

EN AVEZ-VOUS ENTENDU PARLER ? Un réseau de pédocriminalité d’un genre et d’une ampleur sans précédent a été identifié dans le cadre d’une vaste enquête menée par l’Office des mineurs (Ofmin). Partant de la Loire-Atlantique, celle-ci s’étend jusqu’en Belgique. Une information judiciaire est en cours au tribunal judiciaire de Nantes pour une série de crimes d’une extrême gravité : viols sur mineurs, actes de torture et de barbarie, traite des êtres humains. Le tout en bande organisée. Trois suspects ont déjà été identifiés, mis en examen et incarcérés début février. Deux nouveaux suspects ont été interpellés par les enquêteurs de l’Ofmin, en France et en Belgique vers la fin du mois dernier. Ces deux opérations ont permis de mettre un terme aux agissements de ce groupe de criminels pervers. Ce réseau a été découvert grâce à la diffusion sur le Darknet, la partie cachée d’Internet prisée par les pédocriminels, de photos et de vidéos montrant des viols et des sévices infligés à des enfants en bas âge, à des bébés, voire à des nourrissons, au cours du second semestre 2024. Ces images épouvantables, insoutenables, ont été découvertes par les services de police spécialisés à travers l’Europe et le monde, lesquels ont confirmé leur authenticité et leur caractère récent. Bien qu’il soit à ce stade difficile de localiser immédiatement le lieu de ces “orgies” criminelles, l’Office des mineurs a orienté ses soupçons vers la France. Après plusieurs recoupements, les enquêteurs ont finalement identifié un professionnel de la petite enfance résidant en Loire-Atlantique. Cet homme est un trentenaire, ancien candidat de LFI aux élections départementales de mars 2021, Pierre-Alain Cottineau, par ailleurs militant LGBTiste bien connu puisqu’il dirigeait localement une association de ce type. Cet homme est fortement soupçonné d’avoir été l’organisateur du réseau. Profitant de son statut professionnel — il était assistant familial ! —, il aurait fourni les très jeunes victimes à des complices venus de toute la France, et même de l’étranger, pour des rendez-vous fixés à l’avance par des moyens de communication cryptés. Les enfants, dont l’état de léthargie de certains d’entre eux fait peser un fort soupçon de soumission chimique, étaient ensuite abusés, atrocement violés et filmés lors de sessions en groupe.
À ce stade de l’enquête, quatre victimes, toutes âgées de moins de cinq ans, ont été identifiées. D’autres pourraient encore être découvertes. Les investigations se poursuivent pour examiner des rencontres antérieures à 2024, tandis que le parcours du professionnel de la petite enfance est particulièrement scruté. Cet assistant familial de 32 ans a été incarcéré en octobre pour des soupçons de viols et de tortures sur une enfant handicapée de 4 ans. Pierre-Alain Cottineau s’apprêtait à fuir vers la Tunisie, en septembre 2024. Les victimes des cinq suspects aujourd’hui identifiés seraient quatre enfants placés à son domicile par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Mais les enquêteurs craignent déjà qu’il n’y en ait beaucoup plus. Et si l’organisateur de ces orgies infernales était inconnu de la police pour des faits de cette nature, l’un des autres suspects avait déjà été condamné en Belgique. Pour homicide et viol sur mineur. Jusqu’au mois de septembre dernier, Pierre-Alain Cottineau, un père séparé, était connu dans les milieux associatifs de Nantes en tant que président de l’association LBTiste Esprit Arc-en-ciel, et avait organisé sous cette casquette la première Gay Pride du pays d’Ancenis en 2022. Il était également engagé, c’est un comble, dans la lutte contre les violences familiales ! Fin 2023, cet aide-soignant à domicile, ex-secouriste bénévole pour la Croix Rouge, avait obtenu l’agrément du centre départemental enfances familles (CDEF) de Loire-Atlantique, structure chargée de l’accueil d’urgence des enfants de 0 à 18 ans. Le prédateur n’avait donc qu’à se servir à domicile ! Là encore, quelle faillite de l’Aide sociale à l’enfance ! On ne compte plus les cas d’abus en tous genres dans ce domaine, mais là étrangement les affaires — qui sont pourtant légion et souvent d’une gravité inouïe — ne sont nullement médiatisées.
LE MOINS que l’on puisse dire en effet, c’est que l’on parle beaucoup moins de cette affaire diabolique, elle toute récente, impliquant un ancien candidat LFI, et reposant sur des viols de bébés, des actes de tortures et de barbarie, que de l’affaire dite de Notre-Dame de Bétharram. On se garde bien dans l’affaire Cottineau de mettre en cause LFI dans sa totalité et en tant que telle (la France insoumise, devant le scandale, a d’ailleurs exclu cet adhérent de ses rangs). Nous ne le ferons pas davantage car une brebis galeuse ne doit pas impliquer tout le parti. Ne faisons pas aux autres ce que nous n’aimerions pas qu’on fasse à nous-mêmes, quoi qu’on pense par ailleurs de la gauche radicale. N’agissons pas comme les gauchistes le font avec nous en faisant des généralités, dès qu’ils peuvent incriminer une personne de droite nationale dans un fait divers ou un scandale. Toutefois, on observera que le militantisme LGBT, qui promeut toutes les déviances, toutes les transgressions morales et sexuelles, peut logiquement déboucher, dans les cas les plus extrêmes, sur ce genre de crimes atroces. On ne le dira jamais assez mais le mépris de la morale naturelle et de la famille traditionnelle peut engendrer les pires horreurs.
On ne parle donc guère de cet infâme réseau pédocriminel mais, en revanche, on en fait des tonnes sur l’enseignement dit catholique qui serait en lui-même criminogène, facteur d’agressions physiques et sexuelles en tous genres, à entendre les grands media. Le ministre de l’Education nationale, Elisabeth Borne, a déjà indiqué que dans les deux ans qui viennent 40 % des écoles confessionnelles dites catholiques seraient soumises à une rigoureuse inspection. On peut craindre le pire. Elles devront sans doute s’aligner encore davantage qu’elles ne le font déjà sur la doxa républicaine, sur la sacro-sainte laïcité et sur l’accueil aux associations homosexualistes et transsexualistes. Car c’est cela qui est visé : les pourrir de l’intérieur, souiller l’enfance et la jeunesse. On exhume des actes certes détestables et tout à fait condamnables à Notre-Dame de Bétharram, qui datent toutefois pour l’essentiel de plusieurs décennies — même s’il est difficile à ce stade d’en mesurer objectivement l’ampleur réelle, ainsi que leur caractère ou non systémique —, pour s’en prendre à l’enseignement catholique en général (ou jugé tel), fût-il ou non conciliaire, fût-il ou non sous contrat. On se garde bien de mettre en cause l’enseignement public, ainsi que les écoles confessionnelles juives, musulmanes voire protestantes, comme s’il ne se passait jamais rien de grave ou de répréhensible au sein de ces établissements. Ce sont toujours les catholiques (ou, à tout le moins, ceux qui se réclament de cette confession, ou que l’on considère comme tels) qui sont la cible de l’inquisition politico-médiatique.
ET, DANS CETTE AFFAIRE, on doit constater que le Premier ministre, quoi qu’on pense par ailleurs de lui, est la cible d’une violente attaque coordonnée voulant obtenir sa démission. L’agression vient de la gauche la plus antichrétienne, de Mediapart fondé par le trotskiste Edwy Plenel, des députés de la France insoumise. Ce que l’on reproche à Bayrou, comme naguère à Fillon, malgré tous leurs défauts, leur côté politicard, leur manque de courage et de conviction, leurs compromis et compromissions, leur allégeance au Système, c’est d’être encore malgré tout un peu chrétien, d’avoir une famille (relativement) nombreuse, d’être marié à la même épouse depuis un demi-siècle et, a priori, de lui être fidèle. Le démocrate-chrétien Bayrou, attaché à son Béarn, éleveur de chevaux, ancien fermier, agrégé de lettres classiques, s’était dit défavorable à la constitutionnalisation du droit à l’avortement. On le sait par ailleurs réticent à un projet de loi visant à légaliser l’euthanasie et le suicide assisté. Il a séparé le texte s’attachant à promouvoir et à développer les soins palliatifs de celui sur l’euthanasie (qui sera une proposition de loi émanant des députés et non un projet de son gouvernement pour que les parlementaires puissent se prononcer en conscience, de manière séparée), contrairement à la volonté de l’ex-Premier ministre Gabriel Attal qui avait mêlé les deux sujets (soins palliatifs et euthanasie) dans un seul et même projet de loi.
Cette légère audace n’est manifestement pas pardonné au Béarnais par les sectateurs de la culture de mort. Pour eux, il faut que l’apostasie des chrétiens soit totale, et, à leurs yeux, elle ne l’est jamais assez. Il faut aller toujours plus loin dans le rejet total de la foi et de la morale chrétiennes. Ainsi le veut la judéo-maçonnerie. Ainsi le veulent tous les laïcards, les athées militants qui entendent en finir une fois pour toutes avec le catholicisme, fût-il actuellement résiduel. A notre humble niveau, il nous faut lutter de toutes nos forces contre ces puissances des ténèbres qui veulent nous précipiter dans l’abîme.
RIVAROL,<jeromebourbon@yahoo.fr>.
Après 1917 en Europe, la mode — le progrès — fut à ce qu’on a nommé les républiques des conseils. Des conseils d’ouvriers, de paysans et de soldats, qu’on nommait aussi Soviets. La première en date naquit en Russie, on allait parler plus tard d’URSS. Puis il y eut celles de Bavière (Leviné, Landauer), de Hongrie (Kun, Lukacs), de Chine (Mao). Selon la version officielle, le peuple, ainsi directement représenté, exerçait lui-même le pouvoir. La réalité était que le parti communiste gouvernait à travers ces conseils, d’ailleurs hiérarchisés pour plus de sécurité (il pouvait y avoir des ratés comme à Cronstadt en 1921), le Soviet suprême ayant la maîtrise de l’ensemble. Lui seul pouvait édifier une constitution, former le gouvernement, disposer des biens des citoyens, rendre la justice, mobiliser des troupes et décider des Affaires étrangères. Notre totalitarisme moderne, l’arc-en-ciel, a un peu perfectionné ce système. Il a donné tous les pouvoirs à ses soviets, des machins non élus, nommés comités, commissions, conseils, cours ou tribunaux. A la différence de leurs ancêtres rudimentaires, ils ne prétendent pas gouverner directement, ils définissent la nature du pouvoir, lui fixent un cadre et des limites, orientent strictement son action, sous les apparences bonhommes d’une technique rigoureuse et d’une morale bienveillante.
L’actualité résonne de leurs hauts faits et le registre des nominations annonce leur couleur, arc-en-ciel, celle du drapeau de la subversion d’aspect modéré. La France est ainsi devenue une véritable République des conseils, avec ce que cela suppose de présidents. Par exemple, le premier président de la cour des comptes est Pierre Moscovici, ancien ministre socialiste des Finances et ancien commissaire européen, qui a succédé à Didier Migaud, autre socialiste rose pastel. Au Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, ancien Premier ministre socialiste de Mitterrand nommé par Hollande laisse sa place le 7 mars à minuit à Richard Ferrand, ancien socialiste passé à la Macronie nommé par Macron. Le Conseil d’Etat, qu’il revient au garde des Sceaux de présider lors des séances solennelles, est dirigé par son vice-président, Didier Tabuteau, progressiste de gauche, comme l’est aussi le président du Conseil économique et social, Thierry Beaudet, autre gauchisant de progrès, qui fut “nominé” pour devenir Premier ministre en 2024. Le défenseur des droits, enfin, est Claire Hédon. Elle a présidé ATD Quart monde pendant cinq ans, elle est membre du Comité consultatif national d’éthique : qu’il s’agisse d’immigration, de police ou de questions morales, elle défend toujours, avec une mécanique digne d’admiration, les positions du maximalisme arc-en-ciel.
La révolution, instruite par l’exemple des Etats-Unis, a vu quelle puissance donne à ses conseils le pouvoir de juger, et, par un mouvement d’usurpation sans cesse accéléré, en use et en abuse toujours plus. Par exemple, tout le monde ou à peu près se fiche du Conseil de l’Europe, dont pas un Français sur mille ne connaît les attributions : la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) qu’il a instituée, en revanche, défraye souvent la chronique et pèse assez lourdement sur la modification des mentalités et la politique. Cette cour vient ainsi de condamner la France dans l’affaire du barrage de Sivens en 2014. Cette retenue d’eau sur un affluent du Tarn était en cours de construction et disposait, à tort ou à raison, des autorisations légales à cette fin. Alors qu’après une manifestation rassemblant 2000 personnes à l’appel de l’extrême gauche écolo, cent cinquante Black Blocs incendiaient le chantier et attaquaient les gendarmes, un jeune homme sortit « assister à » la chose, à une heure du matin, après avoir bu (1,5 gramme d’alcool par litre de sang) en criant « Allez-y, il faut y aller ». Par un hasard horrible, une grenade offensive lancée par un gendarme se coinça entre son sac à dos et son cou et il mourut sur le coup : pour parer à ce type de risque, même très improbable, les grenades offensives ont été interdites d’emploi dans de telles situation dès le lendemain. Aujourd’hui la CEDH ne condamne pas les casseurs, les zadistes, l’extrême gauche écolo, la violence des Black Blocs : elle condamne la France, Etat souverain, coupable de faire respecter la loi. Elle prend parti pour la révolution arc-en-ciel.
Ainsi fait aussi le tribunal administratif de Toulouse, où les petits juges se sont pris pour des grands en condamnant l’Etat pour l’autoroute A69 Castres-Toulouse alors que les travaux de construction, estimés à 480 millions d’euros, sont avancés aux deux-tiers, 300 millions dépensés, et que des équipes de délinquants ont systématiquement dégradé le chantier pendant près de deux ans, brûlant des dizaines de véhicules, engins de chantiers, voitures de particuliers, d’élus et de police. Deux choses sont à noter. Du point de vue judiciaire, les juges ont dépassé les demandes des requérants et se sont donné mission, non pas de savoir si une loi ou un règlement avait été violé, si manquait une autorisation, mais de réévaluer le projet du point de vue technique et social, et de le condamner. Du point de vue politique, ils ont sanctionné l’Etat et validé la vision de l’extrême gauche écolo violente, au point qu’un militant s’est écrié : « Il faut amnistier » tous les auteurs d’actes de vandalisme « puisque l’histoire leur a donné raison ». On mesure ici, à l’enflure du langage et à la légèreté de la réflexion, à quel point la synergie des activistes et des prétoires est perverse. Les Bridoison de province, de Paris, de Strasbourg, La Haye ou Luxembourg se prennent pour les rois du pétrole. C’est le délire de l’hermine, l’hybris de la robe, la folie des juges. Ils ont pété un plomb, ils sont en roue libre, ivres de pouvoir.
Cette démesure est encouragée, pensée, systématisée au plus haut niveau. Nous ne parlerons pas de Christophe Soulard, soixante-huit ans aux prunes, premier président de la Cour de Cassation, qui, après de courtes études de droit et un passage à Metz, fut détaché deux ans à Luxembourg à la Cour de justice européenne puis a dirigé le Centre européen de la magistrature avant d’intégrer la Cour de Cassation, dont il souhaite qu’elle puisse donner son avis sur le ministère de la Justice et une foule « d’autres sujets », bref, qu’elle usurpe des pouvoirs qui ne sont pas les siens. Ce n’est qu’un pion méritant dans l’organigramme de la révolution. Observons plutôt comment un premier couteau avoue, ou plutôt proclame, le processus d’usurpation. Il s’agit de Laurent Fabius. On a beaucoup parlé de la nomination de Richard Ferrand à la tête du Conseil constitutionnel, rappelant qu’il a trempé dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne, que le magistrat qui l’a aidé à s’en sortir est nommé lui aussi au Conseil, et qu’enfin l’amitié politique d’Emmanuel Macron pourrait avoir pesé plus lourd que ses compétences juridiques. Sans doute, mais c’est voir les choses par le petit bout de la lorgnette. Et à ce compte, Ferrand n’innove pas. Jean-Louis Debré n’avait pour lui qu’une capacité en droit et l’amitié du RPR, Gaston Palewski, sorti de Centrale, était diplomate, Roger Frey avait fait carrière dans le nickel comme son papa avant d’être comploteur gaulliste et ministre de l’Intérieur.
Beaucoup plus éclairante, pour comprendre la place du Conseil constitutionnel dans le processus de la révolution arc-en-ciel et son importance particulière dans la République des conseils, est la pensée de Laurent Fabius, qu’il a résumée par deux fois récemment, lors de ses vœux au président de la République le 8 janvier 2025, et lors de la séance de l’Académie des sciences morales et politiques dont il était l’invité le 2 décembre (la date est symbolique) 2024. S’adressant à Emmanuel Macron pour se féliciter que la constitution du général De Gaulle, modifiée vingt-cinq fois, ait apporté la “stabilité” à la France, il déclarait ensuite : « J’ai depuis longtemps appelé l’attention sur ce qu’il était convenu d’appeler un “malaise démocratique français”. Les symptômes en étaient nombreux, allant de l’abstention lors des scrutins jusqu’à une défiance croissante envers les élus nationaux, en passant par la multiplication des comportements inciviques et violents ainsi que par des “coups de grisou” périodiques dans tel secteur géographique ou professionnel. Or voici que ce malaise menace de devenir, s’il ne l’est pas déjà, une véritable crise démocratique ». Après d’autres, à son rythme, le président du Conseil constitutionnel a donc reconnu qu’il existe un divorce entre la France et ses élites, entre les Français et ceux qui les dirigent. Mais il met le légitime ras-le-bol des Français dans le même sac que les émeutes de banlieue et la violence de l’extrême gauche, dans une confusion significative. Pire, il empêche une analyse sérieuse du phénomène en aiguillant l’esprit sur une fausse piste : « Comme Président du Conseil constitutionnel, il ne m’appartient évidemment pas de détailler les remèdes à cette crise profonde, mais je veux mettre en garde contre un risque qui grandit : plutôt que chercher du côté des comportements adoptés et des politiques pratiquées, imputer cette crise à notre Constitution et, dès lors, remettre celle-ci en cause ». […]
HANNIBAL.