Rivarol n°3551 du 1/2/2023
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Rivarol n°3551 du 1/2/2023 (Papier)

Editorial

En Occident il n’y a pas de liberté pour les chercheurs non conformistes !

BIS REPETITA. La mairie de Vichy avait déjà fait pression avec succès sur le restaurant où devait être remis le 25 janvier 2020 le Prix international Robert Faurisson. Après deux ans d’interruption, non de la remise du Prix mais de la réunion dans la sous-préfecture de l’Allier à cause des confinements et restrictions covidesques, était à nouveau organisé le mercredi 25 janvier 2023 un rassemblement, d’abord sur la tombe du professeur Faurisson au cimetière de Vichy, 17 rue des Bartins, puis dans un restaurant ou, à l’issue du déjeuner, a eu lieu la cinquième remise du Prix portant le nom du regretté universitaire. Or, avant même que cette manifestation ait eu lieu, quelques heures seulement avant sa tenue, le maire de Vichy, le LR Frédéric Aguilera, a pris un arrêté visant à interdire ce rassemblement et Madame le Préfet de l’Allier a fait de même, au nom de l’Etat (mais non de l’Etat français de 1940 !), toutes affaires cessantes. « Ce rassemblement, mettant à l’honneur une personne qui minorait ou contestait les faits commis sous l’Occupation, notamment la persécution des juifs, constitue une atteinte au respect de la personne humaine et par là un trouble à l’ordre public ».
Se recueillir paisiblement sur le tombeau d’un défunt, à l’occasion de l’anniversaire de sa naissance (Robert Faurisson est né le 25 janvier 1929 à Shepperton et décédé à Vichy le 21 octobre 2018), puis remettre un Prix à un chercheur non conformiste dans un restaurant vichyssois est considéré comme un acte inqualifiable par leur République judéo-maçonnique. Voilà où en sont les libertés aujourd’hui dans notre malheureux pays. Et en effet, à notre arrivée en fin de matinée au cimetière de Vichy, nous attendaient trois voitures de police, deux à l’extérieur du cimetière, une troisième circulant à l’intérieur. Fort heureusement, comme nous sommes arrivés en ordre dispersé et en nombre limité, il n’y a pas eu d’attroupement et nous avons donc pu nous recueillir quelques minutes sur la tombe du Professeur.
Bien que le cimetière soit immense et compte de nombreuses allées, la pierre tombale est facilement reconnaissable car n’est gravé qu’un prénom, Robert, le nom patronymique n’apparaissant pas. A côté, sur la gauche, l’on peut voir le dessin d’une coccinelle. Robert Faurisson y tenait. Il aimait en effet particulièrement cet insecte dont la spécialité est de dévorer les larves. Or, toute sa vie, l’intrépide professeur a été confronté à la lâcheté humaine. Il en a connu maints exemples, en a éprouvé toute l’horreur, a détesté le côté visqueux, fourbe et couard de beaucoup d’âmes. Bien que très humain et compréhensif quant aux défauts et aux travers de l’humanité, sachant se montrer délicieux, généreux et fidèle en amitié envers tous ceux pour qui il avait de l’estime, étant accueillant et disponible pour tous ceux qui venaient le voir, Faurisson avait en horreur la lâcheté, surtout lorsque ceux qui en faisaient preuve se grimaient en hommes habiles, fiers et courageux, se mettaient en avant, plastronnaient, se haussaient du col, ne répugnaient pas à faire la leçon aux autres.
Cette année, pour sa cinquième édition, le Prix international Robert Faurisson a été décerné à Vichy à l’ingénieur allemand Germar Rudolf auquel on doit un Rapport d’expertise sur les « chambres à gaz d’Auschwitz » et beaucoup d’autres études pour lesquelles il a été condamné en Allemagne et emprisonné pendant près de trois ans de 2006 à 2009. Né à Limbourg en Allemagne le 29 octobre 1964, Germar Rudolf a étudié la chimie à l’université de Bonn de 1983 à 1989 et a préparé une thèse à l’Institut Max-Planck de recherche sur l’état solide à Stuttgart de 1990 à 1993. Il s’agit d’un institut de recherche extrêmement qualifié fondé en 1969 et qui se concentre sur l’étude des propriétés chimiques et physiques des solides. Il s’intéresse plus particulièrement aux matériaux complexes ainsi qu’à la physique et à la chimie à l’échelle nanométrique, et donc aux processus de transport des électrons et des ions. En 1991, Germar Rudolf a été contacté par des avocats pour préparer un rapport d’expertise qui serait présenté devant un tribunal allemand pour savoir si l’usage présumé de gaz pour le meurtre de masse de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale au camp de concentration d’Auschwitz peut être scientifiquement prouvé ou réfuté. Le rapport qui a servi dans huit procès allemands et suisses a été publié pour la première fois en 1993. Une édition revue et complétée est actuellement disponible en allemand et en anglais sur le site www.HolocaustHandbooks.com Par ailleurs, un livre plus complet qui a fait appel aux compétences d’ingénieurs et d’architectes est paru en 1994. Pour son Rapport,  Germar Rudolf a été condamné par la justice allemande à 14 mois de prison ferme. Pendant le procès, il n’a pas été autorisé à prouver que ses conclusions étaient justes et raisonnables. Essayer de démontrer devant un tribunal la justesse, le bien-fondé et la cohérence ce que l’on affirme dans ce domaine est interdit, voilà où en est la Justice aujourd’hui en Occident !
Voici les persécutions qu’a subies ce chercheur indépendant. Il est important de les rappeler pour se rendre compte de la gravité de la situation dans ce que l’on appelait autrefois le monde libre pour l’opposer au monde communiste. Avant qu’une injonction de se constituer prisonnier lui fût adressée, Germar Rudolf a quitté l’Allemagne au début de 1996 et a rejoint l’Angleterre, d’autant plus rapidement que d’autres de ses publications scientifiques avaient fait l’objet de poursuites judiciaires dans l’intervalle. Au Royaume-Uni, l’infatigable Rudolf a fondé une petite maison d’éditions appelée Castle Hill Publishers dont le sujet principal était de publier le résultat de ses recherches scientifiques. Las, les media et les politiciens britanniques ont finalement découvert ses activités et se sont livrés contre lui à une vraie chasse à l’homme fin 1999. Se sentant piégé, Rudolf est allé à l’ambassade iranienne à Londres pour demander l’asile politique. Mais on l’a poliment congédié, lui demandant de prendre un rendez-vous. C’est pourquoi, dans un acte désespéré, il s’est échappé aux Etats-Unis où il a demandé l’asile politique. Pendant que son dossier suivait son cours, il a redoublé d’efforts pour publier les résultats de sa recherche critique sur la Shoah. Il a ainsi lancé une série ambitieuse intitulée « les livres sur l’Holocauste » (www.HolocaustHandbooks.com).

SANS SUPRISE, ce travail n’a pas plu aux autorités américaines. En 2004, Rudolf s’est marié à une citoyenne américaine. Un an après cette union, il devait s’adresser aux officiers de l’immigration américains pour que son mariage fût pris en compte pour obtenir la résidence légale permanente aux Etats-Unis. Cependant, après avoir reconnu son mariage comme valide, il a été arrêté sous le prétexte qu’il avait manqué des interrogatoires au bureau de l’immigration plus tôt dans l’année, interrogatoires qui, en réalité, n’ont jamais existé. Il a été détenu pendant quatre semaines avec un bracelet indiquant comme cause de son incarcération « non délinquant », ce que même les gardiens de prison ne comprenaient pas. Comment un non-délinquant peut-il être en prison ? […]


RIVAROL, <jeromebourbon@yahoo.fr>.

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Billet hebdomadaire

Israël, la haine et la Shoah

« Les souverains qui veulent déchaîner une guerre savent très bien qu’il leur faut ou bien se procurer ou bien inventer un premier mort. »

Elias Canetti, Masse et Puissance, 1960.

Dans un monde en pleine transformation existe-t-il encore des choses qui ne changent pas, des constantes politiques et idéologiques ? Elles sont apparemment rares mais deux d’entre elles sont liées comme l’écu et l’épée.
L’épée d’abord. Celle que l’on ne voit plus jamais à terre ni rangée dans son fourreau. Le sabre d’Israël levé contre le peuple palestinien à Gaza comme en Cisjordanie. Tsahal l’a bien en main, pour frapper de plus en plus fort les autochtones de moins en moins tolérés, de plus en plus détestés et qu’une partie des colons et l’Etat sioniste entendent étouffer, refouler et désespérer. 2022 fut une année terrible pour la Palestine. 2023 commence sur les chapeaux de roue avec une moyenne supérieure à un assassinat par jour au sein des plus petits du peuple palestinien. La plupart des victimes sont en effet de très jeunes hommes, parfois des enfants. Et on ne sait quasiment jamais les raisons qui ont motivé les barbares à prendre la vie de ces martyrs.

SNIPERS ET ROQUETTES CONTRE DES GAMINS

Un nouveau palier a été franchi dans l’horreur il y a quelques jours. L’armée dite la plus morale du monde a monté une opération spéciale dans un camp de réfugiés à Jénine provoquant la mort de 10 hommes qu’elle trouvait patibulaires sinon suspects. L’Etat hébreu argua de l’appartenance de ces hommes au Jihad islamique (deux mots qui sidèrent l’observateur scotché par le poids des mots) pour expliquer leur dangerosité et la nécessité de les abattre. Ils préparaient certainement un attentat d’envergure, il ne pouvait en être autrement. Nous n’avons aucune précision sur ce projet d’attentat, mais nous connaissons les moyens et les actions de Tsahal durant cette opération de liquidation.

RÉCIT D’UN MASSACRE LÉGAL

Les blindés ont pénétré à Jénine, au petit matin du 26 janvier, derrière au moins un bulldozer, qui dégage les chevaux de frise disposés durant la nuit par les Palestiniens en travers des rues. Puis des snipers ont pris position sur les toits autour de la maison cible. Il s’agit de la maison de Ziad Sabbar, un jeune de 20 ans, de sa grand-mère et de sa tante. Le garçon se rend vite aux militaires avec sa tante, tandis que d’autres occupants se barricadent à l’intérieur. L’armée bloque alors toutes les entrées du camp. Les assiégés sont trois frères et un ami. On leur reproche d’avoir disparu des écrans radar et donc de vivre dans la clandestinité, c’est-à-dire loin des yeux de Big Brother. Trois semaines d’invisibilité, c’en était trop. Leur élimination s’imposait. A 7h30 du matin, un officier israélien appelle la mère des trois frères pour lui dire qu’elle avait intérêt de rappliquer dare-dare pour convaincre ses fils de se rendre gentiment. Or l’Armée l’empêcha d’accéder au site et d’échanger avec eux !
L’armée a bloqué toutes les entrées du camp. Les suspects qui sont autour de la maison sont abattus, comme ce guetteur de 17 ans qui agonisera durant plusieurs minutes avant de mourir, les premiers secours d’un infirmier (cousin de la victime) voulant prodiguer les premiers soins étant interdits par l’armée la plus morale de la planète. « Les autres m’ont crié de m’écarter. Je l’ai fait. Nous avons appelé une ambulance. Elle n’a pu arriver qu’une demi-heure plus tard. » Le jeune Abdallah s’était vidé de son sang. « C’était une exécution. Nous aurions pu le sauver, mais [les Israéliens] nous en ont empêchés ». Un peu plus tard, ce même infirmier a tenté de porter secours à une femme, qui est morte, à 61 ans, de ses blessures. Une balle a traversé son torse et est ressortie par l’arrière de la tête. Elle était assise chez elle. Etait-elle, elle aussi, une effroyable terroriste ? Les principales cibles n’avaient aucune chance de s’en tirer. Après les tirs des snipers suivirent ceux de la grosse artillerie : les soldats moraux tirèrent sur le charnier des roquettes anti-chars arrachant les membres des morts ou des agonisants et les brûlant. La mère ne put parler à ses fils mais dut assister à leurs supplices et à leur pulvérisation.

L’IRRÉVERSIBLE CHOIX DE LA VIOLENCE

Force est de constater que les opérations de nettoyage se multiplient partout dans le camp du peuple palestinien, aujourd’hui exsangue. L’entité a fait le choix, irréversible semble-t-il, de la violence implacable en misant sur la mort et le désespoir du peuple palestinien. Nul besoin d’être devin pour savoir que la violence se fera toujours plus rude, plus sanglante. La question palestinienne sera traitée par le feu, par le fer, par l’épée.
La doctrine sioniste du théoricien radical Jabotinsky a été adoptée en Israël. Celle de la théorie du « Mur de fer » qui consiste à ne donner plus aucun espoir au peuple palestinien. L’idée est de décourager complètement le peuple autochtone en lui faisant croire qu’aucun avenir ne lui est promis en Palestine, mais le déshonneur, l’indignité et la mort. Il devra partir, de gré ou de force. Tout doit être fait pour l’en convaincre.

ACTES DE VENGEANCE ET SOLIDARITÉ TRIBALE

Pour obtenir l’adhésion massive de l’opinion israélienne, les autorités misent sur une politique de provocations incessantes et sur la réponse palestinienne, soit des actes épisodiques de vengeance sanglante commis par des frères, des fils, ou, encore, des amis endeuillés. Ces actes sanglants de désespoir ne font l’objet d’aucune analyse sérieuse dans la société israélienne. Ils font éclater évidemment une forte émotion et rassemblent une grande partie des Israéliens autour d’un slogan : « Mort aux terroristes ! ». Des opérations spéciales s’ensuivent, liquidant des suspects, des innocents ou des victimes collatérales (de plus en plus nombreuses). Un feu est alimenté, sans fin. Et quand le brasier faiblit en intensité, l’armée ou des colons fanatiques jettent de l’huile sur le feu pour réanimer la flamme de la haine, pour que le sang coule de nouveau. Sur le terrain de la force brute, quand la Justice est éclipsée, que pèse le peuple palestinien face à l’Etat hébreu surarmé ? Rien. Plus rien du tout.
Ainsi les adeptes sionistes du Mur de fer ont tout intérêt à s’appuyer sur les chocs engendrés par des actions violentes d’assaillants isolés pour rester sur ce champ, le champ de la violence, sur lequel il est infiniment supérieur aux factions palestiniennes.
Aussi n’est-ce pas un hasard si l’attaque commise le lendemain de l’opération israélienne de Jénine, perpétrée dans une colonie à Jérusalem-Est, fut le fait de Khayri Alqam, un petit-fils d’un homme poignardé à mort par un colon fanatique il y a 25 ans (et qui fut acquitté par la justice israélienne). Une attaque ressemblant à une vengeance qui a causé la mort de 7 personnes. Une vengeance fort probable quand on sait qu’une semaine avant le passage à l’acte de Khayri Alqam, un membre de sa famille a été tué à Jérusalem, lors de la démolition de la maison d’un autre prétendu auteur d’attaques. Salah Ali avait 17 ans. La police a en effet admis que l’arme qu’il tenait était un jouet. Itamar Ben Gvir a décoré ses meurtriers.

QUAND LA HAINE N’EST PAS LE FRUIT D’UNE IDÉOLOGIE MAIS CELUI D’UNE ENFANCE FRACASSÉE

Le surlendemain de l’opération de Jénine, toujours à Jérusalem-Est, c’est, cette fois, un enfant palestinien de 13 ans qui a tiré au pistolet sur deux colons israéliens les blessant. 13 ans, cela fait rudement jeune pour entamer une carrière de terroriste. A l’heure où nous écrivons ces lignes, nous n’avons pas d’informations précises quant à l’identité du jeune garçon (neutralisé par des colons — armés de mitraillettes — en le blessant grièvement) mais nous parions qu’il est soit orphelin de père, soit le membre d’une fratrie d’une famille endeuillée. Nous verrons. En attendant, et alors que les colons se déchaînent contre les Palestiniens en détruisant leurs logements et leurs voitures (et en abattant deux très jeunes Palestiniens considérés comme suspects), ne pouvons-nous pas dire qu’il est un peu léger de crier comme une vieille chèvre « la haine, la haine ! » pour expliquer les accès de violence constatés chez certains Palestiniens ? Quand bien même s’agirait-il de “haine”, faudrait-il encore comprendre sa genèse pour pouvoir essayer de l’apaiser. Au lieu de cela, politiques et intellectuels de papier nous imposent de croire à l’unique argument de la haine expliquant les réactions de certains Palestiniens. C’est cependant un peu court pour celui qui s’intéresse à l’histoire, à la philosophie, à la sociologie politique, à la psychologie. Imaginez un individu lambda grièvement blessé à la suite d’une agression terrible à qui la police l’informera froidement, par la suite, sur la raison de son malheur : « Monsieur, vous avez été la victime de la haine ». Mais encore ?[…]


François-Xavier ROCHETTE.