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Rivarol n°3642 du 24/12/2024 au 7/1/2025 (Papier)

Editorial

Le mystère de Noël, remède à notre monde désenchanté

L’ANNÉE 2024 s’achève dans quelques jours et à l’heure où nous bouclons ce numéro (plus tôt que d’habitude car Noël tombe cette fois-ci un mercredi, ce qui nous oblige à en anticiper l’impression, la distribution et la parution), la France n’a toujours pas de gouvernement, même si elle dispose depuis la sainte Lucie d’un nouveau Premier ministre en la personne de François Bayrou. Comme nous avons déjà eu l’occasion de l’écrire, que notre pays n’ait pas une équipe ministérielle au grand complet et qu’il soit dirigé par un Exécutif faible et instable est, dans une certaine mesure, un moindre mal. Il est souhaitable en effet de disposer d’un pouvoir fort lorsqu’il va dans le bon sens et défend le bien commun. Il est en revanche préférable d’avoir un pouvoir faible lorsqu’il est nuisible, sa nocivité étant ainsi quelque peu diminuée ou freinée. La Quatrième République, si décriée, a finalement été moins nocive que la Ve du fait de la relative impuissance et de la réelle faiblesse de ses gouvernements et présidents successifs. Elle n’a pas réussi à saborder complètement notre empire colonial, elle n’a pas révolutionné le droit de la famille ni organisé la submersion migratoire de notre pays, comme l’a fait la Ve gaullienne que l’on porte tant aux nues. En effet, contrairement à ce que l’on croit souvent, un pays peut davantage souffrir voire mourir de réformes, si elles sont mauvaises, que de l’absence de réformes.
Depuis un demi-siècle au moins, la France va à vau-l’eau à cause de réformes successives, plus détestables les unes que les autres, qui ont détruit ou bouleversé la nation, la famille, l’armée, l’école, la morale, les corps intermédiaires, la vie. C’est pourquoi, s’il pouvait y avoir, ne serait-ce qu’une pause, dans cette révolution arc-en-ciel et cosmopolite qui nous asservit, nous détruit et nous avilit, ce serait finalement plutôt une bonne chose. Même si cela bien sûr ne résout rien sur le fond et n’est nullement un gage de salut sur le long terme. Mais peut-on croire actuellement à une trêve, fût-elle de courte durée, quand le Premier ministre, nouvellement nommé par le chef de l’Etat, s’apprête, semble-t-il, à reprendre pour l’essentiel les mêmes ministres que ceux des précédents gouvernements macronistes et que tout laisse à penser qu’il conduira sur tous les sujets une politique semblable ou comparable ?

AU RESTE, Bayrou, qui soutient sans discontinuité Macron depuis son ralliement en février 2017, et qui a toujours été un chaud partisan d’un gouvernement unissant le centre droit et le centre gauche, avant même que Macron mette en pratique lui-même cette idée, ne peut que poursuivre cette politique européiste, mondialiste, cosmopolite qui conduit notre peuple à la ruine et notre pays au tombeau. Avoir nommé le Béarnais à Matignon, alors qu’il incarne depuis bientôt huit ans la Macronie dont il est l’un des principaux piliers, un constant soutien et un fidèle allié, est une façon pour le président de la République de mépriser le résultat des élections législatives qu’il avait pourtant lui-même convoquées de manière anticipée en juin dernier. Alors même que son camp est revenu à l’Assemblée nationale avec une centaine de députés en moins et qu’il est donc minoritaire, tant en voix qu’en nombre de parlementaires, il reste au cœur et au sommet de la vie politique et dirige toujours l’Exécutif : l’Elysée, Matignon et même l’hôtel de Lassay, puisque la présidente du Palais-Bourbon, la communautaire Yaël Braun-Pivet, est également macroniste depuis la création d’En marche en 2016 et qu’elle a été réélue à ce poste prestigieux en juillet dernier, du fait de la collusion entre les Républicains et l’ex-majorité présidentielle.
Le Béarnais se présente comme un partisan de la rigueur, du sérieux, de l’équilibre des comptes publics. Mais la vérité, c’est qu’il hérite d’un pays en faillite — François Fillon, alors Premier ministre de Nicolas Sarkozy, le disait déjà il y a près de vingt ans : « Je suis le chef du gouvernement d’un pays en faillite », et les choses se sont encore largement aggravées depuis lors — et on voit mal comment il pourra redresser la situation, si peu que ce soit. Au deuxième trimestre 2024 (dernier chiffre connu), la dette publique de la France s’élevait à 3 228 milliards d’euros, soit 112 % du Produit intérieur brut. Le déficit public en 2024 est de 180 milliards d’euros, ce qui représente 6,1 % du PIB. En 2022, il n’était “que” de 4,7 %. Le dérapage est considérable. La balance commerciale, longtemps excédentaire, est désormais fortement déficitaire, et ce depuis déjà de longues années. La France a ainsi enregistré un déficit commercial de 7 666 millions d’euros en octobre 2024. Par ailleurs, quelques heures seulement après la nomination du nouveau Premier ministre, l’agence de notation américaine Moody’s abaissait la note de la France, qui est passée à Aa3 au lieu de Aa2. Rappelons que les agence de notation mesurent le risque de non-remboursement des dettes par les différents pays. D’autant qu’il n’y a pas que la dette proprement dite, mais il faut prendre également en compte les intérêts de la dette qui sont eux aussi faramineux. Selon un rapport sénatorial de 2024, le remboursement des seuls intérêts de la dette française représente actuellement un peu plus de 46 milliards d’euros par an, soit 3,4 % des dépenses publiques annuelles, contre 1,5 % seulement pour l’Allemagne.

OR cette dette et ces déficits risquent de se creuser encore, malgré les promesses de nos gouvernants successifs, avec le chantier de reconstruction de Mayotte, cet archipel français de l’Océan indien ayant été complètement dévasté par le cyclone Chido le 14 décembre. Le jeudi 19 décembre, lors de la visite de ce territoire qui est officiellement depuis 2011 le 101e département français — on a refait avec Mayotte l’erreur qui avait été commise par la IIIème République qui avait départementalisé l’Algérie, alors qu’elle aurait mérité un statut juridique spécifique —, le chef de l’Etat n’a pas été avare en promesses, annonçant la mise en place d’un fonds d’indemnisation pour les non-assurés — qui sont ultra-majoritaires, puisque beaucoup d’habitants de l’archipel, essentiellement des Comoriens, sont en situation irrégulière, Mayotte subissant une submersion migratoire continue favorisée par le stupide droit du sol et la générosité des aides sociales et familiales versées par la France —, le vote d’« une loi spéciale » pour reconstruire, rebâtir complètement l’archipel, à l’instar, a-t-il promis, de ce qui a été fait pour Notre-Dame de Paris et pour les Jeux olympiques. Macron a également dit qu’il voulait « mettre fin aux bidonvilles » et « supprimer les habitats qui sont à la fois indignes et dangereux ». Un programme ambitieux et munificent mais dont il n’a pas chiffré le coût qui risque d’être gigantesque. Le défunt gouvernement Barnier avait déjà acté des hausses d’impôt avant même cette catastrophe naturelle.
Gageons que ce cyclone dévastateur va être l’occasion, ou le prétexte, d’une nouvelle et forte augmentation de la fiscalité, tant sur les particuliers que sur les entreprises, dans un pays qui détient pourtant déjà le record au monde des prélèvements obligatoires. Alors même qu’on annonce des dizaines de milliers de faillites d’entreprises industrielles dans les mois qui viennent — 300 000 emplois sont actuellement menacés —, que le chômage repart à la hausse, que la croissance est en berne, cette nouvelle cure d’austérité risque d’aggraver encore une situation déjà très dégradée. Et si encore, en reconstruisant Mayotte, on prenait à bras le corps la question de l’immigration clandestine, qui est là-bas un véritable tsunami, on ferait œuvre utile. Mais il est hélas à craindre, compte tenu des politiques dites anti-discriminatoires des gouvernements successifs, que rien de concret et d’efficace ne sera fait pour résoudre ce problème vital. François Bayrou a promis de ne rien négliger, de ne rien laisser de côté, de traiter toutes les difficultés. On peut néanmoins penser qu’il n’en résoudra ni n’en résorbera aucune, car, dans le cadre politique, intellectuel, moral et spirituel de ce régime de mort, rien de bien ni de sain n’est possible.

CAR ce Système montre chaque jour davantage son immoralité et sa malfaisance. L’ancien président de la République, l’ultra-sioniste Nicolas Sarkozy, a vu son pourvoi rejeté par la cour de cassation le 18 décembre dans l’affaire dite des écoutes où il avait été condamné pour corruption et trafic d’influence à trois ans de prison, dont un ferme sous bracelet électronique. Jamais jusque-là un ancien chef de l’Etat français n’avait été condamné définitivement à de la prison ferme pour corruption. Cela en dit long sur le délitement du régime et l’effondrement de la morale publique. C’est d’autant plus choquant quand il s’agit de l’ancien premier magistrat de France, du chef des armées et de l’Etat. Sarkozy n’en a d’ailleurs pas fini avec Thémis puisqu’il doit comparaître, à partir du 6 janvier, et pour quatre mois, dans l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Et dans les mois qui viennent la Cour de cassation devra trancher sur le pourvoi de l’ex-maire de Neuilly contre sa condamnation à un an de prison, dont six mois ferme, dans l’affaire Bygmalion, concernant les dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012.
Le lendemain, le 19 décembre, la cour criminelle du Vaucluse rendait son verdict dans la sordide et terrifiante affaire des viols de Mazan. Dominique Pelicot, 72 ans, qui a fait subir pendant dix ans des viols collectifs et répétés à son épouse qu’il droguait préalablement à son insu, a été condamné à une peine de 20 ans de prison ferme, accompagnée d’une période de sûreté des deux tiers. Les autres accusés (ils étaient 51 hommes en tout) ont écopé de peines allant de 3 ans de prison, dont 2 avec sursis, à 15 ans d’emprisonnement. 45 accusés sur 51 sont allés derrière les barreaux dès l’énoncé du verdict ou y demeurent quand ils y étaient déjà. Dans cette affaire hors normes, qui prouve là aussi l’impressionnant recul de la morale, de la dignité, et même de la simple humanité, on a tu le rôle pourtant moteur et dévastateur de la pornographie qui était consommée à haute dose par tous les accusés de cette sinistre affaire. En revanche, les grand media en ont profité pour mettre en accusation à longueur de journées l’homme en général, tous les hommes, et particulièrement les mâles blancs hétérosexuels coupables par essence de tous les maux. On mesure à quel point ce régime arc-en-ciel promeut la défiance et la guerre entre les sexes, les générations, les classes, les races, qu’il n’est là que pour détruire et non pour construire, pour conduire à toutes formes d’affrontements et de guerre civile, même au sein de la famille, afin d’installer le chaos et l’anarchie.

OUI, l’actualité est particulièrement triste voire déprimante en cette fin d’année. Tout semble aller de mal en pis. Et la répression ne faiblit pas. Le courageux et prolifique révisionniste allemand, Germar Rudolf, 60 ans, a été arrêté par le FBI le 9 décembre aux Etats-Unis où il vivait et il pourrait à tout moment être extradé en Allemagne où, du fait de ses nombreux travaux et écrits non conformistes, il pourrait purger à nouveau de très longues années de prison. C’est dire que la situation n’est vraiment pas confortable pour les vrais dissidents aujourd’hui. Mais face à ces épreuves, cruelles assurément, il ne faut pas désespérer ni perdre courage. Et quoi de mieux pour résister à ce mystère d’iniquité que de méditer, de contempler ces jours-ci le mystère de Noël qui est en tous points l’inverse du monde actuel dont Satan est le prince ?
l Alors que nous n’avons que des gouvernements instables et fugaces, que tout aujourd’hui est changeant, contingent et transitoire, que nous vivons dans la société de l’évanescence, de la fugacité, du mouchoir jetable, dans le monde de l’immédiateté, de l’individualisme, du subjectivisme, de l’égocentrisme et du narcissisme, le monde où l’on peut changer, du jour au lendemain, sans aucune difficulté, de sexe, de partenaire, de conviction, de religion, d’organisation, de “genre”, d’« orientation sexuelle », où l’on peut procéder à des “transitions”, où l’on peut sans cesse se réinventer, se transformer, se grimer, refaire sa vie, comme si l’on avait plusieurs vies, ainsi que c’est le cas dans les jeux vidéo, il est bon de méditer sur la permanence dans l’être et dans la grâce, sur l’Eternel qui se fait chair par amour pour les hommes et dont le message de charité, d’humilité et de paix, lui, ne connaît ni de commencement ni de fin.
l Alors que la société actuelle repose sur la mort et sur le crime de masse — 2024 restera la triste année où a été gravé dans le marbre constitutionnel le génocide des enfants à naître, le 4 mars dernier, et dans quelques semaines, le 17 janvier 2025, ce sera la commémoration des cinquante ans de la criminelle loi Veil, tandis que l’an qui s’achève a également été marqué par la poursuite et l’aggravation de l’abominable génocide à Gaza que le monde entier a laissé faire et même souvent nié ou relativisé dans un négationnisme qui, lui, est autorisé et promu. En 2025 pourrait être votée la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté débouchant sur le meurtre de masse des anciens et de tous ceux jugés inutiles ou encombrants —, comment, face à cette culture de mort, ne pas méditer sur l’Auteur de la Vie qui donne sa vie pour nous sauver, nous racheter, nous changer, nous ouvrir le Ciel qui était fermé, et qui nous donne même par l’Eucharistie l’Auteur de la grâce ?
l Alors que la société actuelle promeut toutes les inversions, toutes les déviances, toutes les immoralités, tous les cynismes (ce 30 décembre 2024, cela fera vingt ans qu’a été voté définitivement par un Parlement très majoritairement de “droite” l’ahurissant délit d’homophobie qui interdit toute critique publique de l’homosexualité et également de la transsexualité sous peine d’un an de prison ferme et de 45 000 euros d’amende), comment ne pas contempler l’innocence, la pureté, la vertu, la délicatesse de conscience de la Sainte Famille et de ce Divin Enfant venu panser nos blessures et guérir nos souillures ? Comment ne pas penser à cet esprit d’enfance fait de pureté, de générosité, d’innocence, de franchise, de loyauté mais aussi d’intransigeance sur les principes ?
l Alors que la société actuelle est profondément désincarnée, que l’anonymat et la froideur des réseaux sociaux se substituent hélas bien souvent à la chaleur d’un foyer aimant, que le virtuel et le factice l’emportent sur l’authentique, l’amour vrai, les humbles vertus domestiques, le dévouement pour autrui, que le monde présent réalise même une forme de contre-Incarnation diabolique qui promeut le vice, la laideur, le mensonge, l’inversion, qui va jusqu’à chasser la crèche de tous les lieux publics tellement il refuse et rejette la simple vue de cet Enfant, comment ne pas croire de toutes ses forces à la religion du Verbe incarné, du Dieu qui se fait homme, qui a vécu en tout, comme nous, à l’exception du péché, qui est le Chemin, la Vérité et la Vie, qui donne, sacrifie Sa vie sur la Croix et la transmet par Sa grâce, et dont le Cœur brûlant d’amour est un refuge, un repos, un asile, une oasis, la source et le canal de toutes les grâces pour les hommes de bonne volonté ?
l Alors que les familles sont de plus en plus éclatées, atomisées, décomposées ou prétendument recomposées, comment ne pas admirer la Sainte Famille, saint Joseph, le grand silencieux berçant et caressant l’Enfant-Dieu, le conduisant en Egypte pour l’arracher déjà à ses persécuteurs, maniant comme humble charpentier la varlope et le rabot, la sainte Vierge méditant tous ses saints mystères dans son cœur et témoignant de tout son amour à cet enfant dont elle est la Mère ? Et parce que ce bébé qui vient de naître à Bethléem, qu’elle va langer et allaiter, et qui vivra jusqu’à ses trente ans dans la plus totale obscurité, dans l’humble chaumière de Nazareth, est une personne divine, ô mystère insondable, elle est aussi Mère de Dieu.
l Enfin, alors que le monde actuel est livré à toutes les infatuations de l’orgueil, à l’étalement de tous les vanités, à la boursouflure des ego, un phénomène considérablement aggravé avec l’omniprésence des écrans, des smartphones et des réseaux sociaux, comment ne pas méditer sur l’infiniment grand qui se fait infiniment petit, sur le tout-puissant qui se fait si fragile, sur la merveille du Dieu éternel et immuable par essence commençant d’être ce qu’il n’était pas, la merveille du Dieu demeurant Dieu, sans rien perdre de sa majesté et de sa gloire, quoique se faisant homme et s’en appropriant les faiblesses et les misères, la merveille du culte suprême réservé jusqu’alors à Dieu seul, et rendu maintenant à un Homme-Dieu, non seulement par les hommes, mais par les anges mêmes qui adorent en lui la faiblesse toute-puissante, l’Eternel né dans le temps, l’infini restreint dans un petit espace, l’auteur du monde descendu au rang de ses ouvrages et devenu lui-même une si petite partie du monde ? Comment enfin ne pas contempler le Créateur dans sa créature, le Ciel dans la terre, la gloire souveraine dans l’ignominie, l’infinie richesse dans la pauvreté, l’immortalité dans la mort, et, mieux que tout cela encore, la vie divine dans l’humanité, les perfections du Ciel devenues visibles ici-bas, la plus profonde humilité dans la plus sublime élévation, l’abnégation de soi dans la divinité, le dévouement incomparable dans Celui à qui est dû tout dévouement ? Et comment alors, malgré la noirceur de ces temps mauvais, ne pas faire grandir en soi la joie, non pas celle factice, trompeuse et éphémère du monde, laquelle débouche toujours sur la tristesse, la dissipation et la désillusion, et je ne sais quelle amertume, mais cette joie chrétienne, pleine de confiance et d’abandon, simple et profonde, qui apaise et guérit, comble et irradie, vivifie et fortifie, calme et rassasie, et que rien ni personne ne pourra nous enlever.
Joyeuses et saintes fêtes de Noël à tous ! […]

RIVAROL,<jeromebourbon@yahoo.fr>.

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Billet hebdomadaire

RIVAROL, dernier journal victime de la haine

Il ne s’agit pas d’un sentiment, d’une opinion, d’une croyance, d’une conviction dépourvue de racines, mais d’une donnée, d’un fait, d’une chose parfaitement objective. RIVAROL, l’hebdomadaire, pose un problème au Système. Il est le caillou dans sa chaussure, cette petite épine dans le derme du gros orteil qui lui rappelle, à chaque pas qu’il fait vers l’abîme de la révolution sociétale et sa soumission masochiste vers le sionisme le plus débridé, à quel point il s’éloigne de la vérité et du Bien.
RIVAROL ne représente rien à l’aune de cette montagne de pouvoir construite sur le mensonge, sur les manœuvres politiques, sur les montages historiographiques, sur le népotisme sourcilleux d’une caste dirigeante qui a fabriqué sa puissance, la posant brique après brique, durant des siècles, méticuleusement et patiemment. Rien ! Il n’a que le poids d’une écharde écrasée sous la masse du mastodonte.
Il ne constitue pas ce grain de sable qui pourrait faire défaillir le monstre, il n’est pas une menace existentielle pour lui, il le gêne tout simplement comme peut irriter ce qui rappelle au vaniteux, qui est le mieux à même de sentir l’aiguillon de son hétérogénéité, ce qu’il est réellement : un imposteur.
Un petit élément extérieur à lui-même, simplement assez pointu pour lui chatouiller les ongles des pieds. Un infime désagrément lui faisant rappeler que la vérité est ailleurs et qu’elle pourrait se répandre même si les probabilités disent le contraire. Il existe cependant une possibilité de contagion, à peine mesurable, mais elle existe mathématiquement et cette éventualité microscopique lui est insupportable. Elle lui est intolérable.
A l’image de l’avare qui ne supporte pas l’euro dépensé hasardeusement, à l’image de la très jolie femme imbue de sa beauté ne souffrant l’apparition de la première ride sur son splendide visage, le Système ne peut tolérer qu’un tiers s’immisçant entre lui et les masses puisse froisser son sentiment de toute-puissance. Et plus ledit Système est puissant, écrasant, omnipotent, plus il se sent prométhéen, moins il tolère la contrariété et la contradiction. Telle est la manière dont fonctionne le tyran. En grandissant, son aptitude à accepter l’altérité diminue dans le même temps. Plus il est physiquement, matériellement fort, moins l’est-il moralement. Sa dynamique relève du cercle vicieux : il ne peut s’empêcher de pourchasser tous ceux qu’il perçoit comme des redresseurs de tort. L’action est d’abord réprimée, la critique l’est ensuite. Enfin, un simple regard “trop” appuyé, un mauvais regard, le sentiment que l’insolent ironise, qu’il pourrait être compris par des gens qu’il ne comprend pas, deviennent, pour lui, choses odieuses qu’il faut impérativement annihiler.

RIVAROL EST LE BAROMÈTRE DE LA TYRANNIE GRANDISSANTE
 
A ce propos, RIVAROL, dernier journal anti-conformiste français, est le meilleur baromètre de la pression systémique qui s’exerce sur les peuples, sur les masses qui s’enfoncent dans une soumission croissante comme dans des abysses où règnent les ténèbres. La plupart du temps, les masses ne ressentent pas ou plus cette pression grandissante qui a percé leurs tympans et obscurcit la vue. Elles coulent, coulent encore et encore, comme ces vieilles baleines crevées qui mettent des jours avant de toucher le fond de l’océan pour finir grignotées, pendant des années, par des micro-organismes.
Les hommes et les femmes qui lisent le dernier hebdomadaire pour assoiffés de liberté n’ont pas pour ambition de finir comme la baleine dépouillée par le grand blanc et d’échouer dans le royaume des ombres glacées. Ils n’entendent pas subir ce que les autres digèrent comme si tout ce qui les entoure était parfaitement naturel, implacablement naturel, à l’instar du sac et du ressac de cette mer capricieuse sur laquelle ils pensent flotter avant de sombrer.
Le fait que RIVAROL soit la dernière des publications anticonformistes à paraître dans un pays où ses actuels dignitaires se délectent de la notion très approximative de « liberté expression » est déjà une donnée barométrique très précieuse quant à la pression politique qui pèse sur les épaules des derniers affranchis.
L’actualité du journal, les plaintes projetées en vagues déferlantes qu’il doit encaisser, les menaces constantes auxquelles il doit faire face, le ciblage intense qui vise son directeur, Jérôme Bourbon, insulté, poursuivi et que d’obscurs anonymes essaient incessamment d’intimider, constituent un second indicateur barométrique.
Insatisfait de l’extrême raréfaction de la pensée dissidente, le pouvoir mégalo-paranoïaque orchestre sa complète disparition.
Mais, soucieux de préserver comme il peut l’image d’un régime politique qui serait le gardien des libertés et de la sécurité des voix discordantes au sein de cette bonne vieille République, ce pouvoir donne un chèque en blanc à toutes les associations, à tous les anonymes, à tous les forcenés habités par une insondable haine qu’ils cultivent à l’encontre de la vérité. Intimidations, diffamations, et, bien sûr, le recours à la sacro-sainte justice qui saurait faire le départ, grâce à une sorte d’omniscience divine, entre ce qui relève de la libre expression et ce qui représenterait un danger pour la société, pour cette société qu’on ne saurait réveiller sur sa flottaison qui la berce.
RIVAROL est donc, en permanence, la proie (dont toute la puissance, dont la seule puissance, découle des vérités qu’il dévoile) d’un essaim de guêpes que le pouvoir laisse agir tranquillement parce qu’il espère qu’elles le piqueront jusqu’à la mort.

LA HAINE ANONYME ET VAGABONDE CONTRE RIVAROL

Ce sont des associations qui ont attaqué, sous la protection et avec la complicité de certains grands journaux tenus par des milliardaires, RIVAROL, dans le but, atteint, de l’extraire des publications des titres d’information générale pour qu’il puisse disparaître des rayons des magasins de presse sous la pression des frelons asiatiques qui bombent le torse devant les commerçants afin que ces derniers ne mettent plus en vente le dernier journal qui dit la vérité, le premier qui dit, encore, la vérité.
Le premier des groupes informels à avoir pris pour cible le journal se fait appeler les Sleeping Giants France. Mais à la différence de Sleeping Giants international, basé aux Etats-Unis, l’annexe française ressemble à une embarcation fantôme puisque aucun de ses dirigeants, de ses acteurs, n’est connu publiquement. C’est l’anonymat le plus total qui caractérise la branche qui agit chez nous et qui agit donc probablement depuis l’étranger contre les intérêts de la France, de la vraie France.
Après une campagne de presse ignoble qui a commencé avec l’intervention du politologue affreux, le néo-sioniste Jean-Yves Camus, dans le torchon Les Inrocks, la bête rabique n’a cessé de distiller sa salive fétide dans les media vendus.
C’est en effet en 2018 que le Camus de service (qui collabore régulièrement au torchon blasphématoire, scatologique et ultra-sioniste Charlie Hebdo) attaqua pour la première fois RIVAROL. Dans une longue interview publiée, comme nous le disons, dans Les Inrocks (Camus y a ses habitudes), l’expert en fiches déclare la guerre à notre journal : « Il y a, encore dans l’entourage du RN, des individus au passé antisémite… Prenons les choses autrement. Certains, dans ces milieux, ont effectivement, par le passé, été antisémites. Mais ce sont des individualités, le parti lui-même n’utilise pas l’antisémitisme comme arme politique. Qui, aujourd’hui, dans l’extrême droite française, fait la promotion de l’antisémitisme ? (comme si l’on promouvait l’antisémitisme comme on vend des produits comme ces gaupes d’influenceuses ?) Des groupuscules situés à la droite du RN. Commençons par nous rendre dans un kiosque à journaux. Toutes les semaines, il est possible d’y acheter RIVAROL (sic) dont, la semaine dernière, le numéro spécial était un hommage à Robert Faurisson.
RIVAROL ne représente-il pas une extrême droite très minoritaire ? demanda ensuite le journaleux de l’ignoble revue à la camisole de force.
« Oui, c’est une droite ultra, extrêmement minoritaire. On peut même considérer qu’il représente l’extrême de l’extrême droite ultra-minoritaire. Mais c’est une question de principes. Alors que des titres de presse disparaissent régulièrement ces dernières années, faute de bailleurs de fonds, RIVAROL est toujours présent en tant qu’hebdomadaire qui paraît sans interruption depuis 1951 et qui, malgré une maquette peu travaillée et un papier de piètre qualité, a les moyens financiers de continuer à paraître. Les articles qu’on peut y lire frayent avec les limites de la loi. Des condamnations sont d’ailleurs régulièrement prononcées.
De plus, sa parution signifie aussi qu’un diffuseur accepte de prendre la responsabilité de mettre en kiosque une revue qui accorde une place prépondérante à la dénonciation d’un “complot judéo-maçonnique” et à la négation de la Shoah, qui est interdite par la loi Gayssot. Je constate qu’on peut rendre hommage au principal “théoricien” du négationnisme sans pour autant tomber sur le coup de la loi – du moins pour l’instant. C’est problématique. […] Évidemment, la fraction politique que RIVAROL représente est infiniment minoritaire. Mais s’il est décidé de véritablement mener la politique que préconise le Premier ministre, celle de la “tolérance zéro”, il faut l’appliquer entièrement. Il n’est pas possible d’être tolérant à l’égard d’antisémites, sous prétexte qu’ils sont minoritaires. Le groupe qui a été démantelé alors qu’il entreprenait, paraît-il, d’attenter à la vie du président Macron, représente une tendance ultra-minoritaire. Il n’empêche que ses membres ont été arrêtés, à juste titre. La question ne se pose pas en terme de quantité, mais de visibilité et de principes. »
C’est donc par principe que le copain de Denis Schérer, alias René Monzat (le neveu du philosophe feu René Schérer militant pédophile, grand ami de Gabriel Matzneff, qui emprunta le prénom René pour lui rendre hommage) participa à l’offensive contre RIVAROL. C’est par principe qu’il souhaite sa mort. Car le moindre nuage perceptible dans le ciel bleu étoilé de son clan idéologique est un affront fait à la Mémoire de tout ce qui nourrit son feu sacré.

L’ANTISIONISME DE RIVAROL EST-IL DEVENU INSUPPORTABLE AU SYSTÈME ?

Cependant, il est à noter que cette soudaine prise de position radicale de Jean-Yves Camus, qui se fit contempteur de RIVAROL, fut précédée par une longue série d’articles et d’éditoriaux, de Jérôme Bourbon et de votre serviteur notamment, consacrés à ce que l’on peut décrire aujourd’hui comme les préparatifs du lancement du Grand Israël. Alors décrivions-nous, déjà, avant l’avènement de la crise covidesque, diverses anomalies qui annonçaient, selon nous, des lendemains douloureux pour la Palestine et les peuples arabes l’entourant.
 A la même époque (novembre 2019), juste avant le triomphe du méchant virus de l’espace, le MEMRI, le site américain internet pro-israélien de surveillance des media pro-palestiniens, qui jouit d’une certaine réputation, consacrait un article sur les écrits de Jérôme Bourbon et encore de votre serviteur qu’il ne trouvait pas spécialement sympathiques à l’égard de l’administration de l’Israël. Disons-le tout net : le MEMRI ne faisait pas là de la publicité en faveur de RIVAROL, mais désignait le journal comme devant être la nouvelle proie de tous ses affidés. La grande curée, annoncée par Jean-Yves Camus quelques mois auparavant, devait débuter. On lâchait les chiens !

UN SURSIS COVIDESQUE AVANT LE LÂCHER DES CHIENS

Mais boum ! Le théâtre covidesque glaça d’un coup le monde entier, et l’affaire rivarolienne, comme des millions d’autres, fut mise de côté. Dans l’attente d’un dégel de toutes les activités économiques et politiques.
Il aura fallu attendre, par conséquent, la fin de cet épisode d’exception pour que les militants anti-rivaroliens reprennent du poil de la bête. Aussi n’est-ce pas un hasard si l’année 2022 fut celle de l’offensive de toute la mouvance sioniste contre RIVAROL. Avec pour point culminant une tribune publiée dans Le Monde le 7 mars 2022 (un support de référence, un support qui en dit long sur la volonté systémique de nuire au journal RIVAROL) dont les signataires exigeaient que RIVAROL fût rayé de la liste des publications d’information générale afin de l’évacuer des kiosques. Parmi ces glorieux signataires, trouvait-on l’iconique couple Klarsfeld dont le formidable sionisme n’est plus à démontrer (depuis que Serge a évoqué la passion de sa mère, Raïssa, pour la chose, elle qui donna une fortune avant 1948 pour la colonisation de la Palestine).
Désormais il ne se passe pas un jour sans que des haineux anonymes et vagabonds de l’internet n’insultent le dernier libre journal. Parmi eux, l’illettré « Stoppons RIVAROL » qui sévit sur X. Son passe-temps ? Découper des morceaux d’articles de Jérôme Bourbon et de ses collaborateurs. Le dernier méfait de cet anonyme : mon article sur le théorie du genre dans lequel j’exhorte nos lecteurs à s’attaquer aux idéologies stricto sensu et non aux personnes. Mes propos ne devaient pas être conformes à sa haine anonyme et vagabonde, mais tant pis, je fus taxé d’homophobie par ce triste sire.
Pourquoi se priverait-il de ce privilège que lui octroie le système ? Piétiner impunément RIVAROL, ses rédacteurs, à l’air libre, tranquillement ? Faire dire à l’objet de sa haine ce qu’il ne dit point pour mieux l’offrir à la justice si impartiale de la « République des libertés » ? […]

François-Xavier ROCHETTE.