Rivarol n°3580 du 20/9/2023
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Rivarol n°3580 du 20/9/2023 (Papier)

Editorial

Prison ferme garantie pour les mal-pensants !

LA RÉPRESSION tourne à la folie. Ainsi que l’évoquent Robert Spieler dans sa chronique et Henri de Fersan dans son article, une proposition de loi a été déposée au Parlement par deux députés macronistes pour garantir la prison, dès le jugement de première instance, pour les auteurs de propos jugés racistes, antisémites ou négationnistes. On ne parle pas encore à ce stade de pénaliser plus sévèrement les propos jugés homophobes ou transphobes mais cela viendra probablement lors des discussions à l’Assemblée nationale, le texte devant être discuté et voté début 2024. Et il n’y a hélas guère de doute qu’il soit adopté, promulgué et appliqué puisque, dès qu’il est question de racisme ou a fortiori d’antisémitisme,  on peut se permettre de mettre en œuvre les mesures les plus répressives, les plus liberticides, les plus tyranniques, les politiques qui pourraient s’y opposer ou exprimer des réserves ou des réticences ne le faisant pas par crainte d’apparaître comme complaisants avec le racisme et l’antisémitisme qui sont, comme on le sait, les péchés irrémissibles en République cosmopolite.
De quoi s’agit-il précisément dans cette proposition de loi ? Il s’agit de répondre favorablement à une vieille revendication de la LICRA qui trouve la justice trop lente et excessivement laxiste à l’égard des auteurs de propos jugés racistes, antisémites ou négationnistes et qui souhaite que tous ceux qui ne pensent pas comme elle croupissent dans les geôles du régime. Jusqu’à présent les propos qualifiés de racistes ou d’antisémites sont jugés dans le cadre du droit de la presse qui ne prévoit pas d’emprisonnement effectif tant que la peine prononcée n’est pas définitive. Autrement dit, jusqu’au rejet d’un pourvoi en cassation, la personne condamnée à de la prison ferme en vertu de la loi Pleven (1972) ou de la loi Gayssot (1990) ne peut pas être embastillée. Contrairement à ce qui se passe pour les délits dits de droit commun. C’est pourquoi la LICRA demande, ou plutôt exige, des pouvoirs publics depuis des années que ce qui ressort du racisme, de l’antisémitisme, du négationnisme et de l’homophobie soit exclu du droit de la presse et soit traité comme un délit de droit commun. La Macronie, en serviteur zélé de la LICRA et du CRIF, fait droit aujourd’hui à cette revendication constante. Non pas pour l’heure en excluant directement du droit de la presse ce qui est considéré comme propos discriminatoire mais en permettant aux magistrats, dès le jugement de première instance, de délivrer un mandat d’arrêt et un mandat de dépôt. Autrement dit, même si la personne condamnée pour violation de la loi Pleven ou de la loi Gayssot fait appel, ce dernier ne sera plus suspensif et elle ira directement en prison. Elle ne pourra pas non plus bénéficier du bracelet électronique ou de toute autre peine alternative, comme par exemple des travaux d’intérêt général,  si le tribunal délivre un mandat de dépôt.


ON MESURE immédiatement les conséquences pour une publication comme la nôtre et qui rendrait impossible, ou extrêmement difficile, la poursuite de notre activité hebdomadaire : si votre serviteur est condamné en première instance à de la prison ferme pour avoir publié dans ces colonnes un article jugé raciste, antisémite, négationniste ou homophobe (si au final la proposition de loi s’applique également à ce dernier délit, ce qui est fort probable) par la XVIIe chambre du tribunal judiciaire de Paris, et que les magistrats délivrent contre le directeur de RIVAROL un mandat de dépôt, comme ils en auront alors le pouvoir, celui-ci ira directement à la Santé ou à Fleury-Mérogis. Pour de longs mois, une année et peut-être davantage car la commission de certains délits est punie de cinq ans de prison ferme, comme par exemple l’apologie de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Ajoutons que, depuis le 1er janvier 2023, les réductions de peine en France ne sont plus automatiques. Jusque-là, si un prévenu était condamné à un an de prison ferme, il restait derrière les barreaux au maximum neuf mois. Désormais il y reste douze mois complets, sauf si le juge d’application des peines (le JAP) en décide autrement. Mais comment croire qu’un JAP va faire le moindre cadeau ou manifester la moindre compassion à une personne condamnée pour racisme ou antisémitisme, quand bien même se comporterait-elle impeccablement en prison ? Fût-il tenté de le faire, il s’en abstiendrait pour ne pas risquer de nuire à sa réputation et à sa carrière.
Cette proposition de loi, si elle est adoptée (et, sauf miracle, elle le sera, et sans doute à une écrasante majorité du Parlement, toutes tendances confondues), aura pour conséquence de renforcer considérablement l’autocensure et d’empêcher que la vérité soit dite, par crainte d’aller rapidement et durablement en prison, sur la submersion migratoire de notre pays et de notre continent (osera-t-on encore parler librement de ce qui se passe actuellement à Lampedusa ?), sur la tyrannie d’une certaine coterie, sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, sur les dangers mortifères du lobby LGBT, sur la destruction systématique de la morale naturelle et de la famille traditionnelle, sur l’entité sioniste, sur la doctrine catholique ayant trait à la question juive et au Nouvel Israël. Alors même que nos libertés sont déjà en péril de mort, que nous asphyxions et plions (mais sans rompre) sous le poids des législations dites antiracistes et mémorielles et des persécutions ourdies par les activistes des Sleeping Giants et autres délateurs et inquisiteurs professionnels, cette nouvelle législation achèverait de raréfier et d’éliminer le peu d’air que nous pouvons encore respirer. Cette nouvelle loi liberticide, qui viendrait parachever l’arsenal de répression antiraciste déjà impressionnant en France, de la loi Pleven (1972) à la loi Perben (2004) en passant par la loi Gayssot (1990) et la loi Lellouche (2003), contribuerait grandement à détruire davantage encore nos dernières défenses immunitaires en laissant grandes ouvertes les portes à l’immigration-invasion, aux délires LGBTistes qui pourrissent et corrompent notre enfance et notre jeunesse (voire toutes les générations), aux mensonges éhontés et au déni du réel concernant les races, les genres, le climat et l’histoire.

IL S’AGIT très clairement d’étouffer et de faire taire toute voix dissidente ou récalcitrante, tout ce qui n’adhère pas totalement et avec enthousiasme ou servilité à la doxa. Le CRIF et la LICRA l’ont assez répété ces derniers temps : il n’y a pas de place en République pour le racisme, l’antisémitisme, le négationnisme et l’homophobie. Il n’y a pas de droit de cité pour des personnalités, des mouvements ou des publications jugés racistes, antisémites, négationnistes ou homophobes. C’est pourquoi, selon ces organisations influentes, Dieudonné — qui s’est rendu en mai dernier à Auschwitz, au cœur du temple du culte shoahtique, avec le chapeau du Professeur Faurisson (chapeau l’artiste !), quelle fantastique quenelle interplanétaire qui a mis le Lobby en état d’apoplexie, quel bonheur, quelle extase, quelle merveille à savourer et à déguster sans modération, quelle joie de voir les mines déconfites de tous ces êtres hideux, visqueux et haineux, à l’instar des grands prêtres constatant, effrayés et en panique, que le voile du temple s’était d’un coup déchiré en deux le Vendredi Saint ! — doit être interdit partout, Civitas doit être dissous, Pierre Hillard privé de parole, Yvan Benedetti interdit de se recueillir dans un cimetière, RIVAROL doit être interdit non seulement dans les kiosques et les supermarchés, privé de toute participation à des débats à la radio et à la télévision, privé de toute aide publique directe ou indirecte (ce qui est déjà le cas), exclu de partout, de la CPPAP (commission paritaire des publications et agences de presse) aux bibliothèques municipales et universitaires, mais le titre doit être interdit purement et simplement. De manière immédiate et définitive. Libération vient de publier un papier pour se féliciter que RIVAROL soit désormais retiré des rayonnages de l’Intermarché de Niort après avoir été interdit à Cultura (depuis juillet 2022), à Carrefour, Monoprix, Cora et dans les Relay (depuis août 2022), puis dans la plupart des Auchan et dans certains Leclerc et magasins U, ainsi que dans un certain nombre de MacPresse et de maisons de la presse. A chaque fois c’est la même chose : ce sont des activistes qui dénoncent sur Internet, ou parfois en contactant directement la direction de l’établissement, la présence de RIVAROL dans les rayons d’un supermarché, dans une galerie marchande ou chez un marchand de journaux. Et bien souvent hélas, pour ne pas faire de vague, pour ne pas subir de campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux, les gérants de ces enseignes ou de ces boutiques cèdent à la pression, à la terreur idéologique. Faut-il que nous dérangions, que les vérités que nous disons (leur) fassent mal pour qu’on s’acharne ainsi sur une modeste publication militante comme la nôtre ne comptant que quelques milliers de lecteurs et qu’on trouve dans un nombre réduit de lieux de vente de la presse écrite ?
C’est qu’en réalité il n’est pas d’autres publications que RIVAROL à aborder ouvertement certaines questions jugées sulfureuses ou taboues, à parler de manière claire et précise de sujets dangereux. N’est-il pas frappant de constater par exemple que sur toute une série de sujets, de l’Humanité au Figaro, on tienne exactement le même discours ? Qui osera donner la parole aux véritables persécutés, à Faurisson hier, à Reynouard et à Dieudonné aujourd’hui ? Qui, sinon RIVAROL ? On nous parle ad nauseam de la liberté de la presse, de la liberté d’expression, du pluralisme mais, lorsque vous lisez la grande presse, on vous dit exactement les mêmes choses, on emploie exactement les mêmes formules, les mêmes poncifs pour vous parler de Dieudonné ou de Reynouard (lequel sera fixé sur son sort ce jeudi 21 septembre : sera-t-il ou non extradé vers la France ?) Comment se fait-il qu’on ne donne jamais la parole, qu’on n’accorde même pas un modeste droit de réponse, à ces personnalités sans cesse diffamées, caricaturées, insultées ? Un vrai journaliste pourtant, soucieux de débats, de confrontations des points de vue, des idées, des positions, des stratégies, devrait s’employer à donner la parole à tout le monde, et plus particulièrement à ceux à qui on la refuse, à ceux qui sont en marge, à ceux qui sont ostracisés, isolés, piétinés. C’est aussi à cela qu’on mesure à quel point on a perdu dans notre monde désorienté et déboussolé le sens de l’honneur, de la décence et du devoir, le goût du risque et l’amour de la liberté. Laquelle est inséparable du sacrifice car toute aventure authentique, toute destinée humaine digne de ce nom rencontre un jour ou l’autre non seulement la contradiction mais emprunte inéluctablement le chemin de Gethsémani.[…]

RIVAROL,<jeromebourbon@yahoo.fr>.

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Billet hebdomadaire

L’accélération arc-en-ciel (III)

L’été arc-en-ciel a enfin été particulièrement chaud sur deux aspects primordiaux de la révolution, le genrisme et le spirituel.
On va passer vite sur le premier point avec quelques exemples. Les deux premiers viennent d’études anglo-saxonnes parues en juillet. Alors que, jusqu’à présent, le National Health Service (le service de Santé britannique public, qui tient lieu de Sécu) recommandait aux femmes (biologiques) qui « s’identifient comme hommes » de cesser de prendre des hormones masculines pendant la grossesse pour ne pas affecter la santé du bébé, une étude (qui a coûté quand même 500 000 livres) produite par une agence subventionnée préconise de lever cette interdiction pour ne pas préférer la normalité des bébés au ressenti de la mère : si elles cessaient d’ingérer de la testostérone, elle craignent de perdre leur barbe (sic), de changer de voix, et donc d’être « prises pour des femmes », en somme d’être « mal identifiées », “mégenrées”. On peut difficilement aller plus loin ?
Si. Les CDC y parviennent. Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains, principale agence fédérale de protection de la santé publique, viennent de publier en ligne des informations favorables à l’allaitement par des personnes transgenres, avec en particulier des conseils sur la prise de médicaments pour les femmes ayant subi l’ablation des seins dans le cadre de “transitions” chirurgicales. Les hommes qui se disent femmes sont également visés puisqu’il est possible de leur administrer des hormones afin de déclencher la montée du lait. Pour que les choses soient bien claires, les CDC ont publié un catalogue des mots à utiliser par le personnel soignant. Il convient d’utiliser des termes qui englobent toutes les identités de genre, tels que « personne enceinte », « parent allaitant » et « personne allaitante ».
Ça, c’est le côté médical. Il y a aussi le côté glamour. Comme la propagande trans a senti une petite réticence du public (et des femmes) devant l’invasion du sport par les trans, qui tombe mal au moment où l’on essaie de promouvoir le sport féminin, elle a mis la pédale douce sur la question et s’est rabattue sur un autre genre de compétition : les concours de beauté. Là, on ne risque pas de fausser le jeu en donnant l’avantage aux hommes. Et c’est ainsi que Rik Kollé, 22 ans, natif d’Amsterdam, est devenu le 9 juillet Miss Pays-Bas 2023 sous le nom de Valérie. La petite histoire nous dit qu’il s’est senti fille à onze ans, et que ses parents lui ont fait prendre des bloqueurs de puberté, puis à 16 un traitement d’hormones, suivi cette année d’une opération chirurgicale de transition. Sa première dauphine a été bien déçue, elle était très jolie et de plus issue de la diversité, mais elle avait un gros handicap, c’était une femme.

Passons maintenant à l’exploitation des enfants par les idéologues, sous couleur de “science”. Voici ce qu’a dit l’Américaine Diane Ehrensaft fin août. Diane Ehrensaft est psychiatre et dirige le service de santé mentale pour enfants et adolescents à l’hôpital Benioff de l’université de Californie à San Francisco, grand établissement fort réputé. Selon elle, « nous sommes au milieu d’une révolution du genre et ce sont les enfants qui la mènent ». Ils ouvrent la voie vers de nouvelles formes de genre, des « hybrides de genre », des « minotaures de genre », enfants qui s’identifient moitié garçon moitié fille. Et pour elle, « c’est une chose merveilleuse à voir ». Auteur d’un livre classique pour les LGBTQ, Gender Born, Gender Made (“genre” de naissance, “genre” de choix), Diane Ehrensaft est une militante. Elle s’est spécialisée dans la psychothérapie des enfants, et le « gender affirmative care ». L’OMS englobe dans le « gender affirmative care » toutes les interventions sociales, psychologiques et médicales conçues pour affirmer l’identité de genre d’un individu quand elle entre en conflit avec son sexe de naissance. Cette “spécialité” médicale a donc pour objet explicite de faire la révolution de genre et d’aider le “patient” à nier sa réalité biologique.
Dans un texte intitulé « Enfants créatifs créateurs de genre au 21e siècle », Diane Ehrensaft raconte son expérience des « enfants créatifs » en matière de genre, comme ce garçon de six ans qui est entré dans son bureau en disant « Je suis un Prius (comme Toyota), un hybride, garçon par devant, fille par derrière », ou sa conversation avec un autre enfant de sept ans qui lui a prouvé que les « gender minotaurs » existent. Mais elle cite d’autres formes d’identité de genre chez ses patients enfants, « genre selon saison », ou « genre selon le lieu ». Le tout avec le plus grand sérieux. Mme Ehrensaft croit aussi que « la révolution transgenre est la suite du mouvement féministe des années 1960 ». Elle a raison : on décide de son genre aujourd’hui comme Beauvoir ou Butler décidaient de ce qu’elles voulaient nommer femme. La révolution arc-en-ciel, en matière de genre, comme de race ou de climat, est une négation de la réalité au profit du ressenti, une gigantesque subversion de la vie dans son ensemble par un existentialisme appliqué à tout.
Mais nous savons que l’arc-en-ciel s’attache à donner à ses délires l’apparence de la plus solide réalité scientifiquement établie, et nous savons aussi qu’elle s’emploie à lier ses luttes, à faire converger ses obsessions. L’OCDE vient d’en donner en juillet une nouvelle preuve. L’Organisation de coopération et de développement économiques affirme dans son dernier rapport SIGI, qui suit « l’indice Institutions sociales et égalités des genres » dans 179 pays, que « la discrimination de genre entrave les efforts mondiaux pour lutter contre la crise climatique ». Tel quel ! Tout est dans tout, et le mal entraîne le mal, le machisme fait chauffer la terre. Et de préciser : « L’accès inégal à l’utilisation des terres et à la propriété, la prise de décision déséquilibrée, les soins et le travail domestique non rémunérés, les stéréotypes sexistes et d’autres formes de discrimination sociale et institutionnelle empêchent les femmes de s’engager pleinement dans une agriculture résiliente au climat, la réduction des risques de catastrophes naturelles et les énergies renouvelables. Leur donner les moyens d’agir en tant qu’actrices du changement renforcerait la capacité du monde à s’adapter au changement climatique et à en atténuer les effets. » Ces quelques exemples montrent tous un dédain souverain pour la réalité physique, la régurgitation impavide d’une dialectique unique, l’exploitation du faible par les idéologues unis aux grandes institutions internationales.


L’arc-en-ciel n’a pas chômé non plus du côté de la spiritualité. Cela fait longtemps que l’ONU, malthusienne et écologiste, a désigné l’ennemi spirituel de Gaïa, sa déesse terre : le « monothéisme judéo-chrétien » en fait, surtout le christianisme, coupable de « croître et multiplier » et de « dominer la Création ». Et de ce fait le bouddhisme et tous ses véhicules, y compris le Dalaï Lama, se trouvent promus par les médias mondiaux. Un personnage est particulièrement à suivre depuis le début de l’année, Narendra Modi, le Premier ministre hindouiste indien, d’abord présenté comme le diable parce qu’on le disait “nationaliste” et sévère avec les musulmans, mais qui depuis a pris du galon dans le gratin international. Il a inauguré l’Alliance solaire avec Macron à New Delhi en mars, accueilli le sommet bouddhiste mondial en avril, et présidé devant l’ONU à New York en juin une séance globale de Yoga. L’Islam aussi doit être considéré avec attention. Naturellement il y a les méchants terroristes et les imams rétrogrades qui voilent les femmes, mais il y a aussi la liberté de porter l’abaya qui est un droit démocratique, il y a les efforts du prince saoudien Mohamed Ben Salmane pour faire expurger le Coran de ses impuretés “médiévales”. Il y a, comme l’a dit le prince Charles naguère, « le monde islamique (qui) est le gardien de l’un des plus grands trésors de sagesse et de connaissances spirituelles accumulées à la disposition de l’humanité. » Pour lui l’Islam a montré au moyen âge « une tolérance remarquable », il fait « partie de notre passé et de notre présent, dans tous les domaines de l’activité humaine. Il a contribué à créer l’Europe moderne », et il constitue aujourd’hui un « atout pour la Grande-Bretagne ». Il critique d’ailleurs la laïcité en France et l’interdiction de porter le niqab en public.
Cette façon de voir domine au sein de la communauté internationale, comme l’a montré l’affaire des corans brûlés en Scandinavie cet été. Le Coran a été brûlé plusieurs fois au Danemark, en Norvège et en Suède, en juin et juillet par des manifestants, provoquant l’indignation des pays d’Islam et de la Russie et des réactions dans le désordre des autorités scandinaves, européennes et américaines. Ces contradictions illustrent la mise en place d’une gouvernance globale des religions grâce à l’instrumentalisation de l’Islam — avec le concours de François au Vatican. Cette affaire est liée à une frange minime de l’extrême droite et a commencé voilà plus d’un an, en juillet 2022 à Oslo. Le chef d’un groupuscule nommé Stop à l’islamisation de la Norvège, Lars Thoren, accompagné de quatre militants, brûle un Coran à Mortensrud, banlieue d’Oslo fortement peuplée de musulmans. Puis le 21 janvier 2023, et le 27, le Suédo-Danois Rasmus Paludan a brûlé des exemplaires du Coran devant l’ambassade de Turquie à Stockholm, ce qui a un moment compromis la candidature de la Suède à l’OTAN. L’émotion est grande à Ankara. Au nom de la liberté d’expression, la Norvège avait autorisé une manifestation comportant l’incinération d’un Coran en février 2023, mais, devant la protestation du gouvernement turc, a finalement annulé l’autorisation. […]

HANNIBAL.