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Rivarol n°3492 du 3/11/2021 (Papier)

Editorial

Une étape est franchie : six mois de prison ferme requis contre le directeur de RIVAROL !

IL Y A UNE LOGIQUE implacable dans la censure et dans la répression. L’épuration va toujours plus loin, frappe toujours plus fort. C’est pourquoi il faut refuser toutes les législations d’exception, toutes les lois arbitraires et liberticides car non seulement elles sont inacceptables en elles-mêmes mais, selon un processus révolutionnaire et subversif, les censeurs assoiffés de sang ne reculent devant aucune folie, œuvrent à la négation des libertés les plus fondamentales, à la criminalisation des traditions les plus immémoriales, à l’interdiction des vérités les plus incontestables. 

Avec la loi Pleven (1972), on a ainsi criminalisé sous le nom de racisme et de xénophobie le patriotisme, le nationalisme, l’opposition au Grand Remplacement, le refus d’une immigration de peuplement qui participe activement d’une substitution de population. Avec la loi Gayssot (1990), on interdit sous l’accusation judiciairement, médiatiquement et socialement mortelle de négationnisme et d’antisémitisme la contestation des fondements idéologiques du régime actuel, on veut empêcher que soit mise en doute la clé de voûte du Système mondial, assurance-vie de l’actuelle oligarchie. Avec la loi Perben (2004) instituant un ahurissant délit d’homophobie, on criminalise toute opposition au démantèlement chaque jour plus impressionnant de la morale naturelle et de la famille traditionnelle. 

ET COMME par hasard des défenseurs et des bénéficiaires de ces législations d’exception viennent régulièrement, en accord avec le ministère de l’Education nationale et le rectorat, dans les écoles, les collèges et les lycées embrigader et déformer nos têtes blondes et crépues. La LICRA et ses pseudopodes pour le « combat contre l’antisémitisme et le négationnisme » avec ses documentaires, ses films, ses débats à sens unique, ses pèlerinages obligés en cars scolaires, ses fleurs et ses bougies, à Auschwitz et au Struthof. SOS-Racisme et ses affidés pour la semaine contre le racisme et les discriminations pour inciter les jeunes gens et les jeunes filles de France au métissage généralisé, à l’acceptation enthousiaste de la submersion migratoire. Enfin les Collectifs contre l’homophobie et autres associations du lobby LGBTQI qui incitent les élèves, au nom du refus des discriminations, à épouser la propagande, les thématiques, les mots d’ordre, la mentalité voire les mœurs homosexualistes. Ce qui conduit à des folies sans nom : c’est ainsi qu’au Canada un facteur de Vancouver a été condamné en mars 2021 à six mois de prison ferme pour ne pas avoir accepté « la transition de sa fille ». Un jour, en effet, il découvre que, dans des documents scolaires officiels, le prénom de sa fille de 12 ans a été remplacé par un prénom masculin. Refusant d’accepter que sa fille ait changé de genre, et de l’appeler avec un prénom masculin, car cela lui paraît une folie, il est donc condamné pour « violence familiale » à six mois de prison ferme ! 

Ce serait une erreur de croire que ces ignominies ne peuvent se produire qu’aux Amériques. Un article du Figaro du 29 octobre, journal peu suspect d’extrémisme, évoquait (nous y reviendrons) « le désarroi des parents face aux ados qui veulent changer de sexe ». La réalité décrite est effrayante et dépasse la fiction : on y apprend notamment que c’est l’intervention dans les classes d’associations LGBTistes, ou la fréquentation assidue et sans surveillance parentale des réseaux sociaux, qui conduisent certains adolescents chaque jour plus nombreux à vouloir tout à coup changer de genre. Et si les parents émettent une opposition, des réserves, essayent de les raisonner, ils sont aussitôt traités de “transphobes”, ce qui, rappelons-le, est un délit passible de 45 000 euros d’amende et d’un an de prison ferme. Comme « le racisme, le négationnisme, l’antisémitisme et toutes les formes d’homophobie ». Et les services sociaux peuvent vite s’en mêler. L’Education nationale agit comme un pousse-au-crime puisqu’une circulaire de Jean-Michel Blanquer — que certains naïfs à droite considèrent comme un ministre réactionnaire et de bon sens alors que c’est l’un des pires francs-maçons qui soient — vient d’être publiée « pour mieux accueillir les enfants transgenre à l’école » et que l’Assemblée nationale vient d’interdire « les thérapies de conversion » visant à lutter contre le phénomène transgenre et l’homosexualité. 

ON VEUT manifestement détruire notre jeunesse, dès l’enfance. Si tel n’était pas le cas, l’Education nationale et les pouvoirs publics n’agiraient pas comme ils le font. Déjà en proie à la drogue et à la pornographie, la jeunesse de France est soumise au harcèlement militant et agressif des groupes LGBTQI qui disposent de leurs ronds de serviettes dans les établissements scolaires. La légalisation du Pacs en 1999 a manifestement été la porte ouverte à toutes les folies homosexualistes qui n’ont aucun frein, aucune limite, ne reculent devant rien. Mais le lobby LGBTQI n’aurait pas la force, la puissance, l’impunité dont il bénéficie s’il n’était pas soutenu, favorisé, encouragé par l’Etat et par toutes les organisations mondialistes, de l’ONU au Conseil de l’Europe en passant par l’Union européenne. Nous assistons à une révolte satanique sans précédent contre Dieu, la morale et le bon sens. Dans leur monde transhumaniste, il n’y a plus de nature humaine, de races, de nations, de peuples, d’ethnies, de normes, de genres, d’identités, d’espèces, de frontières morales et physiques. Ce n’est pas un hasard si les pouvoirs publics ont créé dès février 2012 (sous Sarkozy, de même que le délit d’homophobie a été créé en 2004 sous Chirac, il est bon de le savoir !) une Délégation ministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH), la dernière attribution (la lutte contre toutes les formes d’“homophobie” ayant été ajoutée en juillet 2016). Tout se tient. Et ce sont les mêmes lobbies qui sont derrière cette guerre d’extermination de la nation, de la famille, de la morale, de la civilisation et de la vie.

L’expression de guerre d’extermination n’est pas excessive quand on voit la violence inouïe et sans cesse grandissante de la répression. Nous avons consacré quatre pages la semaine dernière aux mésaventures de Cassandre Fristot condamnée à six mois de prison avec sursis, à 9 702 euros de dommages et intérêts et radiée à vie de l’enseignement pour une simple pancarte en carton ne comportant aucun appel à la violence, aucune insulte et où le mot juif n’était même pas écrit. Ce n’est pas rien de perdre un CAPES (Cassandre est professeur certifié d’allemand). Cela demande 4 ou 5 ans d’études après le bac, la réussite d’un concours à l’écrit (admissibilité), puis à l’oral (admission), enfin la certification l’année suivante par l’inspection académique de sa capacité à enseigner. Or ces années d’effort intellectuel et financier (il faut se loger dans les villes universitaires) sont réduites à néant en un instant et pour toujours. Et tout cela ne serait pas violent ? Que de crimes commet-on chaque jour au nom de la lutte contre l’antisémitisme ! 

Regardez l’actualité de ces derniers jours : Mélenchon est accusé d’antisémitisme pour avoir évoqué le judaïsme culturel de Zemmour qui serait à l’origine de ses actuelles positions politiques, Jean-Marie Le Pen était jugé pour avoir parlé de “fournée”, une expression considérée comme antisémite, même si finalement le tribunal judiciaire de Paris l’a relaxé le 29 octobre ; la veille, Hervé Ryssen était à nouveau condamné à 4 mois de prison ferme, peine à effectuer avec un bracelet électronique, pour avoir publié une vidéo sur les juifs. Et certains israélites s’interrogent pour savoir si Zemmour serait ou non antisémite. Signe de la domination juive en Occident, seuls les juifs ont le droit de se critiquer entre eux, parfois durement, quitte à se réconcilier à la synagogue, comme les députés qui se tapent sur l’épaule à la buvette de l’Assemblée nationale après s’être insultés dans l’hémicycle. Seuls eux ont le droit d’aborder franchement certains sujets, de dire certaines choses sans être exclus des plateaux de télévision, des stations de radio, et sans être éliminés par la machine judiciaire. Leur domination est aujourd’hui tellement insolente et implacable qu’ils sont à la fois les pouvoirs et les contre-pouvoirs, la majorité et l’opposition, la thèse et l’antithèse, la gauche et la droite, De Gaulle et Pétain, le progrès et la réaction, le centre et les extrêmes. N’est-ce pas formidable ? Cela en dit long sur l’humiliation permanente de notre pays et de notre peuple. Si le Grand Remplacement a lieu dans la rue, il a aussi été réalisé dans les media audiovisuels par une certaine ethnie. 

LE 27 OCTOBRE, le procureur de la République a requis contre votre serviteur six mois de prison ferme. C’est l’escalade. La Justice suit une logique inexorable : amende, jours-amende, prison avec sursis, prison ferme. La censure répond à la même logique : j’ai perdu mon compte Twitter le 1er juin 2018, le compte Twitter de RIVAROL le 18 février 2019, la chaîne YouTube de RIVAROL le 18 décembre 2020 et voilà qu’on veut nous supprimer l’agrément que nous accorde la CPPAP, la Commission paritaire des publications et agences de presse, qui permet à notre hebdomadaire, bien que celui-ci ne touche ni n’ait jamais touché aucune subvention ni aide directe, d’être considéré comme une publication d’informations politiques et générales et de bénéficier à ce titre de tarifs postaux avantageux pour les abonnés et d’un taux de TVA réduit à 2,1 %. Une campagne de presse est actuellement menée par Tristan Mendès France et par un organisme anonyme de délation sur le net, Sleeping Giants (Les Géants endormis), pour intimider la CPPAP et lui intimer l’ordre de nous retirer cet agrément à cause du contenu « antisémite et négationniste » de notre publication. Mais s’ils obtiennent satisfaction (ce serait pour nous un surcoût d’environ 100 000 euros d’après nos calculs, ce qui est considérable pour une modeste entreprise comme la nôtre), ils ne s’arrêteront pas là selon toute vraisemblance : avec le même type d’argumentaire, ils peuvent dénoncer demain notre présence en kiosques et après-demain notre existence même. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté, ce slogan éculé a beaucoup servi depuis la Révolution française !

Il faut que RIVAROL disparaisse et que son directeur soit durablement embastillé. C’est ce que réclament sans s’en cacher les organisations juives, de la LICRA à l’OJE (Organisation juive européenne) en passant par le BNVCA (Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme) et BTA (Balance Ton Antisémite). Les temps sont mauvais. Et ils le sont de plus en plus. Qu’importe. Il faut continuer à se battre, à faire face, sans haine mais sans crainte, sans hargne mais sans faiblesse. Faire face, n’est-ce pas le destin de l’homme ici-bas ? 

D’ores et déjà il me faut préparer la suite. Au cas où. En effet, si un jour je suis empêché, il faut que le journal continue. Nous ne sommes qu’un simple maillon dans une chaîne et, un jour ou l’autre, il faut bien passer le témoin.

DE LA PRISON ferme. Cela fait drôle d’entendre cela. C’est un peu comme le patient qui apprend qu’il souffre d’un mal incurable et mortel. Tout à coup, la vie bascule, le sol se dérobe, le destin est bouleversé. Certes comparaison n’est pas raison. Ce ne sont encore que des réquisitions. Le jugement sera rendu le 10 décembre. Mais généralement le tribunal suit l’avis du procureur, parfois même va plus loin que lui, comme dans l’affaire Fristot. Certes, en cas de forte condamnation, il est toujours possible de faire appel, puis, le cas échéant, de se pourvoir en cassation. Certes, on peut toujours demander ou espérer l’octroi d’une peine alternative : travaux d’intérêt général (éventuellement, qui sait, au mémorial de la Shoah ?) ou port du bracelet électronique. Mais, à moyen ou à long terme, compte tenu de la multiplication des procédures en cours, de l’augmentation incessante de la répression, de la volonté farouche de nous éliminer par tous les moyens, la prison semble inexorable. Ce serait une novation pour un directeur de journal, car, de mémoire, cela ne s’est pas vu en France depuis la Libération et l’épuration pour de simples délits de presse et d’opinion. Cela en dit long sur l’état du pays. 

Que faire désormais ? Pas grand-chose car nous n’avons pas de moyen d’agir sur la répression qui s’abat sur nous et qui vise désormais même des périphrases, des non-dits, des conditionnels, des guillemets, interprète d’éventuelles pensées et arrière-pensées pour mieux nous condamner. Pas grand-chose sinon faire le dos rond, patienter, continuer à se battre, à ne pas reculer, ne pas capituler, ne pas faiblir, ne pas trahir. Continuer à faire humblement son devoir d’état, malgré le sentiment parfois de la stérilité de nos efforts, de la vanité de nos initiatives, de l’inanité de nos entreprises. En gardant à l’esprit que toute aventure intellectuelle est un Calvaire. Toute entreprise humaine rencontre la Croix. Tout engagement comporte un risque, et ce risque même est béni. Toute destinée conduit, à un moment ou à un autre, au jardin des Olives à Gethsémani, là où la détresse, l’angoisse, la crainte ont atteint leur paroxysme, leur apogée, la nuit du Jeudi Saint, et là même où elles ont été surmontées, sanctifiées, vaincues. Si nous avions conscience de l’invisible et mystérieuse solidarité qui nous unit les uns les autres, alors nous ne vivrions pas à la surface de nous-mêmes, mais notre courage serait décuplé, notre foi vivifiée, notre espérance fortifiée, et notre cœur brûlerait de charité. Les épreuves ont cela de positif qu’elles nous unissent à la Passion du Christ et nous donnent davantage le goût des choses d’en-haut. Quoi de mieux en effet, en cette octave de la Toussaint, que de lever les yeux avec une infinie confiance vers ce Ciel où il n’y a ni LICRA ni BNVCA, ni appel ni cassation ? Là où il n’est plus ni lassitude ni tristesse, ni langueur, ni persécution. Là où s’achève ce qui est périssable, là où s’arrête le temps pour une bienheureuse éternité. Là où toute contradiction, tout mal, toute souffrance s’effacent pour laisser place au face-à-face et au cœur à cœur amoureux avec Notre Divin Maître. […]

RIVAROL, <jeromebourbon@yahoo.fr>. 

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Billet hebdomadaire

Samba mortelle pour le Zemmour brésilien

On pourrait parler du moral des ménages qui se dégrade en octobre. Je sais bien que le décompte du chômage baisse, mais il n’y a pas que le physique qui compte, pas que le compte en banque à plat, pas que la grosse dette, qui monte, qui monte, pas que le prix de l’énergie qui s’envole comme une volée de grives en automne : les Français, à force de covid, de cinquième vague, de tours de passe-passe sanitaires, et tant d’autres sornettes conquérantes, finissent par en avoir plein les bottes. On pourrait parler de Marine Le Pen, « femme de gauche en décalage avec son électorat », ou d’Eric Zemmour, républicain d’Afrique en phase avec les sondages. On pourrait parler des distributeurs de billets de banque qui s’installent dans les bureaux de tabac, de la révolution que cela annonce chez les braqueurs et chez les convoyeurs de fonds. On pourrait parler de l’immunité judiciaire que le sport donne à ses adeptes, de l’international de football Lucas Hernandez, récidiviste des blessures infligées à sa compagne dans l’exercice de ses fonctions conjugales, qui vient d’être exempté de la peine de prison de six mois ferme qui avait été prononcée contre lui. On pourrait même parler du meurtre de Mireille Knoll ou de la carrière de Renaud Muselier, lequel menace de quitter les Républicains si Eric Ciotti l’emporte au congrès qui vient (Je n’en dors plus la nuit, et vous ?). On pourrait parler de cette maison de Toulouse squattée pour la troisième fois. On pourrait parler de la femme qui a enlevé son voile devant le Z, et dont nul ne sait vraiment si elle en porte un d’ordinaire. On pourrait parler de la racaille d’Alençon qui ne fait pas dans la dentelle et attaque la police avec des “mortiers”, des policiers de la BAC qui servent de cible dans la banlieue de Lyon, ou du RAID qu’on juge normal d’appeler en renfort dès qu’une dispute entre chances pour la France s’anime un peu. On pourrait en parler mais on n’en parlera pas. Tout cela semble aujourd’hui bénin, bien anodin, c’est le train-train quotidien, cela ne fait pas une information significative, c’est à peine si cela retient l’attention.

Heureusement, il y a quelque chose d’un peu plus neuf, c’est Jair Bolsonaro, le président de la République brésilienne. Lui qui dirige un pays bigarré où vivent quelques minorités d’Indiens autochtones dont les parures de plumes sont de toutes les couleurs, est dans le collimateur de la révolution arc-en-ciel. Un puissant processus de démolition politique a été lancé contre lui par le camp du bien. C’est une offensive combinée de la gauche et de la droite comme il faut, des associations spécialisées, de ses adversaires politiques au Sénat, des media, des réseaux sociaux et de la justice, une synergie subversive tout à fait typique. Une samba infernale de ses ennemis coalisés. Une danse du scalp qui vise sa destitution, peut-être pas pour l’obtenir, mais pour lui interdire ce dont ses ennemis ne veulent à aucun prix, sa réélection.

Tout le monde n’aime pas Jair Bolsonaro. La preuve, il a été victime d’une tentative d’assassinat le six septembre 2018. Pas pour la frime : victime de plusieurs coups de couteau, il a perdu un bon paquet de sang, et de nombreuses perforations de l’intestin ont nécessité plusieurs opérations, son état demeurant longtemps “critique” aux yeux de ses médecins. Au Brésil, on ne s’en tient pas aux menaces de mort, on agit. Son agresseur était un ancien militant du Parti socialisme et liberté. Il attribua son acte à un « ordre de Dieu » et le commit pour « des motifs politiques, religieux, et également en raison des préjugés que montre Bolsonaro à chaque fois qu’il parle de race, de religion et des femmes ». Voilà qui n’est pas ambigu : ce sorcier de l’arc-en-ciel portait un jugement moral sur le candidat du mal, et le verdict était la mort. L’agresseur vit depuis en prison fédérale où il reçoit des soins psychiatriques. Cela n’empêcha pas Bolsonaro, après deux mois de campagne à domicile, d’être élu président avec 55,13 % au second tour, le 28 octobre 2018, après avoir dominé le premier avec 46,03 %. C’était l’époque du trumpisme triomphant. Selon l’universitaire Raphaël Gutmann, Jair le terrible incarnerait un courant « libéral conservateur hybride », composé de « capitalisme, de nationalisme, d’autoritarisme et de fondamentalisme religieux ». Dès son investiture en janvier 2019, il a fait passer une revalorisation des salaires et un treizième mois pour les 14 millions de familles les plus pauvres. Pour réduire l’insécurité galopante du Brésil, il a levé l’interdiction pour les honnêtes gens de porter une arme. Il s’est attaqué à la gauchisation de l’université et de l’éducation nationale brésiliennes, Il a lancé la réduction des dépenses de l’Etat fédéral et des retraites qui a redressé l’économie, avant l’arrivée du Covid. Il a commencé la privatisation d’un secteur public pléthorique. Le tout malgré un Congrès où son parti était minoritaire.

Ses adversaires, au rang desquels on peut placer la plus grande part de la presse internationale, sauf quelques soutiens inconditionnels de son ami, l’ancien Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lui reprochent pêle-mêle d’être opposé à l’avortement, “homophobe” (ce qu’il nie, préconisant des peines plus lourdes pour les agressions contre les homosexuels), fasciste, populiste, raciste, d’extrême droite, climatosceptique, contre le “mariage” entre homosexuels. Il est aussi pour le travail, y compris pour les enfants et les vieux. Une élue, Maria do Rosario, l’ayant traité de “violeur”, il lui a répondu qu’il ne pourrait pas la violer parce qu’elle ne « le méritait pas ». En même temps, il préconise l’aggravation des peines pour les violeurs et leur castration chimique. A propos du terme “féminicide”, il a déclaré : « Il faut en finir avec cette histoire ». Il a admiré Trump et Hugo Chavez. Il a accusé la Chine « d’acheter le Brésil », puis affirmé qu’elle fait « de plus en plus partie de l’avenir du Brésil » et souhaité « non seulement d’augmenter, mais aussi de diversifier » le commerce avec elle. Il cultive son électorat évangélique, fan d’Israël. Il estime que le nazisme est de gauche et qu’on peut pardonner, sans oublier la Shoah. Il n’a pas transféré l’ambassade du Brésil à Jérusalem ni fermé l’ambassade de Palestine au Brésil comme il préconisait de le faire. Bref, comme notre polémiste populiste républicain à la mode, il professe un grand mélange de convictions et revendique, par bouffées ou par brassées, des actes pas très en ordre mais présentant des côtés sympathiques, et il a hélas un fort lien avec Israël. Il présente cependant un cœur de convictions (anti-LGBTQ, anti-invasion, anti-tyrannie fondée sur le climat) frontalement opposé à l’arc-en-ciel, et c’est pourquoi il est en butte aux attaques de celui-ci. Pour couronner le tout, il est ouvertement covidosceptique et s’oppose au passe sanitaire que plusieurs grandes villes brésiliennes ont imposé. Il a même eu l’audace de dire : « Pour moi, la liberté passe au-dessus de tout ».

La stratégie révolutionnaire anti-Bolsonaro vaut donc d’être étudiée. Dès son entrée en fonction, il a été accusé d’être l’homme de paille de l’industrie agro-alimentaire et de léser ainsi doublement le progrès de l’humanité : en laissant les pâturages s’étendre au détriment de la forêt et des territoires indiens, en nuisant ainsi à l’Amazonie, « poumon vert » de la planète, donc en participant gravement au dérèglement du climat. Ces arguments sont toujours utilisés en mineur par les associations spécialisées, mais le COVID est devenu le principal instrument de ses ennemis. D’abord, par le coup d’arrêt donné à l’économie mondiale et aux progrès de l’économie brésilienne qu’il avait provoqués (il a été utilisé de la même manière contre Trump). Le premier argument des anti-Bolsonaro pour demander tantôt son départ, tantôt sa destitution, tantôt sa condamnation judiciaire est aujourd’hui sa gestion de la “pandémie” au Brésil. Gestion décrite comme “chaotique” ou “délirante”. A la suite de l’envoi d’une centaine de pétitions, une commission d’enquête parlementaire (CPI) a été nommée à l’instigation de sénateurs d’opposition. Elle a rendu un rapport de 1200 pages. […]

HANNIBAL.