UNE HIRONDELLE ne fait pas le printemps. Nous avions salué dans notre dernière édition la décision sensée et courageuse du juge des référés du tribunal administratif de Nancy annulant le 13 novembre l’arrêté du maire divers gauche de Verdun, Samuel Hazard, visant à interdire la cérémonie religieuse prévue deux jours plus tard pour le repos de l’âme du maréchal Pétain dans l’église Saint-Jean-Baptiste. Las, la justice administrative ne fait pas toujours preuve d’une telle indépendance d’esprit, d’une telle impartialité. A preuve les décisions des juges ayant validé sans coup férir en 2020, au moment de la crise covidesque, toutes les mesures gravissimes attentatoires à la liberté de circulation, de réunion voire de culte prises par les pouvoirs publics. A preuve les jugements des tribunaux administratifs validant systématiquement, depuis plusieurs mois désormais, et ce contrairement à ce qu’ils faisaient auparavant, les arrêtés préfectoraux d’interdiction préventive des spectacles de Dieudonné, y compris lorsqu’il s’agit de reprises de sketchs n’ayant pas donné lieu à des poursuites ou à des condamnations judiciaires contre l’humoriste.
Et voici que la cour administrative d’appel de Paris a rejeté le vendredi 21 novembre notre requête visant à annuler la décision du 4 mai 2022 de la commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) nous retirant son agrément, nous enlevant notre immatriculation, nous expulsant de ses registres, nous refusant tout à coup la qualité d’organe d’informations politiques et générales (IPG) sous pression d’une certaine coterie. Les trois juges, tous de sexe féminin, ne se sont pas foulés puisqu’ils se sont contentés pour l’essentiel de recopier la décision de rejet du tribunal administratif de Paris en date du 22 mars 2024. Ils ont même recopié les fautes d’orthographe des magistrats de première instance, en écrivant que « le journal RIVAROL diffuse des propos infâmants (sic, alors qu’infamant ne prend pas d’accent circonflexe !) contre les personnes de confession juive et ouvertement négationnistes niant l’existence de la Shoah et tournant en dérision sa mémoire. »
ALORS QUE NOUS avions rédigé un mémoire très détaillé et juridiquement charpenté pour contester la décision de la CPPAP, la cour administrative d’appel de Paris, à l’instar du tribunal administratif, a réglé la question en trois coups de cuillère à pot. Voici l’essentiel de sa décision qui tient en quelques lignes seulement : « Il ressort des pièces de la décision du 20 mai 2022 (NDLR : non, la décision de la CPPAP est du 4 et non du 20 mai 2022, preuve, là aussi, du manque de sérieux d’une juridiction qu’on imaginait plus attentive et plus appliquée !) que celle-ci est fondée sur le motif tiré de ce que « Au vu des contenus reproduits ci-après, la commission ne peut reconnaître à cette publication un caractère d’intérêt général quant à la diffusion de la pensée ». Il ressort, en effet, des pièces du dossier, en particulier des extraits de publications reproduits dans la décision attaquée, que le journal RIVAROL diffuse des propos infâmants contre les personnes de confession juive et ouvertement négationnistes niant l’existence de la Shoah et tournant en dérision sa mémoire. A cet égard, si la société Editions des Tuileries n’a pas été directement condamnée à raison du contenu de ses publications, il n’est pas contesté que le directeur de la publication a été condamné à plusieurs reprises, définitivement, au titre des articles 23 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse et 24 bis du code pénal, dont trois fois en qualité de directeur de publication, pour provocation à la discrimination nationale, raciale et religieuse entre 2012 et 2020 en raison d’articles publiés dans le journal hebdomadaire RIVAROL. Dès lors, la société Edition des Tuileries n’est pas fondée à soutenir que la décision contestée serait entachée d’une erreur de fait, d’une erreur de droit et d’une erreur d’appréciation.
Il résulte de ce qui précède que la société Editions des Tuileries (NDLR : qui édite notre hebdomadaire RIVAROL) n’est pas fondée à soutenir que c’est à tort que, par le jugement attaqué, le tribunal administratif de Paris a rejeté sa demande. Ses conclusions à fin d’injonction et celle fondées sur l’article L. 761-1 du code de justice administrative doivent être rejetées par voie de conséquence.
La cour administrative d’appel de Paris décide :
Article 1er : La requête de la société Editions des Tuileries est rejetée.
Article 2 : Le présent arrêt sera notifié à la société Editions des Tuileries et à la ministre de la Culture. » Point final.
AUTREMENT DIT la CPPAP était fondée à nous retirer définitivement, et avec effet immédiat, son agrément — ce qui, soit dit en passant, a pour conséquence directe, et évidemment voulue, de tripler nos frais postaux, de décupler les taux de TVA sur chaque vente et de conduire à notre exclusion, à notre éjection de milliers de points de vente de la presse, à commencer par les hypermarchés et les supermarchés, les Relay H dans les gares et les aéroports, les enseignes culturelles et de nombreux kiosques, maisons de la presse et galeries marchandes, ce qui a provoqué une très forte diminution de notre chiffre d’affaires annuel —, car RIVAROL est un journal libre et indépendant, anticonformiste, n’écrivant que ce qu’il pense et qui refuse de plier le genou devant la police de la pensée, y compris quand il s’agit de la coterie juive. Manifestement c’est cette liberté d’esprit, d’âme et de cœur qui ne lui est pas pardonnée. Combattre, dénoncer énergiquement les menées d’un lobby dont feu François Mitterrand, à l’hiver de sa vie, jugeait « l’influence puissante et nocive » n’a objectivement rien à voir avec l’accusation mensongère de tenir « des propos infamants contre les personnes de confession juive » en général. De même ne pas se croire obligé d’adhérer en tous points, de manière servile et inconditionnelle, à la version officielle de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale écrite et imposée par les vainqueurs n’est nullement faire preuve de “négationnisme” ni « tourner en dérision » quoi ou qui que ce soit. C’est simplement exercer son esprit critique et rechercher avec honnêteté intellectuelle la vérité historique sans se laisser influencer ou apeurer par une intense propagande.
On peut toutefois s’étonner que Charlie Hebdo a le droit, lui, de tourner continûment en dérision les catholiques, leur foi, ce qu’ils ont de plus précieux, ce qui est le centre de leur vie, de multiplier jusqu’à la nausée même les blasphèmes les plus abjects et les plus scatologiques, de s’en prendre incessamment au Christ, à la Sainte Vierge et aux saints, pour le coup de manière réellement infamante — dans ce cas, c’est son droit à la liberté d’expression, de création et de publication —, tandis que RIVAROL n’a pas le droit de manquer de conviction et de ferveur dans l’adhésion au culte shoahtique qui est obligatoire ni de critiquer publiquement les menées détestables d’un lobby communautaire ou d’une entité étrangère.
On mesure dans cette éclatante différence de traitement à quel point nous vivons sous un régime d’occupation et d’oppression. Car, à ce stade, à ce niveau, ce n’est plus seulement de la répression, c’est vraiment de l’oppression.
LE RÉGIME va d’ailleurs toujours plus loin dans sa haine anti-nationale et anti-chrétienne. L’office religieux du samedi 15 novembre pour le repos de l’âme du maréchal Pétain, fût-il conciliaire, est toujours l’objet des attaques du Système. L’historien israélite Marc Knobel, qui soutient sans réserve le génocide des Palestiniens à Gaza, se montre tout à coup sourcilleux quand il s’agit de prier pour l’âme du vainqueur de Verdun. Dans une tribune à Libération, le 21 novembre, il reproche vertement à « l’évêque (conciliaire) de Metz » d’avoir autorisé cette cérémonie. Il lui fait grief d’avoir « manqué à son devoir moral et historique, validant une initiative qui ne pouvait qu’attiser la confusion mémorielle et offrir une tribune aux discours les plus négationnistes et antisémites », d’ouvrir la porte à « la réhabilitation symbolique d’un homme dont les actions ont gravement déshonoré la France et ont infligé d’innombrables souffrances aux victimes du régime de Vichy ». Mais les victimes palestiniennes, pourtant très nombreuses et actuelles, Knobel n’en a cure. L’“historien” israélite ose écrire que « ce geste a jeté l’institution ecclésiale dans une crise de légitimité » et appelle « la Conférence des évêques de France à mesurer la gravité du geste ». Et de conclure, avec une rare impudence, qui est le propre de ces gens-là : « La lutte pour la vérité historique, la fidélité à l’Evangile (sic !) — c’est un Juif talmudiste qui parle ! — et le respect des victimes imposent un refus clair de l’instrumentalisation mémorielle qui nourrit, aujourd’hui encore, la tentation du pire. » Que dirait-on si des ecclésiastiques ou des prélats osaient s’exprimer de telle manière à l’égard du grand rabbin de France, donnant des ordres, fulminant des anathèmes, faisant la leçon ? On crierait aussitôt à l’antisémitisme, au retour nauséabond de l’antijudaïsme chrétien. Les media s’en donneraient à cœur joie. Le CRIF et la LICRA exigeraient des excuses immédiates et des sanctions contre les “coupables”. Mais évidemment tout cela est inimaginable car ce qu’on appelle depuis Vatican II le dialogue judéo-chrétien n’est en réalité qu’une soumission servile et écœurante à la synagogue qui conduit à une véritable apostasie puisqu’on n’ose plus proclamer haut et fort la Divinité du Christ rejetée par les Juifs et donc la caducité pleine et entière de l’Ancienne Alliance.
Après avoir voulu interdire l’office pour le salut de l’âme du chef de l’Etat français, voici que la gauche, et particulièrement le Parti communiste, par la voix de Ian Brossat, sénateur et conseiller de Paris, a voulu également interdire la messe de requiem prévue initialement le samedi 29 novembre à midi à la chapelle Notre-Dame-de-la-Consolation, dans le huitième arrondissement de la capitale, un lieu de culte privé desservi par la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, pour le repos de l’âme du général Franco, à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa disparition, et du fondateur et chef de la Phalange, José Antonio Primo de Rivera. Leur République ne cache plus sa haine fanatiquement, viscéralement anti-chrétienne. On en va désormais jusqu’à exiger l’interdiction d’une messe pour des défunts dans un lieu privé. C’est ahurissant. De même qu’on veut interdire la fondation ou obtenir la fermeture administrative d’écoles catholiques hors contrat, comme c’est le cas par exemple à Abbaretz en Loire-Atlantique pour l’établissement d’une école primaire ou à Châtillon-sur-Chalaronne dans l’Ain avec l’école Pauline-Jaricot, un collège pour jeunes filles (nous y reviendrons), initiatives traditionalistes qui suscitent une haine inouïe de la gauche et de lobbies juifs et francs-maçons locaux. Dans le cas de la messe pour Franco, les organisateurs, en l’occurrence le Cercle franco-hispanique dirigé par Hélène Grimaldi, ont préféré temporairement renoncer, faisant connaître leur décision sous forme de communiqué le mardi 18 novembre, à cette cérémonie dans le contexte inflammable actuel et compte tenu de l’attitude haineuse, liberticide et, selon eux, potentiellement dangereuse, des communistes qui se sont aussitôt félicités de leur victoire sur les réseaux sociaux. Il n’est pas sûr toutefois que cette décision d’annulation de la messe suffise à ramener le calme et à apaiser les tensions.
A Verdun en tout cas, la haine reste vive. Le maire de la ville a porté plainte le 21 novembre contre le Parti de la France et son représentant, Pierre-Nicolas Nups, qui s’était rendu le 15 novembre sur le parvis de l’église Saint-Jean-Baptiste, pour diffamation et injures à son encontre, tandis que Jacques Boncompain, le président de l’ADMP, l’Association pour défendre la mémoire du Maréchal Pétain, sera entendu ce jeudi 27 novembre par le Parquet dans le cadre d’une enquête pour contestation publique de l’existence d’un crime contre l’humanité commis pendant la Seconde Guerre mondiale. La préfecture de la Meuse a par ailleurs évoqué l’éventuelle dissolution de l’ADMP tandis que, sur le compte Facebook du maire de Verdun, ses soutiens appelaient ouvertement à la dissolution du Parti de la France ! Décidément ce régime abject et contre-nature, en tous points haïssable, devient de plus en plus tyrannique. Face à lui, dans les tempêtes qui s’annoncent, il faudra plus que jamais des esprits libres, des volontés inflexibles, des convictions trempées et des hommes debout.
RIVAROL,<jeromebourbon@yahoo.fr>.
Il est impossible pour moi de détourner le regard de ce qu’il se passe aux Etats-Unis. Mais que s’y passe-t-il réellement ?
Il semble en effet qu’aucune affaire similaire à celle qui défraie la chronique outre-Atlantique aujourd’hui n’ait rongé de la sorte l’Amérique comme le fait actuellement le scandale Epstein.
Non parce que cette affaire aurait traumatisé, brutalement marqué la société, mais précisément parce qu’elle la ronge, par ses non-dits, ses secrets qu’elle ressent et qu’elle ne supporte plus. L’affaire Epstein ressemble encore à une sorte de secret familial, qui empoisonne davantage les descendants que les parents et les anciens qui le couvent ou l’ont couvé.
Couver, tel est le mot qui convient pour décrire la situation. Couver, comme une poule protège ses œufs en les faisant mûrir, en faisant croître les petits ensevelis sous elle. A terme, la coquille craque pour libérer la vie, ou libérer la vérité.
Ce malaise avec lequel vit l’Amérique n’est certes pas nouveau, mais il n’a jamais été si vif, si douloureux, si anxiogène. Il n’a jamais été si prégnant dans l’idéosphère.
DONALD TRUMP ACROBATE
La décision, en forme de volte-face, de Trump d’appeler les députés républicains à voter finalement en faveur de la divulgation des dossiers Epstein n’a pas apaisé cette tension toujours palpable. D’abord parce qu’un nombre décisif de députés républicains désireux de voter oui à cette question était atteint avant la déclaration de Trump. Mais aussi, comme nous le savons, parce que Trump lui-même mit, durant plusieurs mois, et très grossièrement, l’affaire sous le tapis en la qualifiant tour à tour de canular ou de coup politique démocrate. Une réaction d’autant plus (apparemment) absurde de sa part qu’il avait promis, en faisant mine de grandement s’y intéresser, de tout révéler sur cette affaire, une fois élu, lors de sa dernière campagne présidentielle.
Le 18 novembre dernier, tous les députés (sauf un) ont donc voté pour le dévoilement “maximal” des dossiers Epstein. Evidemment Trump ne peut plus officiellement s’y opposer et a donc demandé à ce qu’ils soient publiés dans les trente jours. Pourtant, il est peu probable que toute la lumière soit faite sur le réseau Epstein, que certains éléments soient pleinement divulgués ou qu’ils ne le soient pas de manière partielle et caviardée. Tout simplement parce que la loi prévoit explicitement des exceptions et des mécanismes légaux qui permettent de retenir ou de masquer des informations “sensibles”. Et peut être considérée comme sensible toute information qui pourrait déstabiliser le pouvoir en place. On imagine bien qu’il ne se privera pas de toiletter à sa guise les dossiers Epstein.
UNE PROBABLE RÉTENTION D’INFORMATIONS
D’autres raisons ou prétextes peuvent être avancés pour retenir de précieuses ou douloureuses informations. Ainsi, au nom de la protection des victimes, aucun document photo et vidéo et aucune description graphique d’abus sexuels sur mineurs (on parle de 10 000 documents de ce type) ne pourront être divulgués.
Mais des scellés visent non seulement à protéger les victimes (qui ne demandent pas toujours une telle compassion) mais aussi des tiers qui pourraient être accusés à tort par la vindicte populaire…
En outre, les nombreuses enquêtes en cours, souvent interminables, concernant plusieurs amis et proches de Ghislaine Maxwell, empêchent la divulgation d’informations, qui dans le cas contraire, compromettrait d’éventuelles poursuites ou révélerait certaines sources (des républicains comme Thomas Massie craignent que de nouvelles “enquêtes” ne servent de prétexte pour retarder la sortie de certains dossiers).
Le plus grave réside dans le fait que certains documents pourraient être classifiés si Epstein avait des liens (chose extrêmement probable) avec des services de renseignement (Mossad et/ou CIA) ou s’ils incluent des “kompromat” (du chantage sur le personnel politique, médiatique, économique). Le plus grave, car c’est le cœur de cette affaire.
LA FABLE MONDAINE
Si Epstein et sa tutrice Ghislaine Maxwell n’étaient que deux psychopathes (la fille de Robert Maxwell est aujourd’hui derrière les barreaux), deux mondains obsédés par la chair fraîche au point de monter une organisation pour alimenter leur folie, l’affaire ne serait pas essentiellement politique. Comment cependant croire que ce duo maléfique qui fréquentait tous les puissants de ce monde (dont certains établis en France), les représentants politiques qu’on appelle dirigeants, n’était rien d’autre que deux pervers argentés ? Cette hypothèse, qui n’a jamais tenu debout, est désormais rejetée par la majorité des Américains.
Ce qui intéresse d’ailleurs les Américains, ce n’est pas de visionner des horreurs pédopornographiques et criminelles, mais de savoir comment une puissance de l’ombre et une entité étrangère ont pu tisser leur toile et mettre en place cet incroyable mécanisme de chantage.
UN AUTRE ACROBATE : BENJAMIN NETANYAHU
L’existence de ce système de contrôle du personnel politique et culturel est devenue tellement évidente que Benjamin Netanyahu n’essaie même plus de le cacher ou d’ironiser à son sujet.
Le 21 novembre sur X, le Premier ministre du gouvernement de l’Israël a ainsi publié un article, accompagné d’aucun commentaire, d’un site de gauche, appelé Jacobin, dans lequel il est révélé que Jeffrey Epstein travaillait bel et bien pour l’Israël. C’est estomaquant. Dans cet article est mis en exergue le soutien momentané d’Epstein en faveur d’Ehud Barak (adversaire de Netanyahu dans la comédie électoraliste israélienne) et ce serait pour cela, doit-on comprendre, que Netanyahu le relaie : Epstein aurait travaillé en priorité pour Barak. Point. Mais ce qu’il ressort de cet article, validé en quelque sorte par Netanyahu, est que Jeffrey Epstein a travaillé durant des décennies pour l’Israël et ses gouvernements successifs, et qu’il était proche aussi bien de Donald Trump que de Steve Bannon, même en 2019 quand il aurait aidé (on ne sait exactement de quelle façon) Ehud Barak dans sa nouvelle conquête (ratée, et pour cause) du pouvoir.
Cette aide en 2019, alors que Epstein était accusé de toutes parts, ressemble surtout à un baiser de la mort. Le site Jacobin conclut ainsi son article : « Mais ce que cela devrait signifier, à tout le moins, c’est la fin du tabou persistant qui entoure les questions relatives aux liens entre le milliardaire agresseur sexuel et l’État israélien. Epstein a négocié des accords de sécurité pour Israël, entretenait une amitié étroite avec un ancien Premier ministre et des responsables militaires, et, apparemment, s’est même impliqué secrètement dans les élections du pays. Dans n’importe quel autre pays, il ne serait pas du tout scandaleux de s’interroger ouvertement sur les conséquences de tout cela. »
Benjamin Netanyahu, aussi bien que Donald Trump, aussi riches et puissants puissent-ils être, ne trouvent plus de moyens efficaces pour sortir du sable mouvant qu’est l’affaire Epstein dans lequel ils sont enlisés et embourbés.
Il est vrai que le patron de l’actuel gouvernement sioniste, alors qu’il est le premier responsable du génocide palestinien, a moins de souci à se faire face à son peuple dont une partie a défendu, en connaissance de cause, les tortionnaires violeurs de prisonniers palestiniens. Néanmoins, l’effondrement du soutien des masses chrétiennes américaines en faveur de l’Israël pourrait coûter fort cher à l’Israël. Donald Trump, que d’aucuns considèrent comme un génie, rompu à l’art du jeu d’échecs à cinq dimensions, aurait, nous dit-on encore, fabriqué un piège avec l’affaire Epstein pour identifier les traîtres de son parti et pour couper des têtes ! Il ferait preuve de tant de virtuosité qu’on ne pourrait même pas commencer à comprendre où il voudrait vraiment en venir.
Alors, peut-on se résoudre à penser, Trump pourrait-il se sacrifier en jouant l’hurluberlu soufflant sur les braises de l’affaire Epstein sans en avoir l’air ? Il en a parlé de cette affaire, il a promis des actes. Puis il s’est couché en choisissant la désinvolture comme défense. Cette attitude lui fut, lui est toujours reproché, et elle n’a fait qu’accroître la curiosité des Américains pour cette affaire devenue scandale.
Je notais encore la semaine dernière que le reste du monde, c’est-à-dire la journaillerie internationale, ne se préoccupait pas de toute cette affaire au détriment de ses lecteurs. Les choses ont subitement changé.
Les commentateurs, habitués et souvent complices de l’écrasement des scandales, ont senti que l’affaire Epstein n’était pas anodine. « Il a fallu un certain temps au Monde pour se pencher sur le cas du sulfureux homme d’affaires, devenu l’épine dans le pied des deux présidences Trump », écrivait un peu honteux, la semaine dernière, le journaleux du quotidien du soir, Gaspard Dhellemmes. Il est vrai que l’affaire Epstein était si explosive, parce qu’elle avait pour la journaillerie une odeur interdite, qu’elle fut pendant des années à peine abordée, et très longtemps jamais analysée, même via le recours à la langue de bois.
François-Xavier ROCHETTE.