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Rivarol n°3654 du 26/3/2025 (Papier)

Editorial

Vers la solution finale de la question palestinienne ?

CELA NE FAIT PLUS aucun doute désormais. La solution finale de la question palestinienne est en cours. Le gouvernement du sinistre et criminel Netanyahu, qui est englué de surcroît dans moult affaires de corruption — ce monstre a décidément tout pour plaire ! —, évoque ouvertement une annexion de toute la bande de Gaza, voire de la Cisjordanie, par l’Entité sioniste, avec une déportation forcée et définitive de tous les Palestiniens hors de leur terre. Et ce projet immonde, effrayant, détestable, criminel, ne choque pas les grandes consciences. Pis, ce sont ceux-là même qui nous parlent ad nauseam du génocide des Juifs, des déportations massives pendant la guerre, des camps d’extermination qui perpètrent et promeuvent un génocide casher, celui du peuple palestinien dans son entièreté, font de Gaza un camp d’extermination à ciel ouvert et n’ont de cesse de déporter, de déplacer les populations civiles palestiniennes non encore totalement massacrées par les bombardements sionistes et les invasions terrestres de Tsahal. Au nom d’une Mémoire tribale et haineuse, érigée en Dogme, on éradique tout un peuple, toute une histoire, toute une mémoire. On émonde, on tue, on déporte, on affame, on torture, on assassine.
Sait-on suffisamment que depuis le 2 mars la bande de Gaza — qui a été bombardée plus de 100 mille fois par l’aviation israélienne depuis le 7 octobre 2023, oui, plus de cent mille dans un territoire d’à peine 45 kilomètres carrés, de sorte qu’il ne reste pas pierre sur pierre ! — est soumise à un blocus total et inhumain : on ne peut y faire entrer ni convois humanitaires, ni eau, ni médicaments, ni nourriture, et l’électricité a été coupée tandis que les hôpitaux ont été dévastés et sont totalement hors service ? Quel pays au monde pourrait se permettre d’agir ainsi, sans avoir à subir aussitôt les sanctions les plus sévères, une réprobation générale, voire des représailles militaires massives ? Mais l’entité sioniste peut tout se permettre au nom du Dogme de la Shoah qui est le garant de son immunité, le gardien de son impunité, son assurance vie, son garde-fou, son joker, sa carte maîtresse, son permis d’annexer, de déporter, de tuer et de massacrer en toute liberté, sans trêve ni repos, sans aucune limite. La Mémoire est le cœur nucléaire de la domination d’un Lobby, de l’oppression qu’il exerce avec une férocité décuplée.

C’EST SI VRAI que le révisionniste Vincent Reynouard a encore été condamné le 19 mars par la XVIIe chambre du tribunal judiciaire de Paris à douze mois de prison — trois mois pour un dossier, neuf pour un autre — pour avoir réalisé et diffusé, entre 2017 et 2020, des vidéos révisionnistes sur Oradour et les chambres à gaz. Il a été condamné pour contestation de crimes contre l’humanité, contestation de crimes de guerre et provocation à la haine raciale. Si le militant révisionniste a fait appel ce lundi 24 mars, ce qui suspend la décision du tribunal de première instance et ouvre la voie à un nouveau procès, en appel, probablement avant la fin de l’année, les magistrats ont insisté dans leurs jugements sur la gravité des propos tenus par Vincent Reynouard, s’érigeant ainsi en moralistes, en arbitres des élégances. Lorsque le droit sort du prétoire ne reste qu’une morale inversée au service des puissants. Le tribunal a demandé que la peine de l’auteur du livre sur Oradour soit exécutée sous le régime de la semi-liberté, ce qui a rempli de fureur les parties civiles qui voulaient que le chercheur fût condamné au maximum de la peine possible (deux ans de prison ferme sans aménagement) et qu’il fût interdit définitivement de réseaux sociaux. Le tribunal ne les a pas suivis sur ces deux points (il a également refusé une publication judiciaire demandée par les parties civiles) et, contrairement au procureur qui avait requis 18 mois de prison ferme et 15 000 euros d’amende le 22 janvier dernier, il n’a pas contraint le prévenu à payer une amende. Mais il a en revanche condamné Vincent Reynourd, pourtant insolvable, à régler plus de 10 000 euros de dommages et intérêts (et de remboursement des frais d’avocats) pour les quatre parties civiles représentées au procès (la LICRA, le BNVCA, l’Observatoire juif de France et l’Organisation juive européenne).  
Le tribunal a refusé étrangement que la peine de douze mois de prison soit effectuée sous bracelet électronique, arguant du fait que Vincent Reynouard avait « un logement précaire » (il est logé gracieusement depuis son extradition en France le 2 février 2024 dans les locaux parisiens de RIVAROL !) et non une adresse stable et définitive. Il s’est donc prononcé pour le régime de la semi-liberté, en laissant au juge d’application des peines la liberté de choisir ce qui lui paraîtra le plus adapté. On entend par semi-liberté soit le fait de dormir à la prison la nuit et d’être libre en journée, soit d’être libre en semaine et d’être embastillé du vendredi soir au lundi matin. Mais d’autres combinaisons sont également possibles en fonction des activités professionnelles ou des obligations familiales du condamné. Le contrôle judiciaire de Vincent Reynouard, qui devait pointer chaque semaine au commissariat de police du treizième arrondissement de la capitale, a également pris fin. Autant de mesures qui énervent au dernier degré les parties civiles qui voudraient que Reynouard fût embastillé à vie, que RIVAROL fût interdit ou ruiné sous les condamnations, que Dieudonné fût privé à jamais de tout spectacle et que Soral — qui sera jugé le 18 juin prochain devant la XVIIe pour « atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation », non, ne riez pas, et qui risque, au moins en théorie, jusqu’à sept ans de prison, même s’il est actuellement en Suisse dont il a aussi la nationalité —, Benedetti et Le Lay (dont est réclamée l’extradition depuis le Japon) finissent eux aussi leur existence derrière les barreaux. Car leurs propos audacieux ne conviennent pas au Lobby qui entend éradiquer toute résistance au sionisme et au shoahtisme mais qui en revanche n’a pas un mot de compassion pour le martyre du peuple palestinien. La LICRA a réussi à obtenir des pouvoirs publics en mars 2021 la dissolution de Génération identitaire, pourtant nullement anti-sioniste (son avocat était l’affreux Me Goldnadel qui a son rond de serviette à CNews), parce que ce mouvement avait protesté pacifiquement et sans aucun heurt contre l’invasion migratoire de notre pays. En revanche, elle n’est nullement indignée par le massacre de civils palestiniens, dont de nombreux femmes et enfants, par une Entité sioniste dont elle est un défenseur constant, acharné et inconditionnel, y compris de ses crimes les plus atroces et les plus barbares. Voilà les sépulcres blanchis, les hypocrites auxquels nous avons  à faire et que dénonçait déjà le Christ dans l’Evangile. En deux mille ans, ils ne se sont pas améliorés, c’est le moins qu’on puisse dire !

C’EST dans ce contexte de guerre d’extermination des Palestiniens et d’annexion de leurs terres, d’épuration ethnique de grande ampleur — ce qui achève historiquement la conquête de leur territoire entamée en 1947-1948 avec déjà à l’époque des méthodes de terreur systématiques des organisations sionistes, de très nombreux morts et des centaines de milliers de déplacés forcés —, que Jordan Bardella, Marion Maréchal et Louis Aliot, et d’autres représentants de mouvements populistes en Europe, participent avec Netanyahu à une conférence officielle contre l’antisémitisme à Jérusalem ces 26 et 27 mars. Quelle honte ! Quelle infamie ! Quel déshonneur ! Et quelle dégueulasserie ! Mais il est vrai que si les “droites” dites nationales veulent avoir des financements, être médiatisées et normalisées, si elles veulent exister politiquement en Europe et en Occident, elles doivent nécessairement passer sous les fourches caudines du lobby judéo-sioniste, condamner de manière implacable le révisionnisme, rallumer la flamme du mémorial de la Shoah, dénoncer le nationalisme de la première moitié du vingtième siècle, tresser les louanges sans aucune réserve de l’Entité sioniste et de Netanyahu et approuver leur politique génocidaire à l’égard des Palestiniens.
Et on peut compter, soyons-en sûrs, sur Maréchal, fille de feu Roger Auque, ex-agent du Mossad, sur le falot Aliot, qui se flatte sans cesse de ses origines juives et qui voit, émerveillé et énamouré, dans cette invitation à Jérusalem le couronnement de vingt ans de stratégie de dédiabolisation, c’est-à-dire en réalité de soumission servile au Lobby et d’abandon des fondamentaux du nationalisme, et sur Bardella, le lecteur  sans âme et sans relief, sans cœur et sans honneur, de petites fiches et de prompteurs, pour remplir parfaitement leur rôle prémâché de judéoserviles, de petits et minables collaborateurs de la puissance judéo-sioniste, bref de traîtres lâches et infâmes. En venant à Jérusalem, en se prosternant à Yad Vashem, qui plus est en plein génocide du peuple palestinien, ces serviles, indignes et misérables politiciens cherchent à « obtenir un tampon de certification casher », ainsi que l’a analysé Ariel Muzicant, le président du Congrès juif européen dans Le Parisien du 24 mars qui dit ouvertement de quoi il s’agit car lui  — contrairement à nous — a le droit de le dire. C’est bien cela en effet : un tampon de certification casher. Qui assure à l’avance que si ces politiciens venaient un jour à être élus, contrairement à ce que croient les naïfs et les optimistes impénitents qui ne comprennent jamais rien à rien, ils trahiraient la nation et le peuple français autant (et peut-être plus encore) que leurs devanciers soumis aux mêmes coteries influentes et nocives. Et tout cela se passe, notons-le, quelques semaines seulement après la mort de Jean-Marie Le Pen et de Mgr Richard Williamson dont, comme c’était prévisible, la disparition en début d’année a hâté la judaïsation décomplexée de toute une mouvance déboussolée. Il y a là comme des symboles qu’il est impossible de ne pas remarquer et dont il convient de tirer les leçons. Nous vivons décidément une bien triste époque, celle de tous les affadissements et de tous les reniements, de toutes les génuflexions et de toutes les reptations. Mais au fond un dicton ne dit-il pas qu’on a les chefs qu’on mérite ?

RIVAROL,<jeromebourbon@yahoo.fr>.

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Billet hebdomadaire

Aux armes, citoyens !

C’est le refrain d’une chanson connue que les enfants apprennent à l’école. Il continue ainsi : « Formez vos bataillons. Marchons, marchons, qu’un sang impur abreuve nos sillons ». Voilà qui n’est pas bien optimiste : la patrie est attaquée, pire elle est envahie, et ce sont nos propres sillons qu’il s’agit d’abreuver. En plus, cela sonne quand même décalé. Marcher, marcher, à part ceux qui aiment à souffrir en trail, raid ou goum, peu s’y collent, de la première trottinette électrique au dernier fauteuil roulant. Quant à la pureté du sang, je ne vois pas d’autre pays où il serait permis d’en parler qu’Israël. Surtout, le président de la République exhorte les jeunes gens au courage et au patriotisme, mais avec quoi compte-t-il former nos bataillons ? La question vaut qu’on s’y arrête. Quittons un moment, pour y répondre, Poutine, Trump, Zelensky, Ursula, le secrétaire général de l’OTAN, Koursk, le cessez-le-feu, la politique par la peur et tout ça, pour ne regarder que nous, la France, les Français.
Renseignements pris, nous conservons un peu moins de trois cents têtes nucléaires opérationnelles, qui, à la différence des anglaises, sont construites par le pays qui doit les utiliser, la France, et sont placées sous commandement français, donc utilisables quand celui-ci le décidera. Parmi les vecteurs auxquels on confierait la tâche ardue et décisive de les acheminer vers leur objectif, beaucoup seraient interceptés avant de l’atteindre, me semble-t-il. Mais il nous reste quelques sous-marins lanceurs d’engins. Pour quelques années encore, on peut croire que la masse de mer qui les entoure les rend indécelables une fois qu’ils se sont posés sur les fonds d’où ils doivent tirer des missiles à peu près fiables — jusqu’à ce que de nouveaux moyens de détection ne rendent cela aussi obsolète que l’arbalète, elle aussi en son temps trouvaille révolutionnaire. Donc, étendue ou pas aux frontières de l’Europe, je ne crois pas que le parapluie nucléaire français, malgré ses limites, soit quelque chose que l’on néglige à Washington ni à Moscou — c’est la raison pour laquelle on écoute encore un peu Emmanuel Macron.
Ce n’est donc pas notre potentiel de destruction qui m’inquiète, ni nos quelques régiments et bâtiments d’active, qui ont montré leur valeur, ce sont les gros bataillons qu’on exhorte à se former, et se placer entre la menace putative et nos sillons. Avec qui les formerait-on ? Quelqu’un a prétendu qu’avant de produire des Caesar (le canon), il faudrait rendre un peu d’esprit de sacrifice aux Français. Je ne crois pas qu’il faille situer la difficulté à ce niveau. En France, on inculque le sacrifice en permanence depuis la maternelle. Du Carême de partage aux restaus du cœur et au Ramadan de l’amour, nos têtes créoles à l’école apprennent à se restreindre pour donner aux autres, à prendre sur leur nécessaire pour assurer l’indispensable au nécessiteux. Et si quelque cœur trop dur ne le faisait pas par bonté, solidarité, humanité, il le ferait par ce sentiment d’unité qui nous lie non seulement aux autres humains, mais à tout le vivant et au système complexe dont celui-ci dépend, c’est-à-dire Gaïa, notre déesse mère. Même ceux qui refusent de donner leur barre chocolatée se plient au sacrifice nécessaire : on fait pipi sous la douche, on baisse le chauffage, c’est pas Versailles ici tous les jours, parce que nous veillons à réduire notre empreinte carbone pour sauver la planète. Le Français a l’habitude du sacrifice, quoi qu’il lui en coûte.
Nous ne manquons pas plus de discipline. Il ne faut pas se focaliser sur les petits anges qui viennent avec leur maman trucider leurs condisciples dans la cour des collèges, ni sur leurs grands frères qui plantent du Blanc lors des soirées municipales : dans leur immense majorité, les élèves de l’école de la République, s’ils ne savent guère lire, écrire, ni compter, ont appris à marcher au pas citoyen. Ce qu’ils perdent en esprit critique est gagné en cohésion. Le Covid, voilà cinq ans, a été l’occasion tant de mesurer ce phénomène que de l’accentuer. Nous avons applaudi les soignants à huit heures du soir sur notre balcon, nous nous sommes signé des bons de sortie pour accompagner Mirza se soulager, nous nous sommes privés de faire la bise à notre voisine, nous avons renoncé à nous asseoir sur la plage et sommes restés debout dans les bars pour sauver l’humanité de la pandémie, mettant et retirant nos masques suivant les instructions de la personne qui portait la parole du gouvernement, toujours plus disponibles et plus assouplis, de la belle aube au triste soir, comme le conscrit se soumet à l’ordre serré que lui apprend le sergent instructeur durant ses mois de classes.


Qui empêcherait donc, me direz-vous, tous ces excellents Français de faire d’excellents soldats ? Eh bien, comment dire, quelque chose d’impalpable mais déterminant, leur état d’esprit — et l’on étendra cette remarque à la plupart de leurs cousins européens. Cela, indépendamment de l’opinion de leur gouvernement sur la guerre en Ukraine. Nous savons que Keir Starmer est très remonté contre Poutine et que Donald Tusk n’envisage pas d’envoyer des troupes au sol sur le terrain, mais cela ne nous dit rien de l’état d’esprit des Britanniques ni des Polonais. Alors, il y a bien sûr des sondages pour ça. Et même récents. Affectons par hypothèse de les tenir pour honnêtes et bien faits. Le drame est qu’ils apparaissent bien contradictoires, et c’est peut-être en cela qu’ils collent un peu à la réalité. Un sondage Yougov UK mené du 25 février au 4 mars montre des Anglais et des Espagnols très bellicistes, exigeant que Zelensky refuse tout compromis avec la Russie et que l’Europe le soutienne. Les citoyens d’autres pays d’Europe les suivant plus mollement, l’Italie en queue, mais trouvant en général les dépenses militaires insuffisantes et louent l’OTAN, mais n’ont guère envie d’envoyer des troupes sur le terrain. Bizarrement, la réponse des Allemands manque souvent. Dieu seul sait pourquoi. De façon encore plus surprenante, les Européens, dans leur immense majorité ne croient pas que les Etats-Unis viendraient à leur secours en cas d’attaque contre leur territoire : autrement dit, ils pensent que l’OTAN qu’ils soutiennent n’existe plus. Tous pensent que les moyens engagés, économiques et militaires, face à la Russie, sont très insuffisants, et, quoique souhaitant la victoire de l’Ukraine, croient à celle de la Russie. Encore ces convictions en marshmallow, après trois ans d’intense propagande occidentale pour l’Ukraine et contre la Russie, sont-elles sollicitées dans un cadre politique qui pousse le sondé à se montrer ferme et patriotique.[…]

HANNIBAL.