Rivarol n°3582 du 4/10/2023 (Papier)
Editorial
Au fou : Alain Soral condamné à deux mois de prison ferme en Suisse pour homophobie !
DRÔLE D’ANNIVERSAIRE pour Alain Soral. Le polémiste est condamné à 60 jours de prison ferme, le jour de ses soixante-cinq ans (le lundi 2 octobre 2023), par le Tribunal cantonal vaudois. Il a en effet été reconnu coupable de discrimination et d’incitation à la haine pour des propos jugés homophobes envers une journaliste suisse homosexualiste. Alors que Cathy Macherel, journaliste de la Tribune de Genève, avait écrit un article vipérin sur le président d’Egalité et Réconciliation au moment où il s’installait à Lausanne, Alain Soral dont on connaît le franc-parler et le sens de la répartie, avait réagi en traitant la rédactrice de « grosse lesbienne » et de « militante queer ». Cela avait suffi pour qu’il fût poursuivi devant la justice helvétique. Le ministère public, tant en première instance qu’en appel, avait requis contre l’essayiste franco-suisse trois mois de prison ferme.
En première instance, le 16 décembre 2022, le tribunal d’arrondissement de Lausanne l’avait condamné uniquement pour diffamation en considérant, conformément au droit, qu’il avait injurié une seule personne homosexuelle (qui l’avait attaqué, ce qui était une réplique, une riposte) et non la communauté arc-en-ciel dans son ensemble et qu’il ne devait donc pas être condamné pour discrimination à raison de l’orientation sexuelle et pour incitation à la haine. Alain Soral avait alors écopé de 30 jours-amende à 50 francs suisses pour diffamation. Il avait aussi été condamné à verser 500 francs pour tort moral à la plaignante. Une condamnation déjà sévère pour un simple propos en réponse à un article assassin. Le Tribunal cantonal vaudois a frappé beaucoup plus fort, suivant en cela les réquisitions du ministère public, et l’a donc condamné ce 2 octobre à 60 jours de prison ferme. Alain Soral peut encore recourir au Tribunal fédéral, l’équivalent de notre cour de cassation, l’instance judiciaire suprême dans la Confédération helvétique. Ce recours est suspensif. En général le Tribunal fédéral rend ses arrêts au bout de quatre à cinq mois. Parfois un peu moins. On pourrait donc avoir une décision définitive dans ce dossier début 2024.
ALAIN SORAL a évidemment réagi à sa condamnation dans un communiqué qui mérite d’être cité intégralement car il y dit des choses importantes et hélas peu rassurantes pour l’avenir de la liberté dans nos pays européens : « Je constate amusé que cette condamnation à de la prison ferme — pour une simple réponse explicative à un article et à son auteur, dont j’estimais qu’ils me diffamaient pour raison politique — tombe le jour de mon anniversaire ! Sans doute la précision suisse… Bien sûr, je vais faire appel.
En attendant, pour essayer d’en faire le commentaire le plus juste et le plus précis, je pense qu’on doit y voir deux choses :
d’abord la volonté de plaire au pouvoir français qui me persécute, auquel je tiens tête depuis 20 ans et qui a motivé mon exil en Suisse. Ce qui pose la question de la perte d’indépendance et de neutralité, qui faisait le prestige de ce pays, et de sa soumission aux injonctions mondialistes, comme on a pu le constater aussi dans l’affaire ukrainienne…
ensuite, et c’est le plus important, faire coup double en se servant de mon cas et de ma personne, pour conférer au mouvement et aux militants LGBT un statut d’intouchables, alors que ce mouvement — issu aussi de la volonté mondialiste — inquiète, pour ne pas dire plus, l’immense majorité des Suisses de raison pour l’influence dangereuse, voire catastrophique, qu’il exerce sur la santé morale et physique de la jeunesse de ce pays !
C’est à la suite à donner à cet aspect du dossier, qui va très au-delà de ma petite personne, que je réfléchis actuellement avec mon avocat.
En attendant, qu’on ne me parle plus du scandale démocratique que constituerait le crédit social chinois ! »
Il faut préciser que, si Alain Soral a pu être condamné chez nos voisins helvètes, c’est qu’hélas il existe en Suisse, comme dans notre pays, une législation d’exception qui punit ce qu’ils appellent la propagation de la haine et qui n’est en réalité que le respect de la morale naturelle qui était encore la norme il y a quelques décennies en Occident. On criminalise ce qui faisait consensus il y a encore moins d’un demi-siècle dans nos pays européens, c’est inouï ! Le nouveau procureur général, Eric Kaltenrieder, s’est appuyé sur la nouvelle disposition du Code pénal (article 261 bis), approuvée hélas par le peuple suisse en février 2020 dans le cadre d’une votation populaire, preuve que l’usage du référendum, l’appel direct au peuple, est loin d’être une panacée et une garantie, surtout à une époque où les esprits sont pollués et déformés par la propagande télévisuelle intensive en faveur du lobby LGBT et plus généralement de tout ce qui est contre-nature.
Cette législation d’exception, qui est le pendant de la loi Perben (2004) en France, qui a créé très officiellement un délit d’homophobie — avec toutes ses variantes et tous ses sous-groupes : biphobie, lesbophobie, transphobie, LGBTphobie, on n’en finit pas ! — permet de sanctionner « la propagation de la haine » ainsi que les « appels à la discrimination ou à la violence fondés sur l’orientation sexuelle », à l’instar des « discriminations visant l’ethnie, la religion ou l’origine » depuis la norme dite antiraciste introduite en 1995 (également à la suite d’une votation populaire et qui est l’équivalent de notre loi Gayssot datant, elle, de 1990). Cette loi dite antiraciste avait permis d’embastiller pendant plusieurs mois le valeureux révisionniste Gaston-Armand Amaudruz, alors qu’il était âgé de plus de 80 ans ! Ces législations immondes, on ne le dira jamais assez, ne sont là que pour nous détruire et nous avilir, nous affaiblir et nous anéantir.
IL FAUT comprendre que ce n’est pas seulement la France, mais l’Europe, et même tout l’Occident (et même au-delà quand on voit notamment ce qui se passe dans certains pays asiatiques, notamment quant à la légalisation des accouplements sodomites et saphiques qui ne sont en rien un mariage) qui sont le terrain privilégié et la proie d’une offensive LGBTiste d’une violence inouïe qui concerne l’école, le monde du sport et de l’entreprise, le divertissement, la publicité (on voit désormais aux heures de grandes écoutes des spots publicitaires où deux femmes s’embrassent goulûment, et il est impossible légalement de dire quoi que ce soit car ce serait jugé comme de l’homophobie, un délit passible d’un an de prison ferme et de 45 000 euros d’amende !) L’enfance et la jeunesse sont tout particulièrement les cibles désignées de ces pourrisseurs. Il s’agit dès le plus jeune âge de tuer l’innocence, de scandaliser l’enfance, de la pervertir, de la corrompre. Les premières années de la vie sont les plus importantes, les plus décisives. Il s’agit d’assassiner les âmes de nos petits, de manière irrémédiable. C’est là un crime, et un crime abominable qui crie vengeance devant Dieu.
Et, ne soyons pas naïfs, nous n’avons encore rien vu : défendre la loi naturelle, la morale chrétienne conduira très vite derrière les barreaux et gare aux clercs qui, dans leur homélie ou dans leur cours de catéchisme, rappellent la doctrine chrétienne sur l’homosexualité. A terme ils pourraient eux aussi avoir de gros soucis car le LGBTisme est une des valeurs suprêmes de la République. De la loi des suspects à la Terreur, il n’y a souvent qu’un pas.
MAIS au-delà de la question LGBT, on veut d’évidence faire d’Alain Soral un exemple pour inciter les dissidents et autres nationalistes à ne pas résister au rouleau compresseur mondialiste, cosmopolite, globaliste. Les sites communautaires se sont bruyamment réjouis de cette condamnation du fondateur d’Egalité et Réconciliation. Le compte Twitter de la LICRA a même ajouté trois bouteilles de champagne à son tweet annonçant cette nouvelle tellement elle était heureuse et frétillante à l’idée de voir bientôt incarcéré un penseur jugé antisémite, négationniste et homophobe. Ils n’ont plus la moindre retenue, plus la moindre décence. Il est vrai que c’est leur marque de fabrique ! Il s’agit d’exterminer l’adversaire, d’abattre l’ennemi. Comme l’a dit un compte communautaire à propos du directeur de RIVAROL qui, selon lui, doit être mis définitivement hors d’état de nuire par l’interdiction du journal et son emprisonnement durable « on achève bien les chevaux ». Oui, on le voit, on le sent, nous sommes en guerre, et cette guerre est sans trêve et sans merci. Elle va même s’aggraver, s’intensifier, se généraliser de toute évidence. Il faudra être prêt et faire face.
L’équipe de RIVAROL exprime à Alain Soral et aux militants et dirigeants d’E&R leur compassion, leur sympathie, leur amitié et leur affection dans l’épreuve. Au-delà parfois de quelques nuances d’appréciation, nous sommes dans la même tranchée. Nos ennemis ne s’y trompent pas quand il s’agit de faire feu. A nous de résister et de faire front. En ne cédant rien sur le fond. En faisant le dos rond. En servant la vérité qu’on cherche à étouffer. En gardant dans ces temps mauvais et maussades (ou Mossad !) les pieds sur Terre et les yeux levés au Ciel.[…]
RIVAROL,<jeromebourbon@yahoo.fr>.
Billet hebdomadaire
Pourquoi la monnaie numérique en finira-t-elle avec nos libertés ?
A l’heure où je me suis plongé dans le vaste et crucial sujet de la monnaie numérique, projet en cours dont le non-avènement serait miraculeux tant les administrations du monde entier y participent comme un seul homme, l’aveu de la présidente de la Banque Centrale Européenne, Christine Lagarde, du 26 septembre dernier, tombe à pic. Il fallait pour elle, dirait-on, avant d’entamer la dernière ligne droite précédant la mise en place de l’Euro numérique, crever l’abcès sur une question qui fâche, histoire probablement de ne plus s’appesantir sur le sujet par la suite.
En effet, lâcha-t-elle devant les députés du Parlement européen, si la monnaie numérique est bel et bien vouée à remplacer l’argent liquide dans l’avenir (ce qu’elle dit enfin mais en filigrane dans son discours), ce n’est pas pour la suppléer mais pour la dépasser dans ses fonctions au service du système. « Nous travaillons à protéger la vie privée, ose-t-elle dans un premier temps, mais puisque l’argent numérique laisse une trace sur la blockchain, cela ne sera pas entièrement anonyme comme c’est le cas avec un billet de banque ».
Il faut traduire ses propos car l’anonymat des transactions n’existera tout simplement plus (ou alors faudra-t-il revenir au troc), leur traçabilité étant inscrite dans leurs gènes. Le pouvoir observera absolument tous les échanges avec la disparition du cash qui sera assurée par la future hégémonie de la monnaie numérique. Le pouvoir pourra voir sans être vu. Et croire qu’il ne regardera pas ces activités relève d’un acte de foi, d’une confiance absolue envers un système qui ne s’est jamais gêné pour écraser les libertés et saigner les peuples quand cela lui profita au cours, au moins, de ces 150 dernières années.
L’AVEU DE CHRISTINE LAGARDE
Au demeurant, cette représentante du système qu’est Lagarde a avoué également que la traçabilité de la monnaie unique serait, sera, en définitive, une bonne chose parce qu’elle permettra de lutter et contre le terrorisme, et contre les trafiquants de drogue. Le pire est que les masses entendront cet argument qui n’est qu’un prétexte et ignoreront, incapables qu’elles sont de les soupeser, les avertissements que nous, et d’autres, leur prodiguons.
Quelques députés européens, marginalisés car considérés comme des membres de l’extrême-droite, ont fait part de leur inquiétude quant à l’état d’omniscience qu’atteindra certainement le pouvoir avec la mise en place de cette monnaie numérique digne de l’un des outils du Big Brother de 1984 de George Orwell. « Le système utilisera les banques commerciales comme intermédiaires pour diffuser l’euro numérique. Les banques auront accès à des données, c’est vrai. Mais elles ont aujourd’hui déjà accès à des données. […] C’est la banque commerciale qui analysera ces données et les partagera avec l’utilisateur », leur a répondu Christine Lagarde. Qui est coupable ici de deux mensonges.
Le premier est un mensonge par omission puisqu’elle n’évoque pas la mort programmée de l’argent liquide qui est le seul moyen de déverrouiller la machine à tracer les individus, le seul moyen de faire des transactions d’une manière anonyme. Le second mensonge se trouve dans l’assertion selon laquelle la Banque Centrale Européenne utilisera systématiquement les banques commerciales pour diffuser l’euro numérique. Ce qui est faux, à moins que le projet ait changé en catimini et à la dernière minute. Des propos fallacieux puisque l’intérêt de la monnaie numérique réside dans son universalité, aussi dans son utilisation possible sans le moindre intermédiaire. C’est d’ailleurs bien le site officiel de la Banque Centrale Européenne qui le stipule : « Un euro numérique serait sûr et facile à utiliser et favoriserait l’inclusion financière numérique en veillant à ce que personne ne soit laissé de côté. Il s’adapterait aux besoins des personnes handicapées et de celles qui n’ont pas accès à un compte bancaire ou qui n’ont pas de compétences numériques ou financières. »
Cette spécificité de la monnaie numérique respecte d’ailleurs la logique imprimée par madame Lagarde. Remplacer le cash pour tracer tous les consommateurs, car en tout consommateur peut exister ou se développer un terroriste ou un trafiquant. « Procurer l’anonymat que les billets de banque offrent, c’est contraire à l’objectif de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme », a-t-elle avoué encore. Avant de tempérer par une formule magique cet évident programme tyrannique : « Les données ne seront pas à la disposition de la BCE, ce ne sera pas une BCE Big Brother qui va se pencher sur le détail des transactions », a précisé Christine Lagarde. Mais alors, qui sera disposé à décortiquer toutes ces données personnelles ? Que cette tâche soit dévolue à des hauts-fonctionnaires affidés à la Banque Centrale ou qu’elle soit le métier d’agents appartenant à une super police transnationale est une précision qui importe peu. Il y aura un contrôle social permanent de tous les citoyens, un contrôle total garanti par l’infaillibilité (en ce domaine) de l’Intelligence artificielle qui traitera toutes les données en temps réel et qui signalera toute anomalie, toute transaction inhabituelle, à des commissaires, y compris à des commissaires politiques.
Nous aurons affaire à une machine implacable au service exclusif du pouvoir en place (qui n’est certes pas invisible mais d’une maximale discrétion), qui l’utilisera non pour tarir les trafics qui lui profitent mais pour liquider dans l’œuf toute entreprise politique réellement indépendante, toute réelle opposition nationaliste, toute dissidence, préalablement diabolisée, puis tout citoyen insuffisamment docile, trop peu conciliant, pas assez exemplaire.
Ce n’est du reste pas un hasard si la monnaie numérique, le yuan numérique, est déjà expérimenté dans plusieurs provinces en Chine, le pays du « Filet céleste », cette monstrueuse entité qui surveille incessamment, notamment via ses 730 millions de caméras, son milliard et ses centaines de millions de citoyens brimés et bridés.
LE TRÈS INQUIÉTANT MODÈLE CHINOIS
Non, ce n’est décidément pas un hasard si la Chine est à la pointe du projet, ce n’est pas un hasard si la monnaie numérique fait déjà fureur dans ce triste pays qui connaît, déjà, une très longue histoire en matière de contrôle social (contrôle drastique des naissances, surveillance totale de la vie politique…), ce n’est pas un hasard si cette monnaie parfaitement dystopique est imposée dans un premier temps dans une entité où se met en place un peu partout, de différentes manières selon les provinces et les villes, un système de crédit social qui donne de bons ou de mauvais points, un peu d’argent ou des amendes à tous les Chinois en fonction de leur comportement en société, de leurs activités économiques mais aussi en fonction de leurs opinions. Qu’un citoyen écorne publiquement le discours officiel de la République populaire, même à propos d’une peccadille, et une sanction s’abattra sur lui. C’est par exemple ce qui est arrivé au lutteur, Xu Xiaodong, praticien des arts martiaux mixtes, qui a osé critiquer le kung fu et l’un des grands maîtres chinois. Une critique considérée comme anti-chinoise par un tribunal qui a condamné l’intrépide non seulement à payer une forte amende et à s’excuser pendant sept jours dans les media mais aussi à vivre pendant plusieurs années avec un score désastreux en crédit social (la note D, la pire note). Cette note l’exclut de nombreux services dont les transports aériens et ferroviaires. On se doute bien qu’avec l’instauration d’une monnaie numérique qui fera disparaître le cash, lui et les autres insolents de son espèce seront punis de cafés, de restaurants, d’hôtels ou d’achats de certains biens. Ce ne sont pas les idées répressives qui manquent à l’administration chinoise.
Qui oserait dire que la monnaie numérique ne servira pas à punir le mauvais citoyen, à l’empêcher de vivre dignement, à l’enfermer dans une sorte de prison économique ? Qui osera dire, demain, que l’Euro numérique ne possédera pas aussi cette fonction punitive dans ce qu’on appelle encore l’Occident ? Probablement, les sanctions (mais aussi les récompenses pour les citoyens zélés) seront, pendant une première période, davantage symboliques que ruineuses. Mais les choses se mettront progressivement en place, et il suffira d’un accélérateur, un deux ex machina, comme une nouvelle crise sanitaire, pour déployer le complot ourdi depuis belle lurette. Nul doute que le système emploiera son nouveau joujou, son arme de contrôle surpuissante quand l’occasion, qu’il créera certainement, se présentera à lui. Comme l’aurait dit le sinistre Winston Churchill, « il ne faut jamais gaspiller une bonne crise » (d’autant plus, répétons-le, qu’elle est souvent fabriquée par le système lui-même). Hé oui, comment le pouvoir qui a eu, sans le moindre recul, l’audace d’inventer le passe socio-vaccinal pour aller au restaurant ou simplement entrer dans un bistrot pour boire un café, pourra-t-il se contenir quand il détiendra cet instrument monétaire lui permettant de moduler les activités des citoyens à sa guise ? […]
François-Xavier ROCHETTE.