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Rivarol n°3635 du 6/11/2024 (Papier)

Editorial

Les fruits amers de la déchristianisation

A QUOI SERT un ministre de l’Intérieur en France ? A lutter contre « les chants homophobes » dans les stades de football ! Non, je n’invente rien, je n’exagère nullement. Le locataire de la place Beauvau, le Vendéen Bruno Retailleau, n’a en effet rien de plus pressé que de lutter contre la prétendue “homophobie” parmi les passionnés du ballon rond. L’ancien sénateur LR, connu jusque-là pour son (relatif) conservatisme sociétal, est même allé jusqu’à exiger l’arrêt immédiat des matches si l’on entendait des chants ou slogans “homophobes” depuis les tribunes. Le premier flic de France s’est également prononcé pour l’interdiction de stade pour les spectateurs convaincus d’“homophobie” et pour des poursuites judiciaires et des sanctions pénales exemplaires. Avec Othman Nasrou, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur chargé de la citoyenneté et de la lutte contre les discriminations, et Gil Avérous, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, Bruno Retailleau a même officiellement reproché à la Ligue de football professionnel (LFP) de ne pas avoir interrompu samedi 2 novembre au soir le match entre Saint-Etienne et Strasbourg où des « chants homophobes », horresco referens, auraient été entendus. « Nous avons dit aux instances du football notre détermination à faire cesser les chants homophobes » ont tweeté martialement les trois membres du gouvernement Barnier.
Cette attitude lamentable est symptomatique de cette droite couchée qui trahit dès qu’elle est aux responsabilités — il n’est pas rare non plus qu’elle trahisse aussi dans l’opposition ! — Alors même que Retailleau était considéré jusque-là comme un des éléments les plus droitiers et les plus conservateurs, voire les plus réactionnaires, de la droite sénatoriale, à peine nommé ministre de l’Intérieur, il abandonne totalement, lâchement, ignominieusement, les combats moraux et sociétaux qui étaient les siens. Comment s’étonner qu’avec de tels individus on perde toutes les batailles avant même de les avoir engagées ! C’est dramatique et c’est hélas une constante depuis de très longues décennies, sinon depuis plus de deux siècles, avec ces conservateurs qui ne se conservent rien, sinon leurs places et leur carrière. Sur le plateau du 20 heures de TF1, interrogé et sommé de s’expliquer par l’inverti revendiqué Gilles Bouleau, à peine nommé place Beauvau, Retailleau abjurait devant des millions de téléspectateurs sans explication et sans honte son opposition au “mariage” homosexuel et à la PMA pour les lesbiennes. Et voilà qu’il va encore plus loin désormais, dépassant même ses prédécesseurs dans l’ardeur et la radicalité de la « lutte contre l’homophobie », au point d’exiger l’arrêt des matchs en cas d’infraction à la nouvelle morale de l’arc-en-ciel. Retailleau tient exactement le même langage, fait siennes de semblables revendications que SOS Homophobie et autres associations homosexualistes activistes. C’est pitoyable. C’est méprisable. C’est abject. Voilà l’homme dont Valeurs actuelles fait un héros. On a décidément les héros ou plutôt les zéros qu’on mérite ! Comme toujours, tout repose de bout en bout sur la délation. C’est le collectif Rouge direct qui se veut « lanceur d’alerte contre l’homophobie dans les stades » qui a dénoncé des « chants homophobes » qui auraient été entendus dans les virages du stade Geoffroy-Guichard le soir de la Fête des morts. Lorsqu’on écoute attentivement l’enregistrement, il n’y a vraiment rien de probant et de caractérisé. Mais qu’à cela ne tienne. Il suffit qu’une association ou qu’un collectif de lutte contre l’homophobie dénonce, fasse du bruit, appelle à couper des têtes pour que la machine répressive s’emballe et devienne complètement folle. Rouge Direct porte plainte contre la Ligue de football professionnel, excusez du peu, dénonçant son inaction coupable et exige des sanctions radicales. « La situation n’est plus tenable. Il faut agir. » Elle enjoint à la Ligue de football et au gouvernement d’exercer une répression immédiate et fulgurante contre les prétendus coupables. Et les pouvoirs publics d’obtempérer aussitôt comme des toutous ou des laquais. Voilà le cauchemar dans lequel nous vivons. Et ce qui est vrai de la prétendue homophobie l’est également du prétendu racisme, du prétendu antisémitisme, du prétendu négationnisme. Il s’agit d’interdire à qui pense contrairement à la nouvelle doxa arc-en-ciel de s’exprimer librement. Qui n’est pas d’accord avec la vision du monde homosexualiste, unilatéralement antiraciste, sioniste, anti-révisionniste n’a pas droit de cité. Voilà le totalitarisme moderne où nous étouffons, où les libertés sont niées, où les personnes sont broyées, où les esprits libres sont persécutés, où l’air manque à nos poumons.

CETTE MACHINE INFERNALE ne s’arrête jamais. Elle ne connaît ni trêve ni repos. Elle va même toujours plus loin dans la répression, la folie furieuse et la tyrannie, dans ce qui constitue une insupportable et odieuse police de la pensée. Après le sénateur LR Stéphane Le Rudulier, un intime de Retailleau, qui a déposé le 1er octobre une proposition de loi visant à punir jusqu’à sept ans de prison ferme l’antisionisme, ou même de simples critiques contre Israël (voir RIV. 3632 du 16 octobre 2024), voici que Mme le député, Caroline Yadan, qui a succédé à l’affreux Meyer Habib comme élue de la huitième circonscription des Français de l’étranger (qui comprend l’entité sioniste), mais qui ne vaut pas mieux que lui, a déposé à son tour, le 30 octobre, en compagnie de l’ancien ministre macroniste Aurore Bergé, une proposition de loi, cosignée par 90 autres députés, dont l’ancien président socialiste François Hollande (qui brûle de briguer à nouveau la magistrature suprême, ceci explique sans doute cela), 61 députés d’Ensemble pour la République (Gabriel Attal), 14 d’Horizons (parti dirigé par Edouard Philippe, lui-même candidat officiel à la présidentielle de 2027) et 5 socialistes et apparentés (Boris Vallaud) pour lutter contre « les formes renouvelées d’antisémitisme ».
Dans un entretien à l’hebdomadaire Le Point, où sévit notamment un certain BHL, elle ne cache pas ses intentions qui sont objectivement liberticides : « J’ai travaillé avec un confrère avocat au Conseil d’État afin de mettre en exergue trois axes essentiels de cette nouvelle forme d’antisémitisme : l’apologie du terrorisme, la négation de l’État d’Israël et la comparaison avec la Shoah. Je voulais que soient punissables toutes les références à des expressions telles que “From the river to the sea” avec des cartes où Israël a disparu ; que Rima Hassan ne puisse plus impunément estimer que le Hamas est un mouvement de résistance ou pour que l’on ne puisse plus poster sur ses réseaux sociaux un drapeau nazi accompagné d’une étoile de David. » Et la Likoudnik Caroline Yadan d’ajouter pour que les choses soient bien claires : « Sans entrer dans le détail technique juridique, je voulais traiter la problématique de la comparaison faite avec la Shoah et les juifs dans le droit commun lorsque je me suis aperçue que cela risquait de poser des difficultés et d’entraîner une levée de boucliers de mes pairs très attachés à la loi sur la presse, ce que je peux comprendre. Le plus envisageable juridiquement a été de traiter ce sujet dans le cadre de la loi Gayssot et d’y ajouter que la contestation de la Shoah est punissable, même si elle est présentée sous forme déguisée, dubitative, par voie d’insinuation ou de comparaison, d’analogie ou de rapprochement. De ce fait, la comparaison de l’État d’Israël au régime nazi serait sanctionnée comme une banalisation outrancière de la Shoah. »
La cour de cassation et le conseil constitutionnel avaient déjà élargi ces dernières années le champ d’application de la loi Fabius-Gayssot du 13 juillet 1990 en considérant comme punissable toute contestation ou minoration de la Shoah, fût-ce sous forme déguisée, interrogative ou par insinuation, ce qui n’était pas le cas initialement. Caroline Yadan veut aller encore plus loin en assimilant à ce qu’ils appellent le “négationnisme” toute critique de l’entité sioniste et toute comparaison avec le régime national-socialiste ou avec l’“Holocauste”. Comme nous avons déjà eu l’occasion de l’écrire, il est regrettable que les principales figures de soutien à la cause palestinienne ne se soient jamais intéressées (par prudence ou par bêtise ?) au révisionnisme historique, la Shoah étant l’un des fondements de l’Etat d’Israël, et qu’elles n’aient non plus jamais condamné la répression injuste et féroce exercée contre les chercheurs révisionnistes. Vu ce que subissent les Palestiniens, cela n’aurait pas été pire si leurs représentants et soutiens avaient osé défendre la liberté d’expression, de publication et d’action des révisionnistes et s’ils avaient ouvertement mis en cause les fondements de cet Etat terroriste, criminel et voyou né de la guerre et n’existant que dans et par le mensonge et le crime. Ils auraient ainsi servi la cause de la justice, de la morale et de la vérité et auraient contribué à délégitimer et à démystifier ce sionisme assassin.

CAR NETANYAHU et ses sbires, eux, ne se gênent pas pour aller toujours plus loin dans le cynisme le plus éhonté, le crime de masse et la répression impitoyable de tous leurs adversaires et contradicteurs. Le ministre israélien de la Justice, Yariv Levin, cherche ainsi à criminaliser et à emprisonner ceux qui appellent à punir son pays à l’échelle internationale. Le vendredi 1er novembre, ce ministre de Netanyahu a demandé le vote et la promulgation d’un projet de loi criminalisant ceux qui appellent à des sanctions contre l’entité sioniste, y compris une peine de prison allant jusqu’à dix ans ! Cela fait suite aux déclarations de l’éditeur du journal de gauche Haaretz, Amos Shokan, au cours desquelles il a appelé à l’imposition de sanctions à Israël dans le contexte du génocide qu’il commet actuellement dans la bande de Gaza. Le président du Congrès juif mondial, Ronald Lauder, avait lui aussi appelé à emprisonner partout dans le monde toutes les personnes convaincues d’antisémitisme, c’est-à-dire dans son esprit qui soutiennent la cause palestinienne ou dénoncent le génocide en cours à Gaza où l’aide humanitaire est bloquée, où les hôpitaux et centres de santé sont systématiquement détruits par Tsahal, où il y a une volonté de tuer par la famine, l’absence de soins, les épidémies, les bombardements incessants, les déplacements forcés (c’est-à-dire la déportation) de populations entières, y compris les malades et les blessés, les enfants, les vieillards et les infirmes. Les media en France et un peu partout en Occident taisent toutes ces horreurs, ou les relativisent fortement, car ils sont quasiment tous inféodés au lobby judéo-sioniste voire tenus par des sayanim — terme qui signifie “informateurs” en hébreu et qui désigne des Juifs de la diaspora qui, par “patriotisme”, acceptent de collaborer avec le Mossad ou d’autres institutions sionistes. On pense entre autres à l’ancien patron de BFMTV, le milliardaire franco-israélien Patrick Drahi, qui finance l’armée israélienne, ou à l’actuel directeur de la publication et de la rédaction du quotidien Libération, Dov Alfon, qui fut (et qui est sans doute toujours discrètement) officier de renseignements israéliens à l’unité 8200. Et que dire de CNews dont le patron, Vincent Bolloré, non seulement est juif par sa grand-mère maternelle, Nicole Goldschmidt, mais qui de surcroît travaille activement dans ses entreprises avec les Israéliens, notamment au Cameroun, territoire complètement tenu par les sionistes ? Comment s’étonner dans ces conditions que l’information soit complètement baisée, déformée ou occultée sur ce qui se passe réellement en Palestine occupée ? Sait-on par exemple en France que l’occupation sioniste a lancé une attaque féroce contre le secteur de la santé à Gaza ? En l’espace de quelques semaines seulement 34 hôpitaux ont été mis hors service par l’occupation. 80 centres de santé ont été également mis hors service par Tsahal. 162 institutions de santé ont été ciblées par l’armée sioniste. 131 ambulances ont été détruites. On dénombre 986 personnes tuées parmi le personnel médical et 310 cas d’arrestation arbitraire parmi les équipes de santé. Ce qui se passe là-bas est une horreur absolue, qui dépasse l’entendement. L’entité sioniste a même voté à une large majorité à la Knesset l’interdiction sur son territoire et à Gaza, en Cisjordanie et même à Jérusalem-Est, de l’Unrwa, l’organisme onusien qui s’occupait d’acheminer tant bien que mal l’aide humanitaire à la population civile palestinienne et qui s’occupait des réfugiés palestiniens. Ce lundi 4 novembre, à l’heure où nous bouclons ce numéro, l’entité sioniste bombarde et détruit l’hôpital Kamal Adwan, le seul qui était encore en fonction dans le nord de la bande de Gaza. Les frappes ont été faites sans aucun avertissement préalable. Le directeur de l’établissement hospitalier a déclaré qu’il était impossible de sortir de l’hôpital qui est bombardé dans « toutes ses parties » et où « la situation est catastrophique », les blessés étant très nombreux tant parmi les patients que parmi le personnel médical. Il ne fait aucun doute que cet hôpital a été visé volontairement, délibérément, comme tous les autres. Comme sont visés, bombardés systématiquement, froidement, les écoles, les centres de réfugiés, les lieux de culte, les routes, toutes les infrastructures. Il s’agit de tuer et de tuer encore et de pousser au désespoir les survivants, de les affamer, de les assoiffer, de les laisser mourir sans soin, dans des douleurs extrêmes, sans analgésiques, sans anesthésiants. C’est cela la barbarie sioniste qui se déploie jour et nuit, 24 heures sur 24 heures, en Palestine occupée, au Liban et devant laquelle le monde entier (ou presque) plie le genou, se soumet dans un concert de lâcheté criminelle proprement écœurant et même diabolique.
Le New York Times, un peu moins soumis sur ce point que la presse subventionnée française, mais peu suspect d’antisémitisme, montrait récemment dans un reportage effrayant que les radios faites sur des enfants palestiniens tués ne montraient le plus souvent qu’une seule balle, généralement dans la tête. Ce n’étaient donc pas des balles perdues mais des balles volontairement tirées dans la tête des enfants palestiniens par des snipers israéliens. Le journal raconte ainsi qu’une famille palestinienne pensant que les bombardements sionistes de la ville où elle habitait avant la déportation forcée avaient cessé et qu’il n’y avait plus personne était revenue avec ses enfants dans la ville qu’elle avait dû fuir pour voir ce qui restait des décombres de sa maison. Et c’est là qu’un sniper israélien qui était caché a tiré délibérément dans la tête de leur enfant. Peut-être parce qu’à ses yeux tout enfant palestinien est un antisémite, au moins en puissance, en devenir. C’est cela la lutte contre l’antisémitisme : l’anéantissement, l’éradication de tout un peuple, la destruction de ses hôpitaux, de ses écoles, de ses lieux de vie et de culte, la fin de tout espoir. On nous fait pleurer sur les enfants juifs déportés avec leur famille pendant la guerre dans Au revoir les enfants et dans tant d’autres œuvres de propagande mais on tait sciemment le crime des crimes commis quotidiennement en Palestine occupée par ceux-là même qui n’ont à la bouche que les mots de génocide, de déportation, d’extermination, qui imposent aux enfants des écoles des processions et des pèlerinages culpabilisateurs à Auschwitz, au Struthof, au camp des Milles, au mémorial de la Shoah alors même que l’horreur est ailleurs. Hervé Ryssen a raison : il faut lire le judaïsme en miroir, pour reprendre le titre d’un de ses ouvrages sur la question. Lequel judaïsme pratique toujours l’inversion accusatoire. Sait-on également que des femmes israéliennes fanatisées, ivres de haine, cherchent à empêcher l’aide humanitaire d’être livrée aux Palestiniens considérés, il est vrai, comme « des animaux humains » ? Mais même aux bêtes ne donne-t-on pas à boire et à manger ? Ne les soigne-t-on pas quand elles sont blessées et qu’on peut les guérir ? Sait-on pareillement que l’armée israélienne empêche le plus souvent l’arrivée des camions d’aide humanitaire au nom de n’importe quel prétexte afin d’affamer, d’affaiblir et de tuer la population civile palestinienne, femmes, enfants et vieillards compris, malades et blessés compris ? C’est cela la réalité quotidienne du sionisme. Et ce sont les sionistes qui donnent sans cesse des leçons, qui accusent, qui condamnent, qui exigent que soient ruinés et embastillés tous ceux qui les gênent, tous ceux qui leur déplaisent, des révisionnistes aux antisionistes, des nationalistes à tous les hommes épris de justice, d’amour, de liberté et de vérité. On nous parle ad nauseam du 7 octobre 2023 considéré comme une « seconde Shoah », comme « le pire pogrom du XXIe siècle » — ces gens-là ont vraiment le sens de la mesure, c’est à cela qu’on les reconnaît ! — mais les Palestiniens, c’est tous les jours qu’ils subissent le 7 octobre, et en bien pire, depuis 1947. Mais leur souffrance à eux ne compte pas. Ils ne sont pas, il est vrai, le peuple élu.

PEUT-ON au moins compter sur le Vatican pour dénoncer tous ces crimes israéliens, pour venir au secours des Palestiniens et des Libanais bombardés et massacrés ? Pensez-vous ! Bergoglio a reçu avec tous les honneurs,en plein génocide palestinien, le président du Congrès juif mondial, Ronald Lauder, et a même permis il y a un an, en octobre 2023, l’ouverture d’un bureau du Congrès juif mondial, « le premier d’une organisation juive sur le territoire du Vatican » s’est félicité le milliardaire Ronald Steven Lauder qui a affirmé que cette initiative bergoglienne témoignait d’« un dévouement inébranlable à la réparation des fractures historiques et à la construction d’un avenir sous le signe de l’unité ». À ce titre, Lauder a remis à François Zéro un document intitulé Kishreinu («Nos liens»), qui revient sur les liens entre les communautés juives et “catholiques” à travers le monde, « la réponse du Congrès juif mondial » à Nostra Aetate (document de convenance et de connivence de Vatican II qui ne repose sur aucune référence scripturaire ou patristique), que le président du Congrès juif mondial qualifie de « déclaration révolutionnaire », puisqu’elle a permis, poursuit-il, d’« inaugurer un chapitre moderne des relations entre l’Église catholique et le peuple juif ». En réalité, il ne s’agit nullement d’un dialogue entre catholiques et juifs mais d’une soumission totale au judaïsme talmudique et à une renonciation à la position traditionnelle et fondamentale de l’Eglise catholique sur le « peuple déicide » et à la théologie dite de la substitution où l’Eglise est le Nouvel Israël.
Bergoglio qui prétend défendre les pauvres et les opprimés, qui affirme s’intéresser aux périphéries, en dehors de quelques vagues généralités sur la paix qui ne mangent pas de pain, n’a pas un mot, pas un seul, pour dénoncer le génocide palestinien, pour stigmatiser les crimes abominables commis par l’entité sioniste. Quand il ne reçoit pas le président du Congrès juif mondial, François Zéro reçoit le B’nai B’rith. On voit donc pour quoi et pour qui il travaille. Les choses sont d’ailleurs de plus en plus claires pour qui se donne la peine de les voir et de les regarder en face. Le samedi 26 octobre au Vatican, le synode a ouvert la voie au diaconat des femmes, première étape vers leur sacerdoce et leur épiscopat, comme chez les anglicans. L’institution conciliaire présidée par Bergoglio ressemble de fait de plus en plus à une néo-église anglicane. Et à vue humaine il n’y aucun espoir que les choses s’améliorent de ce côté-là. Bien au contraire. Le 7 décembre 2024, à l’issue du prochain “consistoire”, François aura nommé 80 % des “cardinaux” en âge de voter, c’est-à-dire ayant moins de 80 ans selon la réforme voulue et adoptée par Paul VI en 1970 afin de rendre plus rapide et irréversible la prise de pouvoir des modernistes. Jean XXIII, dès son arrivée en 1958, avait déjà, dans la même logique, augmenté sensiblement le nombre de “cardinaux”, jusque-là fixés à 70, pour rappeler les 70 Anciens de l’Ecriture.
Le fait de permettre à des femmes de devenir des diaconesses, et demain, n’en doutons pas, des prêtresses, puis des évêques, voire davantage encore, est une révolution considérable. C’est la logique de Vatican II poussée à ses extrémités et qui tourne le dos à 180 degrés à ce qu’était l’Eglise catholique pendant près de vingt siècles. Faut-il le rappeler, le Christ n’a choisi que des hommes comme Apôtres (au nombre de douze) et comme disciples (au nombre de soixante-douze). Et la Vierge Marie elle-même, qui est Mère de Dieu, qui est au-dessus des Anges et des saints, qui est la créature la plus parfaite, n’a pas été faite prêtre par Son Divin Fils. Cela devrait suffire à régler la question. Mais non, les modernistes, désireux d’aller toujours dans le sens du vent, d’accompagner la modernité, y compris et surtout dans ses pires folies, de faire leur des positions féministes et égalitaristes, sont prêts à voter n’importe quoi et à mettre en œuvre les réformes les plus déraisonnables, les plus téméraires, les plus contraires à la doctrine catholique traditionnelle. 356 “évêques” et laïcs ont donc voté le samedi 26 février au Vatican dans le cadre d’un synode mondial à une majorité de plus des deux tiers la mise en œuvre d’un diaconat féminin. Et Bergoglio qui feignait jusque-là d’être opposé à l’institution de diaconesses a affirmé à l’issue du synode qu’il ne changerait rien au texte final et aux propositions votées par l’assemblée dont les autres votes ont opté pour une plus grande décentralisation, une plus grande démocratisation, un plus grand rôle joué par les laïcs et surtout par les laïques, qui pourront célébrer des mariages et des obsèques (c’est déjà largement le cas pour les funérailles).
Bref, le désordre et le confusion vont s’amplifier encore, l’apostasie universelle va encore gagner du terrain. Cette “avancée” vers le diaconat féminin est certainement le point le plus important de ce « synode sur la synodalité » lancé par François en 2021 et qui a connu deux longues sessions romaines en octobre 2023 et 2024. Les 58 femmes qui ont participé au vote dans ce synode — à quels titres ? — ont été particulièrement pugnaces, voire hystériques, pour obtenir ce diaconat féminin. En réalité tout cela était cousu de fil blanc dès le départ. C’est comme pour le vote en faveur de l’euthanasie : on crée des conventions citoyennes faisant accroire que le débat est vraiment libre et ouvert alors que tout est déjà décidé d’avance et qu’il s’agit d’évidence de dépénaliser l’euthanasie et le suicide assisté. Il en va de même pour ce synode qui avait en réalité pour objectif d’imposer le diaconat féminin (ce qui est acté depuis ce 26 octobre 2024), de permettre de manière sacrilège les bénédictions d’unions homosexuelles et de divorcés remariés (ce qui est officiellement acté depuis la Déclaration Fiducia Supplicans du « Dicastère pour la Doctrine de la Foi » signée et promulguée par François en personne) et d’accélérer la démocratisation, c’est-à-dire en réalité la démolition, l’autodestruction de ce qui tient lieu d’Eglise pour le grand public.

CETTE DESTRUCTION du catholicisme traditionnel et authentique par des usurpateurs modernistes est une tragédie absolue qui dure maintenant depuis plus de soixante ans. Car si des millions de baptisés étaient fervents et luttaient énergiquement et sincèrement pour le respect de la morale et de la doctrine chrétiennes, contre le mondialisme destructeur des nations, des peuples et des familles, contre le sionisme assassin et illégitime en Terre sainte, contre la culture de mort, pour la vie et la vérité, pour le bien, le beau, le vrai, le monde s’en porterait mieux et nous ne connaîtrions pas une situation à ce point catastrophique et apocalyptique. Car, il faut en avoir conscience, nous vivons de plus en plus dans une ère post-chrétienne où les modes de vie et de pensée, les mœurs, les maximes, le calendrier et jusqu’aux prénoms que l’on donne à ses enfants ont été profondément bouleversés. Il suffit aujourd’hui de se rendre dans une salle de classe, dans une crèche ou une garderie, pour lire en toutes lettres les prénoms des enfants à côté des porte-manteaux et être effrayés par l’imposition de prénoms à coucher dehors. Au lieu de choisir dans le calendrier des 10 000 saints de France, le plus souvent aujourd’hui les parents optent pour des prénoms que l’on entend dans les séries et feuilletons télévisés, y compris les plus improbables et les moins euphoniques. Cette évolution est encore plus nette et massive dans les milieux populaires que dans les classes bourgeoises, mais ces dernières ne sont pas épargnées non plus. Elle témoigne d’une profonde déchristianisation et d’une rupture avec une civilisation bimillénaire. Car ce n’est pas rien qu’un prénom par lequel on est appelé toute la vie, du berceau à la tombe, de la prime enfance jusqu’à l’extrême vieillesse.
Autre signe de cette dramatique déspiritualisation, la crémation est désormais plébiscitée par plus de quatre Français sur dix. En 1980, seuls 1 % des obsèques était une incinération en métropole, soit 6 760 personnes. La part est passée à 10 % en 1993, à 36 % en 2016 pour dépasser la barre des 40 % aujourd’hui. Selon un sondage pour le site Plaque décès réalisé fin 2023, 50 % des Français préféreraient actuellement être crématisés contre 20 % en 1979 et 29 % seulement souhaitent désormais être enterrés. Et pourtant quoi de plus beau, de plus reposant, de plus calme, de plus émouvant qu’un cimetière où sont présents, pourvu qu’on les visite, à la fois l’Eglise militante (les fidèles de la terre), l’Eglise souffrante (les âmes du purgatoire) et l’Eglise triomphante (les saints du Ciel). Mais bien souvent aujourd’hui il n’y a plus de croix sur les tombes, non plus que de statues de la Sainte Vierge ou des saints. On voit même parfois des représentations d’animaux domestiques, d’une automobile voire d’une planche à voile ! J’ai même vu une pierre tombale où l’on indiquait minutieusement toutes les décorations reçues sur terre. Jusqu’où va la vanité des hommes ?

EN L’ESPACE de quelques décennies seulement, nous avons changé non seulement d’époque mais de monde. Et cette évolution — qu’il vaudrait mieux nommer révolution — est encore loin d’être achevée et nous prépare des lendemains cauchemardesques. Aux Français non reniés, ayant en eux le goût de la liberté et l’amour de la vérité, fussent-ils peu nombreux, de se battre de toutes leurs forces, de toute leur énergie, de toute leur âme pour maintenir en eux et autour d’eux, dût-on connaître à nouveau le temps des catacombes, la flamme de la foi, de l’espérance et de la charité. Et à eux de répondre aux armes de destruction massive que sont le mondialisme, la drogue, la pornographie, l’immoralité, l’impiété par les armes de régénération massive que sont la prière, l’amour du travail bien fait, la vie de famille, l’amitié partagée, les bonnes lectures, les combats menés en commun. En gardant invariablement les pieds sur terre, les yeux levés au Ciel et le cœur brûlant. […]

RIVAROL,<jeromebourbon@yahoo.fr>.

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Billet hebdomadaire

La France paysanne vers sa disparition ?

J’ai entendu tout récemment à la radio l’octogénaire Christine Ockrent qui était interrogée par une marmelade étiquetée journaliste à l’occasion des dernières élections suprêmes américaines. Ses “analyses” n’ont bien sûr aucune valeur scientifique, et je me fiche d’ailleurs des broderies verbales concernant cette vaste comédie tournant autour de l’urne qui abrutit toujours plus les peuples, comme si ces malheureux avaient besoin d’une louche supplémentaire de poison mental pour rester, tout gentils, à leur place. Il faut que ça tourne en rond, ces choses-là, il faut les occuper ainsi. Diable, qu’il serait dangereux que les hommes s’extraient de leur condition d’abrutis stimulés par les jeux et les grandes peurs fabriquées par le Système.
A l’occasion de cette énième supercherie démocratique, la partenaire de Bernard Kouchner se moqua donc des électeurs de Trump qui seraient tous des hommes blancs, bas du front, qui n’auraient suivi aucune étude supérieure ni même aucune « étude secondaire » ! Des hommes visqueux, des rednecks à la fibre épaisse, qui seraient obnubilés, selon la momie, par la “fable” de la disparition accélérée de l’Homme blanc. Toujours cette même rengaine (véhiculée en France — initialement — par Nonna Mayer depuis le début des années 1990) selon laquelle le populisme identitaire ne séduirait que des individus idiots, sans culture, que des illettrés remplis de bière et de whisky. Ces gens ne sont évidemment pas plus sots que les autres, mais ils sont assurément plus sains que les autres électeurs attirés par les saletés sociétales et autres tolérances excrémentielles. Il faut cependant dire et redire que l’attrait pour ce qui brille n’est pas chose suffisante pour être un homme de Bien. Lequel ne saurait confondre le soleil avec les LEDs aveuglantes d’un lampadaire urbain. Pour faire le départ entre l’authentique, le sincère, le vrai, et le costumé, l’acteur maquillé, il est nécessaire, il est vrai, de posséder de solides connaissances politiques, historiques, scientifiques, sociologiques et d’avoir chevillé au corps le goût de la vérité. On n’attire pas les mouches avec du vinaigre, on n’attire pas les hommes qui ont quelques principes (ou quelques certitudes) en arborant des principes contraires aux leurs. Il existe deux façons de les séduire. Soit en les flattant, soit en prônant tout ce qu’ils croient.

LE PIÈGE DE LA POLITIQUE AGRICOLE COMMUNE

Longtemps, pendant de très longues décennies, pendant de trop longues décennies, les paysans français ont été séduits par les mots, par les beaux discours, tous les politiques leur faisant croire qu’ils étaient si chers à la République, qu’ils étaient, qu’ils restaient le cœur de la France, sa substantifique moelle. Jacques Chirac fut sans doute celui qui séduisit et trompa le plus les paysans en les brossant dans le sens du poil alors même que tous ses votes, tous ses actes, toutes ses décisions lorsqu’il fut aux responsabilités allaient systématiquement dans le sens de l’euromondialisme et du fédéralisme européiste.
On a vendu l’Europe fédérale aux agriculteurs, l’argent des contribuables français transitant par Bruxelles avant d’atterrir dans leurs assiettes moyennant leur docilité. On leur enjoigna de respecter de nouvelles normes toujours plus astreignantes, on les sollicita, on leur fit la morale. Les aides européennes les firent agir sans réfléchir.
Néanmoins, peu à peu, le joug administratif serrait leur cou, agrandissait et épaississait leurs œillères, limitait leur liberté, désenchantait leur univers, limitait fortement leurs ambitions, assombrissait l’avenir de leurs enfants qui devaient se résoudre à abandonner la carrière de leurs aïeux pour vivre dignement, du moins, pour espérer vivre dignement.
La tyrannie européiste s’est progressivement déployée alors que le nombre de paysans en France (premier pays agricole d’Europe) a diminué dans le même temps, passant en moins de quarante ans de 1 500 000 exploitants à 400 000. L’écrasante majorité d’entre eux est composée d’hommes blancs, souvent enracinés sur leurs terres depuis des siècles et des siècles ; ils sont bretons, provençaux, béarnais, lorrains, bourguignons, beaucerons… Ils sont Français (enfin tout le monde il est français, doit-on dire, mais eux aussi, n’est-ce pas ?). Et force est de constater que cette catégorie socio-professionnelle est en voie d’extinction. Un phénomène, il est vrai, qui ne doit pas chagriner beaucoup Christine Ockrent et ses congénères de la télévision.
Il est vrai aussi que ce phénomène de déruralisation n’est pas nouveau et qu’il a déjà radicalement modifié l’esprit et l’identité du pays. En 1967, le sociologue Henri Mendras pouvait écrire dans La Fin des paysans que, « en une génération, la France a vu disparaître une civilisation millénaire constitutive d’elle-même. » Désormais, ce sont les vestiges de cette civilisation qui sont en péril. D’autant plus que la faiblesse numérique du monde paysan, qui ne cesse de s’aggraver, se répercute dans ses actions, dans ses manifestations, dans ses tentatives de blocage. Plus le temps passe, plus le monde paysan se dépeuple, plus les chances des paysans de se faire entendre s’amenuisent.
A cette forte diminution des effectifs s’ajoutent d’autres causes pouvant expliquer l’affaiblissement du monde paysan.
D’une part, le monde agricole est très diversifié aussi bien sur le plan économique (il existe une minorité de grands exploitants riches qui dirigent les plus grands syndicats de la profession) qu’au niveau de ses activités. Les céréaliers ne connaissent pas les mêmes difficultés que les viticulteurs par exemple. Certes, tous sont asphyxiés par les normes, les taxes, l’inflation, mais tous ne souffrent pas de la même concurrence étrangère.
D’autre part, comme nous l’écrivions plus haut, la paysannerie a été littéralement ligotée par le monstre européiste qui l’a achetée à coup de subventions.
Aujourd’hui, les exploitants sont unanimes pour dire qu’ils veulent vivre de leur travail, de leurs cultures, de leurs élevages et non de l’administration nationale et supranationale. En effet, depuis 1962 et l’instauration de la première Politique Agricole Commune européenne, De Gaulle, Pompidou, Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac ont tous vendu le rêve européen à nos agriculteurs. D’abord parce qu’il y a soixante ans, le poids de la paysannerie était prépondérant dans la France réelle. Les fermiers et les ruraux étaient encore de grands influenceurs dans la société aussi bien d’une manière horizontale, dans les villages, dans les cantons, que d’une manière verticale auprès de leurs enfants et de leurs petits-enfants. Ainsi, les paysans constituaient une cible prioritaire, pour le pouvoir mondialiste, afin de faire accepter le projet européiste (qui est en réalité une dictature mondiale) par la majorité des Français (et des Italiens).

LA PAYSANNERIE CIBLÉE PAR LES MONDIALISTES

C’est aussi, du reste, et entre parenthèses, par l’entremise des démocrates chrétiens et des catholiques sociaux issus de la mouvance sillonniste de Marc Sangnier que le pouvoir réussit à faire adopter par les masses catholiques ce projet européiste. Ce n’est pas un hasard si le très hypocrite Jacques Delors fut propulsé, plus tard, sur le devant de la scène médiatique pour incarner le projet européiste. Il devait séduire les catholiques qui ne réfléchissent plus.
Désormais, le monde paysan souffre d’une épouvantable dissonance cognitive. Du fait d’un maillage d’une savante complexité, les paysans sont aujourd’hui, malgré eux, dépendants de la P.A.C., si fortement qu’ils ne sauraient, pour la plupart d’entre eux, s’en sortir sans sa puissante contribution. Dans un même temps, l’institution européenne, qui décide de tout en commun accord avec la haute banque, tisse une politique économique avec le reste du monde qui s’oppose à angle droit aux intérêts de nos paysans. Cette Europe de papier arrose en effet nos agriculteurs de subventions (dont le montant est moindre que ce que donne notre nation à l’entité européiste. Voilà une gabegie, une farce, une tromperie énorme). Mais, tout en se dressant comme le protecteur du secteur primaire de notre économie, l’entité européiste agit dans un sens inverse en exposant nos braves fermiers à la concurrence étrangère d’une voracité monstre. […]

François-Xavier ROCHETTE.