Version papier

Rivarol n°3636 du 13/11/2024 (Papier)

Editorial

Que penser du raz-de-marée trumpiste ?

LA VIE POLITIQUE, comme la vie tout court, est décidément pleine de surprises. Qui eût imaginé non pas tant la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine de ce mardi 5 novembre 2024 mais surtout l’ampleur considérable de ce succès ? Non seulement le futur 47e président des Etats-Unis d’Amérique est le deuxième chef d’Etat de ce pays à être réélu après avoir été battu lors de sa première tentative de réélection — il faut remonter au démocrate Grover Cleveland il y a 132 ans, en 1892, pour trouver pareille configuration —, mais de plus le candidat républicain est triomphalement réélu avec près de quatre millions de voix d’avance dans l’ensemble du pays sur son adversaire démocrate, Kamala Harris. 31 Etats sur 50 tombent dans l’escarcelle de Trump qui réunit 312 grands électeurs contre 226 pour sa concurrente (soit plus qu’en 2016 où le candidat populiste en avait obtenu 306 contre 232 pour Hillary Clinton). De manière plus impressionnante encore, le vibrionnant septuagénaire réalise le grand chelem tant au niveau du Congrès — où le Parti républicain récupère la majorité absolue au Sénat (avec 53 élus) et la conserve à la chambre des représentants — qu’au niveau des fameux sept Etats clés (la Pennsylvanie, la Géorgie, la Caroline du Nord, le Michigan, le Nevada, le Wisconsin et l’Arizona) qu’il remporte tous, à la surprise générale, et souvent très nettement, avec des dizaines voire des centaines de milliers de voix d’avance.
Contrairement à 2020 où la victoire sur le fil de Joe Biden avait mis quatre jours à se dessiner — et elle avait du reste été contestée jusqu’au bout par Trump —, le succès de l’homme d’affaires américain en 2024 est net, clair, indéniable et sans bavure. Quel que soit le jugement que l’on porte sur l’homme et sur le bilan de son premier mandat présidentiel, de janvier 2017 à janvier 2021, on ne peut qu’être frappé par son extraordinaire résilience. C’est d’évidence une bête politique, un grand fauve aux mille vies, instinctif, habile, qui sait parler aux Américains, mouiller sa chemise — il a tenu en tout ces dernières années 900 meetings ! Il aura résisté à tout, aux deux tentatives de destitution, à la folle journée du 6 janvier 2021 où une partie de ses partisans gonflée à bloc par son discours accusateur avait envahi, certes pacifiquement, le Capitole, aux quatre procès pénaux (dont un seul s’est tenu réellement pour le moment, ses avocats ayant réussi à retarder la tenue des trois autres), à deux tentatives présumées d’assassinat ces derniers mois, à la diabolisation constante de sa personne, de son discours, de son programme et de son action par la gauche, l’extrême gauche et l’essentiel des grands media états-uniens. Lorsque Joe Biden avait traité ses électeurs et partisans d’“ordures”, ce qui en dit long sur ce que pense réellement la gauche du peuple, Trump avait conduit un grand camion d’ordures ménagères à son nom et s’était habillé en éboueur pour tenir un grand meeting devant ses soutiens survoltés. Chaque fois qu’il était attaqué, il a su non seulement résister mais contre-attaquer se souvenant que, tant en matière sportive que militaire et politique, la meilleure défense, c’est l’attaque. De même, quand on regardait ses clips de campagne, on ne pouvait que constater à quel points ils étaient percutants et sans concession contre l’idéologie transgenre, le wokisme, l’immigrationnisme. On est là à des années-lumière de la politique de normalisation de Marine Le Pen qui se garde bien de dénoncer, si peu que ce soit, le lobby LGBT et qui est resté muette devant le spectacle sacrilège et abominable qu’a été la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques à Paris.

LA VICTOIRE  éclatante, et impressionnante par son ampleur, de Donald Trump à la présidentielle américaine est, comme l’écrit pertinemment le chef des Nationalistes, Yvan Benedetti, sur son compte X « la preuve de la révolte des peuples contre la tyrannie sanitaire, woke, financiériste, liberticide et plus généralement de la “bien-pensance” des élites décadentes de l’Oligarchie mondialiste ». Nous ignorons ce que fera Donald Trump lors de son second et dernier mandat présidentiel, du 20 janvier 2025 au 20 janvier 2029. Tout peut arriver, le pire comme le meilleur. Mais au moins dans un certain nombre de domaines il devrait y avoir, en tout cas sur le papier, des changements positifs. On peut a priori s’attendre à un combat contre le LGBtisme tant dans les écoles qu’à l’armée, à l’arrêt des financements et de la promotion de l’avortement, au moins au niveau fédéral — même si de nombreux Etats permettent encore l’IVG, y compris de manière très tardive, et que Trump a été hélas beaucoup moins clair et tranchant sur le sujet qu’en 2016 et en 2020 —. Le 47e président des Etats-Unis devrait également retirer son pays des COP sur le climat, de l’accord de Paris, comme il l’avait déjà fait précédemment. Et c’est une bonne chose car cela réduira un peu la toute-puissance du lobby onusien défendant et promouvant le dogme du réchauffement climatique d’origine anthropique et de la transition énergétique.
De même Trump est-il beaucoup moins un adepte de la tyrannie sanitaire et du tout vaccinal que le parti démocrate. Il a ainsi reçu le soutien pendant sa campagne de Robert Kennedy junior, neveu de JFK, ancien candidat indépendant à la présidentielle et qui a récemment rejoint Trump, et il pourrait, dit-on, en faire un ministre de la Santé. Robert Kennedy est la bête noire de Big Pharma et la grande presse le désigne comme « un antivax notoire » car il s’était vigoureusement opposé aux mesures prises par l’administration américaine et par beaucoup de gouverneurs lors de la crise covidesque. Par ailleurs, sur le plan des flux migratoires, même s’il faut reconnaître que son bilan a été plutôt mince sur ce point lors de son premier mandat, Trump s’est engagé à renvoyer des millions de clandestins et à finir la construction du mur séparant les Etats-Unis du Mexique. On le jugera sur les actes. Il sera également intéressant de voir le rôle exercé auprès de lui par le milliardaire Elon Musk, le patron de Twitter (désormais X), qui a activement soutenu sa candidature présidentielle. Bien que cet entrepreneur libertarien se dise pro-israélien, il est très attaché à la liberté d’expression et il a eu maille à partir avec les puissantes organisations juives qui voulaient l’obliger à fermer des comptes X jugés antisémites.  Que fera-t-il si Trump, comme il s’y est engagé, lui confie d’importantes responsabilités ?

EN POLITIQUE ÉTRANGÈRE, une présidence Trump pourrait, au moins en théorie, être positive quant à la recherche d’une solution mettant fin à l’interminable conflit russo-ukrainien. On sait que les Républicains sont globalement hostiles au maintien de l’aide militaire et financière à Kiev, du moins dans les proportions actuelles qui sont considérables, et qu’ils souhaiteraient une forme de statu quo sur le terrain, la Russie conservant la Crimée et ses acquis territoriaux dans le Donbass. Nul ne l’ignore, Trump n’a pas de sympathie particulière ni pour l’OTAN, ni pour l’ONU, ni pour l’Union européenne. A bien des égards, il est un isolationniste américain prônant l’America first et souhaitant se dégager au maximum des théâtres d’opérations extérieurs. En 2018, il avait déjà ainsi ordonné le retrait des troupes américaines de Syrie et d’Afghanistan. Poutine manifestement voit plutôt d’un bon œil l’élection de Trump qu’il a publiquement jugé courageux compte tenu de son attitude lors de la tentative présumée d’assassinat contre lui et il semble prêt à reprendre rapidement le dialogue avec la Maison-Blanche. Espérons que cela permettra la mise en œuvre d’une solution pacifique et acceptable par les deux parties afin que cette guerre fratricide horrible faisant des dizaines de milliers de morts et de blessés entre deux peuples européens cesse enfin, même si la vérité oblige à dire qu’il s’agit bien plus actuellement d’une guerre entre la Russie et l’OTAN que d’un simple conflit régional et limité entre Moscou et Kiev au nom de territoires historiquement et géographiquement disputés.
Si le retour de Trump à la Maison-Blanche peut donc être bénéfique, au moins en théorie, dans de nombreux domaines, et tout particulièrement en politique intérieure, y compris sur le plan économique — avec un protectionnisme patriotique intelligent — et fiscal — avec de nouvelles baisses d’impôts et de charges de nature à dynamiser le pays et à favoriser les initiatives et les réussites tant des particuliers que des entreprises — soit tout l’inverse de ce qui est fait imbécilement ou de manière criminelle en France ! —, on peut en revanche légitimement s’inquiéter de l’ultra-sionisme de Trump et de la plupart de ses soutiens. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s’est sans surprise réjoui bruyamment de sa victoire et s’est déjà entretenu à maintes reprises avec le président américain nouvellement élu. Donald Trump n’a jamais caché sa franche hostilité à l’Iran, pays et régime envers lesquels il entend exercer des pressions très fortes et engager des sanctions renforcées. Même s’il ne s’est pas dit favorable à une guerre contre Téhéran et qu’il a même assuré qu’il souhaitait rétablir partout la paix, tant en Ukraine qu’au Proche-Orient, et même s’il est vrai qu’il n’a pas engagé de conflit armé pendant son premier mandat présidentiel, on peut néanmoins craindre le pire. L’entité sioniste, avec un tel puissant allié à Washington, ne va-t-elle pas en effet être tentée d’aller encore plus loin, d’agir encore plus fort contre les Palestiniens génocidés, tant à Gaza qu’en Cisjordanie, et contre les Libanais martyrisés ? C’est une vraie crainte. N’oublions pas que Trump avait fait déplacer en 2018 l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, qu’il avait joué un rôle clé dans la signature des Accords d’Abraham par lesquels quatre pays arabo-musulmans reconnaissaient en 2020 l’existence de l’Etat d’Israël (Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Maroc et le Soudan), qu’il est à l’origine de l’assassinat à Bagdad le 3 janvier 2020 du général iranien Qassem Soleimani, commandant de la Force Al-Qods du corps des Gardiens de la Révolution, chargée des opérations extérieures de la République islamique et ayant joué à ce titre un rôle central dans l’Axe de la Résistance contre l’entité sioniste, enfin qu’il a toujours donné son feu vert à la politique de colonisation sioniste tant à Jérusalem-Est qu’en Cisjordanie. C’est dire que les Palestiniens ne se sont certainement pas réjouis de la victoire de Trump. Cela dit, sur ce point, Kamala Harris, poursuivant la politique totalement pro-israélienne de Joe Biden, n’aurait certainement pas mené une action foncièrement différente, hormis peut-être quelques expressions verbales de pure forme et sans aucun effet concret sur le terrain.

QUANT À la France, on voit difficilement en quoi la victoire de Trump à la présidentielle américaine pourrait changer les choses. Car, il ne faut pas l’oublier, ce n’est pas Trump, Poutine ou Orban qui nous sauveront. C’est à nous-mêmes, dans notre patrie, de nous redresser et de nous sauver. Pour autant qu’il ne soit pas trop tard. Pour peu que nous gardions courage et persévérance malgré les ténèbres actuelles. Et pourvu que la Providence, sans laquelle rien n’est possible, nous aide puissamment. […]

RIVAROL,<jeromebourbon@yahoo.fr>.

6,00 €
Quantité
6,00 €

Billet hebdomadaire

Etats d’âme à Amsterdam

Les supporters de football n’ont pas bonne presse. Jean-Paul Mokiejewski, « Jean-Pierre Mocky », a fait sur ce sujet son meilleur film, A mort l’arbitre, où, pour un pénalty litigieux accordé au FC Rouen qui élimine une équipe inconnue (Mocky ayant choisi les couleurs jaune et noire, aucune équipe n’ayant eu ces couleurs en 1re et 2e divisions) de la course à la coupe d’Europe, les supporters, menés par un pauvre type du nom de Rico, se lancent dans une chasse à l’homme contre l’arbitre dans les rues de la capitale normande, se terminant sur le score apparent de 5-2 (cinq supporters — au moins — tués d’un côté, l’arbitre et sa compagne de l‘autre).  
La rencontre de la 4e journée de la Ligue Europa opposant le jeudi 7 novembre 2024 l’Ajax Amsterdam — club proche de la communauté juive — au Maccabi Tel-Aviv Football Club et qui se solda par la victoire éclatante des Bataves 5-0 a provoqué le genre d’incidents assez fréquents aux abords des stades, dont la France est coutumière, ayant découvert le hooliganisme le 28 mai 1975, lors de la finale de la Coupe d’Europe des Clubs Champions, quand les “supporters” anglais de Leeds United, furieux de leur défaite 2-0 contre le Bayern de Munich suite à l’arbitrage contesté du Français Michel Kitabdjian, saccagèrent les abords du Parc des Princes, ce qui valut au club anglais trois ans de suspension de compétitions européennes. Il y a un an, le 25 septembre 2023, le stade de Rotterdam avait été pareillement saccagé par les ultras de l’Ajax lors d’une rencontre les opposant à leurs archi-ennemis de Feyenoord. Les Pays-Bas avaient découvert la violence le 21 avril 1981 quand le Stadion Galgenwaard d’Utrecht fut entièrement détruit lors des affrontements suivant le match opposant le FC Utrecht au PSV Eindhoven. Louis Leprince-Ringuet disait en son temps : « Tous les rassemblements publics sont bons pour provoquer la colère et la destruction. Et les violences agissent les unes sur les autres à la façon de ce que l’on appelle en physique nucléaire la réaction en chaîne. La violence, en fait, est l’écume d’une société sans guerre ».  

LA DÉFAITE LES REND MAUSSADES

Depuis le 7 novembre, la presse française a hissé une simple rixe à Amsterdam entre des supporters israéliens et des ressortissants marocains au niveau d’un pogrom (alors qu’il n’y eut que cinq blessés légers, le reste étant rapatrié en pleine forme par avion), notamment chez les « nationaux-sionistes » gravitant dans l’orbite Bolloré-Goldschmidt. Le Salon Beige par exemple reproduisit tous les tweets émanant d’Israéliens : « A l’occasion d’un match de foot, des supporters israéliens ont été pourchassés et lynchés par des milices au cri de “Free Palestine” » ; « Des groupes de migrants pro-palestiniens interceptent les passants pour vérifier leurs passeports et s’assurer qu’ils ne sont pas israéliens. Bienvenue dans l’Allemagne nazie de 1933 », « Des supporters israéliens pourchassés et lynchés par des milices au cri de “Free Palestine” ; un jeté à l’eau, un autre percuté volontairement par une voiture ». L’une des premières à voler au secours des “supporters” hébreux fut la porte-parole du RN, Laure Lavalette, celle-là même que l’extrême gauche accuse d’avoir un grand-père Croix de Feu. L’occasion de rappeler que lesdits Croix de feu — fondés par le déporté-résistant François de La Rocque — n’étaient pas judéo-sceptiques, ce n’est pas Rabbi Jacob Kaplan qui dira le contraire… Madame le député RN déclara : « Ces images n’ont pas 80 ans. C’était hier, à Amsterdam, au cœur de l’Europe de 2024 ».
Encore une fois, emphase délirante : « La police hollandaise a également confirmé être “au courant d’informations concernant une possible prise d’otages et des personnes disparues” mais a précisé n’avoir “actuellement aucune confirmation que cela ait réellement eu lieu”. “Cet aspect fait l’objet d’une enquête”. ». Au total, la police néerlandaise procéda à 65 arrestations, les deux camps se disputant même l’image iconique d’Anne Frank, les Juifs se revendiquant de sa race, les musulmans de son statut de victime : « Anne Frank aurait supporté Gaza de toute son âme, vous n’avez visiblement pas lu son journal » dit l’une, « Elle n’aurait pas eu le temps, elle aurait été lynchée ou violée en réunion parce que juive comme à Courbevoie...» répond l’autre.  Mémoire casher, quand tu nous tiens…
Or, les supporters israéliens ne sont pas innocents, loin s’en faut (et s’il y a un point commun avec 1933, c’est bien celui-là…) : même si les supporters du Maccabi sont globalement beaucoup moins racistes que ne le prétend l’inepte Raphaël Arnault qui prend le blason de la Touraine pour un drapeau nazi, la palme en la matière revenant — mais est-ce étonnant — au Betar Jérusalem (qui fut pourtant entraîné par le très antiraciste Luis Fernandez…), ils ont tout de même multiplié les provocations racistes, notamment en entonnant des chants odieux voire génocidaires contre les Gazaouis ( Que l’IDF baise les Arabes », ou encore « Il n’y a plus d’écoles à Gaza car il n’y a plus d’enfants »), mais aussi en perturbant la minute de silence en hommage des plus de 200 morts de la catastrophe de Valence, pour lesquels ils n’ont non plus aucune compassion vu que ce ne sont que des goïm, catholiques en plus…  Ils crachent sur eux vivants en Israël, ils peuvent bien cracher sur eux morts à Amsterdam… Des hooligans du club de football israélien ont déchiré des drapeaux palestiniens alors qu’ils traversaient Amsterdam avant le match. Des vidéos montrent des dizaines de personnages cagoulés entièrement vêtus de noir applaudissant et scandant « F..k you Palestine » alors que l’un d’eux montait à mi-hauteur de la façade d’un immeuble et retirait un drapeau sur le Rokin, une rue principale. Des images montrent également un voyou frappant un taxi avec un pied de biche avant que le chauffeur ne s’enfuie, et des affrontements signalés entre les hooligans en visite et les chauffeurs de taxi, confrérie fortement racisée dans la métropole néerlandaise.  
Bref, aux innocents les mains pleines et qui sème le vent récolte la tempête… Cette folie est telle que dans mon petit village de campagne d’à peine 300 âmes, le maire crut bon lors des cérémonies du 11 novembre de pleurnicher sur un prétendu « retour de l’antisémitisme » et d’axer tout son discours sur… le second conflit mondial. Le tout adossé au monument aux morts où les enfants de la commune, tombés au front, se font voler même leur souvenir. La saint Martin, c’est pour commémorer les morts de Verdun, les héros de Verdun, le vainqueur de Verdun… Et non le courageux petit peuple qui a tant souffert.
 
UNE LITANIE DE PROVOCA-SION  

Cette ambiance délétère est lourde de menaces quant au bon déroulement de la rencontre France-Israël du jeudi 14 novembre, comptant pour la 5e journée du groupe B de la Ligue A (première division) de la Ligue des Nations — qualification assurée pour la France en cas de « non-défaite » —  match auquel va assister Macron (pour « exprimer sa lutte contre l’antisémitisme » (sic !), histoire de faire oublier les remontrances du CRIF à la suite de ses propos critiques sur l’entité sioniste lors de la Conférence sur le Liban et de sa non-participation à la marche parisienne contre l’antisémitisme le 5 novembre 2023), le tout provoquant un déploiement policier énorme (et fort dispendieux pour les contribuables français) : 3000 hommes dont le RAID (excusez du peu !), l’unité d’élite de la police nationale — laquelle police française en a assez, mais vraiment assez, de trimer pour protéger nuit et jour synagogues, écoles juives, centres culturels juifs et désormais supporters israéliens mais Valls et BHL n’ont-ils pas dit que « les juifs sont l’avant-garde de la République », ce qui signifie, si les mots ont un sens, que tous les autres en constituent l’arrière-train, le wagon de queue ou à bestiaux ! — simplement pour protéger des supporters israéliens vulgaires, haineux et fanatisés, et ce, alors même que les autorités de Tel-Aviv ont fortement déconseillé à leurs ressortissants de se rendre au stade de France à Saint-Denis (célèbre pour sa colonie de peuplement maghrébine peu amène, les demoiselles de la Légion d’Honneur peuvent en parler…), les billets ayant du mal à trouver preneur (au 11 novembre, 14 000 vendus pour 80 000 places). Déjà, le 6 septembre, pour le compte de la 1re journée, le match Belgique-Israël avait été délocalisé en Hongrie, à Debrecen, où il s’était déroulé à huis clos, la commune de Bruxelles s’étant estimée incapable d’assurer la sécurité de la rencontre au stade Roi-Baudoin, et pour cause : situé près des enclaves islamistes de Molenbeek et de Schaerbeek, c’est suite à la rencontre Belgique-Suède que deux supporters scandinaves avaient été abattus le 16 octobre 2023 par l’islamiste tunisien Abdesalem Lassoued, alias Abdelsalem Al Jilani. La Suède n’ayant par ailleurs aucun contentieux avec les Palestiniens (Olaf Palme l’a payé de sa vie…), on ose imaginer ce qui pourrait advenir si, à leur place, on avait des Israéliens, dans un contexte de besoin de victimisation pour redorer le blason…
Qui se souvient encore de Julien Quemener ? Ce jeune supporter du « Kop Boulogne », qui rassemblait à l’époque les ultras du FC Paris-Saint-Germain, avait été assassiné le 23 novembre 2006 en marge d’un match de Ligue Europa par le policier racisé et ripou Antoine Granomort — viré un an plus tard de la police non pas pour ce meurtre (pour lequel il sera acquitté) mais pour escroqueries et extorsion de fonds — qui avait également blessé d’une balle dans l’épaule un autre supporter parisien, Mounir Boujaer. Le jeune dépanneur en électroménager de 23 ans, en compagnie de supporters, aurait poursuivi Yaniv Hazout, jeune supporter de l’Hapoël Tel-Aviv, qui s’était réfugié dans un fast-food, se sentant menacé. Furieux de la défaite humiliante de leur club 4-2 et de l’attitude de certains supporters israéliens qui, du haut des gradins supérieurs, avaient uriné sur les supporters français, ces derniers, kop Boulogne et kop Auteuil mêlés, voulurent laver l’affront. Là encore, c’est l’action des zélotes qui amena horions, et cette fois, mort tout en symbole : un racisé qui tue un jeune Breton pour le compte des fils de Sion. C’est l’histoire de l’Occident depuis 1945 résumée en un tragique fait divers.  
Quelques jours avant la rencontre d’Amsterdam, il y eut l’affaire de la banderole brandie au Parc des Princes lors de la journée de la Ligue des Champions qui vit la défaite (et la quasi-élimination) du Paris-Saint-Germain 2-1 face à l’Atlético Madrid. Les supporters du kop Auteuil ont déployé une banderole « Free Palestine », comportant un drapeau palestinien ensanglanté, le drapeau du Liban, Jérusalem, des chars ou encore un combattant masqué portant le keffieh. La lettre « i » de « Free Palestine » représentait une carte incluant l’ensemble du territoire de l’État d’Israël ainsi que la Cisjordanie et la bande de Gaza, colorés au motif du keffieh palestinien. Le président de la Fédération française de football, Philippe Diallo, et le directeur général du PSG, Victoriano Melero, ont été convoqués au ministère de l’Intérieur où sévit le très sioniste et très soumis Bruno Retailleau. Le kapo du CRIF, Yonathan Arfi, a déclaré avec l’insupportable arrogance qui lui est coutumière : « Je veux en savoir plus, savoir comment cette bâche est arrivée, comment elle a pu être déployée... J’ai eu le préfet de police pour qu’il me rende compte de ce qui s’était passé. Nous avons convenu d’un certain nombre de choses mais je demande des comptes. » Retailleau a demandé des comptes au PSG, lequel s’est piteusement excusé, au moment même où le Qatar, propriétaire du club, pousse courageusement lui-même le Hamas vers la sortie. Scandale aux yeux des médias bien plus grand que la fameuse banderole sur les Ch’tis lors de la finale de la coupe de la Ligue 2008. […]

Henri de FERSAN.