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Rivarol n°3630 du 2/10/2024 (Papier)

Editorial

Le boucher Netanyahu va-t-il faire du Liban un nouveau Gaza ?

C’EST L’ESCALADE. Après avoir totalement détruit la bande de Gaza qui représente moins de 2 % de la Palestine et où l’entité sioniste a parqué plus de deux millions de Palestiniens victimes d’incessantes attaques terrestres, maritimes et aériennes, après avoir conduit une politique ouvertement génocidaire consistant à déplacer, massacrer et affamer toute une population civile désarmée, voici que le boucher Netanyahu, ivre de haine et de sang, est en train de dévaster le Liban intensément bombardé à son tour. Tsahal utilise des bombes d’une tonne, parfois de plusieurs tonnes, ce qui rase des immeubles et des quartiers entiers, détruisant tout sur leur passage. On dénombre déjà plus d’un millier de morts et des milliers de blessés depuis le début des bombardements le lundi 23 septembre et un million de Libanais (sur les moins de six millions que compte le pays) sont désormais des réfugiés. Conformément à son attitude habituelle consistant à tout écraser, tout éliminer autour d’elle, l’entité sioniste a déjà tué dans le pays du Cèdre des dizaines d’ambulanciers, de secouristes, du personnel humanitaire et de nombreux enfants. Des mères n’ont plus de lait à donner à leurs enfants. Dans certaines zones dévastées, on commence à manquer de tout, même du strict nécessaire. Beaucoup de blessés seront amputés à vie, martyrisés dans leur chair et dans leur âme. Mais qu’importe à Netanyahu et à ses soutiens qui veulent créer partout le chaos et œuvrer au Grand Israël du Nil à l’Euphrate dans un déluge de fer, de feu et de sang. Car, si on fait un bref retour en arrière, on observe que, depuis une vingtaine d’années, l’entité sioniste a réussi, soit de manière directe, soit par l’entremise de son inconditionnel allié américain, à mettre à genoux tous les pays voisins, de l’Irak à la Syrie en passant aujourd’hui par le Liban.
L’élimination aussi spectaculaire que rapide — et dramatique pour le mouvement antisioniste dans le monde — de la quasi-totalité de la hiérarchie militaire du Hezbollah, à commencer par son chef historique et charismatique, Hassan Nasrallah, ne peut s’expliquer que par une trahison interne, soit à Téhéran au niveau des gardiens de la révolution, soit à Beyrouth même, au sein du Hezbollah. Il est en effet inconcevable que Tsahal ait pu faire un carton plein en si peu de temps alors que Tel-Aviv n’avait jamais réussi jusque-là (en 32 ans !) à éliminer le numéro un du mouvement chiite, principal soutien à la cause palestinienne. Il est également évident que l’Etat hébreu a bénéficié à plein pour cette opération de grande envergure de l’appui actif des services de renseignement américains. Et bien sûr de l’aide militaire massive des Etats-Unis sans laquelle Israël ne serait rien et n’existerait probablement plus aujourd’hui. On constate une nouvelle fois l’hypocrisie et le cynisme des autorités américaines qui, d’un côté, arment massivement, et encore aujourd’hui, l’entité sioniste et de l’autre appellent vainement Tel-Aviv à la retenue et à ne pas se lancer dans une offensive terrestre. De même Biden, tout en continuant à armer massivement l’entité sioniste pour qu’elle massacre encore davantage et plus vite la population civile palestinienne, femmes et enfants compris, se prononçait tout récemment encore pour une plus grande aide humanitaire dans la bande de Gaza. D’un côté on vous tue, on vous mutile, on massacre vos enfants, vos frères, vos père et mère, on détruit vos maisons, vos vergers, vos cimetières, vos routes, vos lieux de culte, vos écoles, vos hôpitaux, on vous prive de votre terre, de vos biens, on vous déporte, on vous entasse dans des camps de réfugiés qu’on bombarde également et on vous donne en même temps, au compte-gouttes d’ailleurs, du doliprane ! On vous dit de quitter le nord qui sera bombardé pour aller au sud et dès qu’on est au sud après avoir emprunté des routes dévastées et effondrées, on bombarde le sud. Et ainsi de suite.

ON NE LE DIRA JAMAIS ASSEZ, le sionisme est un mouvement assassin, et ce depuis l’origine, reposant sur la ferme volonté d’expulser massivement, par une épuration ethnique systématique, préméditée et délibérée, les Palestiniens de leur terre dans un but de conquête territoriale et de domination politico-militaire. Il est fondé sur le mensonge selon lequel il faut une terre sans peuple à un peuple sans terre (ce qui est nier l’existence du peuple palestinien mais ce négationnisme-là est parfaitement autorisé voire promu !) et il ne vit que de la guerre, de la violence et du crime. Ilan Pappé, un courageux historien israélien (qui a dû quitter l’entité tant il y était persécuté par le gouvernement sioniste) a décrit dans son livre de 2006, Le nettoyage ethnique de la Palestine, la façon ignoble dont les sionistes se sont emparés d’une terre qui ne leur appartenait pas, chassant des centaines de milliers de ses habitants par une politique de terreur, d’intimidation et d’assassinat systématique, parquant ceux qui restaient encore dans un camp de concentration à ciel ouvert (et qui est désormais un camp d’extermination à ciel ouvert), leur faisant subir une cruelle occupation militaire, un impitoyable blocus, les privant de leurs droits civils et violant leurs droits humains, construisant des colonies (il y a 700 000 colons israéliens en Cisjordanie !) pour rendre impossible et non viable tout Etat palestinien, aussi modeste fût-il.
Tel-Aviv ne respecte ni le droit international ni le droit de la guerre ni aucune convention internationale. Il foule au pied les résolutions de l’ONU que Netanyahu et ses sbires osent qualifier d’organisation antisémite, comme ses sectateurs traitent d’antisémites tous ceux appelant au cessez-le-feu et manifestant de la compassion pour les Palestiniens et les Libanais. Lutte contre l’antisémitisme, que de crimes et d’injustices on commet en ton nom ! Car c’est au nom de la lutte contre l’antisémitisme que l’entité sioniste génocide tout un peuple et que le lobby juif persécute de manière cruelle et injuste les révisionnistes et les nationalistes. Il faut le répéter et le crier haut et fort car c’est la vérité : le stade suprême de la lutte contre l’antisémitisme, c’est la perpétration d’un génocide. Et ce sont ceux-là mêmes qui nous parlent ad nauseam de déportation et d’extermination qui déportent et exterminent. Et pas il y a quatre-vingts ou cent ans. Mais aujourd’hui même. Et ce dans un silence sépulcral. Ce sont ceux qui dénoncent la haine et le (prétendu) racisme en France, en Europe et en Occident qui font preuve d’un racisme génocidaire, d’une haine torride en Palestine occupée à l’égard de tout un peuple. Ce sont ceux qui, comme la LICRA, se disent universalistes et antiracistes, et donnent d’insupportables leçons de morale à tout le monde, attaquant en justice tous ceux qui défendent énergiquement la nation française et la religion chrétienne, qui manifestent le plus abject des tribalismes. A-t-on lu un seul communiqué, un seul tweet de la LICRA, du CRIF, du B’nai B’rith, de l’Organisation juive européenne, de l’Observatoire juif de France ou de toute autre association du lobby juif pour dénoncer le massacre des Palestiniens, pour prendre ses distances avec la politique génocidaire de Netanyahu ? Pensez-vous ! La LICRA exige et obtient du gouvernement français la dissolution de Génération Identitaire au nom de son racisme supposé mais en revanche elle ne trouve rien à dire ni à redire au massacre de masse des Palestiniens. Le Christ avait bien raison de parler d’hypocrites et de sépulcres blanchis. En deux mille ans ils n’ont pas changé, ils ne se sont pas améliorés !
    
CES FOUS FURIEUX de Tel-Aviv ont même lancé le lundi 30 septembre une offensive terrestre au Liban, ce qui ne peut que déboucher sur un bain de sang. On peut  penser que le Hezbollah, même s’il est affaibli et décapité, ne restera pas inerte, qu’il tendra des embuscades, se battra, s’il le faut jusqu’à la mort, pour sa terre, ses biens et les siens. Netanyahu a, quant à lui, tout intérêt à faire durer la guerre, à l’intensifier, à aller toujours plus loin dans l’escalade et la folie meurtrière. C’est d’abord un moyen de se maintenir durablement au pouvoir alors que cet assassin, qui est également un corrompu (les deux vont bien ensemble), a des comptes à rendre à la justice, fût-elle israélienne, pour ses méfaits, même si ses affaires traînent depuis plus de dix ans. Ensuite, il entend donner des gages à l’aile la plus extrémiste de son gouvernement et de sa coalition qui le pousse à prendre des mesures toujours plus radicales et criminelles reposant sur l’éradication complète du Hamas et du Hezbollah, c’est-à-dire en réalité sur l’assassinat de dizaines voire de centaines de milliers de personnes, compte tenu de ce qui est appelé pudiquement les « dommages collatéraux ». De plus, le Premier ministre israélien bénéficie du fait que les Etats-Unis sont actuellement en campagne électorale, ce qui lui permet d’aller encore plus loin et plus vite dans ses opérations criminelles et mortifères.
Mais, comme nous l’avons souvent écrit, la vraie raison de l’impunité totale de l’entité sioniste, son joker, sa carte maîtresse, c’est la Shoah. Ce Dogme imposé à l’humanité entière dès le plus jeune âge — on fait pleurer les enfants des écoles à Auschwitz pendant que le peuple de Gaza est génocidé, quelle infamie ! — est le garant de son immunité, l’assurance de son impunité. Netanyahu, comme ses prédécesseurs avant lui, peut faire ce qu’il veut, massacrer, génocider tout un peuple, mener une politique de terreur à Gaza, en Cisjordanie et désormais au Liban et rien ne se passe. Tout au plus les dirigeants occidentaux élèvent-ils de très timides protestations verbales jamais suivies d’effet. Les pays arabes ne font guère mieux. C’est dire la force, l’influence, la puissance du lobby judéo-sioniste qui parvient à tétaniser le monde entier (ou presque), à paralyser les consciences, à détruire le sens moral. On tue, on émonde, on élimine, on retranche, on massacre sous nos yeux et le monde entier regarde ailleurs.

DEUX MILLE ANS après, la crainte des Juifs, évoquée si souvent dans les Evangiles (propter metum Judæorum) et qui paralysait même les disciples du Christ jusqu’à l’envoi du Saint-Esprit le jour de la Pentecôte, se manifeste de manière spectaculaire. Les hommes, les politiciens, surtout en Occident, dégoulinent de lâcheté. C’est un spectacle vomitif. Au nom d’un génocide qu’on n’a pas le droit de contester ni d’étudier de près, le monde entier laisse commettre à l’entité sioniste un génocide qu’on n’a pas le droit de nommer et de dénoncer. Quant aux juifs eux-mêmes, hormis quelque remarquables exceptions individuelles, comme cet historien israélien, Ilan Pappé, force est de constater qu’ils sont incapables d’éprouver la moindre empathie pour les Palestiniens martyrisés et les Libanais bombardés. Même ceux qui sont contre Netanyahu et qui réclament le retour des otages se moquent complètement de la souffrance atroce des Palestiniens, comme le remarque justement le professeur israélien, Meir Baruchin. Ce dernier, qui ne manque pas non plus de force d’âme et de caractère, a été interdit de cours, privé de ses titres, et est en proie à une violente persécution dans l’entité sioniste parce qu’il dénonce ouvertement le traitement inhumain des Palestiniens par son gouvernement, comme il l’expliquait dans l’émission En société sur France Télévisions le 22 septembre. Selon lui, jamais sans doute dans son histoire la moralité du peuple juif n’a été à un niveau aussi bas. Et il sait de quoi il parle. Il est en effet frappant de constater la dureté de cœur et l’inhumanité de beaucoup d’israélites, au mieux indifférents au sort des Palestiniens, au pire se réjouissant même de leur massacre de masse, les considérant comme des « animaux humains » ainsi que l’a dit publiquement et sans vergogne le ministre de la Défense de Netanyahu. Mais est-ce si nouveau ?
S’il est vrai, comme l’écrivait Soljenitsyne, que la frontière entre le bien et le mal passe dans le cœur de chaque homme, et qu’il y a fort heureusement des gens estimables partout, dans tous les peuples et toutes les communautés, il faut bien reconnaître la spécificité depuis deux mille ans de ce que l’on appelait autrefois la question juive. Il n’est pas sans fâcheuse conséquence que l’enseignement traditionnel et fondamental de l’Eglise catholique sur le judaïsme talmudique et sur le « peuple déicide » — et au fond du déicide au génocide il y a comme une logique implacable — ne soit plus transmis ni approfondi ni cru ni connu, même souvent hélas dans les milieux traditionalistes. Car si on analyse les événements actuels sur le seul angle temporel, naturel et charnel, on s’interdit de comprendre la dimension apocalyptique et eschatologique de la tragédie présente. Laquelle ne peut cesser par des moyens purement humains sur cette terre de Palestine à nouveau ensanglantée près de deux mille ans après le Vendredi Saint.[…]

RIVAROL,<jeromebourbon@yahoo.fr>.

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Billet hebdomadaire

Mythes et propagande israéliens (Partie III)

Dans cette troisième partie de la série sur la propagande et les mythes israéliens, nous allons traiter de la question fondamentale des réfugiés palestiniens. En effet, les réfugiés juifs européens qui ont été accueillis par les Palestiniens se sont rapidement transformés en bourreaux, en épurateurs ethniques, en grands-ramplaceurs qui sont aujourd’hui des génocidaires. Une histoire peu glorieuse que les sionistes ont falsifiée.

CE QUE DIT LE DROIT INTERNATIONAL DES RÉFUGIÉS PALESTINIENS DE 1948

Avant le départ du mandataire britannique (15 mai 1948) de Palestine, les forces juives sionistes avaient déjà expulsé par la violence près de 250 000 Palestiniens. Cette épuration ethnique fut la cause principale de la guerre qui démarra le 15 mai 1948 opposant Israël et les pays de la Ligue des États arabes venus secourir les Palestiniens. Le comte Folke Bernadotte, médiateur de paix de l’ONU, arriva le 28 mai 1948 en Palestine. Il demanda qu’on « accepte en principe le rapatriement, à partir du 15 août, et dans une proposition fixée en consultation avec le Médiateur, de quelques-uns des réfugiés qui en expriment le désir, et particulièrement de ceux qui habitent Jaffa et Haïfa… À mon avis, [dit-il], compte tenu de toutes les circonstances, on devrait assurer à tous ces réfugiés qu’ils ont le droit de retourner dans leurs foyers. » Dans son rapport du 16 septembre 1948, Bernadotte propose un plan de partage établi selon « le principe de l’homogénéité et de l’intégration géographiques », et situe les réfugiés arabes sur le même plan où l’on plaçait les réfugiés juifs.
Le lendemain, le 17 septembre 1948, le groupe Stern — organisation paramilitaire sioniste dirigée par Yitzhak Shamir, futur Premier ministre d’Israël — a assassiné à Jérusalem Folke Bernadotte ainsi que le colonel français André Sérot, chef des observateurs des Nations unies. Les Juifs craignaient notamment de ne plus recevoir le Néguev au terme de la mission de Bernadotte qui proposait d’intégrer le Néguev à la la partie arabe.
« En sa qualité de président de la Croix-Rouge suédoise, Bernadotte avait joué un grand rôle pour sauver des Juifs des griffes des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, et c’est pour cela que les dirigeants israéliens avaient accepté sa nomination comme médiateur de l’ONU. Ils ne s’étaient pas attendus à le voir tenter de faire pour les Palestiniens ce qu’il avait fait pour les Juifs quelques années auparavant. »
On lit, entre autres, cette règle dans les principes établis en 1946 lors de la création de l’Organisation internationale pour les réfugiés : « La tâche essentielle en ce qui concerne les personnes déplacées, consiste à les encourager à retourner promptement dans leur pays d’origine et à aider leur retour […] » Le « droit de rapatriement » est l’un des sept postulats fondamentaux sur lesquels Bernadotte établit ses « Conclusions concrètes » qui précisent le droit international :
« i) Le droit des réfugiés arabes à regagner leurs foyers en territoire sous contrôle juif le plus rapidement possible devrait être proclamé par les Nations Unies, et le rapatriement de ces réfugiés, leur réinstallation et leur relèvement économique et social ainsi que le paiement d’une indemnité suffisante pour les biens de ceux qui auraient décidé de ne pas revenir, devraient être contrôlés et facilités par la Commission de conciliation des Nations Unies […] ».
Ce texte est à l’origine de la Résolution que l’Assemblée générale des Nations Unies vota le 11 décembre 1948, à sa troisième session. Le paragraphe 11 de la Résolution 194 (III) dit ceci : « Décide qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des indemnités doivent être payés à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou endommagé lorsque, en vertu des principes du droit international ou en équité, cette perte ou ce dommage doit être réparé par les Gouvernements ou autorités responsables.
Donne pour instructions à la Commission de conciliation de faciliter le rapatriement, la réinstallation et le relèvement économique et social des réfugiés, ainsi que le paiement des indemnités. »

INVERSION ACCUSATOIRE : LES ÉTATS ARABES AURAIENT DEMANDÉ AUX PALESTINIENS DE FUIR LEUR TERRE

L’histoire a été réécrite pour faire endosser aux États arabes la responsabilité de l’exode des Palestiniens. Les autochtones auraient fui les combats. Vers 1957-1958 apparaît une idée qui sera utilisée constamment depuis par Israël : l’exode des Palestiniens est dû aux ordres ou aux exhortations des chefs arabes. Le ministre des Affaires étrangères israélien se mit à la propager. La Division de l’Information de ce ministère, à Jérusalem, publie des tracts de quatre pages, Aperçus, Thèmes, etc. avec édition française.
David Ben Gourion, dans un discours à la Knesset, le 11 octobre 1961, affirme : « Nous possédons des preuves évidentes qu’ils ont quitté ce pays sur les ordres des leaders arabes conduits par le Mufti. »
Aucune preuve n’a été présentée à l’appui de ses propos. Un journaliste irlandais, B. Childers, mena une enquête pour vérifier ce qu’avançaient les autorités israéliennes. Il consulta les enregistrements faits par la B.B.C. de toutes les émissions du Moyen-Orient en 1948, conservés au British Museum. La conclusion de son enquête est la suivante : « Il n’y eut pas un seul ordre, ou appel, ou suggestion sur l’évacuation de la Palestine, venant de quelque station de radio, à l’intérieur ni à l’extérieur de la Palestine en 1948. Il y a des enregistrements réitérés d’appels arabes et même des ordres positifs de rester sur place (to stay put). »
En revanche, l’Irgoun (organisation terroriste juive) avertit les « Arabes des agglomérations urbaines » que le typhus et le choléra vont apparaître en avril et mai (1948). Les Palestiniens ont été expulsés par les forces juives, et ce de façon méthodique par des actes terroristes ; cela a été fréquemment signalé par la Commission politique spéciale des Nations Unies en 1949 et 1950.
Le représentant de la Jordanie à la Commission, M. Haïkal, déclarait le 1er décembre 1950 : « … en aucun cas, l’intervention des forces arabes en Palestine n’a été cause de l’exode ». Il ajouta que les Arabes de Palestine « sont, en vérité, victimes de la politique d’expulsion adoptée par les Juifs, qui n’ont pas cessé de la pratiquer systématiquement jusqu’à ce jour ».

LES SIONISTES ONT EMPÊCHÉ LES RÉFUGIÉS DE RETOURNER CHEZ EUX APRÈS LA GUERRE

Au lendemain de la guerre, la question de l’avenir de Gaza se pose. Sa population est passée de 80 000 à 240 000 en quelques mois avec l’arrivée des réfugiés. Précisons au passage que 70 % des Gazaouis sont, aujourd’hui, les enfants et les petits-enfants de ces réfugiés qui ont été chassés de leurs terres par les forces juives.
En février 1949, alors qu’est négocié l’armistice entre l’Égypte et Israël, le roi Abdallah de Jordanie fait savoir qu’il souhaite mettre Gaza sous son autorité afin d’offrir à son pays un débouché sur la Méditerranée et rassembler tous les Arabes de Palestine. De son côté, en avril 1949, Israël affiche sa volonté d’annexer Gaza. L’Égypte n’a aucune revendication sur Gaza, mais ses troupes y sont présentes. Elle refuse de délivrer des permis de travail aux réfugiés palestiniens et rapatrie à Gaza 3 000 personnes arrivées au Caire depuis Rafah. […]

Jean TERRIEN.