Rivarol n°3557 du 15/3/2023
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Rivarol n°3557 du 15/3/2023 (Papier)

Editorial

Acharnement contre Vincent Reynouard :
la France délivre contre lui un second mandat d’arrêt !

L’ACHARNEMENT contre Vincent Reynouard atteint des niveaux inouïs. Alors que la justice écossaise devait décider le Jeudi Saint, le 6 avril, de son extradition ou non vers la France, voici que, lors de l’audience “relais” du 9 mars, les autorités françaises ont délivré contre le militant révisionniste un second mandat d’arrêt (voir l’interview de l’intéressé en page 3). Pourquoi cela ? Tout simplement parce qu’elles avaient conscience que leur dossier était mal ficelé, l’affaire mal engagée car, répétons-le, outre-Manche le révisionnisme historique n’est pas un délit. Le général de gendarmerie, le très conformiste Jean-Philippe Reiland, patron de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et contre les crimes de haine (sic !), dès l’arrestation par six policiers britanniques le 10 novembre 2022 du valeureux chercheur, avait pudiquement évoqué « des difficultés juridiques ». Mais, ajoutait-il, cela ne doit pas empêcher la police et la justice françaises de traquer les auteurs de « crimes de haine ». Accuser Vincent Reynouard de commettre des « crimes de haine », c’est particulièrement fort de café quand on connaît sa personnalité qui est incapable d’éprouver la moindre haine envers qui que ce soit. Craignant de perdre leur proie, les pouvoirs publics aux ordres du Lobby de la Mémoire ont donc décidé d’ajouter de nouvelles charges contre l’historien révisionniste afin d’obtenir son extradition vers la France. C’est ainsi qu’on l’accuse tout à coup d’incitation à la haine raciale à propos d’une vidéo de 2020 où il parle des juifs. Or tout esprit intellectuellement honnête et objectif ne peut déceler la moindre haine dans cette production. Mais qu’importe, comme dit l’adage, qui veut noyer son chien l’accuse d’avoir la rage.
Ce nouveau mandat d’arrêt, dont Vincent et son avocat, Paul Dunne, n’ont eu connaissance que lors de l’audience “relais” du 9 mars, a pour conséquence directe et immédiate le prolongement de deux mois supplémentaires du séjour en prison à Edimbourg du militant révisionniste. En effet, les magistrats écossais ne rendront finalement leur décision quant à l’éventuelle extradition de Vincent que le jeudi 8 juin 2023. De sorte qu’il sera resté au minimum sept mois derrière les barreaux, de novembre 2022 à juin 2023, de manière tout à fait arbitraire. Car encore une fois il n’a commis aucun délit au regard de la loi britannique. Son arrestation et sa détention sont donc scandaleuses. Et l’acharnement des autorités françaises à son endroit est tout à fait révoltant. On a d’ailleurs mis les grands moyens pour le repérer, le traquer et l’appréhender puisqu’on sait maintenant que le contre-espionnage britannique s’en est mêlé comme si l’on avait eu affaire à un dangereux terroriste, à un poseur de bombes.
Mais c’est qu’en réalité la bombe que constitue le révisionnisme historique est beaucoup plus redoutable pour les dirigeants actuels car elle met ouvertement en question la clé de voûte du Système mondial depuis 1945. Et c’est pourquoi, bien que Vincent Reynouard soit isolé, esseulé, suivi et soutenu par un nombre limité de personnes, il faut absolument le faire taire. Il a fallu aller le chercher au fin fond de l’Ecosse dans un introuvable lieu-dit, dans la modeste chambre d’hôte qu’il occupait au premier étage d’une maison délabrée, aux alentours du petit port de pêche d’Anstruther sur la côte est, au nord d’Edimbourg. Le Système actuel ne souffre pas même un murmure, pas même un bourdonnement. Il faut que le silence se fasse, que la vérité officielle règne partout, à l’école, dans les médias, sur la Toile, dans les cerveaux et les consciences, dans les esprits et dans les âmes.

CE FAIT n’est pas nouveau. Il n’est que de voir la façon dont Vincent Reynouard a été traité depuis qu’il a osé s’intéresser de près à la tragédie d’Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944 et que, contrairement à beaucoup d’historiens qui se contentent de lire des livres et de les régurgiter, il s’est rendu sur place, a mené une enquête sérieuse, longue et approfondie, a interrogé les villageois contemporains du drame, a examiné de fond en comble l’église et le clocher, a étudié de près les corps des cadavres, lui qui est ingénieur chimiste de formation, a analysé les différents témoignages et dépositions pour juger de leur crédibilité, de leur cohérence, de leur véracité. Le premier livre qu’il a écrit et publié sur la question, Le Massacre d’Oradour-sur-Glane : un demi-siècle de mise en scène, en 1997, a été interdit. La cassette vidéo qu’il a réalisée sur le même sujet a été elle aussi interdite en 2001 et on a même utilisé pour l’occasion une disposition destinée à protéger les bonnes mœurs des mineurs ! A deux reprises, le tribunal et la cour d’appel à Limoges, en 2003 et en 2004, ont osé condamner le chercheur pour un délit qu’il n’avait pas commis. On l’a en effet condamné à trois mois puis à six mois de prison ferme pour apologie de crime de guerre. Mais comment pouvait-il faire l’apologie d’un crime dont précisément il contestait l’existence ? Comme à cette époque la contestation d’un crime de guerre n’était pas un délit, contrairement à la contestation d’un crime contre l’humanité (depuis la loi Rocard-Fabius-Gayssot du 13 juillet 1990), il a donc fallu tordre le droit pour pouvoir le condamner. Cela n’a gêné ni le juge d’instruction qui l’a mis en examen pour apologie de crime de guerre, ni les magistrats en première instance et en appel qui l’ont jugé à Limoges dans un climat de terreur.
Il est d’ailleurs impressionnant et en même temps terrifiant de constater que de longues décennies après les faits on ne puisse pas disposer de la liberté de recherche, d’expression et de publication sur les événements de la Seconde Guerre mondiale. On parle régulièrement de la mort du communisme mais en réalité ses méthodes, son état d’esprit, ses façons d’être et d’agir n’ont peut-être jamais été aussi prégnants. Le règne du mensonge, la désinvolture vis-à-vis de la justice et de la vérité n’ont peut-être jamais été aussi écrasants. Et ce hélas dans l’indifférence générale, dans un silence sépulcral. Faut-il que l’amour de la vérité et de la justice ait considérablement diminué dans la conscience de l’homme moderne pour que l’on accepte aussi facilement qu’un innocent soit à ce point bâillonné, maltraité, pourchassé, persécuté ?

ET IL NE faut pas croire que Vincent Reynouard soit un cas isolé. Lorsqu’on ne dénonce pas publiquement et fermement une injustice, une ignominie, alors immanquablement les injustices se multiplient, se banalisent et finissent par avoir force de loi. Et c’est bien ce qui se passe actuellement. On ne compte plus les dissolutions arbitraires de mouvements, de groupements, d’associations que prononce régulièrement le ministre de l’Intérieur, Gérald Moussa Darmanin, alors même que lesdits groupements n’ont commis aucun délit, n’ont été impliqués dans aucune violence, dans aucun acte séditieux ou terroriste. Mais qu’importe, il suffit de déclarer, d’édicter que ce sont des associations incitant à la haine, et le tour est joué. Lutte contre la haine, que de crimes, que d’infamies on commet en ton nom ! C’est ainsi que certains sites communautaires, comme BTA (Balance ton antisémite), la LICRA et quelques autres, ainsi que le vice-président du CRIF, l’inénarrable Gil Taieb, demandent désormais aux pouvoirs publics l’interdiction de RIVAROL au motif que notre modeste publication, vieille de 72 ans, inciterait à la haine. On se permet ainsi de réclamer la tête de tous ceux qui n’ont pas l’heur de plaire, de tous ceux qui dérangent. Et hélas le plus souvent cet odieux chantage est couronné de succès. C’est ainsi que LCP, la chaîne parlementaire, a renoncé au dernier moment sous pression à un entretien avec Kémi Séba, agent d’influence du groupe russe Wagner, parce que ce dernier a tenu par le passé des propos jugés antisémites et négationnistes et que cela est insupportable au Lobby de la Mémoire. Il y a quelques semaines, une conférence prévue à Lyon à l’occasion du trentième anniversaire des accords d’Oslo entre l’entité sioniste et l’Autorité palestinienne, alors représentée par Yasser Arafat, a pareillement été annulée au dernier moment, à la suite des vives protestations et des violentes attaques du lobby judéo-sioniste parce qu’avait été invité à ce colloque, parmi bien d’autres participants, un avocat palestinien défendant les droits de son peuple à une terre et à un Etat. Or le Lobby le considérait comme un affreux terroriste. Il est vrai que le plus modeste soutien à la cause palestinienne est aujourd’hui assimilé à de l’antisémitisme et à de la complicité active avec le terrorisme. Voilà où l’on en est ! Mais là encore l’injustice nourrit l’injustice, le mensonge appelle le mensonge, la répression suscite la répression. Beaucoup se sont tus lorsque l’on a créé un ahurissant délit de négationnisme, empêchant la libre recherche et la libre expression sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Il n’y a aucune raison pour que l’injustice et la tyrannie ne s’étendent pas à d’autres questions, concernent d’autres domaines. C’est aujourd’hui la cause palestinienne qui est délégitimée, criminalisée, diabolisée. Et ses partisans avec elle. Mais ce qui est vrai pour la Palestine l’est également pour la famille et pour la nation française. Défendre la morale naturelle et la famille traditionnelle est aujourd’hui un délit nommé homophobie, transphobie, etc.  Lutter contre le Grand Remplacemernt, contre l’invasion migratoire est un délit appelé racisme, xénophobie. Et on pourrait multiplier le exemples. Tout ce qui déplaît au Système arc-en-ciel est considéré comme de l’incitation à la haine. C’est tellement facile !
Nous sommes victimes d’un terrorisme intellectuel et moral de plus en plus violent, de plus en plus extrémiste, de plus en plus étendu qui a sans cesse besoin de chair fraîche, qui réclame quotidiennement que des têtes tombent, qui est assoiffé de sang, qui ne fonctionne que par la loi des suspects et par une impitoyable terreur. Plus que jamais le devoir de l’homme libre et brave est de résister calmement et vaillamment à cette oppression, à cette volonté d’engourdissement des consciences et d’asservissement des âmes. […]


RIVAROL, <jeromebourbon@yahoo.fr>.

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Billet hebdomadaire

Anniversaires et journées

Un anniversaire célèbre un homme ou un fait advenu, c’est une chose pieuse où entre du sacré. Les journées mondiales, elles, posent un devoir : si elles commémorent le passé, c’est en vue de l’avenir, si elles fêtent un objet, c’est en vue d’un idéal. Elles nous dictent une morale, nous encouragent à certains actes. Le site officiel de l’ONU, qui en dresse la liste, les définit ainsi : « L’ONU désigne des journées, des semaines, des années et des décennies spécifiques afin de commémorer des événements ou des thèmes particuliers et de promouvoir les objectifs et l’action de l’Organisation. » Ces journées sont donc une action politique. On voit ainsi que la cause des femmes est un puissant levier politique. Début mars eut lieu par exemple la journée des droits des femmes, le 8, mais aussi, le dix, la journée des femmes juges, après qu’il y a eu le 6 février la journée de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, le 11 celle des femmes et filles de sciences, sans compter le 28 avril les jeunes filles dans les TIC (technologies de l’information et la communication), le 24 juin celle des femmes dans la diplomatie, le 11 octobre la journée de la fille, le 25 novembre la journée pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

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On ignore ce qui guide l’ONU dans la répartition de ces journées à travers l’année, puisque janvier n’en compte que trois, le braille le 4, l’éducation le 24, et surtout le 27 la mémoire des victimes de l’Holocauste, alors que le 21 mars à lui seul s’occupe des forêts, de l’élimination de la discrimination raciale, de la poésie, de la trisomie et du Novruz. Le Novruz est le jour de l’an neuf fêté à l’équinoxe de printemps par les Persans, les Kurdes, les Altaïques, les Afghans et bien d’autres peuples des Balkans à l’Asie centrale et du Caucase à la Syrie. C’est une fête en quelque sorte indo-européenne “laïque” que célèbrent des gens de plusieurs religions hindous, musulmans, bahaïs, bien qu’elle soit zoroastrienne d’origine. Trois cents millions de personnes chôment, se parent et mangent ainsi de manière spéciale. En 2017, Irina Bokova, ancienne directrice générale de l’UNESCO, fruit longuement mûri de la Nomenklatura communiste bulgare, déclarait : « En ces temps où l’extrémisme violent cherche à détruire la diversité et les libertés, le Novruz nous rappelle le pouvoir qu’ont la culture et le patrimoine de nous aider à bâtir des sociétés résilientes et durables. » Ce Novruz me semble emblématique des intentions de l’ONU, qui mêle tous les genres dans ses journées, mais toujours en vue de ce qui est présenté comme le bien et le progrès, ou pour préserver l’humanité de ce qui est présenté comme le mal. On trouve de tout dans nos journées, le vivre ensemble en paix, le bon usage des antibiotiques, les toilettes, l’industrialisation de l’Afrique, les banques, les volontaires, les sols, la montagne, les droits de l’homme, les migrants, la préparation aux épidémies : tout, à condition que ce soit un début de mise en pratique de l’avenir idéal. Elles fêtent la révolution souhaitable.
Cela nous rappelle qu’on nomma “journées”, tout au long du dix-neuvième siècle et jusqu’au coup d’État de novembre d’où allait sortir l’URSS, les grands moments de la révolution. Les Trois Glorieuses furent les journées de la révolution de 1830, et toutes les autres révolutions en furent émaillées, de 1848 à 1917 en passant par 1870. Aussi peut-on voir les 200 journées mondiales de l’ONU comme des pas de fourmis récurrents de la révolution arc-en-ciel. Plus ils semblent anodins et ridicules, mieux ils s’inscrivent dans l’insignifiance postmoderne. Et l’ONU n’a répertorié qu’une partie des “journées” que l’on fête sur la planète. Le site Wedodata en promeut 365, nouveaux saints du calendrier. Quant au site Journée mondiale, il en compte 652. La plupart de ces journées peuvent paraître bizarres, ou détachées de toute intention politique ou morale, mais ce n’est qu’une apparence. Ainsi le 19 janvier, journée de la boîte de conserve, nous apprend-il que 80 milliards de boîtes de conserve sont produites chaque année dans le monde, de quoi dessiner une orbite quatre fois plus grande que celle de la lune : cela nous suggère de les réutiliser pour ne pas léser notre planète.

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Bien sûr, certaines dates hyper importantes sont communes aux divers calendriers, comme les journées des femmes, du bonheur, ou toujours l’incontournable journée internationale à la mémoire des victimes de l’Holocauste, qui nous rappelle qu’en Israël, parmi les « rescapés de l’Holocauste », environ 25 % vivent sous le seuil de pauvreté. A propos de calendrier, le calendrier persan ou Djalali est l’autre raison qui m’a poussé à m’arrêter sur le Novruz. Selon Wikipédia, ce calendrier, imposé en Orient par les Seldjoukides (ceux qui fermèrent Jérusalem aux pèlerins chrétiens, provoquant les croisades) serait « beaucoup plus précis » que notre calendrier grégorien, grâce à un système complexe d’années bissextiles. Est-ce la raison pour laquelle l’ordinateur que j’ai acheté voilà quatre ans donne la date du jour selon le calendrier djalali ? Celui-ci présente la particularité de partir d’un comput zoroastrien tout en fixant son origine à l’hégire, et en se calant sur les signes du zodiaque : il correspond parfaitement à notre syncrétisme magique. Pour les archéologues d’aujourd’hui, nous sommes en mars 2023 CE (Common Era), mais pour mon ordinateur nous sommes en Esfand 1401. Le 21 mars, jour du prochain Novruz, nous passerons au Premier Favardin 1402.
La grève du sept mars fut une journée révolutionnaire. Rappelons un peu d’histoire récente pour bien le montrer. L’Europe et la France sont la cible depuis un demi-siècle d’une agression contre leur prospérité, leur ordre social, leurs us, croyances, civilisation, leurs populations, menée par leurs élites au profit d’une révolution mondiale et mondialiste que j’ai nommée révolution arc-en-ciel. Comme nous le savons tous, quelques-uns ont dénoncé depuis des décennies telle ou telle partie de cette entreprise, puis le tout, mais elle les étouffa de silence ou les discrédita sous l’étiquette extrême droite, tout en continuant d’avancer : la France et l’Europe ont sombré dans le déclin, la guerre, l’invasion, l’appauvrissement, l’oubli et la haine de soi. Cependant, au fil de cette descente aux enfers, le phénomène devenait de plus en plus patent et le déni des élites évident. Cela explique le succès de mouvements diabolisés, FN, RN, Lega, Fratelli d’Italia, AFD, Vlaams Block ou Belang, etc.
Pour éviter que ce succès n’aille trop loin, la révolution arc-en-ciel utilise deux stratégies : l’infiltration et le gauchissement desdits mouvements d’une part, l’institution d’une concurrence connue sous le nom d’altermondialisme, radicale, portée sur le social et la dénonciation du capitalisme, susceptible de séduire ceux que le mondialisme institutionnel rebute, d’autre part : en Espagne Podemos, en Grèce Syriza, en France les Indignés de Stéphane Hessel, Nuit debout, le Parti de gauche, la France insoumise, les Verts, la NUPES, etc. Or, c’est un truc assez grossier : il n’échappe à personne qu’un altermondialiste, son nom l’indique, est un mondialiste — autrement. Droite et gauche n’y changent rien. Dès 1970, Edmond de Rothschild écrivait dans l’Entreprise : « La structure qui doit sauter, c’est la nation » ; et dès le milieu du XIXe siècle, Marx s’avouait partisan du libre-échange comme moyen de faire la révolution. Aujourd’hui, ni LFI, ni Syriza, ni Podemos ne dénoncent la créolisation, l’imposture de la dictature par le climat, le covid ou la mirobolante subversion LGBT+. Ils ne chipotent que pour un peu plus ou un peu moins de socialisme, tel ou tel détail de l’organisation (ou de la désorganisation) de l’économie. Telle est la raison d’être de cette révolution par la grève.
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HANNIBAL.