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Rivarol n°3615 du 22/5/2024 (Papier)

Editorial

Vers un délit d’entrave à l’euthanasie

QU’EST-CE qu’un policier doit-il faire pour être décoré par le ministre de l’Intérieur ? C’est simple. Tuer un assaillant tentant d’incendier une synagogue. Alors qu’un policier qui se sert de son arme est systématiquement mis en accusation, et avec quel acharnement (que l’on songe à l’affaire Nahel !), quand il s’agit de protéger un bien juif, le policier qui tire et qui tue est un héros qui doit être décoré sans tarder. De même qu’il existe pour l’armée sioniste un permis de tuer les Palestiniens, femmes, enfants et vieillards compris, à Gaza, de même les policiers français, mobilisés 24 heures sur 24 pour protéger les écoles et lieux de culte juifs, car, nous répète-t-on, les juifs forment l’avant-garde de la République (ce qui veut dire que tous les autres sont dans le wagon de queue ou le train à bestiaux !), peuvent-ils faire usage de leur arme, sans se poser de questions et sans spéciales précautions, quand il s’agit de défendre les biens juifs. Ainsi, le vendredi 17 mai au matin, un policier tuait à bout portant un homme de 29 ans de nationalité algérienne, armé d’un couteau, en situation irrégulière, sous obligation de quitter le territoire français, et qui, semble-t-il, tentait, avec un engin incendiaire, de mettre le feu à la synagogue de Rouen (les dégâts matériels sont toutefois insignifiants, seuls les murs sont noircis), en tirant à cinq reprises sur lui, pas moins, et donc en l’atteignant mortellement. Quatre des cinq balles ont en effet touché directement l’assaillant. Manifestement le policier n’a pas fait dans le détail, si j’ose dire.
Trois jours plus tard, ce fonctionnaire, célébré comme un héros (il luttait à sa manière contre l’antisémitisme, comme Tsahal en bombardant et en rasant Gaza !), était décoré par Gérald Darmanin en personne. Cette fois-ci, contrairement à ce qui s’est passé pour Nahel, pas de longue enquête de la police des polices, pas de prison préventive pour le policier qui a tiré, pas de mise en examen pour homicide volontaire. Non, le policier a protégé une synagogue où il n’y avait absolument personne (les faits s’étant déroulés entre 6h45 et 7h du matin le vendredi 17 mai) et où les dégâts matériels sont quasiment nuls en tuant avec son arme un homme muni d’un couteau et d’une barre de fer mais sans arme à feu. La police française saura désormais, si toutefois elle l’ignorait jusque-là, que lorsqu’il s’agit de protéger tout ce qui a, de près ou de loin, un caractère juif, le concept de légitime défense, tout à coup, reprend tout son sens et connaît même une extension infinie.

PUISQUE L’ON PARLE de mort, comment ne pas évoquer le projet de loi sur l’euthanasie, qui était déjà horrible tel que rédigé par le gouvernement, et qui a été encore considérablement aggravé par la commission spéciale de l’Assemblée nationale ? Les députés ont en effet fait sauter tous les prétendus garde-fous du « projet de loi sur l’aide à mourir ». Alors qu’un grand nombre de soignants se sont mobilisés ces derniers mois pour réclamer que l’euthanasie ne soit pas considérée comme un soin, ce qui est en effet une violente contradiction dans les termes, les députés ont voté à main levée dans la nuit du 17 au 18 mai, un jour avant la grande fête chrétienne de la Pentecôte, pour l’introduction de l’aide à mourir dans le code de la Santé Publique, preuve que ce n’est pas l’Esprit Saint, mais l’esprit du Malin qui les guide. « En moins de cinq jours, ils ont davantage élargi l’accès à la mort provoquée que ne l’ont fait les deux pays les plus permissifs sur l’aide à mourir, la Belgique en 22 ans et le Canada en 8 ans », s’est émue lundi 20 mai la société française de soins palliatifs. Le gouvernement a sciemment ouvert la boîte de Pandore en introduisant un droit au suicide assisté et désormais toutes les folies sont possibles et risquent de se produire très rapidement. La mort rôde et elle va faire des ravages.
Le projet de loi, encore aggravé par les députés, est un basculement effrayant qui a une dimension anthropologique vertigineuse. Comme pour la loi Veil légalisant l’avortement, on détricote toutes les conditions et limitations, certes hypocrites et de pure forme, qui avaient été prévues initialement par le législateur pour mieux faire passer la pilule et obtenir le vote positif d’une majorité absolue de parlementaires.  Pour l’avortement, on a ainsi graduellement supprimé la condition de détresse, l’entretien préalable, on a allongé à deux reprises la durée pendant laquelle l’avortement pouvait être légalement pratiqué (en passant de 10 à 12 semaines, puis de 12 à 14 semaines de grossesse), on a créé un délit d’entrave à l’IVG et même un délit d’entrave numérique, on a fait de l’IVG un droit fondamental qui a même été gravé dans le marbre constitutionnel en mars dernier.
Eh bien pour l’euthanasie et le suicide assisté, on procède exactement de la même façon, mais en accéléré. Là où le projet de loi gouvernemental envisageait une « aide active à mourir » dans le cadre d’une maladie où « le pronostic vital était engagé à court ou moyen terme », ce qui était déjà très vague et fort permissif, les députés ont défini, dans le texte qu’ils ont adopté, que l’euthanasie et le suicide assisté seront possibles « en phase avancée ou terminale » d’une maladie. Mais que veut dire « un stade avancé » ? On nage en plein subjectivisme. Avec un critère aussi large et aussi imprécis, on se dirige inexorablement vers une mise à mort industrielle.

MAIS IL Y A PIRE encore que cette disposition scélérate. De même que le Parlement a voté en 1993 un délit d’entrave à l’IVG (loi Neiertz), de même les députés ont-ils décidé d’introduire un nouveau délit dans le code pénal, le « délit d’entrave à l’aide à mourir ». Dans quel monde orwellien vivons-nous ! Ce délit, tenez-vous bien, sera puni d’un an de prison ferme et de 15 000 euros d’amende. Il s’appliquera au médecin ou à l’entourage du patient qui essaiera de dissuader ce dernier de mettre fin à ses jours. Inutile de dire qu’avec une telle innovation législative, personne ou presque, de crainte d’aller en prison et de devoir payer une amende astronomique, n’osera décourager un patient qui est tenté d’en finir de renoncer à son projet mortifère en lui faisant valoir que la vie vaut quand même la peine d’être vécue, que demain est un autre jour, que les souffrances que l’on croit insupportables finissent toujours par s’apaiser avec le temps, qu’il n’est rien de plus consolant que d’aimer et d’être aimé et qu’il faut s’accrocher à la vie, reçue de Dieu, et aux siens tant il est vrai que sans Dieu et sans l’aide d’autrui nous ne sommes rien, nous ne pouvons rien.
L’intention du législateur qui ose parler hypocritement d’« humanisme compassionnel » est claire : il faut que les vieux et les malades débarrassent le plancher, et plus vite que cela. Et ce à la fois pour des raisons économiques et pour des motifs idéologiques. Les raisons économiques, c’est que les soins prodigués en fin de vie coûtent très cher à la collectivité, même si certains en profitent (à commencer par les EHPAD, les laboratoires pharmaceutiques, etc.) Réduire massivement le nombre des retraités est un calcul économique effrayant moralement mais d’une froide (et inhumaine) rationalité. Mais le plus important sans doute est ailleurs. C’est la raison idéologique. La franc-maçonnerie, très puissante et influente au sein du Parlement français, milite depuis fort longtemps pour le prétendu « droit de mourir dans la dignité », c’est-à-dire en clair pour l’euthanasie et le suicide assisté. C’est en effet une revendication très ancienne des loges. Il s’agit dans un orgueil prométhéen et dans une logique transhumaniste de nier que Dieu soit le maître de la vie et de la mort. Et dans une société aussi déspiritualisée et déchristianisée que la nôtre, il est hélas à craindre que l’euthanasie, que Jacques Attali appelait de ses vœux dès le début des années 1980 — dans son livre publié en 1981 aux éditions Seghers, L’Avenir de la vie, il écrivait ainsi : « Dès qu’il dépasse 60/65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. Je crois que dans la logique même de la société industrielle, l’objectif ne va plus être d’allonger l’espérance de vie, mais de faire en sorte qu’à l’intérieur même d’une vie déterminée, l’homme vive le mieux possible mais de telle sorte que les dépenses de santé soient les plus réduites possible en termes de coût pour la collectivité. Il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle se détériore progressivement. L’euthanasie sera un instrument essentiel de nos sociétés futures. » — ne se répande comme une traînée de poudre dès qu’elle sera légalisée. Ce qui arrivera dans quelques mois, selon toute vraisemblance, puisqu’il existe à l’Assemblée une large majorité pour voter une telle désastreuse innovation législative. N’oublions pas que la loi contribue efficacement à bouleverser les mœurs et les mentalités. Et bien plus vite qu’on ne le croit.

A LA constitutionnalisation d’un prétendu droit à l’avortement vont donc bientôt s’ajouter un droit à l’aide active à mourir et un délit d’entrave à l’euthanasie. On le voit une nouvelle fois d’une manière spectaculaire : leur République est essentiellement criminelle et satanique. Née du crime, elle se perpétue dans le crime. Elle s’en repaît. Elle s’en lèche les babines. Elle s’en prend aux deux bouts de la vie, aux enfants à naître éliminés, aux vieillards euthanasiés, bref à toutes les personnes vulnérables et fragiles. Et quand aux autres, les survivants, ils subiront, dès la plus tendre enfance, la perpétuelle propagande holocaustique, homosexualiste et transexualiste visant à les culpabiliser, à en faire des citoyens arc-en-ciel, à détruire leur corps et leur âme, à pervertir leur intelligence, à détruire leur conscience, à annihiler leur sens moral, à dévaster tout leur être jusqu’à son intimité la plus profonde. Qui peut encore sérieusement douter aujourd’hui que nous vivons pleinement des temps apocalyptiques, eschatologiques et antéchristiques ? […]

RIVAROL,<jeromebourbon@yahoo.fr>.

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Billet hebdomadaire

De graves émeuves séparatistes embrasent la Nouvelle-Calédonie

Depuis le lundi 13 mai, ont eu lieu, jour et nuit, de graves émeutes en Nouvelle-Calédonie. Frappant tout l’archipel de 19 000 kilomètres carrés et de 270 000 habitants, elles ont été particulièrement actives dans les zones ethniquement mixtes : les Canaques y ont attaqué les Caldoches — les Blancs locaux —, ou toute population considérée comme non-canaque, en particulier polynésienne ou asiatique. Cette zone ethnique mixte, à majorité loyaliste, correspond à la province méridionale, qui concentre l’essentiel de la population de l’archipel, et la capitale Nouméa, pôle économique et administratif majeur.

UNE NOUVELLE GUERRE CIVILE INTERETHNIQUE ?

Nouméa, peuplée de plus de 100 000 habitants, habituellement plutôt calme, ressemble désormais à une zone de guerre, avec ses incendies, ses pillages, ses cadavres dans les rues. Le bilan officiel, de 6 morts au lundi 20 mai, dont autant de policiers ou de miliciens français que de criminels insurgés, serait peut-être fortement sous-estimé. Les moyens de l’Etat sont complètement débordés. Cela rappelle quelque peu la situation d’il y a quarante ans. Néanmoins, les choses ont changé dans la répartition ethnique territoriale depuis 1984-1988, années de l’insurrection précédente : Nouméa était alors une zone très majoritairement blanche, donc calme, tandis que la brousse était insurgée, avec les fermiers blancs isolés très menacés. Depuis, les Canaques sont arrivés en nombre à Nouméa, logés en masse dans des logements sociaux récents, construits généreusement pour eux, et ils n’éprouvent manifestement pas la moindre reconnaissance ; ils ravagent littéralement depuis plus d’une semaine Nouméa. La proportion de Canaques dans la population n’a guère changé depuis 1984, toujours autour de 40 %, tandis que les Blancs ont vu leur nombre relatif diminuer, de 40 à 25 % ; les 35 % de “Divers” comportent pour moitié des Wallisiens loyalistes, polynésiens aussi détestés que les Européens par les mélanésiens canaques, pour moitié des immigrés du monde entier, mais surtout asiatiques, Vietnamiens ou Chinois, commerçants ou mineurs. Les Canaques peinent toujours à rentrer dans l’activité économique, et ce n’est vraiment pas un problème de “discriminations”, bien au contraire  — tout est fait, par volonté nationale ou locale, pour les favoriser —, ce qui explique cette immigration.  Sans ce poids des Canaques, la Nouvelle-Calédonie serait le seul territoire ultramarin rentable. Les Blancs locaux doivent, pour l’instant, leur survie à une organisation d’autodéfense, définie simplement, terme technique adapté, comme “milice”. On ose espérer, même si on n’en serait pas étonné, que le jour venu, ces courageux patriotes français ne seront pas eux, et eux seuls, lourdement poursuivis par la justice officielle. Ces héros sont obligés de se faire discrets, tandis que les insurgés canaques revendiquent hautement leurs actions. C’est une partie du problème politique : la milice blanche prétend ne pas exister, ne faire que défendre de façon immédiate des biens et des vies, surtout sans aucun programme plus large pour l’archipel, et accepte au plus de se définir comme une association de « voisins vigilants », soit la même démarche que des retraités de la Côte d’Azur qui font des rondes dans leurs quartiers résidentiels pour espérer dissuader par leur présence, vainement le plus souvent, des cambrioleurs. Pour une fois qu’en France des Blancs se défendent face aux assauts de la Diversité, il ne faudrait surtout pas l’avouer, le reconnaître, encore moins le revendiquer…
Les insurgés canaques sont, au contraire, eux, très fiers de leurs actions, de leurs revendications. Ils sont soutenus par toute la gauche en France, avec LFI en pointe, au nom de la lutte anticolonialiste, tandis que les Caldoches ont, au plus celui de Reconquête, et, dans une moindre mesure de LR, ou des macronistes locaux — souvent issus des LR —, mais seulement locaux ; le RN de Marine Le Pen, au niveau national, a trahi la France, soutenant explicitement une revendication politique essentielle des insurgés canaques — tout en déplorant les violences —, avec un « 4e référendum » sur l’indépendance, et, secondairement, le RN local, complètement décontenancé, alors qu’il avait promu jusque-là durant plus d’une décennie Marine Le Pen comme la championne de la Nouvelle-Calédonie française. Marine Le Pen décidément déroute : il y a un mois, elle a défendu avec ardeur le caractère français de Mayotte, île peuplée de noirs musulmans parlant le mahorais, et douterait donc de celui, au moins partiellement français, de la Nouvelle-Calédonie, un territoire magnifique qui plus est riche en nickel et qui permet à la France de disposer de la deuxième plus grande zone maritime au monde !
Le gouvernement français a suspendu pour la Nouvelle-Calédonie l’application de vidéos courtes TikTok, qui avait diffusé des appels explicites à la destruction des biens des Blancs, voire à la mise à mort des Blancs. Cette action, dans ce contexte, se comprend parfaitement. Mais elle crée néanmoins un précédent, qui servira à nouveau, on n’en doutera pas, contre tout supposé « péril d’extrême droite » en métropole. Sans cette autodéfense, les Blancs, et tous les non-Canaques, subiraient des massacres ethniques d’ampleur, et fuiraient en masse l’archipel. C’est bien évidemment le but des émeutiers, qui ne demanderont qu’à recommencer jusqu’à ce qu’il soit atteint. Il est loin d’être exclu qu’ils y parviennent, un jour pas forcément lointain.

UNE ORGANISATION PARAMILITAIRE EFFICACE DES INSURGÉS, ET UN SOUTIEN AZÉRI AFFICHÉ

Ainsi, il ne s’agit pas de quelque explosion insurrectionnelle spontanée, mais d’une démarche politique violente choisie. Les 3000 à 5000 personnes insurgées sont armées, agissent de façon coordonnée. Elles obéissent à une structure politique, nommée CCAT. La Cellule de Coordinations des Actions de Terrain (CCAT) trahit dans sa langue si laide typique un arrière-fond marxiste-léniniste. Elle retrouve le FLNKS originel, des années 1980. Elle cherche vraiment, conformément au modèle original, à imposer sa volonté politique à une population et sur un territoire. Elle gère, pour l’instant, relativement tactiquement habilement, des moyens encore limités ; elle évite les affrontements prolongés là où son ennemi est aussi fort ou plus fort, c’est-à-dire des miliciens français organisés, ou a fortiori des convois de la gendarmerie et de l’armée.
Il est probable que ces insurgés ont bénéficié de soutiens financiers, voire d’armes, sinon de la présence de conseillers militaires, de l’Azerbaïdjan. La sympathie de la France officielle de Macron pour l’Arménie, attaquée depuis 2020 par l’Azerbaïdjan, a été très mal prise à Bakou. Sur ce plan précis, pour une fois, Macron n’avait pas eu totalement tort, même si on peut toujours déplorer le contraste entre la flamboyance de certains discours et la réalité du terrain : la France n’a pas les moyens de venir en aide de façon significative à l’Arménie, encerclée au cœur des montagnes par des voisins hostiles, Azerbaïdjan, Géorgie, Turquie, que ce soit hier pour sauver le Haut-Karabakh, ou aujourd’hui le Syunik (Sud de l’Arménie, revendiqué par l’Azerbaïdjan). L’Azerbaïdjan a démontré ses capacités militaires et dispose de ressources financières significatives, du fait des exportations d’hydrocarbures, particulièrement favorisées par la Commission Européenne de von der Leyen, au nom de la recherche d’une alternative aux importations de Russie, dans le contexte de la guerre en Ukraine. Bakou est devenu un forum des mouvements séparatistes des territoires français éloignés, que ce soit la “Kanaky”, ou la Guyane, les Antilles, la Polynésie, la Réunion.
Le gouvernement azéri a réussi à se présenter comme un libérateur de « peuples colonisés » par la France, reprenant le discours soviétique du Congrès de Bakou de 1920. S’il est très difficile de mesurer l’ampleur exacte de cette ingérence azérie, elle est hors de doute, attestée par des manifestants brandissant des portraits du président Aliyev et agitant des drapeaux azéris à Nouméa ; il est également possible d’y voir la main de la Chine ou de l’Australie ; un départ ordonné de la France serait certainement dans l’intérêt de Pékin ou de Canberra, qui y imposeraient leur tutelle néocoloniale. L’Azerbaïdjan, quant à elle, a réussi sur le plan international son opération de communication, se posant en champion de la décolonisation. Ce bruit médiatique a réussi à occulter totalement l’épuration ethnique intégrale qui a frappé 150 000 Arméniens du Haut-Karabakh de 2020 à 2023 ; les conseillers azéris sont peut-être en train de transmettre leur expertise en la matière aux Canaques.
Un gouvernement français digne devrait donc rompre immédiatement, après cette agression indiscutable, les relations diplomatiques avec l’Azerbaïdjan ; le gouvernement Attal n’en fera probablement rien. La France est devenue un pays tellement faible que l’on en est à devoir redouter, sérieusement, les ingérences de l’Azerbaïdjan, qui est pourtant tout sauf une puissance majeure dans le monde !

UNE MOTIVATION POLITIQUE SÉPARATISTE ÉVIDENTE

Ces émeutes ne sont pas la manifestation de quelque explosion sociale, d’une révolte des “pauvres” contre des “riches”, ou l’expression de quelque mal-être d’une jeunesse désœuvrée… Telles sont les explications automatiques de la sociologie officielle, qui veut occulter le fait majeur, évident : il s’agit d’une guerre raciale des Canaques contre les “Blancs”, ce qu’ils revendiquent explicitement. Il est certain que l’oisiveté, l’alcoolisme, la drogue, maux chroniques dans la jeunesse canaque, n’arrangent absolument rien, tout comme le laxisme de la justice républicaine qui a là-bas aussi diffusé une culture de l’impunité parmi les délinquants mélanodermes ; mais ces éléments de contexte, indiscutables, ne sont pas l’explication, la motivation principale.
Le moment choisi pour cette révolte ne laisse aucun doute sur la motivation politique fondamentale des insurgés canaques : au printemps 2024, le gouvernement Attal avait laissé libre cours au processus constitutionnel pour rendre tous leurs droits aux citoyens français de Nouvelle-Calédonie, dont le droit de vote à toutes les élections, y compris locales. Ce projet avait été porté en particulier par les députés macronistes de Nouvelle-Calédonie. Ce projet comportait toujours une part de scandale, puisque le droit de vote aux élections locales aurait été encore conditionné par une résidence continue de 10 ans, compromis offert aux séparatistes canaques. Ces derniers n’ont rien voulu entendre, et ont insisté pour maintenir le corps électoral local gelé de 1998 ; les “immigrés” ne devraient pas avoir le droit de vote, avancent-ils, et ce serait non négociable, point de vue appuyé en métropole avec force par toute la gauche décoloniale, en particulier par LFI — qui semble provisoirement avoir oublié la Palestine, en soutenant la “Kanaky” — ; rappelons que les mêmes veulent le droit de vote des immigrés étrangers — et bien sûr des fraîchement naturalisés sans aucune restriction — en métropole, contradiction qui semble leur échapper. Les mêmes penseurs officiels ou officieux qui assurent de l’inexistence d’une France, d’un peuple français historique, ce qui est le fond commun de toute la gauche moderne, jusqu’au président Macron inclus, célèbrent au contraire le peuple “kanak” et la “Kanaky”, réalités imaginaires, ou qui n’existent que contre la France et les Blancs. […]


Scipion de SALM.