CELA DEVAIT finir par arriver et c’est arrivé. La chute démographique a franchi cette année un point de bascule en France. En mai 2025, pour la première fois depuis 1945, le nombre de décès enregistrés sur douze mois consécutifs a excédé celui des naissances. Selon les données compilées par l’économiste François Geerolf, de l’Observatoire français des conjonctures économiques, à partir des données de l’Insee, la France comptabilisait en mai 2025 651 200 décès contre 650 400 naissances sur un an (entre mai 2024 et mai 2025). En d’autres termes, le solde naturel est désormais négatif, alors même que les projections des démographes tablaient plutôt sur 2027 pour un tel retournement. C’est la fin d’une exception française. Jusqu’alors, contrairement à des pays comme l’Allemagne ou l’Espagne, la France bénéficiait d’un solde naturel positif. Ce n’est plus le cas désormais. Et tout laisse à penser que cette spirale négative va durer et s’aggraver. Pour des raisons structurelles et pas seulement conjoncturelles.
On constate en effet depuis une quinzaine d’années un effondrement continu de la natalité en France, et cette tendance ne cesse de s’accélérer. Les naissances ont baissé de 20 % entre 2010 et 2024. C’est considérable ! Et sur les cinq premiers mois de l’année 2025, elles reculent encore de 4 % par rapport à la même période en 2024.
A ce phénomène s’ajoute une mortalité en hausse, la génération nombreuse des premiers boomers arrivant désormais en fin de vie. De janvier à mai 2025, le nombre de décès quotidien moyen a augmenté de 3,6 % par rapport à 2024. Les démographes estiment donc que, dans les années qui viennent, les décès devraient continuer à croître sensiblement (et si la loi sur l’aide active à mourir est définitivement votée, promulguée et appliquée, cela pourrait être une véritable hécatombe) et les naissances poursuivre leur chute.
IL EST de multiples raisons à cette évolution dramatique pour l’avenir du pays. Il y a d’abord l’abandon de la politique familiale : la fiscalisation et le plafonnement des allocations familiales, la fiscalisation des majorations de retraite pour les parents de famille nombreuse, etc. Plus généralement, on ne peut dissocier ces chiffres alarmants de l’atmosphère anti-familiale dans laquelle nous évoluons et où, dans le cadre d’un incessant et odieux bourrage de crâne, l’on privilégie et promeut systématiquement, à l’école, dans les media, les administrations, les prétendus “droits” LGBT, toutes les perversions morales et sexuelles au lieu de conduire des politiques résolument natalistes et favorables aux familles nombreuses.
Au-delà des coups de boutoir portés à la politique familiale, on observe tout un discours encourageant la jeunesse à renoncer à la procréation. C’est la rengaine des écolo-gauchistes selon laquelle les enfants européens polluent, sont un danger pour la planète. Le discours apocalyptique sur les dérèglements climatiques qui affirme péremptoirement, mais sans aucune preuve scientifique, que les villes vont être englouties, que la mer va monter, que l’on risque de se noyer, que les incendies, les inondations, les séismes et les tsunamis vont se multiplier, n’est pas non plus de nature à encourager les jeunes générations à fonder un foyer, à avoir et éduquer des enfants qui sont pourtant ici-bas le plus grand bonheur naturel qui puisse arriver.
EN OUTRE, on observe également autour de soi un nombre grandissant de jeunes gens en âge de procréer qui refusent par égoïsme, par matérialisme, par irresponsabilité (après moi, le déluge !) de fonder une famille. En effet, un enfant nécessite du temps, du dévouement et coûte de l’argent. Cela implique de renoncer, au moins en partie, à certaines sorties. Cela est incompatible avec certains modes de vie où l’on dort le jour et où l’on vit la nuit. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes gens — pas tous, fort heureusement — ne sont pas prêts à accepter des efforts, des sacrifices. Ils ne voient dans l’enfant qu’une gêne, une limite à leurs plaisirs, une atteinte à leur liberté. Ils ne mesurent pas les joies, les consolations, les satisfactions qu’un petit peut apporter à ses géniteurs. Ne serait-ce que par sa simple présence, ses sourires, ses rires, son regard aimant. Ils ne comprennent pas que c’est en se donnant, en aimant humblement que l’on peut atteindre dès ici-bas une forme de bonheur et de plénitude. Simple et profonde.
La déchristianisation est aussi un élément important d’explication dans ce basculement inédit. Selon un sondage récent pour l’hebdomadaire La Vie, 59 % des Français interrogés se disent athées. C’est une proportion considérable, en constante hausse, sans précédent dans notre histoire. Si tout s’arrête après la mort, sans plus de raison que cela avait commencé, s’il n’y a pas de vie éternelle, pas de monde meilleur, alors à quoi bon en effet fonder un foyer, avoir une descendance, transmettre un patrimoine matériel et immatériel, s’inscrire dans une lignée ? A quoi bon même travailler ? Dans de nombreux corps de métier, on se plaint que beaucoup de jeunes gens ne veulent plus travailler, sont sans cesse sur leur portable, ou viennent quelque temps puis s’en vont car le travail est jugé trop répétitif, trop coercitif, trop dur, surtout quand il faut se lever après avoir regardé des vidéos ou consulté son téléphone toute la nuit.
POUR compenser cet effondrement des naissances qui devrait s’accélérer dans les années à venir, les démographes en cour préconisent un nouvel appel à l’immigration ! Quelle folie ! Ce n’est pas aux autres de faire ce que nous ne faisons plus nous-mêmes. Ou alors c’est accepter d’être réduits en esclavage, puis de disparaître. Nous vivons à la fois un phénomène de submersion et de subversion, de grand remplacement et de grand effacement. Si nous ne voulons plus vivre — et refuser les enfants, c’est une forme de suicide —, alors nous sommes condamnés. Sans le savoir, nous sommes déjà morts. Il faut donc de toutes nos forces résister à ces tendances mortifères et faire triompher partout, en nous et autour de nous, la vie. Celle qui se diffuse dans nos veines, celle qui se donne, irradie et parfois se sacrifie. Celle enfin qu’en mourant sur la Croix un Dieu est venu à jamais nous rendre, Lui qui est par excellence « le Chemin, la Vérité et la Vie ».
RIVAROL,<jeromebourbon@yahoo.fr>.
Il faut le dire, l’annonce d’Emmanuel Macron d’une prochaine reconnaissance par l’Etat français de l’existence d’un Etat palestinien, sans condition précise (en septembre prochain) a provoqué des réactions hyperboliques principalement dans le camp sioniste si puissant dans notre pays.
Une décision élyséenne qui, apparemment, ne peut en effet être prise à la légère par l’entité sioniste internationale puisque la France fait partie des cinq membres du Conseil de sécurité de l’ONU (avec les Etats-Unis, la Chine, la Russie et le Royaume-Uni) et parce qu’elle reste malgré tout une référence (à tort ou à raison, peu importe) en matière de droit international.
Le numéro un de Tel Aviv, le sinistre Netanyahu, a fait part de sa déception et bien sûr de son désaccord total de cette décision le 25 juillet, à l’aube, au lendemain de l’annonce macronienne : « Nous condamnons fermement la décision du président Macron de reconnaître un État palestinien à côté de Tel-Aviv, suite au massacre du 7 octobre. Une telle décision encourage le terrorisme et risque de créer un autre mandataire iranien, à l’image de Gaza. Dans ces conditions, un État palestinien servirait de tremplin pour anéantir Israël, et non pour vivre en paix à ses côtés. Soyons clairs : les Palestiniens ne cherchent pas un État à côté d’Israël ; ils cherchent un État à sa place. »
Nous le verrons plus loin : la réponse du chef du gouvernement israélien, d’obédience sioniste révisionniste, qui s’attendait certainement à cette annonce, n’est pas une surprise.
LA FAUSSE EXTRÊME DROITE MARINISTE ET ZEMMOURIENNE S’INDIGNE !
L’attitude, dans ce contexte, de toute la lie de ce qu’on appelle encore bêtement l’extrême droite, n’est pas non plus une surprise pour nous. Mais elle révèle ici toute sa puanteur, sa putréfaction, sa moisissure, sa corruption, sa soumission, sa mise en esclavage. Un effondrement politique, intellectuel et moral ayant franchi tous les étages, tous les sous-sols de la prostitution.
C’est à cela qu’a servi exclusivement son aggiornamento idéologique : soutenir de toutes ses forces l’Israël dans les moments où l’entité sioniste est critiquée pour sa politique génocidaire.
« Reconnaître aujourd’hui un État palestinien, c’est reconnaître un État Hamas et donc un État terroriste », a osé le paillasson Marine Le Pen sur son compte X le 25 juillet. Il n’y a, dans ce geste, aucune fidélité à l’histoire de la France, bien au contraire, et encore moins un gage de paix pour Israël. Si l’espoir nous a toujours portés vers une solution à deux États, cette décision légitime les massacreurs du 7 octobre et leur cortège de souffrances, alors même que des otages sont toujours détenus. Elle constitue donc une faute politique et morale, y compris à l’égard des Palestiniens qui subissent le joug du Hamas. » Tels furent les mots du Golem à chattes alors que la reconnaissance d’un Etat palestinien est expliquée en haut lieu par la nécessité de stopper le massacre et l’inanition du peuple palestinien qui s’accélèrent.
Le même jour, l’affreux fondateur de Gay Lib aux origines politiques très ambiguës, Sébastien Chenu, opta pour l’ironie en évoquant l’opération du Hamas du 7 octobre : « Finalement le terrorisme ça paye ».
« Si une solution à deux États est l’horizon à atteindre, affirma de son côté le mignon Bardella, en phase avec la tenancière du boui-boui RN, la reconnaissance d’un État palestinien par Emmanuel Macron dans quelques jours accordera au Hamas, mouvement terroriste islamiste, une légitimité institutionnelle et internationale inespérée. Il s’agit d’une décision précipitée, davantage motivée par des considérations politiques personnelles que par une sincère recherche de justice et de paix. »
Toute la cage aux folles qui doit sa visibilité médiatique à son sionisme exacerbé et dégoulinant abonde dans ce sens. C’est le cas de l’énergumène Jacobelli tout comme celui du mannequin de chez Têtu, Julien Odoul, qui déclara sur X : « On ne combat pas les nazislamistes en leur offrant un État pour prix de leurs massacres. Aucune paix n’est possible avec un État terroriste ».
Marion Maréchal, fidèle à sa tradition discursive, ne surprit personne : « La décision annoncée de reconnaître un État palestinien, deux ans après le 7 octobre, sonnera comme une récompense accordée au terrorisme islamiste. Elle offrira une légitimité politique à un Hamas affaibli mais toujours actif, qui s’en félicite déjà ouvertement. Une telle posture constitue un affront aux victimes, aux familles endeuillées et aux otages toujours détenus. » Et Sarah Knafo, que toute une engeance voudrait nous vendre comme une virtuose et une méga star de la politique, récita une tartine sur les réseaux sociaux pour dire la même chose que toute cette mouvance droitardée incapable de penser par elle-même et soumise au lobby judéo-sioniste jusqu’à la nausée, jusqu’au crime, jusqu’à la justification de l’extermination de tout un peuple par une famine planifiée.
LA PRESSE SIONISTE DÉCHAÎNÉE !
Plus virulents encore que tous ces représentants politiques fantoches, les membres du milieu médiatique appartenant majoritairement à la sphère Bolloré se sont déchaînés contre Macron dans un exercice défoulant caractérisé. On ne compte plus le nombre d’intervenants sur CNews qui ont accusé Emmanuel Macron de trahir Israël et même les Juifs du monde entier.
Céline Pina, Jules Torrès qui récidiva dans le JDD (encore un journal qui appartient à Bolloré !) et tant d’autres n’ont pas eu de mots assez durs pour étriller Macron qui serait coupable à leurs yeux non seulement de faire le jeu du Hamas mais aussi de galvaniser LFI, Mélenchon, la gauche, les antisionistes, les antisémites, les islamistes, les nationalistes et peut-être même les lecteurs de Je suis partout et de Gringoire…
La réaction du jeune et judéoservile Amaury Brelet, rédacteur en chef de Valeurs actuelles (magazine ultra-sioniste appartenant à la famille Safa. Brelet intervient cependant très régulièrement sur CNews de l’ami Bolloré entre deux éructations de Kevin Bossuet, hystérique postillonneur toujours prêt, dirait-on, à mordre sa grand-mère), qui a montré à plusieurs reprises toute sa détestation du journal indépendant RIVAROL, fut attendue, c’est-à-dire sans surprise. La décision de Macron est “scandaleuse”, cingla-t-il. « Scandaleuse et irresponsable », une décision qui « illustre une trahison et une ignominie » ! « C’est une triple trahison » lâcha-t-il encore : « la trahison d’Israël, la trahison de la parole de Macron (qui avait évoqué dans le passé des conditions drastiques à la reconnaissance d’un Etat palestinien), et la trahison vis-à -is des Français juifs », osa-t-il ainsi en associant tous les Juifs français au sionisme.
L’ESPRIT ET LA TACTIQUE DU SIONISME RÉVISIONNISTE
Sérieusement, la reconnaissance par la France d’un Etat palestinien constitue-t-elle réellement un danger pour l’Israël et même pour la construction du grand Israël ? Evidemment non. Et c’est l’ancien ministre des Finances de l’Israël, Bezalel Smotrich, néosioniste inspiré par le sionisme révisionniste de Zeev Jabotinsky, qui résume le mieux la raison de cette inanité : « Je remercie le président Macron de fournir une raison supplémentaire — et des plus convaincantes — pour enfin appliquer la souveraineté israélienne sur les régions historiques de Judée et Samarie, et pour en finir une bonne fois pour toutes avec l’illusion dangereuse d’un État palestinien terroriste au cœur de la Terre d’Israël. Ce sera notre réponse sioniste légitime face aux pressions unilatérales et aux manœuvres coercitives de Macron et de ses alliés. » Ces quelques mots de Smotrich, qui jouit d’une immense influence dans l’Israël, résument parfaitement la tactique sioniste en cours, celle précisément de Jabotinsky, celle du Mur de fer (ou Muraille de fer) qu’il a développée la première fois en 1923.
Cette doctrine du Mur de fer concerne en premier lieu l’attitude que doit avoir la population juive de Palestine à l’égard des Arabes musulmans. Une position qui dépasse l’intransigeance, la fermeté, une position qui doit se confondre avec l’intolérance, la domination totale sur les Arabes de Palestine et des régions environnantes. Le sionisme révisionniste est, quand il est mis en branle, l’éclipse de tous les principes qui font civilisation. Au moins rejette-t-il toute hypocrisie puisqu’il s’appuie sur cet énoncé clair et net que nous résumons : Vous, Arabes musulmans de Palestine n’obtiendrez rien. Il n’y a rien de moral dans l’histoire. Nous avons la volonté de nous imposer sur ces terres, c’est tout. Sachez qu’aucun principe ne nous fera reculer. Vous pouvez être en colère, c’est normal, mais ça ne changera rien.
« Il est impossible d’obtenir un accord volontaire de la part des Arabes de Palestine pour transformer la Palestine d’un pays arabe en un pays à majorité juive. […] Mon lecteur a une idée générale de l’histoire de la colonisation dans d’autres pays. Je suggère qu’il examine tous les précédents connus et voie s’il existe un seul cas où la colonisation s’est faite avec le consentement de la population indigène. Il n’y en a pas. […] La colonisation ne peut être menée que malgré la volonté des indigènes. Par conséquent, elle ne peut se poursuivre et se développer qu’à l’abri d’une force indépendante de la population locale — un mur de fer que la population indigène ne peut briser. […] Le sionisme est une entreprise colonisatrice, et en tant que telle, il doit avancer sous la protection d’une force militaire, sans se soucier des objections ou des critiques. […] Les modérés croient qu’un compromis avec les Arabes ou une approbation internationale suffira. Ils se trompent. Aucun peuple ne cède volontairement sa place, et aucun étranger ne nous donnera ce que nous devons prendre par nous-mêmes. » (Jabotinsky, Le Mur de fer)
« Nous ne devons pas attendre que le monde nous donne la Palestine sur un plateau d’argent, écrit-il 14 ans plus tard. Les nations ne donnent rien sans intérêt, et leur soutien est conditionnel à notre capacité à prouver que nous sommes une force avec laquelle il faut compter. La diplomatie sans puissance est une chimère. […] Le sionisme est une révolte contre l’idée que nous devons plaire au monde pour exister. Nous ne demandons pas la permission d’être un peuple libre, nous la prenons. Les nations nous jugeront sur notre capacité à tenir debout, non sur nos supplications. (extrait de La révolte, discours de 1937).
Menachem Begin (successeur idéologique de Jabotinsky qui adhère au sionisme révisionniste au début de l’adolescence, il est chef de l’Irgoun de 1943 à 1948), déclarait, quant à lui, dans un discours de 1948 quelques semaines après l’indépendance de l’Israël, légitimant ainsi les actions violentes qu’il a menées auparavant : « Nous avons proclamé notre État non pas parce que les nations nous l’ont permis, mais parce que nous l’avons pris. L’ONU peut voter, mais c’est notre combat qui a fait naître Israël. La liberté ne s’obtient pas par des résolutions, mais par le courage. »
LE NÉO-SIONISME OU LE RETOUR DÉCOMPLEXÉ DU SIONISME RÉVISIONNISTE
Aujourd’hui, dans le but d’accomplir le grand Israël, les autorités sionistes ont renoué avec cette politique consistant à rejeter les négociations avec la communauté internationale qui semble, il est vrai, dépourvue de moyens pour se faire entendre et respecter. Mais il est certain que le soutien inconditionnel de l’administration Trump à leur égard facilite grandement la concrétisation de leurs ambitions.
L’un des penseurs majeurs du nationalisme israélien actuel est Yoram Hazony. Il est lui aussi issu de l’école du révisionnisme historique (et a une réelle influence sur la mouvance populiste à la Zemmour, à la Knafo, à la Marion Maréchal, à la CNews). Dans A Jewish State : Herzl and the Promise of Nationalism, évoquant la création de l’Etat de l’Israël, Hazony écrit que l’Etat juif ne sera pas « un cadeau des grandes puissances, mais le résultat d’une volonté nationale juive, forgée par l’action et la détermination, indépendamment des critiques ou des hésitations du monde. »
Dans Jerusalem Letters, où il parle de l’Israël de 2019 (quatre ans avant le 7 octobre), il affirme que « les institutions comme l’ONU ou les organisations supranationales sont souvent des arènes où les nations faibles sont manipulées par des intérêts extérieurs. Une nation forte, comme Israël, doit affirmer sa souveraineté, même face aux pressions internationales.»
UNE DIPLOMATIE INEFFICACE
Ces deux dernières années, en particulier ces cinq derniers mois, ont montré que ces pressions internationales étaient inefficaces alors même que la plus grande horreur s’était abattue sur Gaza. Inefficaces jusqu’à ce que l’humanité ne puisse plus endurer l’hécatombe palestinienne, inefficaces jusqu’à ce que les petites gens du monde entier réalisent que les supplices endurés par les martyrs sont aussi leurs affaires à eux.
On se doute bien que ce ne sont pas les mots polis de la diplomatie européenne qui ont contraint l’Israël à accepter le 27 juillet l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza et un cessez-le-feu quotidien de 10 heures à 20 heures. Ce n’est pas l’annonce de la reconnaissance par Macron d’un Etat palestinien qui a précisément fait céder l’entité sioniste se sentant obligée d’ouvrir les frontières égyptienne et jordanienne aux convois humanitaires. Non, ce pas en arrière (certainement calculé) s’explique par le réveil du monde arabe. Pas celui de l’élite corrompue, pas celui de l’armée stipendiée par Washington, mais celui des petits, des pauvres et des jeunes qui, depuis plusieurs jours (précédant le 27 juillet), principalement en Egypte, multiplient les actions au péril de leur vie.
ILS ONT TOUT PERDU FORS L’HONNEUR
Dans le pays le plus peuplé du monde arabe, dont les élites musulmanes et nationalistes ont été férocement persécutées, où les voix protestataires avaient disparu sous les coups de la répression, et où donc les hommes d’honneur n’avaient plus ni chefs ni organisations, il aura nécessairement fallu du temps pour que l’expression de l’esprit de justice reprenne vie ! L’Egypte subit par ailleurs une très grave crise économique, avec une inflation plus forte qu’ailleurs, des loyers qui explosent et une misère qui prolifère. Que reste-t-il donc à l’homme de la rue, dans ces circonstances, sinon l’honneur et le combat pour une cause juste ? Et que pourrait faire l’Israël contre sa révolte ?[…]
François-Xavier ROCHETTE.