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Rivarol n°3633 du 23/10/2024 (Papier)

Editorial

Explosion des impôts et projet de loi sur l’immigration

AU MOMENT MÊME où la France va battre un nouveau record de prélèvements obligatoires avec le budget 2025 qui se caractérise par une forte hausse des impôts tant pour les particuliers que pour les entreprises, ce n’est pas un hasard si le gouvernement met en scène un nouveau projet de loi contre l’immigration. Alors même que le précédent voté par l’ancienne majorité, avec les voix des députés du Rassemblement national, n’est pas encore appliqué et que l’on n’a donc pas pu procéder à son évaluation, les pouvoirs publics n’ont rien de plus pressé que de soumettre à la représentation nationale un nouveau texte porté par le ministre de l’Intérieur, le sémillant Bruno Retailleau qui, comme ses prédécesseurs, joue au Monsieur muscles. L’ex-sénateur LR de Vendée vient d’ailleurs de donner une grande interview, martiale, à l’hebdomadaire national-sioniste Valeurs actuelles daté du 16 octobre qui fait sa une sur le locataire de la place Beauvau. On y voit un Retailleau souriant s’exclamant : « Ma ligne est claire : la tolérance zéro ». Et la rédaction de la revue judéoservile de choisir comme sous-titre énamouré : « Exclusif. Insécurité et séparatisme : les traitements de choc de Bruno Retailleau, le nouveau shérif des Français ».
Le but de la manœuvre est claire : il s’agit de s’attirer les bonnes grâces du peuple en lui faisant accroire qu’on s’occupe enfin de lui, que ses désirs seront comblés, ses attentes satisfaites, ses inquiétudes apaisées, ses demandes traitées. On nous joue une nouvelle fois la comédie et malheureusement comme à chaque fois cela fonctionne car en politique les naïfs, les amnésiques et les imbéciles forment des majorités systématiques. Comme nous l’avons souvent écrit, la bêtise en politique donne une idée de l’infini. Il est tellement facile de gruger les électeurs en leur promettant monts et merveilles. Cela marche à tous les coups. Et le poste de ministre de l’Intérieur, plus encore que celui de chef du gouvernement, est le tremplin rêvé pour concourir à la magistrature suprême. Ce fut vrai pour Chevènement, pour Pasqua (même s’il échoua d’un cheveu en 2002 à obtenir les cinq cents précieux paraphes), pour Sarkozy. Cela reste vrai actuellement pour Darmanin et désormais pour Retailleau. On sait à ce propos que Wauquiez, chef du groupe LR à l’Assemblée, brûlait lui aussi d’obtenir Beauvau car il savait que c’était un moyen idéal pour assouvir ses ambitions présidentielles pour 2027. Mais Barnier et Macron lui ont finalement préféré Retailleau qui sort ainsi de l’ombre et pourrait marginaliser politiquement et médiatiquement l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

LE NOUVEAU PROJET DE LOI sur l’immigration, qui, comme tous les précédents depuis quarante ans, ne changera rien au phénomène du Grand Remplacement, non plus qu’à l’explosion des violences et des crimes dont les causes sont d’ailleurs multiples, n’a d’autre objectif que de détourner l’attention du grand public de la hausse des impôts et des taxes qu’entend mettre en œuvre le gouvernement Barnier. Or, contrairement à une idée reçue, augmenter les prélèvements obligatoires ne permet pas le plus souvent d’accroître les recettes fiscales, bien au contraire, car lorsque les contribuables plient sous le poids de l’imposition, forcément ils dépensent moins, ils consomment moins, ils remettent à plus tard l’achat d’une voiture neuve, d’une maison, d’un appartement, renoncent à un voyage, à des loisirs, bref ils font moins marcher l’économie. De plus, l’augmentation des charges et des impôts — le gouvernement entend augmenter le taux de l’impôt sur les sociétés, ce qui est une folie dans un contexte de concurrence internationale débridée — accroît mécaniquement les difficultés et les faillites des entreprises, surtout s’agissant des PME (petites et moyennes entreprises) et des TPE (très petites entreprises). D’où à l’arrivée plus de chômage, donc plus de dépenses sociales et moins de rentrées fiscales. Comme le dit l’adage « l’excès d’impôts tue l’impôt ». Il brise l’esprit d’initiative, de créativité, décourage et stérilise les initiatives audacieuses, favorise fortement la concurrence étrangère produisant à des coûts plus faibles.
Augmenter les impôts et les taxes est décidément une maladie française, qui n’a cessé de s’aggraver depuis le septennat de Valéry Giscard d’Estaing où, pour la première fois, le taux de prélèvements obligatoires (c’est-à-dire l’ensemble des impôts et des cotisations sociales) a franchi la barre des 40 %, seuil au-dessus duquel on passait, selon l’aveu même de VGE, d’une économie libérale à une économie socialiste et administrée. Voilà un demi-siècle au moins que l’imposition est tout à fait déraisonnable dans notre pays où le contribuable est  beaucoup plus taxé que dans les autres pays européens et occidentaux. Et si au moins ces charges et ces impôts très élevés servaient à mettre en œuvre des services publics de qualité, on pourrait dire qu’au moins les efforts demandés revêtent une certaine utilité. Mais il n’en est rien. Plus l’on paye, moins il y a de services et plus ils sont de mauvaise qualité. On ne cesse de supprimer des lits dans les hôpitaux, on ferme chaque jour davantage dans les villages et dans les bourgs les bureaux de poste, les trésoreries, les crèches, les écoles, les gendarmeries, les maternités, les cliniques et hôpitaux, les cabinets médicaux, les commerces. On assiste à une dévitalisation voire à une désertification des campagnes, de la France rurale et profonde. Dans de nombreux endroits de notre pays il n’est pas excessif de parler aujourd’hui de désert médical. Il est des zones dans le centre de la France où il faut parcourir  plusieurs dizaines de kilomètres pour trouver un magasin d’alimentation, un médecin, un dentiste ou pour aller aux urgences. Et malgré cette situation ubuesque, qui ne cesse de s’aggraver, les impôts et les cotisations explosent. Cherchez l’erreur…

DE TOUTE FAÇON, il ne faut pas compter sur Barnier, qui est un pur produit du Système, pour remettre si peu que ce soit en question le logiciel actuel. Pour lui, comme pour tous ses prédécesseurs, il n’est d’autre solution que d’écraser d’impôts les contribuables au point de rendre les prélèvements non seulement étouffants mais confiscatoires. Et la révolution arc-en-ciel imposant notamment le recours au tout électrique est aussi un prétexte et un moyen, comme l’explique Jean Beaumont en page 2, pour rendre le citoyen encore plus taillable et corvéable à merci. Nul doute que les pouvoirs publics, au nom de la résorption illusoire des déficits et de la dette, vont s’en prendre massivement dans les années à venir à l’épargne des Français et à leur patrimoine en surtaxant les assurances vie, les livrets d’épargne et en augmentant fortement les droits de succession, au moins sur les héritages supérieurs à 100 000 euros. Cela ne se fera certes pas en un jour, on procédera graduellement, sur plusieurs années, mais c’est incontestablement le sens de la marche. Il s’agit d’appauvrir les Français et d’enrichir les marchés financiers.
Car les gouvernements successifs sont les misérables laquais de la fortune anonyme et vagabonde et donc, car tout est lié, du sionisme assassin. Ainsi, pour avoir simplement dit en Conseil des ministres qu’Israël né d’une résolution de l’ONU devait respecter la FINUL au Sud-Liban, Macron a été accusé de mettre en œuvre un « antisémitisme d’Etat » (sic !), ainsi que l’a écrit sur X la présidente de l’OJE (Organisation juive européenne) tandis que l’affreuse Elisabeth Lévy expliquait qu’avec une telle déclaration présidentielle elle se sentait presque indésirable en France. Pas moins ! Macron  a naturellement fait machine arrière, arguant qu’on l’avait mal compris, que ses propos avaient été mal retranscrits. On ne saurait en effet s’en prendre à l’entité sioniste dont le mémorial de la Shoah à Yad Vashem constitue à la fois l’épicentre, le soubassement, le fondement, le garant et la meilleure assurance-vie. Malgré ses crimes chaque jour plus nombreux et plus atroces sur les populations civiles.[…]

RIVAROL,<jeromebourbon@yahoo.fr>.

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Billet hebdomadaire

La guerre du Liban et le plan israélien pour le monde arabe

La guerre du Liban menée en 1982 par Israël pour mettre en œuvre son plan de partage confessionnel du pays, élaboré par David Ben Gourion en 1954, servit de modèle à l’État hébreu pour élaborer un plan ambitieux de partition de tout le monde arabo-musulman.

LE PLAN ODED YINON

Au cours de l’année qui vit l’invasion du Sud-Liban, en 1982, par l’armée israélienne, un plan de redécoupage du Proche-Orient fut dessiné par un certain Oded Yinon. Lequel était, selon toute vraisemblance, un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères israélien. Il rédige en 1982 un plan intitulé « A Strategy for Israel in the 1980’s » (Une stratégie pour Israël dans les années 1980) ; ce document a été traduit de l’hébreu en anglais par l’universitaire Israël Shahak, président de la Ligue israélienne pour les droits humains et civils.
Le projet de ce plan ne concerne pas le seul Proche-Orient, mais tout le monde musulman, des Colonnes d’Hercule à l’Hindou Koush. L’objectif est de faire éclater tous ces pays en micro-États ethnoconfessionnels par une stratégie (toujours la même) d’opposition entre eux des différents groupes ethniques et confessionnels présents au sein des pays musulmans. Créer des essaims de micro-États sectaires procurerait à Israël la légitimité morale et créerait autant d’occasions potentielles de guerres tout en permettant l’expansion d’Israël vers ses frontières bibliques (du Nil à l’Euphrate).
Après avoir livré une analyse aux perspectives larges, Oded Yinon écrit : « A long terme, le monde musulman arabe ne pourra exister dans son cadre actuel dans nos environs sans avoir à passer par de véritables changements révolutionnaires. Le monde musulman a été construit par des étrangers (Français et Britanniques dans les années 1920) comme un château de cartes éphémère, sans que les souhaits et les désirs des populations aient été pris en compte. Il a été divisé arbitrairement en 19 Etats, tous constitués de combinaisons de minorités et de groupes ethniques hostiles les uns aux autres [N.D.A. : il exagère ici à dessein pour les besoins de sa stratégie], de sorte que, de nos jours, chaque Etat musulman arabe fait face à une destruction sociale ethnique de l’intérieur, et en quelque sorte la guerre civile fait déjà rage.
Outre l’Egypte, tous les Etats du Maghreb sont composés d’un mélange d’Arabes et de Berbères non Arabes. En Algérie, il y a déjà une guerre civile qui fait rage dans les montagnes kabyles entre les deux nations du pays. Le Maroc et l’Algérie sont en guerre l’un contre l’autre sur la question du Sahara espagnol, en plus de la lutte interne dans chacun des deux pays. »
Dans ce document, Oded Yinon, après avoir dressé un état du monde musulman du Maroc à l’Afghanistan — en prenant soin pour chacun de ces pays de tracer les lignes de fracture ethno-confessionnelles —, établit les objectifs que doit se fixer Israël. Il commence par la Palestine et écrit : « Après la Guerre de Six Jours, nous aurions pu nous préserver de tout conflit amer et dangereux si nous avions donné la Jordanie aux Palestiniens vivant à l’ouest du Jourdain. En faisant cela, nous aurions neutralisé le problème palestinien auquel nous faisons face aujourd’hui ». La présence palestinienne est un caillou dans la chaussure de l’État hébreu qui ralentit sa marche vers le Grand Israël. Le plan de Moshe Feiglin (alors vice-président de la Knesset), élaboré en juillet 2014, préconisant le déplacement des Gazaouis vers le Sinaï, est la continuité du plan Yinon. C’est dans cette perspective que nous pouvons comprendre les bombardements réguliers à deux ou trois ans d’intervalle sur la population de Gaza, le but étant de les pousser vers le Sinaï.
En ce qui concerne le Sinaï, après avoir fait un état des lieux, il écrit que “récupérer” la péninsule du Sinaï avec ses ressources (pétrole) est une priorité politique pour Israël qui a été retardée par l’accord de paix israélo-égyptien de Camp David (1978). Ce projet de récupération du Sinaï est une obsession israélienne, qui trouve son origine dans les récits vétéro-testamentaires pris à la lettre (qui ne sont nullement interprétés à la lumière du Nouveau Testament), rendus vivants et réactivés par le sionisme messianique (laïc et religieux), mais aussi, comme le souligne Yinon, dans des motivations stratégiques, économiques et énergétiques sur le long terme. Idem pour Gaza dont le plateau continental recèle une formidable poche de gaz baptisée “Léviathan” qui se prolonge d’ailleurs aux abords du Sinaï.
D’ailleurs, Yinon précise que l’Égypte doit procurer un prétexte à Israël pour qu’il puisse occuper une nouvelle fois le Sinaï. Il décrit l’Égypte comme un cadavre et explique que l’objectif politique d’Israël est d’exploiter le “fossé” existant entre chrétiens et musulmans pour diviser l’Égypte en deux régions géographiquement distinctes. Il précise aussi que l’éclatement de l’Égypte provoquerait également l’éclatement de la Libye (chose faite aujourd’hui “grâce” à la guerre franco-britannique sous direction américaine et “pilotée” par le fauteur de guerre Bernard-Henry Lévy) et du Soudan (aujourd’hui divisé en deux États sur fond de guerre ethno-confessionnelle) ainsi que d’autres pays plus éloignés de l’Égypte ; l’effet domino en quelque sorte.
Puis, il dresse le plan pour ce qu’il appelle le Front de l’Est. Il explique que la dissolution du Liban en cinq États servira de précédent pour tout le monde arabe, incluant l’Égypte, la Syrie, l’Irak et la Péninsule arabique.
« La dissolution de la Syrie et de l’Irak en régions ethniques ou religieuses comme au Liban est le premier objectif d’Israël sur le front de l’Est sur le long terme, tandis que la dissolution de la force militaire de ces États sert de premier objectif sur le court terme ».
Il précise que la Syrie devra être divisée. « Il y aura le long de sa côte un État chiite alaouite, un État sunnite dans la région d’Alep, un autre État sunnite à Damas hostile à ses voisins du nord et les druzes qui vont installer un État, peut-être dans notre Golan et certainement dans le Hauran et dans le nord de la Jordanie. Cette situation sera la garantie de la paix et de la sécurité dans la région sur le long terme, et cet objectif est déjà à notre portée aujourd’hui ».
À propos de l’Irak, Yinon écrit très clairement : « L’Irak, riche en pétrole d’un côté et déchiré de l’autre, est garanti en tant que candidat comme cible d’Israël. Sa dissolution est même plus importante pour nous que celle de la Syrie. Sur le court terme, c’est la puissance irakienne qui constitue la plus grande menace pour Israël… Toute sorte de confrontation interarabe nous assistera dans le court terme et nous raccourcira le chemin pour le plus important objectif de démembrement de l’Irak comme en Syrie et au Liban. En Irak, la division en provinces ethniques et religieuses est possible comme en Syrie durant la période ottomane ».
Pour donner un autre exemple de cette stratégie israélienne machiavélique, nous citerons Ze’ev Schiff, correspondant militaire du journal israélien Haaretz —et qui était un des plus grands spécialistes en Israël dans ce domaine — qui écrit :
« Le mieux qui pourrait arriver pour les intérêts d’Israël en Irak est la dissolution de l’Irak en un État chiite, un État sunnite et la séparation de la partie kurde. » (Haaretz, le 02/06/1982). On comprend mieux à la lecture de ces lignes les deux guerres du Golfe en 1991 et en 2003 contre l’Irak de Saddam Hussein, l’embargo et le blocus inhumains qui lui ont été imposés, la destruction du pays, son démembrement, les centaines de milliers de morts et de blessés irakiens du fait des bombardements américains et alliés et du cruel blocus, le chaos et l’anarchie en Irak depuis avec une foultitude d’attentats sanglants. De pays moderne et prospère, l’ancienne Mésopotamie est redevenue dans un état chaotique et catastrophique à cause de la cynique et meurtrière stratégie israéalienne. La fable de la prétendue quatrième puissance militaire mondiale (qu’était, nous disait-on, l’Irak), la démonisation de Saddam Hussein accusé de crimes imaginaires, la calomnie très médiatisée des bébés koweïtiens jetés de leur couveuse par la soldatesque irakienne (une pure et cynique invention pour pousser l’opinion publique internationale à la guerre), la fable des prétendues armes de destruction massive de Saddam Hussein, tout a été inventé et scénarisé pour justifier les deux guerres successives, à douze ans de distance, contre l’Irak, contre son peuple, contre son régime et contre son chef. Sans que jamais les auteurs et propagateurs de ces ignobles calomnies aux conséquences incalculables n’aient eu le moindre compte à rendre.[…]

Jean TERRIEN.