Rivarol n°3605 du 13/3/2024
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Rivarol n°3605 du 13/3/2024 (Papier)

Editorial

Une nouvelle loi “antiraciste” pour embastiller encore plus vite les dissidents !

LE PARLEMENT ne chôme pas. Après avoir constitutionnalisé le droit à l’avortement le 4 mars, les députés ont voté le 6 mars en première lecture une proposition de loi (voir l’article détaillé de Vincent Reynouard en page 2 de ce numéro) visant à renforcer l’arsenal contre le racisme, l’antisémitisme et le révisionnisme historique. Le texte qui va être examiné dans les semaines qui viennent par le Sénat et qui pourrait être adopté d’ici un mois environ si le Palais du Luxembourg vote la proposition de loi dans les mêmes termes que le Palais Bourbon contient deux propositions. La première consiste à permettre aux magistrats dès la première instance d’embastiller effectivement les personnes condamnées pour révisionnisme ou antisémitisme ou racisme, même si les prévenus font appel. La cassation, l’appel ou l’opposition à un jugement ne serait plus suspensif. Autrement dit en quelques mois à peine, entre la commission d’une infraction et le jugement porté sur ce délit, on peut se retrouver derrière les bareaux. C’est une épée de Damoclès.
Sachant qu’aujourd’hui la XVIIe chambre du tribunal correctionnel de Paris consacre toutes ses audiences des mercredis après-midi aux délinquants politiques dits d’extrême droite, on est désormais très rapidement jugé et condamné. Là où il fallait naguère un à deux ans avant d’être jugé en première instance, il faut désormais trois à six mois en moyenne. Et jusque-là avec l’appel et la cassation on pouvait encore gagner deux à trois ans avant d’être éventuellement emprisonné. Ce ne sera plus le cas désormais pour les délits de presse. La deuxième innovation est de sanctionner également les propos et écrits non publics, ceux par exemple tenus dans une entreprise, au restaurant, dans un groupe Facebook fermé ou une boucle Telegram. La délation et la folie sont sans limite. On nage en plein communisme. Et hélas beaucoup de gens ne s’en rendent pas compte.
Et comme si cela ne suffisait pas, dans une interview croisée à Libération et à La Croix (oui, à La Croix) en date du 11 mars, le président de la République annonce qu’une loi ouvrant la voie à l’euthanasie et au suicide assisté sera présenté en Conseil des ministres en avril et examiné par le Parlement dans les mois qui suivent. Les pouvoirs publics ne s’arrêtent jamais : après avoir inscrit dans le texte fondamental le génocide des enfants à naître, ils préparent minutieusement le génocide des vieillards et de tous ceux jugé inutiles, nuisibles, qu’il faudra éliminer avec la piqûre létale. Nous reviendrons longuement sur ce nouveau projet de loi criminel dans nos prochaines éditions. Ce millésime 2024 est vraiment une annus horribilis, bien plus encore que les années précédentes.
Surtout si l’on ajoute à ces génocides l’extermination de masse de la population de Gaza qui meurt de famine, de soif, d’épidémies, de blessures dues aux bombardements au phosphore. Sait-on que les enfants hurlent de douleur car il n’y a pas, ou quasiment pas, d’anesthésiant pour les soigner, d’analgésiques pour les calmer ? Les blessés agonisent et meurent dans des souffrances atroces. C’est l’enfer sur terre. Ils n’ont plus de maison où reposer, plus de cimetière où déposer leurs morts. Leur famille est décimée, leurs amis souvent morts. Ils manquent de tout : d’hygiène, d’eau potable, de nourriture, de médicaments. Les accouchements ont lieu dans des conditions dramatiques. La mortalité infantile atteint des niveaux inouïs. Beaucoup de femmes meurent en couches. Les enfants, et pas seulement eux, sont terrorisés par la sauvagerie des bombardements. Les gens sont en pleurs, hagards, terrorisés, victimes de terreurs nocturnes. Et le monde entier laisse faire. Car il a davantage peur de l’accusation d’antisémitisme et d’apologie de terrorisme que de dénoncer le crime inouï, impardonnable, prémédité, organisé et froidement exécuté par l’Etat juif, par l’armée juive, soutenu partout dans le monde par le lobby juif et approuvé par la quasi-totalité des Israéliens et de la communauté juive dans le monde entier. Telle est la réalité épouvantable qu’il faut dénoncer. Au nom de la lutte contre l’antisémitisme se perpètre et se légitime le pire des génocides. Le Professeur Faurisson avait bien raison de prédire et de répéter que le Dogme de la Shoah déboucherait sur un vrai génocide, celui du peuple palestinien tout entier, un massacre commis en toute impunité, en toute immunité grâce au passeport de la Mémoire. Quelle horreur ! Quelle abomination !

ENCORE FAUT-IL AVOIR le courage de dire cette vérité contre vents et marées. Si le Système mortifère qui nous opprime va toujours plus loin dans sa folie criminelle et liberticide, c’est aussi, et on ne le dit pas assez, à cause de la faiblesse et de la pleutrerie de beaucoup de ses opposants (en carton-pâte). Rien à cet égard n’est plus significatif que ce qui s’est passé le vendredi 8 mars, journée internationale du droit des femmes et jour où Macron a procédé place Vendôme au scellement solennel du « droit à l’avortement » dans la Constitution. Ce 8 mars, des poupons ensanglantés ont en effet été découverts au pied de la statue de Simone Veil, à La Roche-sur-Yon (Vendée), statue qui a été érigée le 10 décembre 2019 et qui avait été peinturlurée de bleu une première fois, une semaine seulement après son inauguration. Cette fois-ci le bassin accolé au buste de l’ancienne figure du massacre des innocents est coloré en rouge, pour évoquer et dénoncer le sang répandu des fœtus avortés. Une pancarte avec l’inscription « La Constitution tue nos enfants », dotée d’un autocollant Action Française recouvre le bronze. Après avoir fait nettoyer cette scène, le maire Horizons (macroniste) de La Roche-sur-Yon, Luc Bouard, condamne cet acte et annonce porter plainte. Comme la mairie l’avait déjà fait lors de la première “dégradation” de la statue de l’icône de leur République. La section locale du mouvement royaliste a revendiqué le jour même cette action dans une vidéo, puis dans un communiqué publié le lendemain. Et ce d’autant plus qu’il n’y a eu aucun vandalisme. La statue de Simone Veil n’a même pas été peinturlurée ou dégradée. « La réalité de l’avortement est cruelle, il est de notre devoir d’en informer nos concitoyens, même si cela constitue manifestement un blasphème, concept cocasse dans une République se réclamant des Lumières et de la raison », écrit alors vigoureusement Enzo Sandré, président de la fédération de l’Action française de Poitou-Charentes. En précisant : « la mairie a cru bon d’encombrer le système judiciaire alors qu’aucune détérioration n’a été commise », en parlant de colorant alimentaire et de panneaux simplement “scotchés”. Ce qui est rigoureusement exact.
« L’affaire aurait pu s’en arrêter là, mais le retentissement médiatique est grand. Des courriers d’adhérents mécontents, menaçants de quitter l’AF, arrivent. Dimanche, le bureau national se réunit et décide finalement de rédiger un communiqué dénonçant cette action » écrit Le Figaro. « Si nous comprenons le sentiment profond qui anime ces militants, nous réprouvons fermement ce type d’action contre-productive, cette violence symbolique (sic !) qui s’ajoute à la violence réelle de l’avortement quasi industriel, qui ne sert pas plus notre mouvement qu’il ne sert la lutte pour la défense de la vie menée par de nombreuses associations sans relâche depuis des années », est-il mentionné dans un document diffusé sur leur site internet ce lundi 11 mars. Voilà où en est la direction de l’AF. Les descendants officiels de Charles Maurras sont des eunuques et des pleutres, incapables de défendre leurs militants et leurs cadres dès lors que les media s’en mêlent et qu’ils risquent une diabolisation médiatique voire des ennuis judiciaires. Comme Marine Le Pen, ils se couchent devant le Système. C’est lamentable et vomitif.
Contacté par nos confrères du Figaro, Olivier Perceval, secrétaire général de l’Action française officielle et rédacteur du texte en question, précise les coulisses de ce revirement. « Leur intention était maladroite », explique-t-il piteusement. « La seule faute qu’ils ont commise, en dehors du mauvais goût et du mauvais choix, c’est de ne pas être passé par la validation du national. Il y aura quelques sanctions temporaires », ajoute-t-il lâchement, en évoquant des suspensions de responsabilités de certains cadres, et des remises au point. Toute action doit désormais être validée par le secrétariat général. Autrement dit les militants et les cadres doivent être au garde-à-vous devant des dirigeants sans courage, sans honneur et sans convictions. « Cette action n’est pas à la hauteur de nos ambitions », affirme Olivier Perceval qui, lui, se croit manifestement à la hauteur. Et le pire est à venir : le problème pour lui de s’en prendre à Simone Veil, largement dépassée par la situation. « On passe d’une loi de dépénalisation à une sacralisation d’un droit fondamental. On n’est plus dans sa logique. Il est injuste de s’en prendre à elle ». Voilà où en sont les descendants officiels du maître de Martigues ! Faire l’apologie de l’affreuse Simone Veil qui a avoué ouvertement dans un documentaire télévisé, au moment où le Système célébrait les quarante ans de sa loi criminelle dépénalisant l’avortement, qu’elle avait été obligée de faire des concessions purement verbales en 1974 pour pouvoir faire voter son texte par une majorité de parlementaires et qu’elle ne pouvait donc révéler totalement à l’époque ses véritables intentions, est une infamie. Jusqu’où va la judéoservilité de l’Action française officielle ? Pour essayer (vainement) de se faire bien voir des media dont on sait qui les dirige, elle est manifestement prête à toutes les reptations, à tous les reniements, à toutes les abjections. Et notamment à désavouer publiquement et à sanctionner politiquement ses propres cadres et militants. Ce qui compte, ce n’est plus l’idéal, la force des convictions, la dénonciation du crime et du mensonge. Non, c’est de n’être pas diabolisé par les media, de ne pas apparaître comme un mouvement extrémiste et activiste, de ne pas risquer des condamnations judiciaires jugées infamantes.
Avec cet état d’esprit collaborationniste, veule et soumis, consistant à ne surtout pas vouloir avoir d’ennuis avec le Système, toutes les trahisons, tous les reniements sont permis et même inévitable. Leur cœur et leur cerveau sont acquis d’avance à l’ennemi. On est là à l’opposé du message du Christ et des martyrs qui consiste à témoigner de la vérité et de la justice en acceptant s’il le faut les persécutions, en sacrifiant dans des cas extrêmes sa liberté, sa santé et sa vie.  […]

RIVAROL,<jeromebourbon@yahoo.fr>.

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Billet hebdomadaire

L’épargne, l’économie de guerre… Et l’inflation !

L’économie de guerre est une notion qui possède en réalité deux définitions. L’une étant destinée aux masses et aux crédules, l’autre devant être comprise et acceptée par les élites, les tenants du Système et les initiés y participant d’une manière plus ou moins obscure.
La définition qui doit être communément admise de l’économie de guerre est une acception d’une simplicité trompeuse. L’économie de guerre est ici, pour la plèbe, tout naturellement, une économie organisée dans le dessein de préparer un pays ou une confédération de nations à la guerre ou, mieux encore, est une économie permettant à une société donnée de faire la guerre et de la poursuivre en temps réel. L’économie de guerre est là une chose évidente : il faut produire à un rythme soutenu, coûte que coûte, un nombre croissant d’armes tout en préservant l’alimentation générale de la population et les conditions de son confort primaire, et entretenir des armées en ordre de bataille. Dans cette configuration, l’économie de guerre est mise en place pour préserver la souveraineté nationale, protéger la société d’une invasion militaire étrangère, ou, tout simplement, pour sauver, en s’attaquant aux « forces du mal », des millions de vies humaines à leur merci.
Comme nous le voyons, l’économie de guerre, telle qu’elle est explicitée, via les media, aux masses irréfléchies, ne constitue pas une politique économique instaurée pour soigner l’économie générale de la société mais une économie par défaut, presque une “anti-économie” nécessitée par un impératif existentiel. Bref l’économie de guerre, devenue incontournable, essentielle pour notre survie (politique ou physique), doit être perçue par les peuples comme une volonté strictement politique imposant ses choix sur et dans le monde économique.

L’ÉCONOMIE DE GUERRE EN TANT QU’OUTIL ÉCONOMIQUE

Il existe cependant une autre “définition” de l’économie de guerre. Une autre façon de l’envisager. Celle-là n’est pas destinée à être répandue dans l’univers des petites gens. Elle est réservée, exclusivement, à l’élite dirigeante, aux possédants et aux grands serviteurs du système (les Attali, les grands représentants politiques et les grands influenceurs principalement). Elle est secrète, elle n’est pas enseignée à l’école de la République, elle n’est pas développée dans les magazines de vulgarisation économique ou dans le quotidien Les Echos, et pourtant elle reflète une réalité indéniable que seuls les historiens ont le droit de dévoiler.
 L’économie de guerre est en quelque sorte une super-économie organisée sur vingt ou trente ans, comprenant plusieurs étapes, puis plusieurs stades de développement, et dont la finalité n’est pas la préservation d’une société donnée mais la régénération de l’économie-monde par une refonte de ses moyens de production et l’aspiration plus ou moins discrète de l’immense majorité de l’épargne des peuples pris dans ses rets.
A la fin du processus orchestré par les véritables dirigeants du système (qui ne sont évidemment jamais élus démocratiquement), les salariés et les petits artisans travailleront plus pour gagner plus mais en étant dépourvus, peu ou prou, de leur bas de laine. On travaillera même, ici ou là, comme des damnés, si l’on en croit, du moins, les leçons de notre histoire.
Et franchement, au point où nous en sommes, il est devenu peu probable que l’histoire ne se répétera pas. En tout cas, l’actualité de l’économie française est particulièrement éloquente sur ce point.

LA CAPTATION “PROVISOIRE” DE L’ÉPARGNE DES FRANÇAIS

Plus de 80 % des Français possèdent un ou plusieurs Livrets d’épargne, dont le fameux Livret A. Avec un taux d’intérêt à 3 %, ces placements restent très attractifs, non parce qu’ils sont particulièrement lucratifs (l’inflation annuelle reste largement supérieure à 3 %, et l’Etat vient de geler ses taux malgré la hausse continue des prix — le taux du Livret aurait dû monter à 3,9 % au premier février si la règle de calcul avait été respectée cette année) mais parce qu’ils sont sans risque et parce qu’ils ne connaissent aucune concurrence sur ce marché (du zéro risque).
Depuis plusieurs mois, des sénateurs et des députés proposent devant leur assemblée respective un nouveau fléchage de cette épargne : le prêt aux grandes et petites industries de l’armement. Finalement, le Conseil constitutionnel a retoqué le projet qui ne paraissait pas éthique aux yeux d’une partie des épargnants citoyens. Mais le placement d’épargne dédié à l’effort de guerre n’a jamais été autant désiré par le pouvoir depuis 1939.
Si bien que le Sénat a de nouveau voté, le 5 mars dernier, pour attribuer une partie de l’épargne du Livret A à l’industrie de la défense qui serait touchée par des difficultés de financement « renforcées par le contexte ukrainien ». « L’outil militaire et industriel doit être en mesure de faire face à toute menace sur la paix et la stabilité. Ce n’est pas vraiment le cas aujourd’hui », s’est ainsi alarmé le sénateur Les Républicains, Pascal Allizard, auteur de cette proposition de loi adoptée à 244 voix contre 34 !
Cette épargne des Français, l’industrie de l’armement la captera assurément, mais il est en définitive peu probable que le Livret A soit demain le panier où piocheront les industriels des canons et des obus. Il ne s’agit cependant, nous allons le voir, que d’une histoire de mots.

UN NOUVEAU LIVRET POUR CAPTER LES ÉCONOMIES DES EUROPÉENS ?

Le ministre délégué aux entreprises, la transparente Olivia Grégoire, a donc accueilli avec circonspection cette proposition, estimant que « l’instrument (le Livret A) [n’était] pas le plus approprié ». Mais notre ministresse a promis que Bercy réunirait au mois de juillet les acteurs financiers, industriels de la défense et investisseurs pour un « événement majeur » sur le financement du secteur.
N’est-on toutefois déjà pas au parfum de cette alternative financière depuis que le sénateur socialiste Rachid Temal a défendu dans sa cour, une autre vision (que celle du Livret A), soit la création d’un produit tout spécialement conçu pour financer le secteur, le « Livret d’épargne défense souveraineté » ? Plusieurs parlementaires favorables ont insisté sur “l’urgence” absolue imposée par le contexte ukrainien. « C’est une solution efficace à court terme pour accélérer le passage à une véritable économie de guerre », a ainsi plaidé Vanina Paoli-Gagin (groupe Les Indépendants, de “centre droit”).
Au demeurant, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, s’est montré favorable à la création d’un nouveau Livret destiné au financement de la production de canons, de missiles, d’obus et de chasseurs.
Plutôt qu’un fléchage des fonds des livrets A et de développement durable et solidaire (LDDS), Bruno Le Maire préférerait la création d’un nouveau produit d’épargne consacré à la défense. Il en parlait déjà en novembre dernier, et à nouveau le 6 mars dans une interview accordée au Monde, mais sous une forme particulière : « Je veux mettre en place un produit d’épargne européen pour bâtir un marché européen de capitaux qui nous permettra de financer les grands projets sur la transition climatique, l’IA ou la défense », a affirmé le ministre de l’Économie.

UN SUCCÈS À VENIR CERTAIN

Néanmoins, l’abandon de l’idée d’utiliser l’épargne du Livret A pour financer l’industrie de l’armement n’a rien de préjudiciable pour cette dernière.
D’abord, en particulier depuis la crise sanitaire fabriquée autour du COVID 19, il faut savoir que les Français possèdent une épargne record puisque, tout en jouissant d’un revenu constant, leur consommation a chuté d’une manière drastique pendant plusieurs mois voire plusieurs années (pour les voyages et les restaurants notamment).[…]

François-Xavier ROCHETTE.