Rivarol n°3579 du 13/9/2023 (Papier)
Editorial
Liberté de l’esprit : l’étau se resserre, la tyrannie avance, impitoyablement
LA DÉCISION vient de tomber au moment où nous bouclons ce numéro : les recours déposés en référé par Dieudonné et Francis Lalanne devant le tribunal administratif de Paris contre l’interdiction par le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, le 6 septembre, du spectacle, La Cage aux fous, qu’ils devaient jouer le 14 septembre au soir au Zénith de Paris Porte de la Villette ont tous les deux été rejetés ce lundi 11 septembre pour… « défaut d’urgence » ! Non, ne riez pas, c’est le motif avancé courageusement par la justice administrative pour rejeter purement et simplement les recours de l’humoriste et de l’ex-chanteur. Lesquels, selon nos informations, devraient en urgence se pourvoir devant le Conseil d’Etat qui devra rendre un arrêt avant le 14 septembre au soir. Cela dit, ne nous berçons pas d’illusion, il n’y a pas grand-chose à attendre de la plus haute juridiction administrative. Souvenons-nous que c’est le Conseil d’Etat qui, le 9 janvier 2014, il y a bientôt dix ans, avait interdit de manière préventive le spectacle Le Mur de Dieudonné, sur ordre de Valls, au nom du respect de la personne humaine. L’arrêt, cela ne s’invente pas, avait été signé par Bernard Stirn, frère du ministricule socialiste, Olivier Stirn, et surtout arrière petit-neveu d’Alfred Dreyfus !
La vérité, c’est que le spectacle a été interdit uniquement parce qu’il été jugé antisémite, le seul crime véritable en République. Bien que Dieudonné ait pris soin cette fois-ci, via son avocat, Me Emmanuel Ludot, d’envoyer par avance le texte du spectacle au préfet de police et au directeur du Zénith et que, dans un souci de conciliation, il avait même promis de l’amender, de supprimer les passages du script déplaisant au préfet (rien que ce simple fait ahurissant prouve où en sont les libertés dans notre pays, ce qui n’empêche pas ses dirigeants de donner en permanence des leçons de morale au monde entier, de la Russie au Niger), rien n’y fait. Quel que soit le contenu réel du spectacle, c’est la personne même de Dieudonné qui est jugée indésirable partout en France, et même dans les pays voisins où un semblable Lobby manifeste sa toute-puissance autant que sa nuisance. Les personnes qui lui déplaisent, parce qu’elles disent un certain nombre de vérités qui font mal, qui lui font mal, n’ont aucun droit. Elles doivent se taire et disparaître à tout jamais. C’est une guerre d’anéantissement, d’extermination qui est menée contre elles. C’est une chasse à l’homme qui est sans limite dans le temps et dans l’espace, sans trêve ni pardon ni oubli, sans repos et sans répit. Car ainsi l’a décidé la secte vociférante du « ni pardon ni oubli ».
L’ARRÊTÉ d’interdiction du préfet de police de Paris mérite qu’on le commente quelques instants tant il témoigne du degré de soumission servile, veule et écœurante de l’administration et des pouvoirs publics à un Lobby. Laurent Nunez, qui applique dans toute sa rigueur la circulaire du 9 août 2023 du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin enjoignant à tous les préfets de France d’interdire systématiquement tous les spectacles de Dieudonné, développe trois motifs pour interdire de manière préventive (comme il y a des guerres préventives) le spectacle du meilleur humoriste de sa génération (c’est sûr que c’est autre chose que les pitoyables et lamentables prestations d’un Michel Boujenah ou d’un Patrick Timsit, ce qui relativise fortement, soit dit en passant, la théorie autant éculée qu’erronée de l’irrésistible humour juif !)
Premier motif d’interdiction : il est de « notoriété publique que la teneur des précédents spectacles » de Dieudonné « faisait l’apologie des discriminations, des persécutions et des exterminations perpétrées au cours de la Seconde Guerre mondiale ». Pas moins ! Le préfet de police de Paris serait bien en peine de trouver dans les précédents spectacles de l’humoriste franco-camerounais des passages vantant « des persécutions et des exterminations perpétrées au cours de la Seconde Guerre mondiale ». Mais, comme dit l’adage, qui veut noyer son chien l’accuse d’avoir la rage.
Deuxième motif d’interdiction, aussi ubuesque que le premier : le préfet estime que les « éléments mis en avant par l’avocat » de l’humoriste ne sont « pas de nature à empêcher la tenue de propos portant atteinte à la dignité humaine pendant le spectacle et n’apportent ainsi pas de garanties suffisantes sur l’absence de troubles à l’ordre public ». Autrement dit : on fait grief par avance à Dieudonné de propos qu’il n’a pas tenus et qui ne sont pas dans le texte du spectacle. Avec de telles considérations, on peut interdire absolument tout et n’importe et quoi, tout ce qui déplaît au prince, aux puissants du moment. C’est le règne de l’arbitraire le plus total, de la tyrannie la plus cynique. Et malgré une telle énormité, personne ne dit rien. Personne ne proteste. Les uns et les autres ont tellement peur d’être taxés d’antisémitisme qu’ils préfèrent se taire devant l’injustice, imiter de Conrart le silence prudent. C’est effrayant. Face aux libertés qu’on assassine pour complaire à un Lobby haineux, sectaire, hystérique et malfaisant, on n’oppose qu’un silence sépulcral. Triste époque décidément que la nôtre où la veulerie et la pleutrerie atteignent des sommets inégalés. Avons-nous encore affaire à des hommes ? Ou n’y a-t-il plus désormais que des larves après des décennies de lavage de cerveau “antiraciste” et shoahtique ?
Troisième argument : Laurent Nuñez souligne, que dans un article de RIVAROL du 29 août (en réalité il s’agit d’un entretien daté du 30 août, les services de la préfecture sont manifestement défaillants et ne travaillent pas leurs dossiers ! Ce sont des nuls, des zéros, comme leur chef ectoplasmique), Dieudonné avait stigmatisé « le lobby juif » en affirmant vouloir « combattre ce lobby haineux et raciste ». Or, ajoute sans rire la préfecture, décidément impayable, le spectacle en question devait se dérouler la veille de la célébration par la communauté juive de la fête de Roch Hachana, qui célèbre la nouvelle année dans le calendrier hébraïque, et « à proximité d’une synagogue » ! C’est risible et grotesque : imagine-t-on des spectateurs de Dieudonné, venus simplement pour se détendre et s’amuser, passer un bon moment, s’en prendre à un lieu de culte juif à la sortie du Zénith ? Ils ne reculent décidément devant aucune absurdité, aucune monstruosité, aucune affabulation pour étouffer les plus élémentaires des libertés.
Quant à mentionner explicitement la fête religieuse de Roch Hachana, on pourrait s’en étonner à première vue car la France, on nous le dit assez, est un Etat laïc. Mais il est vrai qu’en République, si l’Etat est séparé de l’Eglise, il ne l’est pas, et ne l’a jamais été, de la synagogue. On interdit partout les crèches de Noël dans un pays de tradition et de religion chrétienne, et même de plus en plus les calvaires, les statues des saints, du Christ et de la Sainte Vierge mais les mairies célèbrent sans retenue et sans discrétion la fête juive d’Hanoucca. C’est cela la laïcité républicaine. Mais, comme a osé le tweeter le 6 septembre la LICRA, qui a le sens du paradoxe, interdire les spectacles de Dieudonné, comme elle l’avait demandé au préfet qui n’a rien à lui refuser (elle exige aussi l’interdiction de RIVAROL, pourquoi se gêner ?), c’est « préserver le sens de la liberté d’expression ». Pour la LICRA, un spectacle où l’on embroche (certes symboliquement) des enfants blancs, comme ce fut le cas cet été au festival d’Avignon, c’est la liberté d’expression. Pour la LICRA, un journal comme Charlie Hebdo qui publie chaque semaine des dessins scatologiques, blasphématoires, insoutenables, vomitifs sur le Christ, la Sainte Vierge, la Sainte Trinité, qui offense délibérément et gravement la foi des croyants, c’est la liberté d’expression. En revanche, un spectacle comique et plein d’esprit de Dieudonné doit être interdit pour « préserver le sens de la liberté d’expression » car « il n’y a pas de place pour l’antisémitisme ». Il n’y a surtout pas de place pour les Français en France (surtout s’ils sont catholiques et nationalistes), non plus que pour les Palestiniens en Palestine occupée. On l’avait compris depuis longtemps.[…]
RIVAROL,<jeromebourbon@yahoo.fr>.
Billet hebdomadaire
Accélération de la révolution arc-en-ciel (II)
Le deuxième volet de cette chronique de l’accélération arc-en-ciel, qui en comptera trois, portera sur la morale, ce qui est juste et injuste pour l’arc-en-ciel, et la façon dont il rend sa justice. Il vient de nous en donner de spectaculaires exemples. Cela tient, pour l’intellect, de la répétition des mantras, des écoles de shtetl et des madrassas, d’une espèce d’insensibilisation de la raison par le gavage, jusqu’à la transe ; et pour l’action, du lynchage, de la lapidation. Le contraste entre l’immobilité comme abrutie de l’esprit et la promptitude presque hystérique du geste a quelque chose de reptilien, comme le boa ou le croco happent la proie qu’ils ont longtemps attendue. Quand la foule sort de son hébétude, elle rompt toutes les digues humaines, ce n’est plus qu’une huée qui tue. Cependant ni le lynchage ni la lapidation ne sont spontanés. La foule est orientée, manipulée : c’est la justice des AG tenus par les influenceurs marxistes.
Passons sous silence aujourd’hui le père et la mère de tous les maux, l’antisémitisme — nous aurons assez d’occasion d’en reparler. Ne considérons que trois de ses enfants : le racisme, le genrisme (présent dans le machisme, l’homophobie, la transphobie et l’antiféminisme), et le négationnisme climatique. En commençant par le dernier. Sandrine Rousseau, docteur en économie, ancienne syndicaliste, militante écologiste et féministe, trouve le temps avec tout ça d’être procureur général à la cour de justice permanente de l’arc-en-ciel. Elle vient de demander que l’on traduise devant les tribunaux Patrick Pouyanné, le PDG de TotalÉnergies. Sous le chef d’inculpation « d’écocide ».
Pouyanné est suspect a priori. Il est marié, père de quatre enfants dont la presse ne parle pas, la société qu’il dirige fait des profits, verse des dividendes à ses actionnaires, il aime le rugby : l’horreur totale. Mais, plus grave encore, il a débattu avec le “paléoclimatologue” Jean Jouzel à l’université d’été du MEDEF, et Jouzel ne l’a pas convaincu. Il continue à investir dans des projets pétroliers et gaziers (c’est avec cela que TotalÉnergies gagne de l’argent), et c’est pourquoi Sandrine Rousseau veut le mettre en prison. Jouzel a exposé son opinion sur le climat et a été « déçu par un accueil glacial », les écologistes sont sensibles, après quoi il a demandé l’arrêt immédiat des investissements dans les énergies fossiles et Pouyanné lui a répondu : « Cette transition, je suis désolé Jean, elle prendra du temps. Je respecte l’avis des scientifiques mais il y a la vie réelle. Je dois assurer la sécurité d’approvisionnement au coût le plus efficace ». Depuis, Jouzel « en a marre » et Sandrine réclame des poursuites pour écocide, et les médias dans leur ensemble leur emboîtent le pas. On invite d’autres “climatologues” à dire qu’eux aussi en ont « marre de répéter toujours la même chose », et que « nous partons de façon quasi délibérée vers un réchauffement (de) 4 degrés ».
Ce qui est reproché à ce pauvre Pouyanné, c’est de ne pas prendre pour Parole d’Évangile les hypothèses « des scientifiques ». Pourtant, le passé de Jouzel devrait l’inciter à plus d’humilité. Ses premiers travaux dans les années 1970 prévoyaient une période de glaciation pour bientôt. Et, même après le carottage de la calotte glaciaire antarctique par les Soviétiques au début des années 1980, il continuait à écrire que ce qui fait le climat dans ses grandes lignes, « c’est bien l’astronomie, la position de la Terre par rapport au Soleil ». Il semble que la création du GIEC en 1988 et la carrière flatteuse qu’il y a menée (il en est vice-président), ses nombreuses publications dans des revues recherchées, bref, la renommée internationale qu’elles lui octroient, aient beaucoup fait pour accroître ses convictions réchauffistes. Mais c’est précisément parce que les fondations scientifiques du dogme politique climatiste sont fragiles que doit être sans pitié sa justice. La république française n’avait pas besoin de savants, la république arc-en-ciel a besoin de savants alimentaires et de pétroleuses vaticinantes type Sandrine Rousseau.
Le deuxième présumé coupable s’appelle Bastien Chalureau. Un deuxième ligne prometteur qui a joué en équipe de France, junior et sénior. Sa carrière s’est interrompue après une bagarre dans une rue de Toulouse la nuit du 31 janvier 2020 avec d’anciens joueurs de rugby. Il est accusé par Yannick Larguet, ancien ailier, de l’avoir interpellé d’un « Ça va, les Bougnoules » avant de lui décocher un violent coup de poing et de s’en prendre à un de ses amis, Nassim Arif. Le stade toulousain l’a immédiatement suspendu et il a été condamné en première instance à six mois de prison avec sursis pour « faits de violence avec la circonstance que ces derniers ont été commis en raison de la race ou de l’ethnie de la victime ». Il a fait appel, reconnaissant les violences mais non l’intention raciste, et l’affaire doit passer en novembre. Depuis, il a fait de brillantes saisons au stade de Montpellier et a joué avec le XV tricolore, et vient d’être sélectionné dans le groupe qui joue la Coupe du Monde.
C’est là que survient la France insoumise. Tout le monde avait oublié ce fait divers, la justice suivait son cours à son train ordinaire de sénateur quand deux députés LFI, François Piquemal et Thomas Portes, ont écrit au ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, pour lui faire savoir « qu’à ce stade de l’instruction judiciaire, convoquer le joueur n’était pas pertinent pour l’équipe de France et sa cohésion […] On ne peut pas accepter aujourd’hui d’avoir un joueur de rugby en équipe de France qui a été condamné pour des faits racistes ». Amélie Oudéa-Castéra a immédiatement réagi : « dans l’attente de la décision de justice définitive, chacun doit laisser la justice faire sereinement son travail, dans le respect de la présomption d’innocence », mais elle a rappelé « qu’être sélectionné en équipe de France, c’est représenter les valeurs républicaines d’égalité et de fraternité, donc se comporter en conséquence ».
Puis Florian Grill, président de la Fédération française de rugby, et Raphaël Ibanez, manager général des tricolores, lui ont assuré avoir évoqué la chose avec Chalureau. Fabien Galthié l’a confirmé : « Depuis quatre ans, le racisme n’a pas sa place dans notre équipe, il n’a pas sa place dans le rugby. […] Bastien nous a informés de cette affaire, il nie fermement et formellement les faits ». Antoine Dupont, le joueur phare du moment, affirme que Chalureau a « toujours eu une attitude exemplaire, sur et en dehors du terrain ». Et le pilier, Mohamed Haouas, ajoute : « Avec Chalu, on a toujours été copains. Lui, raciste ? Moi, je n’y crois pas. Avec Yacouba [Camara] et Bastien, on était d’ailleurs souvent ensemble et on rigolait bien, tous les trois. » Un témoin de moralité chaleureux mais un peu spécial : s’il ne dispute pas la Coupe du Monde, c’est qu’il a été condamné fin juin pour violences conjugales.
Après tout, ce qui s’est passé la nuit du 31 janvier 2020 est un détail, nul ne sait si la Justice pourra y voir clair, et il n’est pas dit que la version donnée par Arif et Larguet soit fausse. Si elle est vraie, il n’est pas dit non plus que l’intention de Chalureau soit raciste. Il était peut-être complètement saoul, et son « salut les Bougnoules » une simple blague. Quand il est apparu en conférence de presse, en pleurs, beuglant comme un enfant : « Je ne suis pas un raciste, je suis un fédérateur », il était peut-être sincère — ou pas. L’important n’est pas là. L’important est que, pour pouvoir continuer à jouer au rugby, il devait pleurer, crier qu’il n’était pas raciste. Pour pouvoir avoir une existence sociale. Pour pouvoir se regarder demain dans la glace, pour être du bon côté, pour être tout court, il devait se proclamer non raciste.
Cette confession était la conclusion logique de l’affaire provoquée par la France insoumise. Celle-ci, en profonde politique, sait à quoi sert aujourd’hui le sport : c’est une école des valeurs. Des valeurs post-modernes, sur le genre, la race, le climat. On y apprend à s’agenouiller quand il faut, à regretter ce qu’il faut, à penser comme il faut et à l’apprendre aux enfants par l’exemple qu’on leur donne. C’est pourquoi la coupe du monde de rugby est un objet politique particulier. Deux papiers de notre confrère Libération en donnent un aperçu. Le premier est un billet de Thomas Legrand, intitulé De la ville et des champs, le rugby, c’est aussi de la sociologie. Sa thèse est résumée dans le chapô : « Comme le foot, le ballon ovale est un miroir de la société : n’en déplaise aux racistes et aux grincheux, il ressemble à ceux qui le pratiquent. Si le rugby avait hier l’accent du Sud-Ouest, il se joue aussi désormais en Seine-Saint-Denis. Le XV n’en reflète que mieux les couleurs du pays ». En somme, si l’équipe de France de football est surtout “black-black-black”, c’est que le foot est « roi des banlieues, dans les cités et outre-mer ». Et le mérite de l’équipe de France de rugby, qui a évolué, c’est qu’hier reine du cassoulet et de l’armagnac, ce reflet d’une France blanche et campagnarde intègre aussi le 93 et les villes. C’est un outil “fédérateur”, pour parler comme Chalureau (les éléments de langage, comme on ne dit plus guère, ne sont pas faits pour les chiens).
On comprend ainsi la rage de l’autre papier de Libé, caricaturant la cérémonie d’ouverture de la Coupe du Monde, devant le spectacle de Jean Dujardin qu’il juge “ringard”, “rance”, trop blanc et trop franchouillard. Le remplacement des footballeurs tricolores par les “bleus” blacks-blancs-beurs en 1998 fut un coup de génie de propagande politique, car dans l’euphorie de la victoire la “fédération” des trois couleurs paraissait possible aux aveugles, mais le black-black-black ne marche évidemment plus. Alors, vers quel autre sport populaire l’arc-en-ciel peut-il se tourner ? Le cyclisme ? Non, il est résolument blanc, et pour cela systématiquement dénigré. Reste le rugby, très aimé en France même par ceux qui ne le pratiquent ni ne le connaissent. Il faut seulement le rendre conforme aux canons de l’arc-en-ciel. Telle est la tâche de cette coupe du monde, cette fête de la fédération. Des joueurs ont fait un coming out discret depuis des années, mais le milieu n’aime pas trop ça. Il faut donc se concentrer sur la question raciale. Or la présence de non- blancs dans le XV de France n’a jamais posé le moindre problème. Aujourd’hui, il s’agit d’en créer un. Dans leur lettre au ministre des Sports, les deux députés LFI écrivent : « Rappelons que trois autres internationaux français (Romain Taofifenua, Sékou Macalou et Sipili Falatea) ont été en mars dernier victimes de commentaires racistes sur leur présence en équipe de France de la part d’internautes ». Waouw ! Des internautes ! L’humiliation de Bastien Chalureau a pour but de faire réciter d’un bout à l’autre de la terre la louange de l’antiracisme. Alan Gilpin, le directeur général de la World Rugby, anciennement International Rugby Board, l’organisme qui régit le ballon ovale, ne s’y est pas trompé. Il a proclamé ses valeurs : « Le racisme n’a pas sa place dans le rugby ». […]
HANNIBAL.