Rivarol n°3585 du 25/10/2023 (Papier)
Editorial
Mélenchon diabolisé comme l’était hier Le Pen
A RIVAROL on se souvient des haineuses campagnes politico-médiatiques contre Jean-Marie Le Pen à l’occasion du « point de détail » (1987), de « Durafour crématoire » (1988), de « l’internationale juive » (1989), de l’infâme montage de Carpentras (1990), de « l’inégalité des races » (1996), d’un entretien à notre hebdomadaire où il était brièvement question de l’occupation allemande en France « pas particulièrement inhumaine » (en 2005), puis, dix ans plus tard, en 2015, toujours dans nos colonnes, du Maréchal Pétain que le Menhir défendait. Chaque fois le fondateur du Front national était accusé d’antisémitisme et était renvoyé en dehors de « l’arc républicain ». La même mésaventure arrive aujourd’hui à Jean-Luc Mélenchon qui subit à son tour des attaques d’une rare violence de la part du même Lobby parce qu’il refuse avec un certain courage, et même un courage certain, de s’aligner inconditionnellement sur l’entité sioniste et de cautionner les crimes abominables commis ces dernières semaines, de manière incessante, par le gouvernement israélien sur les Palestiniens bombardés nuit et jour, privés d’eau, de nourriture, de médicaments, d’électricité, d’essence, de gaz et soumis à un strict blocus. La situation est à ce point apocalyptique à Gaza que des blessés sont opérés sans anesthésiant, sans analgésique, que le personnel soignant est obligé de trier parmi les blessés et d’en laisser mourir un grand nombre faute d’équipements, qui sont bombardés, qu’il n’y a plus l’électricité nécessaire pour les couveuses, pour les personnes qui doivent être sous oxygène. C’est une véritable barbarie, des scènes d’une sauvagerie sans nom auxquelles on assiste et que taisent ou minimisent des media complètement tenus en Occident par le Lobby. L’entité sioniste a bombardé un hôpital, des écoles, tué des journalistes, des médecins, du personnel humanitaire, des employés de l’ONU, une église chrétienne où s’étaient réfugiés des civils, et notamment des enfants. Mais cela n’empêchera pas les Likoudniks d’oser prétendre que l’Etat hébreu défend la civilisation « judéo-chrétienne » (sic !) alors qu’en réalité l’entité sioniste commet délibérément un génocide, qu’elle met en œuvre une politique d’épuration ethnique de grande ampleur afin de chasser les Palestiniens de la bande de Gaza, de récupérer le territoire afin de réaliser avec cynisme le Grand Israël du Nil à l’Euphrate.
D’après The Guardian, Israël a déclaré avoir utilisé 6 000 bombes au cours des six premiers jours du conflit, soit plus que ce que les États-Unis ont utilisé en un an lors de leurs opérations en Afghanistan et le double de ce que la coalition dirigée par les États-Unis a utilisé contre l’État islamique en Irak et en Syrie en un mois. C’est un véritable déluge de feu qui s’abat nuit et jour sur les Palestiniens. Il s’agit de terroriser toute une population, de la bombarder intensément, pour la faire fuir. Faire fuir en tout cas ceux qui n’ont pas été blessés ou tués par le tapis de bombes larguées en permanence. Car les munitions de Tsahal ne sont pas près de manquer puisque les Etats-Unis lui accordent une aide militaire très importante, que Biden a même fait venir deux porte-avions américains surarmés pour venir au secours de l’entité sioniste, comme si c’était elle qui était menacée, opprimée et persécutée. Le président américain a même déclaré qu’il soutiendrait Israël « aujourd’hui, demain et pour toujours ». On n’est plus là dans la politique mais dans le religieux. Quoi que fasse l’entité sioniste, quelles que soient la gravité et l’ampleur des crimes qu’elle commet, les Etats-Unis la soutiendront toujours. Et en la réarmant davantage encore, l’administration américaine l’encourage à massacrer plus intensément encore les Palestiniens. Les gouvernements européens font la même chose. Tous se précipitent auprès du criminel Netanyahou pour lui signifier leur soutien total à Israël et son droit de se défendre, c’est-à-dire en réalité de massacrer sans limite du Palestinien, enfants, femmes et vieillards compris.[…]
RIVAROL,<jeromebourbon@yahoo.fr>.
Billet hebdomadaire
Le Renouveau atomique ou le retour de la planification
D’aucuns pensaient, il y a encore dix jours, que le grand projet de renouveau du nucléaire français porté par l’exécutif était tombé à l’eau, principalement du fait d’un pouvoir allemand qui rechignait, sur la scène européenne, et qui entendait le plomber par la voie institutionnelle. L’Allemagne estimant que le développement de cette énergie en France, une énergie bon marché, handicaperait, dans les prochaines années, son économie en attirant ses entreprises en France, des entreprises désireuses de bénéficier d’une énergie bon marché.
L’animosité germanique ne paraissait pas feinte, et beaucoup d’observateurs se demandaient comment la partie française allait pouvoir se dépêtrer de cette situation. On ne sait pas exactement ce que Macron et le chancelier Olaf Scholz ont pu se dire lors de leur fameuse rencontre à Hambourg des 9 et 10 octobre dernier. Toujours est-il que leurs échanges ont assurément débloqué le dossier de l’atome français. Du moins, tel est le scénario des derniers événements que nous pouvons lire. Un diplomate européen, resté anonyme, ayant déclaré très académiquement que « l’Allemagne a vu qu’elle était en minorité ». Où l’on peut comprendre qu’un message, venu de très haut, à mille coudées du toupet de Macron et des crânes des petits représentants européens, a calmé la résistance des politiques et industriels teutons.
Chaque jour qui passe confirme en effet l’intuition d’abord, la théorie ensuite, la certitude enfin, que les colossaux événements mondiaux qui s’enchaînent depuis la fin de l’année 2019, avec le COVID 19, la guerre russo-ukrainienne, puis la transformation en tragédie de la thèse obligatoire d’un réchauffement climatique d’origine anthropique, sont orchestrés dans un but de régénération de l’économie mondiale (et ainsi de préservation du pouvoir des possédants et de l’hyperclasse en place). Une économie, mondialisée massivement depuis la fin du dix-neuvième siècle, incapable de se réguler naturellement, qui a besoin, à intervalles réguliers, d’être intensivement revigorée par le truchement d’une autorité qui la chapeaute indubitablement, qui en est, en quelque sorte, la gardienne, et qui agit sur elle en lui fixant de nouvelles priorités, de nouvelles contraintes et d’abord par la destruction (par le biais de lois, de taxes, de normes nouvelles) d’une partie de sa production et de sa consommation au bénéfice de nouvelles énergies et de nouveaux biens de consommation.
LA SOCIÉTÉ OUVERTE S’OFFRE RÉGULIÈREMENT UNE PETITE CURE DE JOUVENCE
La société ouverte, pour parler comme Karl Popper, reste, nonobstant la règle à laquelle doivent tendre tous les peuples du monde. Les périodes propices à son royaume doivent s’allonger, toujours plus, sont étirées au maximum. Las, elles ne peuvent, toujours pas, se priver de ces stages de refonte, de reformatage, de reset, à partir desquels l’économie-monde peut repartir en ayant bon pied bon œil. Pour repartir fringant, le libéralisme doit auparavant subir une série d’épreuves éreintantes, doit se purger des vieilleries économiques qui pèsent sur la possibilité d’un rebond, doit mobiliser une main d’œuvre, mais aussi des capitaux vers des secteurs d’activité novateurs, prometteurs en terme de croissance, qui serviront de locomotive à l’économie de demain, qui permettront cette dynamique du futur.
LE TOTEM DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
On nous a imposé le réchauffement climatique « provoqué par un excès de gaz carbonique ». Pourquoi ? Dans le but de rafraîchir l’économie-monde ? Comme on rafraîchit un levain qui ne monte plus ? Comment ? En insufflant un esprit obligatoirement novateur au cœur même de cette économie. Avec cet axiome : si on ne modifie pas fondamentalement notre manière de vivre, la planète va brûler comme une vieille châtaigne dans un four.
UNE RELIGION ?
Avec l’instauration de la religion obligatoire du réchauffement climatique d’origine anthropique, c’est le monde entier qui change d’une manière ou d’une autre. Que certains croient en elle, ou que d’autres n’y croient pas. Car ces derniers, agnostiques ou incrédules en la matière, subiront, eux aussi, les effets de la nouvelle religion instituée. Tout simplement parce que cette religion n’est pas seulement une religion mondiale mais aussi une religion d’Etat qui doit dicter la politique économique des administrations nationales. Bref, il n’existe pas de laïcité avec cette religion, il n’existe pas de séparation entre “l’Eglise” et l’Etat avec cette religion, du reste n’existe-t-il même plus de droit au blasphème avec cette religion-là. Ainsi, même si vous n’êtes pas ce que les media appellent un éco-anxieux, vous paierez le prix de ce nouveau culte. Sans savoir probablement qu’il sert en premier lieu à sortir au forceps l’économie-monde d’une crise sans fin.
J’appelle cette thèse du réchauffement climatique d’origine anthropique une religion, en premier lieu parce que ses tenants, tous liés entre eux dans les sphères de pouvoir, ont désormais institué, en principes indépassables, et qu’on ne peut réviser, leurs théories pseudo-scientifiques. Dorénavant, il n’est plus véritablement question de convaincre les individus impies, mais de les soumettre à ces principes. On ne tente plus seulement de “démontrer”, on postule maintenant. Une situation actuelle que l’on peut comparer dans l’esprit à l’invention de l’Union sacrée précédant la Première Guerre mondiale. Là, le “patriotisme” n’est plus un choix, mais une injonction, une religion républicaine qui s’impose, et il est encadré, ce patriotisme, par ceux-là même qui le vilipendaient quelques temps auparavant parce qu’il était lié au nationalisme conservateur, alors qu’il devient, sous leur houlette, l’instrument du grand changement à venir, et de l’éradication même des patriotes authentiques.
Quant aux personnes qui avaient une autre opinion, celle par exemple que la guerre (dévastatrice) n’était pas inéluctable, elles avaient simplement le droit de se taire et d’aller, souvent, en première ligne pour communier dans un patriotisme sacrificiel, dans les tranchées et pour crever. En effet, si objectivement, la guerre était évitable, elle avait été cependant choisie, cyniquement, froidement et implacablement par le pouvoir en place (qui est substantiellement le même qu’aujourd’hui) pour, osons le dire, assainir l’économie-monde, la moderniser et lui donner un nouvel élan.
LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE PRIME-T-IL SUR LA GUERRE ?
Souhaitons que la grande guerre ne soit pas programmée par le pouvoir pour régénérer l’économie, car les derniers événements géopolitiques sont très inquiétants et pourraient dépasser les cadres régionaux où ils sont pour l’instant circonscrits. Sont-ils donc, ces conflits, hors de contrôle, subis par le pouvoir mondial, ou orchestrés ? Et on ne peut s’empêcher de penser que la division du monde entre Pro-Israël et Pro-Palestine pourrait, demain, constituer un terreau favorable à un embrasement belliciste.
Il est toutefois trop tôt pour le dire, pour répondre à cette question, même si le premier de ces événements, soit la guerre en Ukraine, a permis à nombre d’économies nationales de connaître un bond productiviste dans le secteur de l’armement, et tout laisse à penser que cette tendance va se poursuivre. […]
François-Xavier ROCHETTE.