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Rivarol n°3578 du 6/9/2023 (Papier)

Editorial

Les faux opposants choyés, les vrais résistants matraqués

PENDANT que les vrais dissidents sont matraqués, persécutés, interdits de parole, de réunion et de manifestation, et même interdits de se recueillir dans un cimetière, les opposants d’opérette ont été reçus le mercredi 30 août, douze heures durant, à Saint-Denis, par le président de la République. Les chefs de tous les partis représentés au Parlement, du Rassemblement national à la France insoumise, de Jordan Bardella à Manuel Bompard, ont été reçus avec tous les honneurs et à voir les sourires que les uns et les autres s’échangeaient, on mesure à quel point la vie politique française est un décor en trompe-l’œil et qu’en réalité il n’y a pas d’opposant véritable parmi ces formations politiques vivant grassement de l’argent public. N’oublions pas que la Macronie a fait en sorte que Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen disposent chacun des cinq cents parrainages nécessaires à la validation de leur candidature à l’élection présidentielle en 2022 ? François Bayrou avait en effet mis en place une réserve de maires de la majorité présidentielle destinée à aider le chef de la France insoumise et la candidate du Rassemblement national à obtenir les précieux paraphes. Imagine-t-on un pouvoir faire ainsi la courte échelle à une opposition véritable ?
De toute façon, aucun des sujets de fond n’a été abordé lors de ces rencontres entre politiciens du Système qui avaient pour but de redorer le blason de Macron et de montrer qu’il savait écouter. N’ont été bien sûr abordées lors de ces parlottes que des questions techniques et à la mode, comme la décentralisation ou la planification écologique, mais nullement les sujets vitaux conditionnant l’avenir de la nation comme la régulation et l’inversion des flux migratoires ou la nécessité d’une politique d’accueil de la vie et de défense de la famille traditionnelle et de la natalité française, actuellement en chute libre, au point que le nombre de décès dans notre pays est désormais aussi élevé que le nombre de naissances, ce qui n’était jamais arrivé depuis la Seconde Guerre mondiale. N’a évidemment pas été abordée non plus par aucun chef de parti, et pour cause, la question de la tyrannie communautariste, qu’elle soit LGBTiste ou LICRAsseuse. Tous ces responsables politiques qui se partagent les parts du gâteau de l’argent et des mandats publics sont en réalité de connivence et se gardent bien d’aborder les questions cruciales. Non seulement aujourd’hui on n’apporte pas les bonnes réponses aux graves problèmes qui se posent mais on n’énonce même plus les questions vitales à traiter. Que la France disparaisse, que le Grand Remplacement progresse, que nos enfants et notre jeunesse soient la proie de groupes infâmes voulant les corrompre, les pervertir, les affaiblir avec la théorie du genre, la transsexualité, l’antiracisme unilatéral laïc et obligatoire, tout cela n’est en rien un sujet de préoccupation pour les dirigeants des différents partis politiques. Non plus que la restriction dramatique et chaque jour plus effrayante des libertés élémentaires et fondamentales au nom de la lutte contre l’antisémitisme, une lutte impitoyable qui tourne à l’hystérie et à la folie même si, en réalité, ne nous y trompons pas, ils savent parfaitement ce qu’ils font en bridant et en brimant par tous les moyens les nationaux et nationalistes français authentiques.

LA RÉPRESSION est en effet de plus en plus impitoyable pour les vrais dissidents. Ceux qui dérangent le pouvoir ou les pouvoirs. En quelques jours seulement nous avons en effet appris (le 31 août) l’interdiction par la préfecture de police de Paris du spectacle que Dieudonné devait donner au Zénith le 14 septembre, La Cage aux fous, l’interdiction (le 31 août) sur ordre de la préfecture du département de la Vienne pour l’essayiste et géopolitologue Pierre Hillard de prendre la parole lors des Journées chouannes alors que l’écrivain devait donner une conférence à propos de son dernier livre sur la Russie le samedi 2 septembre à Chiré-en-Montreuil et l’interdiction (le 1er septembre) par la préfecture de police de Paris de déposer une gerbe de fleurs et de rendre un hommage à Pierre Sidos sur sa tombe au cimetière parisien de Thiais le samedi 2 septembre. Yvan Benedetti, le dynamique organisateur de la cérémonie, chef du groupement Les Nationalistes, a même été interpellé à l’entrée du cimetière où il s’apprêtait à déposer une gerbe, placé en garde à vue et menotté toute la journée du samedi 2 tel un vulgaire criminel. Il sera jugé le 23 mai 2024 par le tribunal judiciaire de Créteil pour organisation et maintien d’une manifestation interdite. Il risque six mois de prison ferme et 7500 euros d’amende. Sept militants des Nationalistes ont, quant à eux, écopé d’une amende de 135 euros pour participation à une manifestation interdite.
Se rendre dans un cimetière pour se recueillir sur une tombe, y réciter une courte prière, y chanter un chant, La Cavalcade, prononcer quelques mots en hommage au défunt à l’occasion de l’anniversaire de sa disparition (Pierre Sidos est décédé il y a trois ans, à 93 ans, le 4 septembre 2020) est aujourd’hui chose interdite par les pouvoirs publics au motif, tenez-vous bien, que Pierre Sidos était… antijuif ! Il est vrai qu’on ne lui pardonne pas deux formules particulièrement piquantes. Le 6 février 1959, il avait à la tribune du Parti nationaliste exprimé son souhait « de la séparation de la synagogue et de l’Etat », ce qui avait entraîné la dissolution immédiate du mouvement par le Premier ministre de l’époque, Michel Debré, petit-fils de rabbin. Trente et un ans plus tard, en 1990, invité de Ciel mon mardi, une émission de Christophe Dechavanne consacrée ce soir-là à l’extrême droite, Pierre Sidos avait répondu à l’animateur qui lui demandait s’il était antisémite : « Ni plus ni moins que saint Louis ». Une réplique qui avait fait mouche mais qui n’avait pas plu au Lobby. Quelle susceptibilité à fleur de peau !
La haine, on le voit, se perpétue au-delà de la mort. Le spectacle était surréaliste à Thiais ce samedi 2 septembre au matin : une vingtaine de policiers surarmés empêchait physiquement les Nationalistes d’entrer dans le cimetière de Thiais tandis que d’autres Robocop entouraient la tombe du fondateur de Jeune Nation, du Parti nationaliste, d’Occident et de l’Œuvre française pour être bien sûrs qu’aucun ami, proche ou fidèle de Pierre Sidos ne puisse venir se recueillir quelques instants là où il repose. Pouvait-on imaginer qu’un jour leur République s’en prenne même à nos morts ? Oui, c’était envisageable quand on y réfléchit et quand on connaît la haine viscérale de ce régime pour les tenants de l’ancienne France. Le phénomène ne concerne d’ailleurs pas seulement notre pays. En Espagne, par haine idéologique, les dépouilles de Franco et de Jose Antonio ont été récemment exhumées de la basilique Sainte-Croix de la Vallée de Los Caidos où elles reposaient.

LE PLUS GRAVE peut-être dans ce qui se passe actuellement, c’est l’absence quasiment totale de réactions, c’est le silence sépulcral qui entoure ces interdictions arbitraires, totalitaires. Cela ne peut qu’encourager les auteurs et inspirateurs de ces mesures liberticides à aller toujours plus loin dans la tyrannie, dans la privation des libertés les plus essentielles. Il est loin le temps où des penseurs, des intellectuels, des journalistes, des politiques, fussent-ils de gauche, auraient protesté contre ces mesures liberticides. Au nom de la liberté d’expression, de manifestation, de circulation, de réunion, de pensée. Au nom du pluralisme. Et qu’on ne compte pas sur le Journal du dimanche ou sur Valeurs actuelles pour dénoncer cette répression. Ils osent certes aborder quelque peu la question de l’insécurité et de l’immigration mais ils ne parlent que des conséquences, non des causes. Et il ne faut pas compter sur ces publications finalement très conformistes pour défendre la liberté de parole et de pensée d’un Pierre Hillard, d’un Vincent Reynouard, d’un Alain Escada, d’un Yvan Benedetti. C’est à cela qu’on mesure à quel point l’amour de la liberté s’est considérablement amoindri sous nos latitudes, ainsi que le courage dont le déclin prend aujourd’hui des proportions de plus en plus effrayantes. Et ce que nous avons connu depuis trois ans et demi avec la tyrannie covidesque et ses embastillements, ses enfermements pudiquement rebaptisés confinements, ses autorisations préalables pour sortir un court moment de chez soi, et seulement pour faire ses courses (pas pour prier ou méditer) n’a pas arrangé la situation, bien au contraire. Le masque qu’ils ont mis sur notre bouche, ils sont bien décidés à l’y laisser. Non pas peut-être sous une forme physique, matérielle mais sous une forme morale, intellectuelle, spirituelle. Ce qui est bien pire encore. De même que le bracelet électronique invisible est en un sens pire que le visible car souvent on ne s’en rend même pas compte.
De fait aujourd’hui nous ne pouvons plus rien dire, plus rien être, plus rien défendre et sans doute demain plus rien posséder, pas même une maison ou un champ, tel un vulgaire Palestinien. La France, comme la Palestine, est un pays dominé, occupé et asservi. Accomplir simplement son devoir d’état, élever chrétiennement ses enfants, défendre sa famille, sa terre, ses aïeux, sa foi, son Dieu, ses traditions est désormais délictueux. Vouloir que la France reste ou plutôt redevienne fidèle à son passé est considéré comme un crime. Il n’y a pas de débat dans notre pays. Il n’est aucune liberté de l’esprit et de l’âme. C’est la loi des suspects (notamment la suspicion universelle d’antisémitisme qui, telle la foudre, peut frapper à tout moment, n’importe qui, n’importe quand, n’importe comment) et le règne de la terreur. C’est l’utilisation détestable et systématique de sobriquets, d’insultes, de disgracieux et affreux néologismes comme homophobie, lesbophobie, biphobie, transphobie, LGBTphobie pour faire taire les ennemis idéologiques de leur République judéo-maçonnique, pour essayer de les disqualifier moralement, de les isoler socialement, de les ruiner professionnellement et de les faire condamner judiciairement. Au nom d’un prétendu combat contre la haine, selon le principe de l’inversion accusatoire, on se permet l’étalage de la haine la plus torride, la plus abjecte, la plus totale.

NOTONS que ces interdictions ont toutes un point commun : elles sont prises au nom de la lutte contre l’antisémitisme, ce qui permet tout. Il n’y a plus ni foi, ni loi, ni droit. C’est l’étalage abject de la toute-puissance d’une secte licrasseuse odieuse, mafieuse et arrogante ne souffrant pas la plus petite contestation, la plus modeste opposition. Tout dissident doit être impitoyablement écrasé, tel un garçonnet palestinien sous les roues des chars israéliens, tels les maisons, les vergers palestiniens bombardés, rasés, ravagés par la criminelle entité sioniste qui, au nom de la Mémoire, bénéficie de l’immunité et de l’impunité la plus totale, s’octroie un permanent permis de détruire, d’humilier et de massacrer. Car les droits de l’homme, on le sait, sont à géométrie variable.
Et c’est ainsi qu’en France occupée aussi on peut désormais demander l’interdiction et la destruction d’un livre, comme celui de Vincent Reynouard sur Oradour, qu’on se garde bien de réfuter sur le plan scientifique, qu’on interdit de parole un intellectuel comme Pierre Hillard, auteur de nombreux livres documentés de géopolitique, qu’on dissout un mouvement légal et pacifique comme Civitas, qu’on interdit à un célèbre humoriste, qui ose se moquer, et avec quel talent et quelle force, des vrais puissants du jour et qui parvient à les démasquer (ce qui les rend fous !), comme c’est son rôle de saltimbanque et de bouffon du roi, de donner ses spectacles partout en France (le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, a interdit coup sur coup ses trois spectacles successifs : Foutu pour foutu, Dieudonné sous bracelet et La Cage aux fous), qu’on interdit de déposer une simple gerbe dans un cimetière.
On ne respecte même pas le droit ni la loi quand cela dérange. Depuis le 10 août 2023, Vincent Reynouard a accompli totalement la peine d’un an de prison ferme à laquelle il avait été condamné en juin 2015 en France par la cour d’appel de Caen pour une vidéo révisionniste censurée et supprimée depuis près de dix ans. Car du fait des remises de peine automatiques une peine d’un an ferme équivaut en France à neuf mois derrière les barreaux. Le militant révisionniste a-t-il pour autant été libéré de la prison d’Edimbourg en Ecosse ? Pensez-vous ! Le 31 août, le juge du tribunal écossais a estimé qu’il risquait de s’enfuir s’il était libéré, fût-ce sous caution, une libération qu’avait pourtant demandée son avocat, Paul Dunne, en arguant du fait qu’il avait achevé d’accomplir sa peine. Vincent Reynouard restera donc en prison au moins jusqu’au jeudi 21 septembre où l’on saura en principe (si la décision n’est pas encore une fois reportée) s’il est ou non extradé vers la France qui le réclame. Car en plus de cette peine de prison intégralement exécutée, la justice française aux ordres a listé contre lui huit nouvelles infractions, l’objectif étant évidemment de le faire moisir le plus longtemps possible dans une cellule. Car ses travaux et ses conclusions ne coïncident pas avec la doxa, avec ce qui est aujourd’hui officiel et obligatoire. Pas plus que ceux du penseur et géopoliticien Pierre Hillard. Ils n’ont donc aucun droit à la parole ni à l’existence. Peuvent-ils seulement respirer ?
La liberté — ou plutôt la licence —, on le sait depuis longtemps, elle n’est accordée qu’aux dessins scatologiques et blasphématoires du vomitif torchon Charlie Hebdo, elle ne vaut pas, elle ne vaut plus pour les Français non reniés qui entendent vivre libres et debout, fidèles à leurs traditions et à leur foi, dans le pays de saint Charlemagne, de saint Louis et de sainte Jeanne d’Arc. Eh bien nous n’acceptons pas cette tyrannie à laquelle nous devons faire face de toutes nos forces, de toute notre âme et de tout notre esprit. Mais faire face, n’est-ce pas finalement le propre de la condition humaine ?[…]

RIVAROL,<jeromebourbon@yahoo.fr>.

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Billet hebdomadaire

L’immigration-remplacement au nom du grand comblement !

Je me suis intéressé la semaine dernière, ici même dans RIVAROL, au cas allemand et en particulier à la dégénérescence programmée et accélérée du peuple allemand confronté dans un même temps à de multiples fléaux le condamnant, si ce n’est à l’anéantissement, du moins à une tragique métamorphose.
Le premier phénomène qui est en mesure de modifier le corps social germanique est une nouvelle immigration massive, motivée par l’énorme trou d’air qui se développe sur le marché du travail outre-Rhin du fait du départ massif à la retraite de la génération du Baby-boum.
Pendant plusieurs décennies, notre voisin européen avait en effet limité ce qu’on appelle à propos l’immigration de peuplement (principalement turque) en faisant appel à une importante immigration de travail, principalement d’origine européenne (quoique la RDA fît travailler ses “frères” vietnamiens — et d’autres de pays socialistes exotiques — puisque sa population avait été fortement incitée à ne pas faire d’enfants). Cette période est révolue. Voici venu le temps de la “naturalisation” massive d’immigrés parce que le Système a pris la décision de fabriquer de nouveaux “Allemands” (qui n’auront, eux, contrairement aux natifs d’Europe de l’Est, aucun intérêt à retourner dans leur pays natal dévasté) qui travailleront, consommeront et enfanteront en Allemagne.

DES EMPLOIS EN TENSION ?

Malheureusement, et dans une grande mesure, la situation française, en matière d’emploi en général, ressemble à celle de notre voisin teuton. Comme en Allemagne, l’allongement du temps de travail (qui vient d’être enclenché chez nous), s’explique notamment par le manque de bras qui se fait déjà ressentir dans de nombreux secteurs de notre économie. En particulier, dans le BTP, dans l’entretien, dans la restauration, de manière générale dans des secteurs employant une main d’œuvre peu qualifiée (mais laborieuse), mais également dans des domaines technologiques hautement qualifiés.
Cependant, pour la France, cette brusque détresse sur le marché de l’emploi est pour le moins étonnante. Etonnante parce que soudaine, alors que notre pays ne souffre pas encore sévèrement d’un défaut de jeunesse.
Certes les politiques familiales et la promotion de la vie ne sont pas chose brillante sous l’empire de la République. Pour autant, nous n’avons pas la mémoire courte et nous nous rappelons que la France a connu à la fin des années 1990 jusqu’au début des années 2000 un mini-boum démographique avec des bébés devenus adultes aujourd’hui. Force est de constater que le défaut réel de main d’œuvre qui fait souffrir certains secteurs d’activité, principalement les activités saisonnières, résulte du fait, pour le moment encore, du politique qui a mis, pendant et après la crise sanitaire, des coups de pied dans la fourmilière du monde du travail qui, bien qu’imparfaite, était rodée depuis des décennies.

DES RESTRICTIONS SANITAIRES…

La crise sanitaire aura, en effet, dans un premier temps, démobilisé toute une partie des saisonniers qui devaient alors changer littéralement leur manière de vivre et rompre avec l’esprit de mobilité qui les animait jusqu’ici. La longue période de fermeture des cafés, des restaurants, des loisirs en zones touristiques, suivie d’une autre période d’incertitude quant à un possible retour aux restrictions généralisées, ont incité les propriétaires à louer leurs appartements et studios vacants non à des saisonniers mais à d’autres personnes moins dépendantes de l’arbitraire du pouvoir. Aujourd’hui, nombre de travailleurs ont quitté précocement ce secteur d’activité et n’y sont pas revenus. Ce phénomène explique dans une large mesure le manque de candidats à ces emplois. L’argument de la paresse soudaine des Français comme celui de la raréfaction des travailleurs en puissance sont fallacieux et grotesques. Il existe indéniablement en France un problème de « division du travail » (pour utiliser une expression sociologique) ainsi que de grosses failles dans la formation d’une manière générale. Et puis il existe un autre problème conjoncturel qui n’est jamais mis en perspective par nos bons media. Nous voulons parler du véritable boum de l’apprentissage rémunéré qui a été organisé dès 2017 lors du premier mandat d’Emmanuel Macron grâce d’une part à des investissements énormes en direction des lycées professionnels, d’autre part en finançant majoritairement les salaires des apprentis.

... À L’EXPLOSION ORGANISÉE DE L’APPRENTISSAGE

L’effet pervers de cette professionnalisation tous azimuts d’une grande fraction des étudiants français est la diminution drastique du travail d’été et des métiers d’appoint de ces derniers. Et c’est ce qui explique principalement la brutale raréfaction des bras disponibles dans la restauration et dans d’autres activités du secteur tertiaire (et plus, marginalement, dans la cueillette des fruits et légumes). Les politiques et le media uniques nous assomment depuis 18 mois avec cette prétendue décroissance de la force de travail dans ces secteurs économiques sans mentionner ses causes (un apprenti n’a pas le droit de travailler lors de ses vacances).
Pis, désormais, la machinerie politico-médiatique attribue cette pénurie partielle de main d’œuvre à une cause structurelle imaginaire (à moins que l’on nous prépare à fabriquer des canons par millions), soit le prétendu manque d’actifs présents sur tout le territoire national. En filigrane d’abord, promue aujourd’hui, une seule solution, toujours la même : il faudrait plus d’immigration ! Mais oui, Bitru, regarde ! Tu dois attendre cinq minutes pour qu’on te serve ton demi pression à ton bar PMU ; c’est qu’il manque du monde, de serveurs, l’économie ne tourne plus ! Tu vois bien toutes les affichettes scotchées « cherche vendeuse, cherche serveur » derrière les vitrines des boutiques, hein ?
Dès l’automne dernier, le président de la République avait parlé à ce propos de « métiers en tension » et avait évoqué l’idée de distribuer des titres de séjours aux clandestins susceptibles de travailler dans ces secteurs. Le sujet avait été moins évoqué durant les mois suivants mais, en même temps, tout espoir (surréaliste avec ce pouvoir de zèbres) de l’instauration d’une politique de régulation sérieuse de l’immigration générale disparaissait.
Avant la rentrée politicarde, la pré-rentrée des projets a cependant sonné et voilà le retour en force de la proposition de régulariser à la pelle les clandestins et ainsi de provoquer un appel d’air qui en aspirera de nouvelles myriades.

LA RÉITÉRATION DU MENSONGE

A la fin du mois d’août (le 28 août), l’un des think tanks les plus en vue de la République, l’Institut Montaigne, publiait ainsi une note rédigée par l’insupportable donneur de leçons, Bruno Tertrais, dans laquelle on pouvait lire : « L’apport migratoire va constituer l’essentiel de la croissance de la population française. […] Si les tendances actuelles se poursuivent, dans les années qui viennent l’apport migratoire va constituer l’essentiel de la croissance de la population française ». Il poursuit son propos malicieusement : « Les générations nées du baby-boom d’après-guerre vont peu à peu disparaître. Quant aux naissances, les femmes ont leur premier enfant à un âge plus avancé, ce qui contribue à réduire la natalité », poursuit-il. « De fait, l’excédent naturel, c’est-à-dire la différence entre les naissances et les décès, était en 2022 à son niveau le plus faible depuis 1945. » Pour Tertrais, et pour tous ses collègues certifiés conformes, la faible fécondité des Françaises serait une sorte de fait magique irréversible. Dès lors, même si actuellement la situation démographique des Français indigènes n’est pas totalement compromise, elle le sera assurément demain selon lui, quoi qu’on fasse. Il ne reste donc qu’une seule chose à faire, à l’en croire : ouvrir à fond les vannes de l’immigration afin de profiter de la vitalité de la jeunesse du tiers-monde.

UN PLAN POUR MODIFIER IRRÉVERSIBLEMENT L’ESSENCE DU PEUPLE FRANÇAIS

Soyons sûrs que le « plan immigration », qui macère depuis des mois dans les terrines élyséennes, a pour dessein d’imposer partout où il existe encore d’éphémères espaces préservés, en profitant de cette fenêtre de tir explicitée plus haut, une immigration toute neuve. […]

François-Xavier ROCHETTE.