Rivarol n°3602 du 21/2/2024
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Rivarol n°3602 du 21/2/2024 (Papier)

Editorial

La liberté d’expression se réduit comme peau de chagrin !

LE 13 FÉVRIER le Conseil d’Etat, après avoir reçu un recours de l’ONG Reporters sans frontières, a sommé l’Arcom, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (qui a succédé au défunt CSA, le Conseil supérieur de l’audiovisuel), de renforcer son contrôle sur Cnews. La plus haute juridiction administrative enjoint au régulateur dans un communiqué de s’assurer, « dans un délai de six mois », que la chaîne de Vincent Bolloré respecte bien ses obligations « en matière de pluralisme et d’indépendance de l’information ». Dans sa décision, le Conseil d’État explique que le régulateur ne devra plus seulement décompter le temps de parole des personnalités politiques invitées sur la chaîne. Désormais, l’Arcom devra faire preuve de vigilance et opérer un contrôle « à l’échelle de l’ensemble des conditions de fonctionnement » de CNews, et « des caractéristiques de sa programmation ». Devront notamment être pris en compte les points de vues politiques, idéologiques défendus par les éditorialistes et autres animateurs de la chaîne. Le fait est qu’un éditorial n’est pas neutre, qu’il représente un engagement et il n’est pas forcément choquant en soi de le compter dans le temps de parole politique en fonction de son orientation. Mais pourquoi limiter cette démarche, cette obligation à la seule Cnews ? Que l’on sache, les éditoriaux politiques ne manquent pas sur les stations du service public et ils sont tous, ou quasiment tous, orientés à gauche voire très à gauche. On ne les décompte pourtant pas du temps de parole consacré aux personnalités et partis de gauche. Il y a donc là clairement deux poids deux mesures.
La vérité, c’est que la gauche et l’extrême gauche, par nature totalitaires, ne souffrent pas que puissent s’exprimer des positions, des opinions, des convictions différentes des leurs ou opposées aux leurs. Et ce totalitarisme s’étend chaque jour davantage à des domaines toujours plus nombreux. On n’a plus le droit aujourd’hui d’être pour la peine capitale pour les assassins, contre l’avortement et sa constitutionnalisation, contre le lobby LGBT, contre l’immigration et pour la remigration, contre le dogme du dérèglement climatique et de la transition écologique, etc. On ne peut plus penser par soi-même, on ne peut plus analyser sereinement une situation, élaborer une pensée, exprimer une nuance. Il faut être totalement soumis au poids exorbitant et insupportable des lobbies, des minorités ethniques et sexuelles qui exercent une tyrannie implacable sur les consciences, les individus et les institutions. Même le champion de tennis Rafael Nadal, aussi prudent, poli et politiquement correct soit-il, se trouve aujourd’hui au centre d’une polémique médiatique intense en Espagne parce qu’il a osé pointer du doigt dans une interview télévisée les excès du féminisme et expliqué qu’il n’était pas forcément favorable à ce que les joueuses de tennis, au nom de la parité et d’un strict égalitarisme, gagnent autant que les hommes dans les compétitions sportives. En effet, les hommes pour gagner un tournoi du grand chelem doivent gagner sept matchs consécutifs au meilleur des cinq sets alors que les femmes, pour des gains identiques, doivent gagner sept matches au meilleur des trois sets. Ce n’est donc pas du tout le même effort qui est demandé. Eh bien simplement pour avoir poliment contesté l’égalité des gains dès lors que les efforts demandés ne sont pas exactement les mêmes, Nadal est pris dans une tourmente médiatique et les journaux espagnols qui l’ont pourtant naguère tant encensé voire idolâtré le font passer aujourd’hui pour un indécrottable réactionnaire infréquentable, quasiment nostalgique du franquisme. Voilà où l’on en est !

LORSQU’IL A ÉTÉ QUESTION il y a bientôt deux ans de nous retirer l’agrément de la commission paritaire des publications et agences de presse, nous avions pris soin d’écrire courtoisement  à la présidente de la commission en lui faisant valoir que s’engager dans cette voie liberticide, c’était ouvrir la boîte de Pandore. Car il est bien évident qu’à partir du moment où l’on introduit des critères politiques ou idéologiques pour mettre en œuvre ce qu’il faut bien appeler une forme de censure ou de répression, il n’y a plus aucune limite. Comme dit l’adage latin hodie mihi cras tibi. Aujourd’hui c’est mon tour, demain ce sera le tien. Après RIVAROL qui s’est vu retirer l’agrément de la commission le 4 mai 2022 (le tribunal administratif de Paris que nous avons saisi traitera sur le fond en première instance cette affaire le jeudi 7 mars prochain), ce fut le journal numérique France Soir qui fut visé. Et d’autres titres demain seront immanquablement concernés. Au nom de la lutte contre la haine et les discriminations.
Cette notion de lutte contre la haine est une formidable invention. Elle permet de se débarrasser de ses adversaires de manière rapide, systématique et systémique. Il suffit de prétendre que telle publication, tel organe, telle station de radio ou de télévision diffuse des contenus haineux ou/et discriminatoires, et le tour est joué. Cette logique répressive ne connaît pas de limite : un jour on supprime l’agrément de la commission et les avantages afférents sur le plan postal et fiscal, un autre on fait pression sur les distributeurs et enseignes pour que RIVAROL ne soit plus mis en vente et exposé, un autre on fait pression auprès des pouvoirs publics pour que le journal soit totalement retiré de la vente voire pour que le titre soit purement et simplement interdit. Et cela n’empêche pas ces censeurs, ces délateurs, toute honte bue, de s’ériger en défenseurs intransigeants de la liberté de la presse et de la liberté d’expression, du pluralisme politique et de la tolérance. Quel cynisme !

POURTANT, s’agissant de CNews, on ne peut pas dire que de nombreux gages ne sont pas donnés quotidiennement. Depuis le 7 octobre dernier, CNews est incontestablement la chaîne la plus fanatiquement et la plus grossièrement pro-israélienne et anti-palestinienne au point de légitimer le froid et cynique génocide de toute une population civile désarmée, bombardée, assoiffée, affamée, laissée sans soins. Eh bien malgré tous ces gages odieux, cela ne semble pas tout à fait suffire aux éléments les plus wokistes qui ne souffrent pas qu’une pensée quelque peu de droite et conservatrice puisse s’exprimer ici et là sur certains sujets sociétaux.
C’est pourquoi il convient de ne faire aucune concession. Quant à nous, nous ne nous réclamons pas de la liberté d’expression mais du devoir de dire la vérité. Un journal n’a de sens, de légitimité, de raison d’être que s’il défend des convictions solides et que s’il dit la vérité sur tous les sujets. A temps et à contretemps. Sinon il n’a pas d’intérêt, pas de sens. Ces dernières années ont vu la disparition définitive de la plupart des titres historiques de la presse papier de droite nationale, de National-Hebdo (2008) à Minute (2020) en passant par l’Action française 2000 (2018) et Présent (2022), et de bien d’autres encore. Le dernier titre en date qui vient de disparaître en janvier 2024 dans notre famille de pensée est le mensuel nationaliste Militant après 766 numéros papier et 56 années d’existence sans interruption. Le premier numéro ronéotypé datait de décembre 1967. C’est encore un monument de la presse nationaliste militante d’après-guerre qui disparaît. C’est profondément triste. Mais il est vrai que les publications, pas plus que les personnes et les civilisations, ne sont immortelles. Elles sont fragiles, périssables et plus encore dans un monde où on prend de moins en moins le temps de lire, de réfléchir, de se former, de méditer, de s’informer en profondeur.
A ce titre, il ne faut pas s’y tromper, RIVAROL est un miracle permanent existant sans discontinuité depuis plus de 73 ans. Mais un miracle fragile. A vous et à nous de le faire vivre, de le faire durer, de le maintenir contre vents et marées dans des circonstances objectivement de plus en plus difficiles et périlleuses. C’est notre devoir, c’est notre honneur, c’est notre fidélité. […]

RIVAROL,<jeromebourbon@yahoo.fr>.

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Billet hebdomadaire

Badinter ou le goût de la transgression

« Le courage, pour un avocat, c’est l’essentiel, ce sans quoi le reste ne compte pas : talent, culture, connaissance du droit, tout est utile à l’avocat. Mais sans le courage, au moment décisif, il n’y a plus que des mots, des phrases, qui se suivent, qui brillent et qui meurent. Défendre, ce n’est pas tirer un feu d’artifice : la belle bleue, la belle rouge, et le bouquet qui monte, qui explose et retombe en mille fleurs. Puis le silence et la nuit reviennent et il ne reste rien. »

Robert Badinter.

L’actuelle glorification de Robert Badinter, désormais promis à la panthéonisation (comme nous le pressentions dans le dernier numéro de RIVAROL), ressemble au parfumage d’un cadavre que l’on ne voudrait enterrer et donc mis sous vitrine pour des raisons de basse propagande.
L’ancien garde des Sceaux cochait toutes les cases pour obtenir cette consécration post-mortelle de la part de la République cosmopolite. Enfant de déporté, “humaniste”, progressiste, bourgeois social-démocrate, avocat médiatique, ministre, un brin journaliste, le mari d’Elisabeth Bleustein-Blanchet avait décidément toutes les qualités pour devenir une icône de la Gueuse. Néanmoins, plus qu’une icône, Robert Badinter est devenu le symbole de deux grandes causes maçonniques : d’abord, bien sûr, celle de l’abolition de la peine de mort (et le combat politique pour son abolition universelle) qui lui vaut assurément la panthéonisation. Et celle de la légalisation de l’homosexualité entre un adulte et un mineur de 15 ans.
Si son travail juridique, médiatique et politique en faveur de l’abolition de la peine de mort sera, certainement, toujours plus enseigné dans les écoles, collèges et lycées français, il est fort possible que son rôle déterminant dans la légalisation de l’homosexualité des adultes avec des mineurs de 15 ans soit loué lourdement, prochainement, dans les écoles de la République.
Il existe cependant un autre sujet sur lequel ni le gros media du système ni l’Education nationale ne s’étendent. Le refus de Robert Badinter de l’aggravation des peines pour les violeurs d’enfants. Mais aussi son désaccord total quant à un éventuel projet d’imprescriptibilité pour l’inceste.
Ainsi, à la suite de l’énorme scandale engendré par les révélations commises par Camille Kouchner (dans son ouvrage La Grande Familia) sur la longue période durant laquelle le constitutionnaliste Olivier Duhamel violait son frère jumeau Antoine pendant sa treizième et sa quatorzième année, un débat sur l’imprescriptibilité de l’inceste apparut. Interrogé à ce propos sur RTL, Robert Badinter (qui eut pour conseiller spécial Olivier Duhamel lorsqu’il était président du Conseil Constitutionnel. Un conseiller étant toujours conseillé par un autre conseiller en République) se révolta théâtralement pour fustiger ce projet, du moins cette idée en s’appuyant sur l’argument qui tue ! Lisons-le à défaut de ne pouvoir l’écouter dans son rôle de grand sage : « L’imprescriptibilité, elle n’est inscrite dans notre droit que pour les crimes contre l’humanité. Vous ne pouvez pas comparer ça (sic) à Auschwitz, vous offensez la mémoire des morts par millions : hommes, femmes, enfants. Deuxièmement parce que l’imprescriptibilité pose des problèmes en ce qui concerne la mise en œuvre de l’action judiciaire. Plus c’est distant, plus c’est difficile et les allongements successifs de la prescription sont aujourd’hui suffisants. C’est évidemment un grand outrage d’un crime fait aux adolescents et aux enfants, évacua-t-il. Mais, la répression en France à cet égard est ferme. » En effet, qui oserait relativiser d’une manière ou d’une autre un crime shoahtique ? Personne ! Car, suivant la logique de Badinter, celui qui imprimerait une volonté constante de vouloir rendre imprescriptible le viol incestueux, deviendrait in fine un nazi de l’espace.
Quant à Olivier Duhamel qui était un ami qu’il connaissait très bien, il assure à son auditoire qu’il ignorait tout de ses activités pédocriminelles.

LE COPAIN THIERRY LÉVY

Ce dont il faut également se souvenir, ou ce qu’il faut savoir, est que Robert Badinter était un proche de cet autre avocat pénaliste qu’était Thierry Lévy, ce défenseur acharné de la tolérance, de la liberté sexuelle et en particulier de la pédophilie. Ce qui ne signifie pas que Badinter était lui-même un grand défenseur des pédophiles même si son épouse a pu écrire que « le lien érotique entre la mère et l’enfant ne se limite pas aux satisfactions orales. C’est elle, qui, par ses soins, éveille toute la sensualité, l’initie au plaisir, et lui apprend à aimer son corps. La bonne mère est naturellement incestueuse et pédophile. » (Élisabeth Badinter, XY de l’identité masculine, 1992 Éditions Odile Jacob, Le Livre de Poche, p. 76). La même Babeth qui écrivait en 1980, dans L’Amour en plus, que l’instinct maternel n’existait pas. L’amour maternel , disait-elle sur toutes les ondes, n’existait pas ! Pourtant c’est la même personne qui écrivait 12 ans plus tard, répétons-le, que « la bonne mère est naturellement incestueuse et pédophile ». Elle n’est pas aimante mais « incestueuse et pédophile » avec ses fils et ses filles !
Robert Badinter, à notre connaissance, n’a jamais désapprouvé les propos de sa tendre et chère épouse, fan, comme lui, de Simone de Beauvoir et de Michel Foucault.
Mais revenons à Thierry Lévy qui, en 2011, après la sortie dans une émission de télévision du philosophe Luc Ferry sur un mystérieux ministre poissé à Marrakech pendant qu’il violait un bambin, avait voulu faire les preuves de tout son talent d’éloquence en défendant carrément la pédophilie en tant que telle sur France 3. Thierry Lévy reprochait alors, en direct, à la télévision, la disparition de la tolérance à l’égard des autres sexualités, la criminalisation “impitoyable” du tourisme sexuel (pédophile), et prônait la beauté de l’amour quel qu’il soit. C’était l’avocat d’une cause qui parlait, l’avocat libertaire qui fut aussi celui de plusieurs pédophiles. Lui même n’a jamais été soupçonné de délinquance sexuelle. Mais les idées qu’il défendait étaient-elles, sont-elles défendables ? Pouvait-on se lier d’amitié avec un homme qui luttait passionnément pour la normalisation de la pédophilie ?
Badinter commença son travail d’avocat abolitionniste en compagnie de Thierry Lévy avec lequel il défendit l’assassin Bontems qui fut finalement exécuté. Il assista à ses côtés à la décapitation du criminel. Ce n’est pas tout. Robert Badinter, après de longues années de formation passées sous la houlette du défenseur de tueurs de nationalistes, Henry Torrès, monta son propre cabinet d’avocats avec Jean-Denis Bredin (né Hirsch). Or Bredin (père de Frédérique qui se lança en politique sous la protection de Jack Lang) était un intime de Thierry Lévy. Ils étaient si proches qu’ils commirent, ensemble, un ouvrage sur le métier d’avocat et sur l’éloquence. (Convaincre, Dialogue sur l’éloquence en collaboration avec Thierry Lévy, Odile Jacob, 1997). En 1978, il publie Éclats, dialogue avec Jack Lang sur la place de l’art dans la culture. Le texte est annoté par l’homme de théâtre Antoine Vitez. En juillet 1981, Jack Lang lui confie la présidence de la Commission sur la réforme du cinéma. Une chose est sûre : Badinter, Bredin, Lévy, Jack Lang (proche de Badinter) partagent plus d’un point commun.

LA DÉFENSE DE L’INVERSION

Comme nous le savons, Robert Badinter a longuement fréquenté le milieu du cinéma (sa première épouse est une actrice) et des cabarets, notamment des boîtes de travestis. Il fut l’avocat de nombreuses vedettes. Mais l’une d’entre elles, pourtant emblématique de la libre sexualité, n’a pas été mentionnée dans la nécrologie badintérienne. Cette vedette fut connue sous le pseudonyme de Coccinelle. Un homme transformé apparemment en femme sous les coups de bistouri d’un médecin de Casablanca (le “docteur” Burou) qui avait perdu le droit d’exercer après avoir pratiqué des centaines d’avortements (qu’il commettait torse nu ou simplement revêtu d’un tablier de boucher…). Coccinelle fut donc défendue par Robert Badinter en 1959 pour que l’homme charcuté devînt, officiellement, devant l’administration, une femme. L’homme, né Jacques-Charles Dufresnoy, devint Jacqueline-Charlotte grâce à Badinter. Badinter et ses semblables firent passer le malheureux Dufresnoy (Coccinelle) pour « une militante » qu’on qualifierait aujourd’hui de LGBTQ + (+ comme P ?). Cette personne entourée de la faune monstrueuse du Paris de la nuit a été incitée à devenir “Coccinelle” et une icône du transsexualisme. A la fin de sa vie, elle déclara cependant à plusieurs reprises qu’on lui avait littéralement « volé sa vie ». Cette personne ne voulait pas devenir l’héroïne des pervers. Et c’est pourquoi elle voulut que son corps transformé en cendres disparût des écrans radars ! Que personne ne sût où elle reposait ! Dufresnoy avait compris qu’il n’avait pas été aidé alors qu’il était sévèrement déboussolé, mais manipulé par la gauche dégénérée. Quand on ne fait pas la police de la braguette, la braguette fait sa police et étend son empire.
Badinter, lui, a choisi de promouvoir via ce malheureux déboussolé, la cause de l’extrême inversion, comme il a, plus tard, choisi de défendre la vie des assassins les plus froids en devenant l’avocat de Patrick Henry.
Examinons, encore, les faits, toujours les faits. […]

François-Xavier ROCHETTE.