés des enfants blancs et où se déverse un racisme anti-blancs primaire, radical, viscéral et insupportable (voir les chroniques de Spieler et d’Hannibal sur le sujet), il ne s’agit pas là d’atteintes à la dignité humaine. Officiellement tous les citoyens sont égaux mais manifestement il y en a qui sont plus égaux que d’autres !

L’ENTRETIEN que Dieudonné nous a accordé fin juillet et que nous avons publié dans notre numéro d’été, avec sa lettre aux nationalistes et patriotes français, a suscité, quant à lui, des cris d’orfraie des associations habituelles, l’UEJF et la LICRA, qui ont annoncé aussitôt des poursuites judiciaires pour antisémitisme et homophobie et qui ont redoublé de haine à l’égard de l’humoriste et de RIVAROL. Pourtant, si on se donne la peine de lire attentivement et sans parti pris cette interview très intéressante, on ne voit pas ce qui peut susciter une telle hystérie. Mais il est vrai qu’il en faut bien peu à ces associations de la haine pour s’indigner, tempêter, déchirer leur tunique, comme le grand prêtre hurlant face au Christ :  « il a blasphémé ». Et de fait, dès lors que l’on ne plie pas l’échine, qu’on ne passe pas sous les fourches caudines du JUDAPO (le judaïsme politiquement organisé), on n’a pas le droit à la parole ni à l’existence. A-t-on encore seulement le droit de respirer ? Hervé Gerbi, le président isérois du Conseil représentatif des institutions juives de France, exigeant l’interdiction du spectacle de Dieudonné à Grenoble (car ces gens-là, avec l’impudence et l’arrogance qui les caractérisent, ne formulent pas des souhaits mais réclament, exigent, ordonnent que des têtes soient coupées, et gare à ceux qui ne rampent pas devant eux !) et ayant écrit à cette intention au maire de Grenoble et à la préfecture de l’Isère — qui ont évidemment obtempéré — a ainsi déclaré : « Il (Dieudonné) est porteur en lui-même, au-delà de ses spectacles, d’une idéologie de haine, Il faut aujourd’hui avoir le courage de prendre les dispositions qui s’imposent et de dire : Dieudonné n’a rien à faire sur notre territoire. »
Autrement dit, quelle que soit la teneur de ses spectacles, et même s’il n’y a rien à lui reprocher aujourd’hui en tant qu’artiste, qu’importe, Dieudonné est porteur en lui-même d’une idéologie de haine. Difficile d’aller plus loin dans l’ostracisme. Dieudonné, ajoute-t-il, « n’a rien à faire sur notre territoire ». Les choses sont claires. On l’avait compris depuis longtemps : pas plus que la Palestine occupée n’appartient aujourd’hui aux Palestiniens, chassés de leur terre, humiliés, maltraités, dépossédés, désarmés, diabolisés, délégitimés, la France n’appartient aux Français. Elle appartient au CRIF. Voilà ce qu’il faut comprendre quand Hervé Gerbi écrit : Dieudonné n’a rien à faire sur NOTRE territoire. Cela a le mérite de la clarté. Le CRIF avait d’ailleurs déjà dit, visant explicitement RIVAROL, qu’une publication « antisémite, négationniste, raciste, homophobe » n’avait pas « droit de cité » en France. Autrement dit, si on décrypte ce vocabulaire de guerre civile, d’intimidation et de terreur — car nous vivons une période ressemblant de plus en plus au temps de la loi des suspects et de la Terreur révolutionnaire, avec une application toujours plus étendue et plus intensive de la répression envers tous les ennemis idéologiques —, tout Français défendant sa foi, sa terre, son peuple, son sang, sa famille, ses aïeux, ses racines, son héritage, la doctrine et la civilisation chrétienne n’a plus droit de cité en France. Il doit se taire, être emprisonné ou disparaître. Laisser la place à d’autres. Aux transsexuels, aux invertis, aux allogènes, aux associations dites antiracistes et mémorielles. Dans la France d’après, le Français de souche n’a plus sa place. Le Français nationaliste et catholique convaincus encore moins.

NON CONTENT DE S’EN PRENDRE à Dieudonné, le ministre de l’Intérieur, qui semble là donner tous les gages pour faire carrière et accéder à la magistrature suprême, a décidé le 7 août d’engager la dissolution de l’association catholique traditionaliste Civitas, fondée en 1999, devenue un parti politique en 2016 et présidée depuis 2012 par le Belge Alain Escada. Le prétexte : une séquence d’une cinquantaine de secondes dans laquelle l’essayiste Pierre Hillard évoque brièvement, en réponse à une question orale après sa conférence, les conséquences, selon lui, de l’accession à la citoyenneté de tous les Juifs de France en 1791 quant à la question de l’immigration dans notre pays. Là encore, le mouvement Civitas doit être dissous, selon Darmanin, à cause de son “antisémitisme”. On n’en sort pas ! Il est vrai qu’il est plus facile pour le ministre de l’Intérieur d’interdire des mouvements qualifiés d’extrême droite ou d’ultra-droite que des mouvements activistes et gauchistes. Darmanin avait dissous en Conseil des ministres le mouvement écologiste et activiste d’extrême gauche, les Soulèvements de la Terre. Le Conseil d’Etat a suspendu le 11 août ce décret de dissolution, alors même que les violences sur les biens et les personnes commises par des militants de ce mouvement, notamment lors d’un rassemblement au printemps contre les “méga-bassines” à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) où avaient eu lieu de très durs affrontements avec les forces de l’ordre, sont incontestables et parfaitement documentées. Contrairement à Civitas qui n’a jamais commis la moindre violence, le moindre pillage. Contrairement aussi à l’Œuvre française, aux Jeunesses nationalistes, au Bastion social, à Génération identitaire et à tant de mouvements nationaux et nationalistes qui ont été dissous pour des raisons purement idéologiques et politiques alors qu’ils n’avaient jamais commis la moindre violence physique, qu’ils ne s’en étaient jamais pris au mobilier urbain, non plus qu’aux forces de l’ordre. Comme quoi il vaut mieux dans notre pays occupé être un militant activiste et violent d’extrême gauche qu’un Français catholique et nationaliste.
Pour justifier la procédure de dissolution de Civitas, qui pourrait durer quelques mois, le ministère de l’Intérieur a évoqué les atteintes répétées de ce mouvement aux « valeurs de la République ». Il s’agit là d’une déclaration d’une extrême gravité et lourde de menaces. Car manifestement il suffit désormais d’édicter qu’un contradicteur, qu’un contestataire, qu’un concurrent, qu’un adversaire menace par ses discours, ses idées, ses pensées ou arrière-pensées « les valeurs de la République », lesquelles ont été bien changeantes au cours des âges (que l’on pense par exemple à la question de l’avortement, de l’homosexualité voire du divorce) pour qu’on le condamne, qu’on l’ostracise et qu’on dissolve le mouvement qu’il dirige ou dont il est membre. On nage en plein arbitraire et en plein délire. Et en effet aujourd’hui être accusé d’homophobie, et même désormais de LGTBphobie (ce qui va encore plus loin, car cela condamne, disqualifie la moindre réserve envers les revendications les plus exorbitantes du lobby LGBT), de transphobie, de lesbophobie et de biphobie (si, si, ça existe : ce serait la haine ou la crainte de la bissexualité !), c’est aller contre les valeurs de la République. Etre opposé au Grand remplacement en cours, vouloir que la France reste ou redevienne ce qu’elle a été, c’est être raciste et xénophobe. C’est aller contre les valeurs de la République. Etre favorable à la liberté de recherche, d’expression et de publication en histoire, c’est être négationniste et antisémite. C’est aller contre les valeurs de la République. Défendre la morale naturelle et la famille traditionnelle, l’identité catholique de la France, c’est être pétainiste et donc antisémite. C’est aller contre les valeurs de la République. Le temps n’est pas loin peut-être où, comme sous la Révolution dite française, l’on viendra chercher dans les couvents et monastères les religieux et religieuses pour les embastiller car ils seront convaincus non plus de superstition mais d’homophobie et de LGBTphobie, tout simplement parce qu’ils entendent rester fidèles (à moins que certains n’apostasient d’ici là dans une optique moderniste et bergoglienne) au catéchisme, au Nouveau Testament, aux écrits si nets de saint Paul notamment sur l’homosexualité. La République a en effet tous les outils juridiques et administratifs pour lancer à tout moment cette persécution. Voilà où nous en sommes. Pauvres de nous !

SI, COMME nous l’écrivions, il vaut mieux être de gauche ou d’extrême gauche que de droite ou d’extrême droite pour échapper à la diabolisation et à la répression, cela a toutefois ses limites quand l’accusation d’antisémitisme est brandie. Ainsi qu’en témoigne l’affaire Médine. Ce rappeur proche de la France insoumise et qui avait soutenu la candidature présidentielle de Mélenchon en 2022, bien qu’il dispose encore de certains soutiens chez les Verts (qui se divisent toutefois sur la question), à la France insoumise et au Parti communiste (l’Humanité du 24 août l’a complaisamment interviewé) et qu’il a été invité aux universités d’été d’Europe Ecologie les Verts (le 24 août), de la France insoumise (le 26 août) et qu’il sera en principe à la Fête de l’Humanité le 16 septembre, est l’objet de violentes attaques depuis qu’en réponse à « l’Afro-yiddish » Rachel Khan, qui l’avait aimablement traité de “déchet”, il avait posté un tweet avec un jeu de mots sur son nom patronymique en parlant de “ResKAHNpée”. Comment ? Le rappeur avait osé utiliser le mot rescapé alors que Rachel Kahn a en partie des origines juives. Voilà qui suffit à disqualifier pour l’éternité le coupable. Car s’il n’y a plus officiellement de loi sanctionnant le blasphème en France (quoique la loi Fabius-Rocard-Gayssot s’assimile à une loi contre le blasphème, mais d’un nouveau genre), de fait tout ce qui a trait de près ou de loin à la question juive est sacré. On ne peut aborder ce sujet, et tout ce qui lui est connexe (entité sioniste, Palestine, Seconde Guerre mondiale, la question du Nouvel Israël dans la théologie catholique, etc.) qu’avec une extrême prudence et une totale déférence. Pour ne pas dire une obséquiosité et une soumission absolues. Médine a eu beau répéter qu’il n’était pas antisémite, que l’antisémitisme était un poison qu’il combattait, que son tweet était une erreur et une maladresse dont il n’avait pas mesuré la portée, qu’importe. Rien n’y fait.
Face à la secte vociférante du « Ni pardon ni oubli », la condamnation est sans appel et sans retour. On a beau ramper, pleurnicher, s’excuser, se lamenter, rien n’y fait. Malgré ses explications et ses excuses, Médine est déprogrammé d’un festival où il devait se rendre en Belgique. Plusieurs maires écolo-gauchistes ont déserté l’université des Verts à cause de sa présence. L’inénarrable Sandrine Rousseau l’a vertement tancé. Edouard Philippe, maire du Havre, qui devait participer à un débat de l’université d’été des Verts se tenant dans sa ville a annulé sa présence pour ne pas se compromettre avec une personnalité accusée d’antisémitisme alors qu’il brigue l’Elysée. Les sites communautaires s’en donnent à cœur joie contre Médine accusé d’avoir fait, il y a plus de dix ans, et à plusieurs reprises, la quenelle dieudonnesque, d’avoir chanté contre la sacro-sainte laïcité et de ne pas éprouver de sympathie particulière pour l’entité sioniste. Dans le domaine de « la lutte contre l’antisémitisme », on n’en fait jamais assez. Et on crie au loup, même et surtout quand il n’est pas là. Comme en témoigne l’affaire de Levallois (voir l’article ci-dessus d’Henri de Fersan) où celui qui avait dessiné des graffitis antisémites sur la devanture d’une sandwicherie casher à Levallois-Perret est un septuagénaire juif voulant se venger des impayés de loyer d’un établissement lui appartenant et loué par la victime, juive elle aussi. Il s’agit donc d’un litige commercial entre deux juifs. L’un vole l’autre. L’autre pour se venger écrit sur sa devanture : « Juif voleur ». Qu’on ne nous parle pas là de clichés antisémites éculés ! La réalité dépasse la fiction. Avec eux décidément, on n’est jamais déçu !

MAIS croyez-vous que la LICRA, le CRIF et tutti quanti qui ont hurlé à l’antisémitisme voulant culpabiliser et tétaniser le pays tout entier et faire pression sur les pouvoirs publics pour qu’ils prennent des mesures encore plus liberticides vont se montrer à l’avenir plus prudents, plus circonspects, plus humbles ? Pensez-vous ! C’est bien mal les connaître. Et pourtant les fausses agressions antisémites sont légion. Henri de Fersan en relate quelques-unes. On pourrait en ajouter beaucoup d’autres. En 2015, un enseignant juif marseillais, Sylvain Tsion Saadoun, kippa sur la tête et barbe fournie, fait croire qu’il a été agressé au couteau par trois hommes se revendiquant de l’Etat islamique. En fait des problèmes conjugaux seraient à l’origine du pur mensonge de l’enseignant. En 2003, quelques mois après l’affaire de l’auto-mutilation du rabbin Farhi qui prétendait avoir été agressé par des islamistes alors que le couteau de cuisine venait directement de la synagogue, Alex Moïse, alors porte-parole du Likoud en France, ce qui est, comme on le sait, un gage de moralité et de respectabilité, et qui a été e pointe dans la campagne médiatique anti-Dieudonné, menaçant de faire sauter les théâtres où l’humoriste devait se produire, affirme recevoir sur son téléphone portable des appels anonymes avec menaces de mort et insultes antisémites. Les policiers qui ne s’en laissent pas conter — ils sont habitués aux affabulateurs ! — s’aperçoivent très vite que c’est A. Moïse lui-même qui s’envoyait ces messages haineux. En décembre 2003, l’école Marsaka Thora de Gagny en région parisienne prend feu. Les media s’enflamment, le Premier ministre de l’époque, Jean-Pierre Raffarin, sans attendre le résultat de l’enquête, connaît le mobile du crime : l’antisémitisme bien sûr. Et sur-le-champ le chef du gouvernement crée un Comité ministériel de lutte contre l’antisémitisme., un de plus ! Quelques semaines passent et le Figaro, puis L’Express, dans de brefs entrefilets, laissent clairement entendre qu’il s’agit d’une escroquerie à l’assurance. Les responsables loubavitch de l’établissement sont en effet perclus de dettes : l’incendie est providentiel.
N’ayons toutefois aucune illusion : malgré toutes ces fausses agressions qui sont légion, les associations communautaires et les politiciens qui mangent dans leur main n’ont pas fini de crier au loup antisémite à tort et à travers. Et d’attenter plus que jamais à nos libertés dont il ne reste plus, à vrai dire, que de modestes lambeaux. C’est ainsi par exemple que des associations comme la LICRA et des comptes Twitter anonymes (courage fuyons…), après avoir obtenu la perte de notre immatriculation auprès de la CPPAP, exigent ouvertement désormais des pouvoirs publics l’interdiction pure et simple de RIVAROL, un journal d’opinion paraissant sans discontinuité depuis près de trois quarts de siècle, et disponible tant en kiosque (là où nous sommes encore “autorisés”) que sur abonnement. C’est pourquoi nous exhortons dès maintenant tous nos lecteurs au numéro soit à s’abonner sans tarder, fût-ce pour une courte durée ou à prix réduit, soit à tout le moins à nous communiquer très rapidement leur adresse postale (et électronique s’ils en ont une) pour pouvoir les informer de la situation et rester en contact avec eux si jamais le pire advenait. Ce qui est hélas possible à tout moment vu l’hystérie ambiante. Ecrivez-nous ou envoyez très vite un courrier électronique  à jeromebourbon@yahoo.fr.  Merci d’avance.
Mais quoi qu’il advienne et quelle qu’en soit la forme, soyez-en sûrs, le combat continue ! On ne lâche rien ! Haut les cœurs ![…]

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Le crépuscule du Volk allemand

Rien ne va plus chez nos voisins d’outre-Rhin. Et pour que les Allemands soient chamboulés comme ils le sont aujourd’hui, il faut une raison sérieuse. Il n’y a pas plus important en Germanie que la question industrielle puisqu’elle constitue le centre incontestable de l’économie allemande.
Quand l’économie mondiale est grippée, c’est donc le pays de Goethe, deuxième exportateur mondial avec seulement 83 millions d’habitants (et très récemment derrière la Chine numéro un), qui tousse et qui subit une vilaine fièvre.
Depuis 2020, toutes les pathologies économiques dont souffre le monde sont identifiées par le Media qui pense pour nous comme étant les causes, hier du Covid, aujourd’hui de la guerre ukrainienne, en premier lieu du chaos énergétique qui plombe les principales zones productrices de la planète.
Si l’Allemagne est cependant si durement touchée par la crise économique générale, c’est d’abord et surtout parce que son premier partenaire commercial, le premier débouché de ses exportations, la Chine, est en train de voir la pierre angulaire de son économie s’affaisser sous ses pieds. Et comme tous les problèmes économiques qui minent les sociétés mondiales, ceux de la Chine précèdent et la crise sanitaire (largement orchestrée, boursouflée, utilisée pour éviter le crash de l’économie-monde au profit d’un échouage par étapes), et le conflit ukraino-russe (qui, en plus de servir cette opération de camouflage de la dépression économique mondiale, doit contribuer à imposer une nouvelle « révolution industrielle » — forcée et donc factice — aux économies des cinq continents). Loin de s’être estompées ces trois dernières années, les difficultés de l’économie chinoise sont devenues irrémédiables, du moins si Pékin reste strictement fidèle à son modèle économique.

À L’OMBRE DE LA CHINE

Grosso modo, deux maladies rongent actuellement l’économie chinoise.
La première, devenue profondément structurelle, est la hausse continue des salaires de la main d’œuvre travaillant dans ce qu’on appelle encore l’atelier du monde. C’est d’ailleurs pour cette raison (l’élévation continue des coûts de production chinois est chose inéluctable, sauf explosion de son économie) que l’oligarchie communiste en place incite très fortement les capitaines d’industrie à investir dans la création de nouveaux produits à haute valeur ajoutée et à délaisser, autant que faire se peut, la fabrication d’objets de plus en plus concurrencés par les produits indiens du fait des faibles salaires perçus par les ouvriers du grand voisin asiatique. (L’Inde est d’ailleurs vouée à remplacer la Chine en tant qu’atelier du monde. Une politique pharaonique d’urbanisation et d’investissement logistique (évaluée à près de 840 milliards de dollars) est actuellement menée par New Delhi avec les encouragements de l’hyperclasse mondiale). Ce bouleversement technologique éclair prodigué par Pékin pour faire monter la gamme de sa production s’est avéré catastrophique pour l’Allemagne, notamment et surtout pour son industrie automobile (qui lui est fondamentale).
En effet, jusqu’en 2022, après une phase de croissance exponentielle, Volkswagen (280 milliards d’euros de chiffre d’affaires) vendait 4 voitures sur 10 (40 % de sa production !) en Chine. Las, à la fin de cette année, le producteur chinois BYD (qui ne construit des automobiles que depuis 2003) a chipé la première place des ventes à Volkswagen. Avec l’assurance que ce constructeur (Volkswagen), tout comme Mercedes et BMW, se feront fortement distancer sur le marché automobile dans les prochaines années faute d’avoir préparé excellemment leur transition vers la voiture électrique contrairement aux entreprises chinoises qui ont une longueur d’avance sur leurs concurrents allemands malgré l’immense notoriété de leur marque respective.
D’ores et déjà, en Chine, une voiture sur 4 actuellement vendues est électrique et la part des constructeurs allemands dans ce segment est dérisoire. Hormis Tesla, marque ostentatoire de réussite sociale, ce sont les entreprises chinoises dans ce secteur qui ont un avenir doré. D’autant plus que les Chinois développent le réflexe patriotique et donc l’achat citoyen, surtout en période de crise économique. Et à ce propos, la Chine n’est pas sortie de l’auberge. A cause de l’atonie de l’économie mondiale, à cause de la concurrence indienne, et sur un plan plus conjoncturel, à cause de l’implosion de l’immobilier chinois (qui représente un tiers de l’économie du pays). Le problème pour l’Allemagne est qu’elle est devenue en bien des points dépendante de l’économie chinoise aussi bien pour ses exportations que pour ses importations.

LE BILAN D’UNE NATALITÉ DÉSASTREUSE

Cependant, même en légère récession, l’Allemagne souffre d’une pénurie de main d’œuvre, un manque de bras de plus en plus prégnant sur l’ensemble de son économie. Cette spécificité germanique est la conséquence d’un vieillissement excessif de la démographie allemande provoqué par un taux de natalité régulièrement bas depuis des décennies. Le baby-boom allemand a eu lieu tardivement par rapport aux autres nations européennes et n’a démarré qu’en 1952, pour s’achever au milieu des années 1960. Si bien que son industrie gourmande en main d’œuvre a pu compter sur suffisamment de bras jusqu’à la fin des années 2010, grâce, il est vrai, à une immigration de travail ajustée régulièrement à ses besoins. Or, avec le départ en retraite massif des boomers, cette immigration contractuelle ne suffit plus à son industrie (ni même à son secteur tertiaire). Il lui faut impérativement, désormais, à en croire le patronat et la majorité politique (une gauche “progressiste” capitaliste éloignée des préoccupations populaires), une immigration de peuplement, une nouvelle population laborieuse qui n’aura pas d’autres choix que de rester en Allemagne et d’enfanter en Allemagne. A cet égard, ceux qu’on appelle les migrants (issus de Syrie et d’ailleurs) apparaissent (et sont apparus), aux yeux des grands entrepreneurs allemands, comme une aubaine (même si leur arrivée dans les Länder assoiffés de chair fraîche n’est pas vraiment miraculeuse ni même un hasard).

LE VOLK VA-T-IL CREVER ?

Le meilleur moyen qu’a trouvé le gouvernement fédéral allemand pour fixer une nouvelle main d’œuvre bon marché est la naturalisation de masses entières de migrants clandestins. Le chancelier Olaf Scholz s’est cependant engagé à simplifier les démarches (de naturalisation) pour les profils les plus recherchés (mais sans exclure les autres) et à introduire un système de points comparable à celui du Canada. Âge, diplômes et maîtrise de la langue seront ainsi vaguement pris en compte.
Olaf Scholz a rappelé récemment que l’Allemagne compte le nombre record de 45 millions d’actifs « après une hausse vigoureuse ces dernières années ». « Les deux tiers de cette progression sont dus aux immigrés sans passeport allemand », a-t-il malicieusement observé. Mais ce n’est que le début car le nombre de postes vacants est actuellement au plus haut, a encore souligné le chancelier qui l’estime à 2 millions.
Le projet de naturalisation quasi automatique de tout migrant résidant depuis 5 ans en Allemagne va assurément être adopté dans les prochains mois outre-Rhin. Les allogènes ne la refuseront certainement pas puisqu’ils auront en prime le droit de conserver, sans conditions, leur première nationalité (encore une nouveauté teutonne).
« Celui qui vit et travaille durablement ici doit pouvoir voter et être élu », a par ailleurs soutenu Olaf Scholz. Des propos qui augurent l’avènement d’une campagne d’abrutissement “antiraciste” telle que la France l’a connue dans les années 1980 et 1990.
Gageons que le système immunitaire du peuple allemand sera pulvérisé sous les assauts d’une propagande ethnomasochiste hystérique couplée à un prétendu patriotisme économique au nom duquel l’immigration de peuplement sera une bonne chose mais qui ne servira qu’à enrichir encore et encore une ribambelle de financiers anonymes et vagabonds. Autant dire que Volkswagen va bientôt très mal porter son nom. […]

François-Xavier ROCHETTE.