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Rivarol n°3595 du 3/1/2024 (Papier)

Editorial

Loi immigration : le règne des faux-semblants

COMME D’ORDINAIRE les vœux interminables d’Emmanuel Macron pour la Saint-Sylvestre (encore près d’un quart d’heure cette fois !) se sont résumés à un exercice d’autosatisfaction où, entre moult banalités, perce plus que jamais l’idéologie de la révolution arc-en-ciel. En témoigne notamment la volonté présidentielle de combattre davantage encore les discriminations, c’est-à-dire dans les faits de s’en prendre aux libertés, d’étouffer la vérité, d’imposer le nomadisme, le sans-frontiérisme tant sur le plan physique que moral. Le chef de l’Etat s’est par ailleurs félicité du vote de la loi Darmanin sur l’immigration par le Parlement affirmant que cette nouvelle législation permettra de lutter plus efficacement contre l’immigration clandestine et les passeurs et de mieux intégrer les immigrés ayant « vocation à rester sur notre territoire ». Or rien n’est plus faux. Rien n’est plus mensonger que cette affirmation, la loi Darmanin prévoyant explicitement la régularisation d’au moins dix mille immigrés clandestins supplémentaires par année, la procédure de régularisation étant de surcroît facilitée car ce sera l’immigré en situation irrégulière qui fera désormais lui-même la demande et non plus son employeur.
Cette disposition qui créera un appel d’air supplémentaire a été votée, et ce n’est pas anecdotique, par le Rassemblement national à la demande d’une Marine Le Pen enthousiaste, évoquant « une victoire idéologique ». Il s’agit là d’une mascarade politicienne car, contrairement à ce qui est dit ici ou là, il n’y a aucune préférence nationale, a fortiori aucune exclusivité nationale, dans ce texte. Aucune prestation n’est réservée aux Français. Il faudra seulement, si la loi est promulguée telle quelle (ce qui est fort improbable), qu’un étranger en situation régulière réside cinq ans en France (deux ans et demi seulement s’il travaille) pour bénéficier des allocations familiales. Ce n’est en rien une mesure de préférence nationale. Une condition de résidence de cinq ans en France existe déjà pour les étrangers voulant toucher le RSA. L’obtention de la prime d’activité est également soumise à une condition de la sorte. Tout n’est donc que leurre et mensonge. Cette loi n’apporte aucune valeur ajoutée. On fait semblant comme d’habitude. La gauche et l’extrême gauche présentent cette loi comme anti-républicaine voire fasciste. Alors qu’il n’y a rien. On nage en pleine folie. C’est la comédie parlementaire ordinaire. Cette loi ne changera rien à la submersion migratoire de notre pays et elle aura même plutôt tendance à l’aggraver. Reste que, pour la première fois de son histoire, le Front national, devenu Rassemblement national, vote un projet de loi gouvernemental qui prévoit explicitement une plus grande régularisation annuelle d’immigrés clandestins. C’est une trahison de plus, un reniement supplémentaire de la part des dirigeants de ce parti, ce qui ne semble toutefois pas lui nuire sur le plan électoral car c’est un parti attrape-tout à même d’agréger toutes les colères, toutes les frustrations mais qui ne changera absolument rien s’il arrivait demain aux responsabilités. Disons-le, Marine Le Pen, c’est une Meloni en pire, car Meloni mène une politique immigrationniste et ultra-sioniste en Italie mais elle n’est pas LGBTiste ni ne s’apprête à voter la constitutionnalisation du « droit à l’avortement ». Contrairement à Marine Le Pen en France.

LE PRÉSIDENT de la République qui a pourtant encouragé les députés de la majorité à voter ce projet Darmanin sur l’immigration a saisi le Conseil constitutionnel le 20 décembre, dès le lendemain de l’adoption de la loi par le Parlement, dans l’espoir assumé que les neuf gnomes du Palais Royal censurent les dispositions qui ne lui plaisent pas et qui lui paraissent anticonstitutionnelles, comme l’instauration de quotas d’étrangers fixés par le Parlement pour les trois années à venir. Rendez-vous compte de la situation ubuesque : le chef de l’Etat qui est le premier magistrat de France et qui, à ce titre, doit veiller au respect scrupuleux de la loi fondamentale enjoint à ses troupes de voter une loi dont il considère par ailleurs, comme le Premier ministre et beaucoup de ministres et d’élus de la majorité présidentielle, que plusieurs dispositions sont anticonstitutionnelles. Cela seul en dit long sur la déliquescence des institutions et sur l’affaissement du niveau intellectuel et du sens moral du personnel politique.
Ce n’est toutefois pas une première : Jacques Chirac, au printemps 2006, avait promulgué la loi dite sur l’égalité des chances, incluant le fameux CPE (Contrat de Première embauche) tout en exigeant de son gouvernement qu’elle ne fût pas appliquée. Dans une allocution télévisée surréaliste, il annonçait ainsi à la fois sa volonté de promulguer la loi et sa détermination à ne pas du tout l’appliquer et à la remanier de fond en comble, en censurant notamment sa principale disposition. Peut-on aller plus loin dans la prévarication, dans les manquements graves aux devoirs de sa charge ? On a vraiment affaire à des guignols qui vont toujours plus loin dans le cynisme, le scandale, l’injustice, l’absurdité. On peut d’ailleurs se demander si ce n’est pas en partie voulu car un tel amateurisme, pire une telle incompétence, sont si frappants, si majeurs, si voyants, si outranciers qu’ils ne laissent pas de déconcerter le spectateur attentif.

AU-DELÀ de ces absurdités juridiques, tout aujourd’hui en politique repose sur le règne des faux-semblants. Comme l’a très bien dit dans un entretien vidéo au Figaro Henri Guaino, qui est un gaulliste atypique et un esprit brillant, et dont on peut apprécier le franc-parler, même si on n’est pas d’accord avec tout, avec ce projet de loi Darmanin, on fait semblant de lutter contre l’immigration, mais en réalité rien ne changera. Non seulement parce qu’il ne contient aucune mesure efficace et que les quelques mesurettes allant dans le sens d’une apparente plus grande fermeté, comme l’allongement relatif de la durée de séjour sur le sol national pour bénéficier de certaines prestations, seront très probablement censurées courant janvier par le Conseil constitutionnel. Mais aussi et surtout parce qu’on feint de croire que le Parlement national a le dernier mot alors même que nous avons été dépossédés de notre souveraineté et que le droit européen l’emporte sur le droit national. Ce qui a été validé depuis plusieurs décennies par nos plus hautes juridictions, la Cour de cassation (arrêt Vabre en 1975) et le Conseil d’Etat (arrêt Nicolo en 1989).
Deux jours seulement après l’adoption en France de la loi sur l’immigration, l’Union européenne — dont l’un des pères Jacques Delors s’est éteint à 98 ans le 27 décembre, ce qui a donné lieu à des dithyrambes médiatiques tout à fait immérités (Delors, alors président de la Commission européenne (1985-1995), promettait, lors de la campagne du référendum sur Maastricht que, si le traité était adopté, la croissance et le plein emploi seraient au rendez-vous, on a vu ce qu’il en a été réellement !) trouvait un accord sur la refonte des règles européennes en matière d’asile et de migration. Procédures, répartition des demandeurs, gestion des crises, le pacte sur la migration et l’asile porte sur cinq règlements concernant la politique migratoire européenne. La présidence espagnole du Conseil et le Parlement européen sont parvenus le 21 décembre à un accord pour une politique commune en matière d’asile et de migration. Cette politique de l’Union européenne s’imposera évidemment à tous les Etats membres. On peut donc voter toutes les lois que l’on veut sur le plan national, essentiellement par démagogie et clientélisme électoralistes, pour faire accroire à ses électeurs qu’on les écoute et que l’on veut être d’une grande fermeté dans la gestion des flux migratoires, tout cela n’est en réalité qu’imposture et faux-semblants, mensonges et manipulations.

A REBOURS de ce monde empuanti par le mensonge et le crime — quand on songe à l’horreur quotidienne que vivent sans aucun secours humain les Palestiniens dans la bande de Gaza du fait d’un Etat terroriste et voyou et d’une armée d’assassins, il y a de quoi frémir. Il n’y a rien de pire au monde que le sionisme, épurateur et criminel de bout en bout, voleur de terres, exterminateur et génocidaire —, nous formons des vœux à l’orée de cette nouvelle année pour que, conformément au conseil du grand Soljenitsyne, quoi qu’il en coûte, nous refusions absolument le mensonge sous toutes ses formes, y compris le mensonge par omission, par autocensure. Ce mensonge qui paraît véniel et qui pourtant peut avoir des conséquences incommensurables car, à force de taire la vérité, de ne plus dénoncer les injustices, de ne plus combattre l’erreur, de ne pas oser pointer du doigt les criminels, les menteurs et les imposteurs, de ne pas les dénoncer publiquement, nommément, on se rend objectivement complice de ces forfaits et on encourage l’injustice et le crime à frapper toujours plus fort, à aller toujours plus loin dans l’abjection.
Ne soyons pas naïfs, l’année 2024 qui commence s’annonce celle de tous les dangers. Pour la vie, la morale et la civilisation. Avec dès les premiers mois la constitutionnalisation du « droit à l’avortement » et la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté. Mais aussi pour nos libertés. Avec un projet de loi visant à permettre aux tribunaux d’embastiller dès la première instance les personnes condamnées en vertu du droit de la presse, c’est-à-dire pour simple délit d’opinion. Avec une succession de procès, dès la mi-janvier, contre le directeur de RIVAROL dans le but explicite et assumé de l’embastiller et, croit-on ainsi, de faire disparaître, de faire taire l’hebdomadaire de l’opposition nationale et européenne. Nous combattrons de toutes nos forces, à notre humble niveau, ces projets liberticides et mortifères. Nous aurons besoin pour cela de votre soutien militant et de votre inébranlable fidélité. De votre détermination et de votre enthousiasme. Ce dont nous ne doutons pas. Ce dont nous n’avons jamais douté.
Au milieu de ténèbres de plus en plus épaisses, de plus en plus profondes, le mieux actuellement que nous ayons à faire est de débusquer le mensonge, de clamer la vérité, de rester fidèle aux principes et de renforcer en nous la foi, l’espérance et la charité qui éclairent l’intelligence, fortifient la volonté, réchauffent l’âme et dilatent le cœur. Nous allons célébrer dans quelques jours la grande solennité de l’Epiphanie. Dieu dans son infinie bonté se manifeste aux hommes, leur tend les bras, de la Crèche à la Croix. Il nous rouvre le Ciel pourvu que nous l’accueillions avec chaleur, ardeur et générosité. Et pour mieux toucher nos cœurs endurcis, Dieu a choisi de naître d’une vierge et de se faire petit enfant. L’infiniment grand se fait infiniment petit. Le Verbe se fait chair. Il n’y a donc pas de place face à ce mystère merveilleux de l’Incarnation qui réjouit le Ciel et la Terre, qui fait la joie des Anges, pour le découragement, le murmure, le doute, le désespoir. Combattons vaillamment, gaiement, hardiment, généreusement.
Chers lecteurs, bonne année, bonne santé et, comme on le disait autrefois, en des temps de plus grande foi, « le Paradis à la fin de vos jours » ! […]

RIVAROL,<jeromebourbon@yahoo.fr>.

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Billet hebdomadaire

Depardieu ou Deparyahvé ?

Pendant qu’une quelconque Karen a suscité la colère des réseaux sociaux à la suite d’une vidéo la montrant, sourire aux lèvres, abattant une girafe au fusil à lunette, les grandes prêtresses de la secte Me Too se sont lancées à la chasse à l’éléphant, en l’occurrence l’acteur Gérard Depardieu.
Laissons à notre ancien confrère de National Hebdo Nicolas Gauthier la charge de défendre l’acteur, ce que nous ne ferons pas dans RIVAROL. Oui, Depardieu est un acteur de renom, qui était en 2009 l’acteur le mieux payé du cinéma hexagonal. Mais sa face sombre est connue depuis longtemps, il ne s’en est d’ailleurs jamais caché. Issu du lumpenprolétariat castelroussin, il fut un enfant qui se livra à la prostitution gay, un trafiquant de cigarettes avec les soldats des troupes d’occupation américaines dont la préfecture de l’Indre était la base principale, un violeur collectif quand il sévissait en compagnie des petites frappes berrichonnes, un voleur de voiture à 16 ans, un réformé du service militaire pour troubles psychiatriques… C’est le film putride Les Valseuses de l’immonde Bernard Blier — où il partageait l’affiche avec Patrick Dewaere (qui se suicidera en 1980) —— qui le lança. Il incarnait un voyou, ce qui n’était même pas jouer un rôle. Courtier véreux dans Le Sucre, caricature de Mesrine dans Inspecteur La Bavure, immigré clandestin français aux Etats-Unis dans Green Card, il joua également des personnages de roman (le Colonel Chabert, Jean de Florette, Cyrano de Bergerac, Léopold Lajeunesse, Porthos), historiques (Danton, Rodin, Christophe Colomb) et bien évidemment Obélix.

DES SOUTIENS BIEN ORIENTÉS…

 Comme dans chaque débat animant désormais ce pays morcelé, narratif et contre-narratif sont massivement diffusés. Depardieu est donc accusé de comportement inapproprié, notamment de propos obscènes à une fillette, mais également de viol, notamment par Hélène Darras. Il avait déjà été accusé de viol en 2018 par Charlotte Arnould, plainte aboutissant à un non-lieu et redéposée en 2020. Une cinquantaine d’acteurs ont donc volé au secours du dinosaure du cinéma français. La liste des signataires, du moins ceux qui ne se sont pas rétractés, est intéressante. Bien évidemment, la gauchosphère a lancé son habituelle attaque, à savoir que Depardieu était « soutenu par l’extrême droite de Bolloré ». Mais comme derrière un Bolloré, il y’a un Goldschmidt, derrière la soi-disant « extrême droite », on trouve un profil plus « carpe farcie et cornichons Malossol » que « jambon baguette ». L’homme à l’origine de la pétition est Yanis Ezziadi. On le dit « proche de l’extrême droite » car il serait en lien avec Eric Zemmour, Sarah Knafo et Gabriel Matzneff. Extrême droite c’est à voir, mais Juif, c’est tout vu ! Autre soutien pour Depardieu, Elisabeth Lévy, probablement par solidarité éthylique. Dans son comité de soutien, on trouve aussi Jean-Claude Dreyfus, Yvan Attal, Carla Bruni, Gérard Darmon, Josée Dayan… Ce n’est plus une liste, c’est la rafle du Vel d’Hiv… Hors liste, il a bien entendu reçu celle du licrasseux en chef, Alain Jakobowicz, et de Avner Solal. Du côté des acteurs politisés, Depardieu reçut le soutien du communiste Philippe Corbière, de la socialiste Clémentine Célarié, du pro-cubain Pierre Richard, d’Arielle Dombasle, de Nadine Trintignant et de Bertrand Blier bien sûr, sans oublier Zohra Bitan, élue socialiste et licrasseuse qui fustigea le « féminisme de salonardes bourgeoises qui vont emmerder un Depardieu alors que là où les nanas souffrent y a personne ». Soutien également de Macron, qui tança la levantine Rima Abdul-Malak qui voulait lui enlever sa Légion d’Honneur. Des pressions furent faites sur les signataires dont certains retirèrent leur signature par peur d’être associé à « l’extrême droite ». Une contre-pétition de 600 “artistes” contre Depardieu fut également diffusée, la plupart des noms étant d’illustres inconnus, un peu comme si par exemple le footballeur Bernard Mendy (blanchi dans une sextuple accusation de viol) avait été soutenu par 50 footballeurs dont MBappé, Griezmann, Giroud, Pogba et attaqué par 600 autres dont le plus connu jouerait à Concarneau…
La question se pose : pourquoi Depardieu a-t-il reçu le soutien d’une certaine extrême gauche et d’une part importante de juifs ? En ce qui concerne l’extrême gauche, n’oublions pas que Depardieu n’a jamais caché des sympathies communistes, même s’il soutint quelques temps Sarkozy (il a en fait mangé à tous les râteliers politiques, sauf la droite nationale évidemment, ce qui rend grotesque voire indécente toute défense réelle ou fantasmée de l’acteur par celle-ci…), mais d’un communisme assez différent du wokisme actuel, plus un archéo-communisme stalinien, prolétarien, vaguement incarné par Fabien Roussel, le communisme bière-merguez-Fête de l’Huma, dont les nostalgiques soutiennent généralement Poutine, ce qui est le cas de Depardieu qui a même pris la nationalité russe, s’étant un temps exilé en Mordovie.
 En ce qui concerne les Juifs, plusieurs choses. Inutile d’explorer l’arbre généalogique de Depardieu jusqu’à Nabuchodonosor, c’est intégralement goy. Cependant, Depardieu est connu pour ses positions antichrétiennes — ce qui est logique quand on a été un acteur fétiche de Blier fils — et son amour pour les religions du désert, islam et judaïsme. Depardieu déclara notamment : « La religion, j’adore, pas les catholiques, je n’aime pas les catholiques… j’aime les juifs, j’aime la religion juive, j’aime la thora, le talmud, la kabbale et puis je suis dans l’Aggadoth du Talmud de Babylone, ça me plaît énormément…c’est les bases ». Reconverti un temps dans la viticulture, il avait même produit du vin casher. Dans son autobiographie Innocent, il ajoute : « J’ai fréquenté la mosquée pendant deux ans. Je faisais les cinq prières par jour. Plus que la prière, c’est la préparation à la prière que j’aimais, cette façon de rentrer en soi, de se rendre disponible à son être, à sa respiration, à des choses supérieures. » Notons que, parmi les soutiens archéo-communistes de Depardieu, même si celui-là date de 2015, on trouve la sociologue juive apologiste de Staline, Danielle Bleitrach, qui fait de Depardieu un symbole du cinéma stalinien incarné, selon elle, par Jean Grémillon et opposé à « la France médiocre, collabo, pétainiste et celle des petits accommodements » qui promouvrait Hollywood. […]

Henri de FERSAN.